Wall Street incertain après la purge, mais le Bitcoin brille
Les indices en ordre dispersé

Wall Street reste assez hésitant avant bourse ce jeudi, le S&P 500 grappillant 0,1% et le Dow Jones cédant 0,1%, contre un gain de 0,2% pour le Nasdaq. La cote américaine, minée par les tensions sino-américaines et la remontée des rendements obligataires, avait corrigé hier assez nettement, le S&P 500 retombant de 1,61%, le Dow Jones de 1,91% et le Nasdaq de 1,41%.
Sur le Nymex ce jeudi, le baril de brut WTI pointe en recul de 2% à 60,3$. L'once d'or fin décline de 0,6% à 3.295$. L'indice dollar prend 0,2% face à un panier de devises de référence... Les cryptomonnaies grimpent. Le Bitcoin s'adjuge 4% sur 24 heures, au sommet à près de 111.000$. L'Ethereum avance de 5% à 2.654$. De quoi soutenir les valeurs Coinbase ou Strategy en pré-séance...
Ainsi, des tensions persistent sur le front commercial entre Washington et Pékin, malgré la récente trêve de 90 jours décidée sur les droits de douane. Les entreprises et les dirigeants continuent par ailleurs de mettre en garde contre les premiers effets des droits de douane. Jamie Dimon, emblématique patron de JP Morgan, a indiqué que les marchés "sous-estimaient l'impact à long terme des droits de douane", évoquant même une "extrême complaisance" des investisseurs. Jane Fraser, patronne de Citigroup, a elle aussi souligné que les entreprises retardaient leurs investissements face à l'incertitude liée aux tarifs douaniers de Trump...
La trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine avait initialement rassuré les marchés, mais elle demeure fragile. Ainsi, le ministère chinois du Commerce a annoncé qu'il engagerait des poursuites contre toute organisation ou personne aidant les États-Unis à déconseiller l'utilisation des semi-conducteurs avancés chinois... Le Département américain au Commerce avait averti précédemment que l'utilisation des puces Huawei partout dans le monde constituerait "une violation des contrôles à l'exportation américains", avant de retirer ensuite cette référence... Certains rapports ont indiqué que les expéditions chinoises d'iPhones et d'appareils mobiles d'Apple vers les États-Unis avaient chuté en avril à leur plus bas niveau depuis 2011, montrant l'impact très fort de la guerre commerciale sur les échanges entre les deux superpuissances.
Dans un autre registre, celui de la défense, la Chine s'est dite extrêmement préoccupée par le projet américain de bouclier antimissile, demandant aux USA d'y renoncer. Trump a annoncé avant-hier avoir choisi l'architecture de ce projet de 175 milliards de dollars, désigné sous le nom de "Dôme d'or", le présentant comme une protection contre la Chine ou la Russie. Ce bouclier antimissile serait composé d'un vaste réseau de satellites chargés de détecter, suivre ou intercepter des missiles tirés en direction des États-Unis. Le projet américain a de "fortes implications offensives" et accroît le risque de course aux armements et de militarisation de l'espace, selon la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, citée par Reuters.
Wall Street avait pourtant initialement plutôt bien résisté en début de semaine après la dégradation pourtant historique de l'agence de notation Moody's, privant les USA de leur triple A. L'agence a ainsi abaissé vendredi soir sa note de la dette américaine de 'Aaa' à 'Aa1', indiquant que la dette des États-Unis et ses intérêts seraient bien plus élevés que d'autres dettes souveraines bénéficiant d'une note comparable. Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, a tenté de minimiser l'affaire en évoquant un "indicateur à retardement" et en attribuant la faute à l'administration de Joe Biden...Moody's a toutefois dénoncé la proposition de loi budgétaire actuellement discutée au Congrès, alors qu'elle était la dernière des trois grandes agences de notation à maintenir le triple A américain, même si sa perspective associée était négative depuis la fin de l'année 2023 - perspective désormais stable. Moody's a précisé que les administrations américaines successives et le Congrès n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur des mesures pour s'attaquer efficacement aux déficits budgétaires et aux dépenses d'intérêt...
Sur le front politique aux Etats-Unis, la Chambre des Représentants a approuvé le 'grand et beau projet de loi' (Big, Beautiful Bill) de Donald Trump, qui franchit donc une étape décisive vers son adoption, transmis au Sénat après une semaine mouvementée. Le président de la Chambre, Mike Johnson, a finalement fait adopter ce projet de loi de plus de 1.000 pages, prévoyant des réductions d'impôts, des coupes dans le système de sécurité sociale et de nouvelles dépenses de Washington, par une très faible majorité (215 voix contre 214). Les représentants républicains Warren Davidson et Thomas Massie se sont joints aux démocrates contre la mesure. Johnson a réitéré son objectif de faire promulguer le projet de loi d'ici le 4 juillet. Le plan augmenterait le plafond de la dette nationale de 4.000 milliards de dollars, le secrétaire au Trésor Scott Bessent ayant averti que les ressources d'emprunt américaines pourraient être épuisées d'ici août. La facture de tous ces changements s'annonce salée, le CBO (Congressional Budget Office) estimant que le projet de loi entraînerait plus de 3.000 milliards de dollars de déficit supplémentaire au cours de la prochaine décennie !
