Le Hamas va libérer un otage israélo-américain lundi après des contacts avec Washington

La branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé qu'elle allait libérer lundi l'otage israélo-américain Edan Alexander retenu dans la bande de Gaza, où une suspension temporaire des bombardements offre un rare répit à ses habitants.
Cette annonce intervient à la veille du début de la tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump, attendu de mardi à vendredi en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar, un des médiateurs entre Israël et le Hamas en guerre à Gaza depuis plus d'un an et demi.
"Les Brigades al-Qassam ont décidé de libérer le soldat sioniste de nationalité américaine, Edan Alexander (...) aujourd'hui", a déclaré leur porte-parole, Abou Obeida, dans un message sur Telegram.
L'armée israélienne a indiqué qu'il serait transféré vers un centre d'accueil à Réim, dans le sud d'Israël, où sa famille le rejoindra, avant d'être emmené par avion à l'hôpital Ichilov, à Tel-Aviv.

Une source au sein du Hamas a indiqué que le mouvement avait été informé, via les médiateurs, d'une pause dans les combats à l'occasion de sa libération.
"Il n'y a plus d'avions dans le ciel, et les bombardements ont cessé, contrairement à la nuit dernière où les bombardements étaient très intenses à Khan Younès" (sud), s'est réjouie Oum Mohammed Zomlot, une femme originaire de Gaza-ville (nord).
"Risque de famine"
"Tout cessez-le-feu, même temporaire, est pour nous une occasion de respirer et de reprendre des forces", a indiqué pour sa part Somaya Abou Al-Kas, âgée de 34 ans.
Majed al-Jojo, 45 ans, espère lui que "les points de passage seront ouverts (à l'aide humanitaire) et que tous les prisonniers seront libérés, pour que notre souffrance prenne fin".
Le président américain Donald Trump a qualifié lundi cette prochaine libération de "super nouvelle" sur son réseau Truth Social.
Le Forum des familles, la plus grande association de proches d'otages en Israël, a appelé lundi à un rassemblement sur la place des otages à Tel-Aviv, là où des manifestants demandent le retour des captifs depuis près de 600 jours.

Edan Alexander, le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu à Gaza, a été enlevé alors qu'il servait dans une unité d'élite dans le sud d'Israël, lors de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas.
Cette attaque a déclenché la guerre à Gaza, où Israël, jurant de détruire le Hamas, a lancé une offensive de représailles dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
Le territoire assiégé est confronté à "un risque critique de famine", avec 22% de la population bientôt dans une situation "catastrophique", s'est alarmé IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) dans un rapport publié lundi.
Le Hamas a confirmé des contacts avec l'administration américaine, après que deux responsables du mouvement ont évoqué des "discussions directes" avec les Etats-Unis.
Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, avaient fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, après consultation avec Israël.
Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, s'emparant de vastes régions du territoire palestinien.
Dix Palestiniens tués à Gaza

Son armée interdit depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, où elle assiège les quelque 2,4 millions d'habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens - dont 8 morts - en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve sont au point mort et Israël a annoncé le 5 mai un plan de "conquête" de Gaza prévoyant un déplacement interne de sa population.
Lundi, la Défense civile palestinienne a fait état d'"au moins" dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe aérienne israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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