Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      
7 709.75 PTS
+0.98 %
7 733.0
+1.12 %
SBF 120 PTS
5 824.09
+0.97 %
DAX PTS
20 903.39
+1.2 %
Dow Jones PTS
43 487.83
+0.78 %
21 441.15
+1.66 %
1.028
+0.12 %

Les marchés en 2024 : la France en berne, l’exceptionnalisme américain et la consécration du Bitcoin

| AOF | 599 | Aucun vote sur cette news
Les marchés en 2024 : la France en berne, l’exceptionnalisme américain et la consécration du Bitcoin
Credits  ShutterStock.com


La Bourse de Paris a non seulement affiché cette année une performance négative, mais ses principales concurrentes d’Europe continentale affichent des hausses à 2 chiffres. Pénalisé par l'augmentation de risque politique à la suite de la dissolution inattendue de l’assemblée nationale début juin, le CAC 40 a perdu 2,15% en 2024.

Le principal indice parisien a pourtant dépassé pour la première fois de son histoire les 8 000 points début mars à la faveur des anticipations de début de baisse des taux de la Banque centrale européenne. Pour les mêmes raisons et grâce à la surprenante solidité de l'économie américaine, le CAC 40 a inscrit un nouveau plus haut absolu à 8259,19 points, le 10 mai. La BCE a commencé à assouplir sa politique monétaire en juin et a procédé à 4 baisses de taux cette année. Le taux de dépôt est tombé à 3% en décembre, son niveau le plus faible depuis mars 2023. Lors de la réunion du 12 décembre, sa présidente Christine Lagarde, s'est montrée plus confiante quant aux perspectives d'inflation, même s'il encore trop tôt pour déclarer victoire sur ce front.

Le coup de grâce de la dissolution

En surprenant tout le monde le 9 juin au soir en annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale, le Président Emmanuel Macron a provoqué une crise de confiance envers les actifs français. Le spread franco-allemand a ainsi dépassé les 90 points de base, du jamais vu depuis 2012. Ce climat politique délétère associé à de nombreux avertissements de sociétés (Capgemini, Kering, STMicrolectronics, Scor…), mais aussi la "grande peur" du milieu de l'été ont fait tomber le CAC 40 au plus bas de l'année à 7029,91 points le 5 août. C'est la première fois depuis 2020 et la pandémie de Covid que le CAC affiche une baisse annuelle.

Les Bourses mondiales ont connu au milieu de l'état un trou d'air provoqué par la décision de la Banque du Japon de relever ses taux et par les craintes de récession aux Etats-Unis à la suite de la publication de chiffres de l'emploi décevants en juillet. Ces développements ont entraîné un bond du yen qui a eu l'effet d'un chien dans un jeu de quille pour les marchés mondiaux.

La hausse de la devise japonaise a entraîné le dénouement d'opérations de carry trade. Les investisseurs utilisant cette stratégie ont été forcés de vendre des actifs achetés ces derniers mois grâce à des financements bon marché en yen.

Ces craintes se sont vite dissipées, permettant à la Bourse de Paris de se redresser. L'instabilité politique en France a toutefois mis l'éteignoir sur la Bourse de Paris, qui a continué de sous-performer.

Le luxe perd de son lustre

Le CAC 40 a également souffert de sa composition sectorielle, le luxe représentant un tiers de l'indice. Handicapé par les mauvais résultats de Gucci, Kering a perdu 39,21% tandis que LVMH et L'Oréal ont respectivement cédé 12,10% et 23,31% dans un contexte de normalisation de la croissance du secteur après le boom post Covid. Décidément insubmersible, Hermès a gagné 21,75% grâce à une croissance bien supérieure à celle de ses concurrents.

Cette année boursière a aussi marquée par le malaise du secteur automobile provoqué par la faiblesse des volumes et la concurrence chinoise dans l'électrique. Parmi tous les plus importants constructeurs automobiles européens, seul Renault n'a pas lancé d'avertissement. Champion du CAC 40 en 2023, Stellantis a dévissé de 40,54% en raison de ses performances opérationnelles décevantes, qui ont conduit au départ de son patron emblématique, Carlos Tavares.

