Wall Street : marque une pause, Netflix sanctionné, l'or chute encore
En ordre dispersé....

Wall Street évolue sans grande conviction au lendemain d'un nouveau record pour le Dow Jones. Alors que le shutdown se poursuit et empêche la publication de nombreux indicateurs de conjoncture, les opérateurs se focalisent sur les résultats d'entreprises. Hier, avant l'ouverture, les poids lourds tels que General Motors, GE Aerospace, 3M et Coca-Cola ont globalement publié des résultats rassurants. Cela a été beaucoup plus compliqué pour Netflix, Texas Instruments ou encore Mattel après la clôture. Pour l'heure, 78 des entreprises du S&P-500 ont publié leurs résultats du troisième trimestre. Parmi elles, 87% ont battu les attentes des analystes.
"Nous nous trouvons dans un petit moment d'indécision, où personne n'a réellement un avis tranché sur quoi que ce soit", affirme Michael Green, stratégiste en chef de Simplify Asset Management. "Cela se voit dans les réactions modérées (...) aux résultats meilleurs qu'attendu", a-t-il poursuivi. "Les entreprises continuent de voir leurs marges progresser légèrement, ce qui suggère qu'elles répercutent les droits de douane, peut-être sur les importateurs".
Ce soir, tous les regards seront braqués sur Tesla, premier des 'sept magnifiques' à passer sur le gril. IBM et Intel seront aussi scrutés de près dans la soirée puis jeudi. "Le sentiment du marché reste nerveux", estime Mohit Kumar, économiste en chef et stratège chez Jefferies International. "Nous continuons de penser qu'une correction à partir de ces niveaux serait salutaire, car elle permettrait d'éliminer certaines positions excédentaires à long terme et nous offrirait une opportunité d'achat".
Sur le front géopolitique, Donald Trump a déclaré mardi ne pas vouloir d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine qui serait inutile, le refus de la Russie d'accepter un cessez-le-feu immédiat en Ukraine ayant jeté une ombre sur de potentielles négociations. Les tensions commerciales restent également au centre des préoccupations. Le président américain a prédit qu'une prochaine rencontre avec son homologue chinois, Xi Jinping, aboutirait à un "bon accord". Cependant, il a également concédé que les discussions tant attendues pourraient ne pas avoir lieu...
Sur le Nymex, le baril de brut WTI (contrat décembre) rebondit de 2,2% à 58,8$, soutenu par l'espoir d'une avancée dans les négociations commerciales entre les États-Unis, la Chine et l'Inde.L'once d'or perd encore 1,8% à 4.050$, au lendemain d'une chute historique de 6,3%, soit la plus forte baisse depuis plus de douze ans ! "Les ventes techniques ont été le principal responsable (ndlr : de cette chute)", selon Suki Cooper, responsable de la recherche sur les matières premières chez Standard Chartered. "Les prix évoluent en zone de surachat depuis début septembre". L'indice dollar avance de 0,1% face à un panier de devises à 98,8 points tandis que le Bitcoin se replie 0,75% à 108.000$.
Les valeurs
* Netflix chutait de plus de 6% en post-séance hier à Wall Street, plombé par l'annonce de résultats inférieurs aux attentes en raison d'un litige fiscal avec le Brésil. Le géant du streaming a dû payer environ 619 millions de dollars pour régler ce litige fiscal pluriannuel avec les autorités locales remontant à 2022. L'entreprise avait identifié ce risque potentiel dans ses déclarations fiscales précédentes, mais pas dans ses prévisions de résultats, et a déclaré qu'elle aurait dépassé les prévisions des analystes sans cette dépense. Les paiements futurs seront moins importants. "Nous ne prévoyons pas que cette affaire ait un impact significatif sur les résultats futurs", a déclaré l'entreprise californienne. Sur le trimestre clos fin septembre, la firme a enregistré un bpa de 5,87 contre 6,94$ de consensus, pour un chiffre d'affaires en hausse de 17% à 11,5 milliards de dollars, conforme aux attentes de Wall Street. La marge opérationnelle s'est établie à 28% contre un objectif de 31,5%. Pour le quatrième trimestre, Netflix prévoit un bénéfice de 5,45 dollars par action sur un chiffre d'affaires de 12 Mds$. Le consensus anticipait jusqu'ici un bpa de 5,42$ pour des revenus de 11,9 Mds$.
