Wall Street grimpe avant une série de statistiques

Wall Street grimpe avant bourse ce lundi, récupérant en partie ses pertes de vendredi. La cote américaine avait souffert surtout la semaine dernière de sanctions sur certains gros dossiers technologiques, dont Oracle ou Broadcom. La hausse semble vouloir reprendre ce lundi, alors que les opérateurs espèrent un rallye de fin d'année avec l'aide d'une Fed plus souple, qui vient de réduire ses taux d'un quart de point il y a quelques jours seulement. Le S&P 500 avance de 0,5% en pré-séance, le Dow Jones de 0,4% et le Nasdaq de 0,5%... Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,4% à 57$. L'once d'or fin s'accorde encore 0,9% à 4.339$. L'indice dollar fléchit de 0,2% face à un panier de devises.

Les investisseurs suivent ce lundi l'indice manufacturier de la Fed de New York, ainsi que l'indice du marché immobilier américain de la NAHB et de Wells Fargo. L'indice manufacturier 'Empire State' de la Fed de New York pour le mois de décembre 2025 s'est enfoncé dans le rouge, signalant une contraction de l'activité dans la région considérée. L'indicateur ressort à -3,9 contre +10 de consensus de place. Il était de +18,7 un mois auparavant, ce qui signalait donc alors une forte expansion.

Demain mardi, les marchés surveilleront le rapport mensuel sur la situation de l'emploi pour le mois de novembre (consensus 40.000 créations de postes non-agricoles essentiellement dans le privé, 4,5% de taux de chômage), ainsi que les mises en chantier de logements et permis de construire du même mois et que les ventes de détail d'octobre. Les chiffres de la production industrielle américaine d'octobre seront également annoncés demain, tout comme les indices PMI des services et composite préliminaires de décembre.

Les ventes de détail de novembre, les stocks des entreprises et l'indice des anticipations de la Fed d'Atlanta sont programmés mercredi. John Williams et Raphael Bostic de la Fed prendront la parole le même jour.

Jeudi, l'indice américain des prix à la consommation de novembre tiendra la vedette (consensus +0,3% d'un mois sur l'autre et +3,1% sur un an, +0,3% et +3% hors alimentaire et énergie). Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 13 décembre et l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour décembre seront aussi connus jeudi, tout comme la balance des comptes courants et l'indice des indicateurs avancés.

Enfin, la journée de vendredi pourrait se révéler volatile, puisqu'il s'agit du jour des Quatre Sorcières, marqué par l'expiration simultanée des options sur indices, options sur actions, et contrats à terme sur indices ou actions. Vendredi, les opérateurs prendront aussi connaissance des revenus personnels et dépenses des ménages, ainsi que des reventes de logements existants et de l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan.

Pendant ce temps, Kevin Hassett est toujours considéré comme le favori pour le poste de président de la Fed, mais Trump a aussi rencontré la semaine dernière l'ancien gouverneur de la Réserve fédérale, Kevin Warsh, et laissé flotter l'idée qu'il serait un bon candidat. Le président américain a ainsi cité les deux hommes comme ses candidats privilégiés pour succéder à Jerome Powell, lors d'une interview accordée au Wall Street Journal vendredi. "Nous aurons bientôt un bon président de la Fed qui souhaitera voir les taux d'intérêt baisser", a martelé Trump dimanche lors d'une réception à la Maison Blanche. "Mais nous luttons contre des taux d'intérêt élevés", a encore insisté Trump.

Hassett, président du Conseil économique national américain, a précisé hier que Trump était l'un des nombreux experts qu'il serait légitime de consulter, même s'il ne faisait finalement que donner des conseils sur la politique monétaire. Même en tant que président de la Fed, Hassett a indiqué qu'il serait "ravi de parler avec le président tous les jours jusqu'à notre dernier souffle, car c'est un vrai plaisir de discuter avec lui", selon des propos tenus sur CBS. Il considèrerait donc les opinions de Trump s'il était nommé à la tête de la Fed, mais les décisions de la banque centrale resteraient selon lui indépendantes. "Mais à la fin, le travail de la Fed est d'être indépendante et d'oeuvrer avec un groupe de personnes siégeant au conseil des gouverneurs, le FOMC, afin de parvenir à un consensus de groupe sur le niveau où les taux devraient se situer", a ainsi expliqué Hassett.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Lennar publie ses comptes mardi, tandis que Micron, Toro Company, General Mills ou Jabil annoncent mercredi. Accenture, Nike, Cintas, Birkenstock, FactSet, Darden Restaurants, CarMax, KB Home, BlackBerry ou FedEx, publient jeudi. Paychex, ConAgra et Carnival annoncent enfin vendredi.

Parmi les derniers avis de stratèges, notons que Citigroup vient de fixer un objectif de 7.700 points sur le S&P 500 pour l'année prochaine, misant sur de solides résultats d'entreprises et l'impact des investissements dans l'IA. Morgan Stanley s'intéresse pour sa part au court terme, notant que de faibles chiffres de l'emploi cette semaine pourraient soutenir les actions. Michael Wilson, stratège de 'Morgan', cité par Bloomberg, juge donc qu'une faiblesse modérée des données de l'emploi cette semaine pourrait alimenter la hausse des marchés boursiers en renforçant la probabilité de baisse des taux.