Bourse de Paris : les tops et les flops

Le groupe hôtelier Accor a dominé le CAC 40, indice qu'il a intégré le 18 mars, en remplacement d'Alstom. Accor a bénéficié d'une dynamique opérationnelle favorable, relevant son objectif de revenu par chambre disponible (indicateur clé du secteur) annuel en juillet. Ce dernier devrait progresser de 4% et 5%. La société a ensuite rehaussé en octobre sa prévision d'excédent brut d'exploitation entre 1,10 et 1,125 milliard d'euros.

Gagnant près de 88%, l'action Alstom a affiché la troisième meilleure performance du SBF 120 depuis le 1er janvier 2024 derrière Medincell et Esso. Le spécialiste du ferroviaire a réussi son come-back boursier après avoir été expulsé du CAC 40 en mars dernier. Il avait enregistré la plus forte baisse de cet indice en 2023 (- 45%) en raison notamment d'un important avertissement sur cash-flow libre. Cette année, Alstom a achevé son plan de désendettement et enregistré de bonnes performances au premier semestre, clos fin septembre, de l'exercice 2024/25.

Lanterne rouge du CAC (hors Vivendi, qui est sorti de l'indice le 23 décembre), STMicroelectronics a lancé 3 avertissements depuis le 1er janvier et a décalé de 3 ans à 2030 sa cible de 20 milliards de revenus, fin novembre. Cette année, le fabricant de semi-conducteurs a été principalement pénalisé par une demande plus faible que prévu pour ses produits destinés aux secteurs automobile et industriel. Le groupe franco-italien est par ailleurs plus pessimiste sur son activité à plus long terme en raison notamment d'un marché cible moins dynamique que prévu et d'une croissance des véhicules électriques plus faible qu'attendu.

Casino (-98,62%) est le cancre de l'année 2024 au sein de l'indice SBF 120, talonné par le groupe Atos (-96,27%). Le distributeur ne fait plus partie de l'indice depuis le 23 décembre alors qu'il l'avait réintégré en juin à la faveur de sa restructuration orchestrée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Casino a présenté en novembre son nouveau plan stratégique "Renouveau 2028" et entend se recentrer autour de ses enseignes de proximité pour viser l'équilibre en 2026 en termes de cash-flow libre avant frais financiers et dividendes.

Ailleurs en Europe

Si Paris est le seul grand marché européen à terminer l'année dans le rouge, Francfort a récolté une hausse de 18,72%, Londres de 5,87%, Madrid de 14,01% et Milan de 12%.

Plongée comme la France dans une situation politique instable, l'Allemagne a vu son principal indice -le Dax- profiter du succès d'une poignée d'entreprises comme le fabricant de chars et de munitions Rheinmetall (+115%), le spécialiste des logiciels d'entreprises SAP (+70%) ou encore Siemens Energy, qui surfe sur l'engouement pour l'IA."Le tissu industriel allemand est bien diversifié, ce qui permet à la Bourse de Francfort de tirer son épingle du jeu dans les périodes difficiles", explique l'analyste Marc Schartz, gérant de portefeuille au sein de l'équipe European Equities chez Janus Henderson Investors, cité par le Financial Times.

Les marchés du sud de l'Europe, comme l'Italie et l'Espagne, largement délaissés par les investisseurs après la crise de la zone euro, affichent des performances remarquables depuis deux ans. A Milan, UniCredit s'est adjugé près de 60% après avoir déjà doublé de valeur en 2023. Symbole du nouvel équilibre sur les marchés du Vieux Continent, la banque italienne lorgne désormais sa rivale allemande Commerzbank.

En Grande-Bretagne ou encore en Suisse, l'année 2024 s'est également soldée sur une note positive. 

L'exceptionnalisme américain

Les indices américains ont bénéficié d'un environnement macroéconomique porteur marqué par la baisse des taux de la Fed et la résistance de l'économie américaine. Ayant aligné les records, l'indice S&P 500 a gagné 23,84% et le Nasdaq Composite a bondi de 29,81% depuis le 1er janvier.

La très bonne performance de Wall Street s'explique aussi par la suprématie américaine dans la technologie et en particulier dans le domaine de l'intelligence artificielle. Les "7 Magnifiques" se sont envolés en 2024. Apple s'approche ainsi des 4000 milliards de dollars de capitalisation, du jamais vu.