Ce litige a pesé sur ce que de nombreux investisseurs pensaient être un trimestre important pour l'entreprise de divertissement la plus valorisée au monde. Netflix a en effet bénéficié d'une programmation solide, comprenant son film le plus populaire de tous les temps, KPop Demon Hunters. Les investisseurs s'inquiètent du fait que les clients de Netflix n'augmentent pas le temps qu'ils passent sur le service et du danger potentiel des vidéos créées par l'intelligence artificielle. La grande majorité de la croissance du streaming a profité aux services gratuits comme YouTube, Roku et Tubi. Netflix a cherché à répondre à ces préoccupations dans sa lettre aux actionnaires, vantant un engagement record de ses abonnés au cours du dernier trimestre. Netflix dispose de plus de 300 millions d'abonnés payants dans plus de 190 pays.
Malgré tout, Netflix a généré 2,66 milliards de dollars de flux de trésorerie disponible au troisième trimestre, dépassant les estimations de Wall Street, et a revu à la hausse ses prévisions pour l'année à environ 9 Mds$. L'entreprise utilisera une partie de ces fonds pour racheter des actions et investir dans la programmation. Elle a également évoqué la possibilité de fusions et acquisitions. Netflix a exprimé son intérêt pour le rachat de certains actifs de Warner Bros. Discovery, selon 'Bloomberg'. Netflix n'a pas besoin d'accord pour atteindre ses objectifs, a déclaré Ted Sarandos, co-directeur général, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Cependant, l'entreprise étudie toutes les opportunités et s'intéresse à la propriété intellectuelle qui rend son service plus attrayant pour les clients. La direction n'est pas intéressée par l'acquisition de réseaux de télévision câblée et se concentre principalement sur l'utilisation de ses liquidités supplémentaires pour d'autres initiatives. "Nous pensons pouvoir être sélectifs et le serons", a souligné le dirigeant, cité par l'agence.
* Texas Instruments. Le géant américain des semi-conducteurs plongeait de 8% après avoir dévoilé des perspectives plus faibles que prévu. Ces prévisions indiquent que certains clients ralentissent leurs commandes face aux tensions commerciales croissantes et renforcent les craintes d'un ralentissement de la reprise du secteur des semi-conducteurs. Le plus grand fabricant de puces analogiques table sur un bpa d'environ 1,26$ au quatrième trimestre, pour un chiffre d'affaires entre 4,22 et 4,58 Mds$. Les analystes anticipaient respectivement un bpa de 1,39$ pour des revenus de 4,5 Mds$. "La reprise globale du marché des semi-conducteurs se poursuit, bien qu'à un rythme plus lent que les précédentes reprises, probablement en raison de la dynamique macroéconomique et de l'incertitude générale", a déclaré le DG, Haviv Ilan, lors de la conférence de présentation des revenus avec les analystes. Les clients industriels, en particulier, adoptent une approche attentiste concernant leurs projets d'expansion des usines, a ajouté le dirigeant cité par 'Bloomberg', les gouvernements envisageant des droits de douane et d'autres mesures.
Le groupe a enregistré un bpa de 1,48$ au troisième trimestre contre 1,47$ un an plus tôt et 1,49$ de consensus, pour un chiffre d'affaires de 4,74 milliards de dollars, en hausse de 14% (vs 4,65 Mds$ de consensus). Texas Instruments a atteint des niveaux de stocks optimaux et a commencé à ralentir le rythme de travail dans ses usines afin de ne pas constituer de stocks trop importants, ont indiqué les dirigeants. Cela constituera un frein à la rentabilité à court terme.
