Bilan hebdo : le CAC40 perd encore du terrain
Sur fond de conflit au Moyen-Orient...

Nouvelle semaine compliquée pour le marché parisien avec un CAC40 qui cède 1,2% sur cinq jours, à 7.590 points ce vendredi soir. La poursuite du conflit entre l'Iran et Israël continue de peser sur le moral des opérateurs, d'autant que plane au-dessus des marchés l'hypothèse d'une intervention directe des Etats-Unis contre Téhéran. Donald Trump a indiqué jeudi soir qu'il prendra une décision à ce sujet d'ici deux semaines, tout en précisant qu'il reste une forte probabilité que des négociations aient lieu dans un avenir proche...
Pour ce qui est de la politique monétaire, la Fed a, comme prévu, maintenu ses taux directeurs à leur niveau actuel et a laissé entendre que deux baisses des coûts d'emprunt étaient toujours envisagées d'ici la fin de l'année... La Réserve fédérale a toutefois envoyé des signaux contradictoires, son président, Jerome Powell, s'étant notamment montré prudent quant à la poursuite de l'assouplissement monétaire, disant s'attendre à une inflation "significative" en raison des droits de douane voulus par le président américain Donald Trump.
La Banque d'Angleterre a également opté pour le statu quo, contrairement à la Norges Bank qui a abaissé son taux directeur d'un quart de point à 4,25%, prenant à contre-pied le marché qui tablait unanimement sur un statu quo, et à la Banque nationale suisse (BNS) qui a, comme attendu, ramené son taux directeur à 0%.
Sur le front des valeurs, la vedette de la semaine se nomme Eutelsat alors que l'Etat va devenir premier actionnaire de l'opérateur satellites à l'issue du renforcement de sa structure financière. Les groupes pétroliers se sont également distingués dans le sillage de la vive remontée des cours de l'or noir. A l'inverse, Téléperformance a décroché après la présentation de son nouveau plan stratégique.
Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord avance de 3,5% à 76,7 dollars avec la poursuite du conflit entre Israël et l'Iran. L'once d'or consolide de près de 2% sur la semaine à 3.370 dollars. Du côté des devises, l'euro se négocie toujours autour des 1,15$. Enfin, le Bitcoin s'échange autour des 104.000$ après ses récents sommets.
LES VALEURS
* Eutelsat flambe de 60% après l'annonce de son très attendu projet d'augmentation de capital. Ce dernier porte sur 1,35 milliard d'euros. Il sera soutenu par les actionnaires de référence de l'opérateur satellites. La France, qui financera le gros de l'augmentation de capital et deviendra premier actionnaire du groupe, juge essentiel de soutenir la société pour s'assurer que l'Europe conserve un accès souverain aux infrastructures spatiales sur fond de tensions géopolitiques. D'autres actionnaires d'Eutelsat, dont le groupe Bharti Space du milliardaire indien Sunil Mittal, la compagnie de transport maritime CMA CGM et le Fonds stratégique de participations, véhicule d'investissements à long terme dont les actionnaires et administrateurs sont les assureurs français, participeront à l'appel au marché. La firme a par ailleurs conclu avec le ministère français des Armées un accord-cadre pour le déploiement de services en orbite terrestre basse (LEO) dans le cadre du projet Nexus, dont l'objectif est de renforcer l'approche actuelle de la France en matière de communications militaires spatiales.
*Medincell s'envole de 8,9% après son point annuel. Le groupe pharmaceutique a confirmé avoir franchi une étape décisive vers la rentabilité opérationnelle, attendue pour l'exercice fiscal 2026-2027. Oddo BHF parle d'une publication largement en ligne avec les attentes permettant de confirmer les ambitions du groupe d'atteindre une rentabilité en 2027. Le broker souligne à la fois la montée en puissance des revenus qui s'observe trimestre après trimestre ainsi que le mix entre redevances commerciales et milestones cliniques... Compte tenu de l'excellente visibilité financière, le courtier maintient sa recommandation 'surperformance' et sa cible de 19 euros.
* Maurel & Prom prend 5,9% dans le sillage des cours pétrolier. Le groupe spécialisé dans l'exploration et la production d'hydrocarbures a par ailleurs signé un accord conjoint avec Afentra en vue de l'acquisition des participations de Etu Energias dans des blocs pétroliers en Angola
* Kering remonte de 3,7%, dopé par l'arrivée de Luca De Meo à la tête du groupe. Le titre du propriétaire de Gucci s'est envolé de 11,8% lundi, signant sa plus forte hausse quotidienne depuis décembre 2008. L'arrivée d'un manager reconnu comme l'Italien ne peut que solidifier les espoirs de redressement de la performance du groupe à long terme, explique Oddo BHF. Le choix de De Meo est "un pas dans la bonne direction, semble-t-il", indique de son côté Luca Solca, analyste chez Bernstein. "De Meo apporte du sérieux et de l'expérience à une entreprise qui en a besoin". Il reste à voir, s'il "sera capable de démarrer sur les chapeaux de roue et d'être aussi efficace qu'il l'a été dans l'industrie automobile".
