L'Oréal : recule encore

L'Oréal recule encore de 0,5% ce lundi matin à 339 euros, alors que le titre du numéro un des cosmétiques a corrigé la semaine passée dans la foulée d'une publication décevante : Le groupe a fait état d'un chiffre d'affaires de 11,08 milliards d'euros au quatrième trimestre, en hausse de 2,5% à données comparables, soit sa plus faible croissance trimestrielle depuis la pandémie. Le consensus 'Bloomberg' tablait sur des revenus de 10,91 milliards d'euros, en croissance de 3,83% à périmètre comparable. Les ventes en Asie du Nord ont continué à chuter, avec une baisse de 3,6% à données comparables. Elles ont toutefois moins diminué qu'au trimestre précédent, où le chiffre d'affaires était en baisse de 6,5%.

Ce trimestre a conclu une année difficile pour la société, marquée par le ralentissement prolongé de l'économie chinoise et l'inflation aux Etats-Unis, entamant la demande de produits cosmétiques dans deux des principaux marchés du groupe. En octobre, L'Oréal avait annoncé que ses ventes du dernier trimestre seraient équivalentes à celles du trimestre précédent... Sur l'ensemble de l'exercice, le résultat net part du groupe est ressorti à 6,41 MdsE, en progression de 3,6%, pour des revenus de 43,48 MdsE, en hausse de 5,6% en publié (+5,1% en comparable). Le résultat d'exploitation augmente de 6,7% à 8,7 MdsE, et ressort à 20% du chiffre d'affaires, en progression de 20 points de base.

"Nous restons optimistes quant aux perspectives du marché de la beauté et confiants dans notre capacité à le surperformer à nouveau pour réaliser une nouvelle année de croissance du chiffre d'affaires et des résultats", a affirmé le directeur général de L'Oréal Nicolas Hieronimus. "Nous prévoyons une accélération progressive de la croissance", a-t-il ajouté.

Parmi les derniers avis de brokers, Barclays reste à 'surpondérer', mais ramène son cours cible de 424 à 422 euros, tandis que RBC ('performance sectorielle') a qualifié les résultats de "mitigés", avec un 'raté' sur les ventes en Amérique du Nord mais une surprise en Amérique latine... "L'échec" du luxe reflète la poursuite des "conditions difficiles" en Asie du Nord, tandis que la croissance des produits de consommation meilleure que prévu a été tirée par l'Europe et les marchés émergents (à l'exception de la Chine). "Bien que la baisse du BPA soit encore limitée, nous pensons que les résultats risquent de confirmer la crainte que la société ait du mal à surperformer son marché de plus de 1,1x jusqu'à ce que la Chine se rétablisse", a souligné pour sa part Citi qui est 'neutre' sur le dossier.

Sans surprise, les résultats 2024 de L'Oréal ne sont pas un bon millésime, a commenté enfin Bryan Garnier... Les ventes ont progressé de 5,1% en organique, en net ralentissement par rapport à 2023 (+11%), avec une décélération séquentielle à chaque trimestre pour terminer l'année à +2,5% au T4 après un T1 à +9,4%. L'analyste anticipe néanmoins une hausse organique des ventes de 5% pour 2025 avec une accélération progressive sur l'année après un T1 probablement difficile en raison de la base de comparaison exigeante (+9,4% au T1 2024). Il s'attend à ce que L'Oréal surperforme une nouvelle fois le marché de la beauté, en partie grâce à un pipeline de lancements beaucoup plus agressif comme déjà souligné par le DG du groupe en octobre dernier. BG a réitéré ainsi sa recommandation 'achat', notamment après la mauvaise performance récente du cours de l'action (-9% sur les six derniers mois) et compte tenu d'une valorisation attractive...