* Anthropic serait en pourparlers avec Google pour obtenir une puissance informatique supplémentaire évaluée à plusieurs dizaines de milliards de dollars, a rapporté 'Bloomberg', citant des personnes familières avec le sujet. Ce projet, non finalisé, prévoit que Google fournisse des services de cloud computing à la startup d'intelligence artificielle, selon ces sources. L'accord permettrait à Anthropic d'utiliser les unités de traitement tensoriel (TPU) de Google, des puces conçues sur mesure pour accélérer les charges de travail d'apprentissage automatique. Google est un investisseur historique et un fournisseur de services cloud pour Anthropic. Les négociations n'en sont qu'à leurs débuts et les détails pourraient évoluer, selon les sources. L'action Google a bondi de plus de 3,5% en post-séance à New York à la suite de cette information. Anthropic, qui compte Google et Amazon.com parmi ses principaux investisseurs, est le créateur du chatbot Claude et rivalise avec ChatGPT d'OpenAI pour la domination de l'IA. Anthropic prévoit de plus que doubler et potentiellement de presque tripler son chiffre d'affaires l'année prochaine, grâce à l'adoption rapide de ses produits d'entreprise, a rapporté 'Reuters' la semaine dernière.
* Mattel chutait lourdement hier soir à New York, sanctionné après une publication inférieure aux estimations des analystes, les détaillants américains ayant retardé leurs commandes en raison de l'incertitude liée aux politiques tarifaires du président Donald Trump. Sur le trimestre clos, la firme enregistre un bpa ajusté de 89 cents contre 1,07$ de consensus pour des ventes nettes de 1,74 milliard de dollars (vs 1,83 Md$ de consensus), en repli de 6%. Les ventes trimestrielles du segment Amérique du Nord ont chuté d'environ 11,7 %, contre une baisse de 3,4 % l'année dernière. Mattel a malgré tout réitéré ses prévisions de croissance de 1% à 3% pour l'année et prévoit un bénéfice de 1,54 $ à 1,66 $ par action, conformément aux estimations actuelles. L'entreprise prévoit que les droits de douane réduiront ses bénéfices de moins de 200 millions de dollars en 2026, bien que ce chiffre n'inclut aucune mesure que Mattel prendra pour en atténuer l'impact.
"Je dirais que c'est une question de temps et que cette année est inhabituelle", a déclaré Ynon Kreiz, DG de la firme, à propos de l'incertitude tarifaire. "L'industrie mondiale du jouet s'approvisionne en majorité en Chine, cible privilégiée des hausses de droits de douane décidées par Trump. Les détaillants américains ont reporté leurs commandes pour les fêtes de fin d'année au quatrième trimestre", a précisé le dirigeant à 'Bloomberg'. La demande des consommateurs est restée soutenue, a également souligné Y.Kreiz, les consommateurs achetant davantage d'articles par rapport à la même période l'an dernier et payant des prix unitaires plus élevés. Des produits tels que le jeu de cartes Uno, Barbie Dreamhouse et les poupées inspirées des films Wicked d'Universal Pictures, filiale de Comcast Corp., stimuleront les ventes au quatrième trimestre, selon lui.
* AT&T a recruté davantage de clients que prévu au troisième trimestre, grâce à ses offres groupées et à ses promotions agressives autour du lancement du dernier iPhone. AT&T, le plus petit des trois grands opérateurs mobiles américains, a gagné 405.000 nouveaux clients mobile sur les trois mois clos fin septembre, contre un consensus logé à environ 338.500. L'entreprise texane a également recruté 288.000 clients internet fibre, soit davantage qu'anticipé par le marché. AT&T a gagné du terrain grâce à une nouvelle "garantie client" introduite en janvier, promettant une meilleure fiabilité du réseau et un meilleur service client, et s'engageant à proposer les meilleures offres de smartphones à un moment où les consommateurs sont particulièrement sensibles à l'inflation. "Nous continuons d'attirer des clients très rentables qui choisissent AT&T pour tous leurs besoins de connectivité", a déclaré le DG, John Stankey.
L'opérateur basé à Dallas affiche un bénéfice par action ajusté de 54 cents sur le trimestre clos, en ligne avec les attentes, pour un chiffre d'affaires de 30,7 milliards de dollars, légèrement inférieur au consensus. Le flux de trésorerie disponible s'élève à 4,9 milliards de dollars, contre 4,65 Mds$ attendus. Enfin, la société a indiqué que le bénéfice par action pour l'ensemble de l'année devrait se situer dans la fourchette haute de ses prévisions précédentes, comprises entre 1,97 et 2,07 dollars.