Le club le plus exclusif de la planète "finance" pourrait accueillir un 8ème membre : Broadcom. Le spécialiste des semi-conducteurs et des logiciels a franchi en décembre le cap des 1000 milliards de dollars de capitalisation grâce la forte demande pour ses produits liés à l'intelligence artificielle.

Les Bourses dans le monde

Au Japon, le Nikkei 225 a clôturé l'année sur un gain de près de 20%. L'indice phare de la Bourse de Tokyo a bénéficié de la faiblesse du yen qui a permis de doper les ventes et les bénéfices des entreprises exportatrices. Six entreprises japonaises sont aujourd'hui valorisées plus de 100 milliards de dollars : Toyota, Mitsubishi, Sony, Recruit Holdings (spécialisée dans le recrutement, propriétaire de Indeed), Hitachi et Fast Retailing (Uniqlo, Comptoir des Cotonniers, Princess tam.tam…).

En Chine, les grands indices boursiers ont enregistré en 2024 leur premier gain annuel depuis 2020 après une baisse sans précédent de trois ans, liée notamment à la pandémie de COVID-19. L'indice CSI 300, qui regroupe les plus grandes sociétés cotées dans les villes de Shanghaï et de Shenzhen, a progressé de 14,68% en 2024, mettant fin à une série de pertes depuis 2021. L'indice composite de Shanghaï, pour sa part, a gagné 12,66% en 2024, mettant fin à une baisse de deux ans, tandis que l'indice de référence Hang Seng de Hong Kong, avec un gain annuel de 17,67%, a interrompu un cycle de quatre années consécutives de pertes.

Les diverses mesures de soutien annoncées par Pékin au cours du second semestre, qui visaient la politique monétaire, le marché immobilier et les marchés de capitaux, ont largement dépassé les attentes et éclipsé les inquiétudes économiques persistantes.

L'euro sur le chemin de la parité avec le dollar

L'euro a affiché une baisse de 5,67% sur l'année après une progression de plus de 3% en 2023. La devise européenne a culminé à 1,1214 dollar fin septembre et n'a ensuite cessé de s'affaiblir. Il est devenu évident au quatrième trimestre que le potentiel de baisse des taux en Europe était plus important qu'aux Etats-Unis. Non seulement, l'activité économique est plus faible sur le Vieux Continent, mais l'inflation est également plus basse, des tendances appelées à se prolonger.

Le notable durcissement de ton de la Fed à propos de l'inflation lors de sa dernière réunion de 20245 a accentué la pression sur l'euro. L'institution présidée par Jerome Powell ne table plus désormais que sur 2 nouvelles réductions en 2025 contre 4 en septembre. Elle est en effet plus pessimiste sur l'inflation : la projection d'inflation (PCE) "core" a été rehaussé de 2,2% à 2,5% pour 2025.

MUFG s'attend à ce que l'euro tombe aux alentours de la parité au cours du premier trimestre de l'année prochaine en raison des divergences économiques entre l'Europe et les Etats-Unis. Il devrait se stabiliser avant de se redresser modérément au cours du second semestre 2025.

Bitcoin : l'année de la consécration

Si 2021 fut pour les cryptomonnaies l'année de la bulle spéculative, 2022 celle de son explosion bulle et 2023 leur renaissance, 2024 marque la consécration du Bitcoin. Ce dernier a progressé de 139% sur un an après avoir touché un plus haut à 108135 dollars le 17 décembre.

Les souscriptions ont été massives pour les ETF au comptant sur le Bitcoin, dont les perspectives de lancement fin 2023 et leur arrivée effective sur le marché en janvier ont accentué la domination du Bitcoin au sein des cryptoactifs. Le iShares Bitcoin Trust de BlackRock dépasse les 50 milliards d'encours, selon le journaliste de Bloomberg, Eric Balchunas, un niveau atteint en seulement 228 jours, du jamais vu. Les premières options sur ces instruments financiers ont en outre été lancées le 19 novembre aux Etats-Unis.

Le Bitcoin a aussi fortement bénéficié de la victoire de Donald Trump, qui s'était fait le champion des cryptomonnaies lors de sa campagne et a affirmé haut et fort sa volonté de déréguler la finance.