* Pierre et Vacances Center Parcs bondit de 7,8%, alors que son Conseil d'administration a décidé d'engager une revue des options stratégiques du Groupe. Cette décision fait suite au succès du plan "RéInvention", exécuté en avance sur le plan d'affaires ces trois dernières années. La Société vient par ailleurs d'annoncer pour l'exercice en cours un objectif d'Ebitda ajusté à plus de 180 millions d'euros. Cette démarche a pour objectif d'explorer l'éventail des opportunités afin de valoriser pleinement le potentiel du Groupe, et pourrait le cas échéant aboutir à des évolutions actionnariales.
* Airbus (+3,5%). Le géant aéronautique a décroché plusieurs gros contrats lors du Salon du Bourget auquel Boeing a finalement renoncé à la suite du crash d'un 787 d'Air India. STARLUX Airlines a signé une commande ferme pour l'achat de dix A350-1000 supplémentaires, ANA Holdings a finalisé une commande ferme portant sur 24 monocouloirs A321neo et trois A321XLR, Vietjet a signé un protocole d'accord portant sur l'achat de 100 monocouloirs A321neo, avec la possibilité d'en ajouter 50 supplémentaires ultérieurement tandis que Riyadh Air a passé une commande ferme de 25 A350-1000 avec 25 appareils en option. Enfin, LOT a passé une commande ferme portant sur 20 A220-100 et 20 A220-300. C'est la première fois que la compagnie aérienne nationale polonaise choisit des appareils Airbus pour moderniser sa flotte. Le groupe européen a profité de l'occasion pour relever son taux de distribution et confirmer ses objectifs financiers pour 2025
A l'inverse, * TP (ex-Teleperformance) chute de 16% après la présentation de son nouveau plan stratégique, "Future Forward", visant à accélérer sa croissance et à investir fortement dans l'intelligence artificielle. A l'occasion de son "Capital Markets Day" à New York, le spécialiste des centres d'appels a fait part de son intention d'investir 600 millions d'euros dans des partenariats et des acquisitions en intelligence artificielle au cours des trois prochaines années. Cet investissement dans l'IA représente environ un cinquième des 3 milliards d'euros de flux de trésorerie disponible net que l'entreprise prévoit de générer entre 2026 et 2028, a indiqué l'entreprise. Environ 1,5 milliard d'euros seront reversés aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d'actions sur cette période, le reste étant destiné à l'investissement et au remboursement de la dette.
* Renault décroche de 10%, plombé par l'annonce du départ surprise de Luca de Meo, à la mi-juillet. Arrivé à la tête de Renault en 2020, année marquée par une perte historique, l'ancien de Volkswagen a relancé le groupe à travers une vaste offensive produit, notamment avec le retour de silhouettes iconiques comme la R5, ainsi qu'avec une politique de partenariats tous azimuts pour maintenir le constructeur dans la course à l'électrification malgré une taille et une marge de manoeuvre financière inférieure à des concurrents plus grands que lui... "Nous lui devons le mérite d'avoir redonné de la couleur, de l'énergie et des résultats exceptionnels à Renault après des années de produits et de résultats financiers médiocres", écrit Philippe Houchois, analyste chez Jefferies. "Son départ laisse Renault sans direction au moment où le groupe doit communiquer un nouveau plan stratégique et poursuivre le démantèlement de l'alliance Nissan".
* Worldline perd 9,5%, pénalisé par plusieurs notes d'analystes. Jefferies a réduit sa cible de 5,60 à 4,60 euros tandis qu'Intesa Sanpaolo a dégradé le titre du groupe spécialisé dans les services de paiements électroniques de 'neutre' à 'sous-performance' avec un objectif coupé de 6,5 à 4,60 euros. Par ailleurs, selon une information de nos confrères des 'Echos', OVHCloud, qui tiendrait la corde, et Accenture seraient en lice pour racheter les activités 'Mobilité & services web transactionnels' (MTS) du groupe... Selon la source du quotidien, Onepoint serait également sur les rangs... Ce projet de cession de la division MTS revient régulièrement sur le devant de la scène et a été relancé l'été dernier, rappelait le journal économique. Bluebell Capital, actionnaire minoritaire activiste de Worldline, a clairement indiqué que la société devait céder cette division, jugée 'non essentielle'...
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