Ce jeudi, le programme économique sera relativement étoffé avec les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 17 mai (14h30, consensus 230.000), l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago du mois d'avril (14h30), l'indice flash PMI composite du mois de mai (15h45, consensus FactSet 51,1 pour l'indice composite et 51,5 dans les services), ainsi que les reventes de logements existants d'avril (16 heures, consensus 4,1 millions environ) et que l'indice manufacturier régional de la Fed de Kansas City pour le mois de mai (17 heures).
Enfin, vendredi, les opérateurs suivront les ventes de logements neufs d'avril (16 heures, consensus 690.000) ainsi qu'une intervention de la gouverneure Lisa Cook de la Fed - en attendant Jerome Powell dimanche lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'Université de Princeton dans le New Jersey.
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, Snowflake et Zoom Communications, ont présenté hier soir leurs derniers comptes. Intuit, Analog Devices, Copart, Ross Stores, Deckers Outdoor, Autodesk, Ralph Lauren, BJ's Wholesale et Workday, publient leurs résultats ce jeudi...
Les valeurs
Snowflake, le groupe d'hébergement de données dans le cloud, qui "facilite l'IA d'entreprise", a annoncé pour le premier trimestre fiscal clos en avril des revenus de 1,04 milliard de dollars en croissance de 26%, pour un bénéfice ajusté par action de 24 cents à comparer aux 14 cents du trimestre correspondant, l'année précédente. Le consensus était de 22 cents de bpa ajusté et 1 milliard de dollars de revenus. Le groupe bénéficie notamment du développement des agents d'IA et affiche de solides perspectives, relevant ses estimations de revenus produits pour l'exercice 2026.
Zoom Communications, le fournisseur de services de conférence à distance et collaboration mobile, a annoncé hier soir un bénéfice du premier trimestre supérieur aux attentes et une guidance rehaussée. Le bénéfice ajusté par action du premier trimestre s'est établi à 1,43$ contre 1,31$ de consensus, alors que les revenus sont ressortis en ligne avec les anticipations de brokers à 1,17 milliard de dollars (+3%). Sur le trimestre entamé, clos en juillet, les revenus sont attendus entre 1,195 et 1,2 milliard de dollars.
Analog Devices, le spécialiste américain des semi-conducteurs et technologies analogiques de haute performance, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal un bénéfice net de 570 millions de dollars, ainsi qu'un bénéfice ajusté par action de 1,85$ à comparer à un consensus de 1,69$. Les revenus trimestriels ont été de 2,64 milliards de dollars, également meilleurs que prévu. Sur le trimestre entamé, clos en juillet, le bpa est attendu entre 1,82 et 2,02$, tandis que les revenus sont anticipés entre 2,65 et 2,85 milliards de dollars.
Williams-Sonoma, le groupe américain de distribution de meubles, fournitures de cuisine et accessoires pour l'habitat, va lui aussi publier dans quelques instants, tout comme Ralph Lauren.
BJ's Wholesale, la chaîne américaine de clubs-entrepôts réservés aux membres, a annoncé pour son premier trimestre fiscal un bénéfice proche de 150 millions de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 1,14$ largement supérieur au consensus des analystes de la place. Les revenus ont atteint 5,15 milliards de dollars, légèrement inférieurs quant à eux aux prévisions de marché. Sur l'exercice, le groupe envisage un bénéfice par action allant de 4,10 à 4,30$.
Vigil NeuroScience s'envole de 249% avant bourse sur le Nasdaq ! Sanofi vient de conclure un accord en vue de l'acquisition de Vigil Neuroscience, Inc, une société de biotechnologie spécialisée dans le développement de médicaments innovants pour le traitement de maladies neurodégénératives, dont les activités sont actuellement au stade clinique. Cette acquisition dans la sphère de la neurologie, l'une des quatre aires thérapeutiques stratégiques de Sanofi, renforce le portefeuille de développement au stade précoce de l'entreprise et inclut le VG-3927, qui fera l'objet d'une étude clinique de phase II pour le traitement de la maladie d'Alzheimer.
Sanofi se portera acquéreur de toutes les actions en circulation de Vigil au prix de 8$ l'action à la clôture, ce qui représente une transaction en numéraire valorisée à approximativement 470 millions de dollars (sur une base entièrement diluée). Les actionnaires de Vigil recevront par ailleurs un droit de valeur contingente non transférable par action de Vigil, leur ouvrant droit à un paiement différé en numéraire de 2$, sous réserve des premières ventes du VG-3927 réalisées.
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