L'or noir en berne

Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse une année 2024 marquée par une offre abondante, une demande faible et les tensions géopolitiques. Le baril de Brent a reculé de 3,40% à 73,97 dollars et celui de WTI de 0,60% à 70,93 dollars depuis le 1er janvier. L'or noir a connu une première partie d'année favorable, culminant le 12 avril à 92 dollars pour le Brent et à 87,65 dollars pour le WTI. Il a bénéficié de l'augmentation des risques géopolitiques en particulier au Moyen Orient, Israël et l'Iran s'étant bombardés réciproquement.

La situation géopolitique s'est ensuite détendue, contribuant à l'assagissement des prix du brut.

L'Opep a en outre abaissé à plusieurs reprises ces derniers mois ses prévisions de demande pour 2024 et 2025. Si l'économie américaine a surpris par son dynamisme, les performances de la Chine - important importateur d'or noir - et de l'Europe ont déçu. Le WTI et le Brent ont touché leur plus bas annuel le 10 septembre à respectivement 65,29 dollars et 66,68 dollars.

L'once d'or de record en record

"Le marché haussier inébranlable de l'or reste notre conviction la plus solide pour la deuxième année consécutive", indique MUFG dans ses perspectives 2025 sur les matières premières. La banque japonaise évoque la combinaison des dimensions "peur" (couverture du risque géopolitique en premier ressort) et "richesse" (demande de la part des Banques centrales des pays émergents).

Elle explique que le métal précieux a servi de couverture contre la dépréciation monétaire à certains moments de l'année et qu'il a aussi joué son rôle plus traditionnel de concurrent sans rendement des bons du Trésor américain et des fonds du marché monétaire.

L'once d'or a gagné 26,23% en 2024, ce qui en fait l'un des actifs les plus performants de 2024 dans un contexte de baisse des taux des Banques centrales et de fortes incertitudes géopolitiques. L'once d'or a inscrit un nouveau plus haut historique à près 2790 dollars fin octobre avant de reculer à la suite de la victoire de Donald Trump lors des élections américaines. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact inflationniste de sa politique économique, ce qui a entraîné une progression des taux longs.

source : AOF

 ■

2024 Agence Option Finance (AOF) - Tous droits de reproduction réservés par AOF. AOF collecte ses données auprès des sources qu'elle considère les plus sûres. Toutefois, le lecteur reste seul responsable de leur interprétation et de l'utilisation des informations mises à sa disposition. Ainsi le lecteur devra tenir AOF et ses contributeurs indemnes de toute réclamation résultant de cette utilisation. Agence Option Finance (AOF) est une marque du groupe Option Finance

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
Actions les plus vues

Classement des actions les plus vues, pour la période du lundi 13 janvier 2025 au dimanche 19 janvier 2025, des marchés Euronext Paris, Bruxelles, Amsterdam, Growth Paris, NASDAQ et NYSE sur le site et l'application Bourse Direct.

CONTENUS SPONSORISÉS
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 17/01/2025

8h00 en AllemagnePrix à la production en décembreMarchés américains fermés en raison pour la journée Martin Luther KingInvestiture de Donald Trumpsource : AOF

Publié le 17/01/2025

Les Bourses européennes ont confirmé leur regain de forme avant l'investiture de Donald Trump, lundi. Si la saison des résultats se poursuivra aux Etats-Unis, le président élu devrait faire la…

Publié le 17/01/2025

Les marchés européens ont confirmé leur regain de forme avant l'investiture de Donald Trump, lundi. L'indice CAC 40 a clôturé en progression de 0,98% à 7709,75 points, portant ses gains sur la…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 17/01/2025

Publié le 17/01/2025

Le CAC40 cash a clôturé la séance en hausse de 2,14% à 7634,74 points dans un volume de 4,596 MD€.

Publié le 17/01/2025

Icade et Predica, filiale assurance vie de Crédit Agricole Assurances, ont signé un accord pour procéder à un échange de titres détenus par Icade dans Præmia Healthcare contre des titres de…

Publié le 17/01/2025

Le groupe Richemont, officiellement connu sous le nom de Compagnie Financière Richemont SA, est l’un des leaders mondiaux du luxe.

L'ouverture de votre compte Bourse Direct est gratuite et s'effectue en ligne en quelques minutes.

Dans le cas d'un transfert de compte, Bourse Direct prend en charge 100% de vos frais, à hauteur de 200 € par compte.