* Hilton Worldwide grimpe en pré-séance malgré une publication mitigée. Evoquant une faible demande de voyages aux États-Unis au troisième trimestre, l'opérateur hôtelier prévoit désormais un bénéfice net annuel compris entre 1,604 et 1,625 milliard de dollars, contre une précédente fourchette située entre 1,64 et 1,682 Md$. Le groupe s'attend également à ce que le revenu par chambre disponible (RevPAR), un indicateur crucial pour l'industrie hôtelière, ne progresse que de 1% en 2025, contre une croissance de 2% anticipée précédemment.
Le RevPAR a reculé de 1,1% au troisième trimestre. Aux États-Unis, ce chiffre a diminué de 2,3%, partiellement compensé par une forte croissance au Moyen-Orient et en Afrique. Hilton cherche à se protéger des fluctuations de la demande de voyages en se concentrant sur le développement de son réseau mondial. L'entreprise comptait plus de 1,3 million de chambres à la fin du trimestre et prévoit une croissance unitaire nette comprise entre 6,5% et 7% pour l'année. Le groupe a également déclaré attendre un bpa compris entre 7,97 et 8,06 dollars en 2025, au-dessus de la fourchette de 7,83 à 8$ précédemment anticipée, grâce à une maîtrise des coûts plus élevée que prévu initialement. Hilton a annoncé un bpa de 2,11 dollars au titre de son troisième trimestre, contre une moyenne de 2,05 dollars attendue par le marché, pour des revenus en hausse de 8,8% à 3,12 Mds$.
* Apple va encore devoir faire face à la justice européenne. Une plainte a été déposée mercredi par deux groupes de défense des droits civils auprès des autorités de la concurrence de l'Union européenne concernant les conditions d'utilisation de l'App Store et des appareils du géant américain de l'électronique grand public. Selon la plainte que s'est procuré Reuters', les conditions générales d'Apple pour ses systèmes d'exploitation App Store, iOS et iPadOS, ainsi que les restrictions sur l'installation et l'utilisation d'applications et de boutiques d'applications tierces, sont en infraction avec le règlement européen Digital Markets Act (DMA), qui encadre les activités des géants du numérique. Cette plainte pourrait mettre de nouveau en difficultés Apple, qui a déjà été condamné en avril à une amende de 500 millions d'euros pour avoir enfreint le DMA. Le régulateur avait alors exigé qu'Apple supprime les restrictions techniques et commerciales empêchant les développeurs d'applications de rediriger les utilisateurs vers des offres moins chères en dehors de l'App Store.
* Beyond Meat. Le titre du producteur américain de substituts de viande à base de plantes s'enflamme encore de près de 150% en pré-séance à Wall Street, portant sa hausse sur quatre jours à près de 1.300% ! Mardi, 'Bloomberg' note qu'environ 5,9 milliards de dollars d'actions ont changé de mains, soit 4,2 fois la valeur boursière de l'entreprise à la clôture. Cette envolée fait écho à la frénésie des 'actions mèmes' qui agitent périodiquement le marché. Fin septembre, Beyond Meat a annoncé une importante restructuration de sa dette, qui entraînera une dilution substantielle des actionnaires. Mais le titre a ensuite été porté par des commentaires favorables sur les réseaux sociaux, puis par l'annonce d'une disponibilité accrue de ses produits dans les magasins Walmart. Les produits seront en effet présents dans les rayons de plus de 2.000 magasins du géant de la distribution, selon un communiqué du groupe. Roundhill Investments a par ailleurs ajouté Beyond Meat à son ETF 'Roundhill Meme Stock', a indiqué la société dans un message publié sur 'X' lundi soir. D'importants rachats de positions 'short' expliquent également cette folle flambée. L'action, qui a clôturé à 52 cents jeudi dernier, affiche malgré tout une baisse d'environ 97% par rapport à son record de 2019.
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