Les valeurs

Oracle a conclu des engagements de location de centres de données d'une valeur d'environ 150 milliards de dollars au cours des trois mois s'achevant en novembre, indique 'The Information'. Les engagements totaux de location de centres de données IA / cloud atteignent 248 milliards de dollars à fin novembre, contre 99 milliards de dollars rapportés à la fin du mois d'août. Les partenariats incluent évidemment des clients tels qu'OpenAI. Les engagements de contrats s'élèvent à 523 milliards de dollars à fin novembre.

Alphabet. Depuis que Sergey Brin, cofondateur de Google, s'est attelé à relancer la maison-mère Alphabet, tout semble réussir au groupe de Mountain View, qui connaît actuellement un grand succès dans l'intelligence artificielle avec Gemini 3 mais aussi les TPU du groupe, qui font frémir Nvidia. Et même sans rien faire, Alphabet gagne de l'argent ! Alphabet Inc. s'apprête en effet à enregistrer selon Bloomberg une nouvelle plus-value latente substantielle après la finalisation de l'offre publique de SpaceX, qui valorise l'entreprise privée spatiale d'Elon Musk à environ 800 milliards de dollars. Selon Bloomberg, la vente d'actions SpaceX par des initiés a été fixée à 421$ l'unité, ce qui représente une forte hausse de la valorisation par rapport aux transactions secondaires précédentes.

Cette opération devrait accroître la valeur comptable de l'investissement de longue date de Google dans la société spatiale. Alphabet est en effet actionnaire de SpaceX depuis au moins 2015, date à laquelle le groupe s'est associé à Fidelity Investments pour une levée de fonds d'un milliard de dollars, acquérant ainsi une participation combinée d'environ 10% à l'époque, toujours selon Bloomberg. Une réévaluation similaire avait dopé déjà les bénéfices d'Alphabet en début d'année. En avril, la société avait révélé un gain latent de 8 milliards de dollars lié à son investissement dans une entreprise privée - très probablement SpaceX - après une offre publique lancée fin 2019 qui valorisait l'entreprise à environ 350 milliards de dollars. Ce gain avait dopé le bénéfice net d'Alphabet pour le trimestre de mars.

iRobot plonge avant bourse à Wall Street, alors que le fabricant de l'aspirateur Roomba s'est placé hier sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Le dossier sera sorti de la cote après son rachat par Picea Robotics, son principal sous-traitant. L'entreprise, qui avait déjà alerté sur sa viabilité, a déposé une demande auprès du tribunal des faillites du Delaware. En 2024, iRobot avait généré un chiffre d'affaires de 682 millions de dollars, contre 891 millions un an plus tôt. La perte opérationnelle ajustée atteignait 118 millions de dollars contre 199 millions en 2023. iRobot reste pourtant leader aux USA ou au Japon, mais la concurrence a forcé le groupe à réduire ses prix et réaliser de coûteux investissements. En outre, les tarifs douaniers de Trump ont pesé sur les finances.

iRobot, qui avait fait l'objet d'une tentative de rachat avortée de 1,4 milliard de dollars du géant américain du commerce en ligne Amazon, affiche une dette d'environ 190 millions de dollars provenant du prêt contracté en 2023 pour refinancer ses opérations alors qu'une enquête de la Commission européenne bloquait l'opération Amazon. Après l'échec de l'acquisition et suite à des retards de paiement d'iRobot envers Picea, le fabricant chinois a racheté la dette d'iRobot auprès d'un groupe de fonds d'investissement du Carlyle Group. Selon le plan de redressement judiciaire d'iRobot, Picea acquerra 100% du capital de l'entreprise et annulera le solde de 190 millions de dollars du prêt de 2023, ainsi qu'une dette supplémentaire de 74 millions de dollars qu'iRobot doit à Picea.

Microsoft. OpenAI, le créateur de ChatGPT, qui subit désormais une concurrence accrue des Gemini, Claude, Grok et autres DeekSeep pour posséder le meilleur modèle du marché, maintient ses plans dans le hardware. "Ça arrive. Le matériel est bel et bien en préparation", a affirmé ainsi Sarah Friar, la directrice financière d'OpenAI, interviewée par Yahoo! Finance. Friar a indiqué qu'il valait mieux patienter pour le moment, mais le groupe paraît donc maintenir ses plans. "Il n'y a aucun changement pour l'instant", a précisé la dirigeante. Le possible produit matériel d'OpenAI suscite donc toujours l'intérêt, alors qu'au printemps dernier, OpenAI a racheté Io, startup dirigée par Jony Ive, ancien designer d'Apple, pour 6,5 milliards de dollars en actions. Ive avait travaillé sur le design de l'iPhone avec Steve Jobs en personne...