Comment payer 1.000 milliards de dollars quand son entreprise perd de l'argent ?
OpenAI pense trouver la réponse
OpenAI, la startup vedette de l'IA à l'origine de ChatGPT, travaille sur de nouvelles lignes de revenus, des partenariats de dette, et planifie de nouvelles levées de fonds, dans le cadre d'une stratégie sur cinq ans visant à couvrir... plus de 1.000 milliards de dollars de dépenses promises, rapporte ce mercredi le Financial Times. Car la poursuite de l'intelligence artificielle générale (IAG), capable de résoudre toute tâche au moins aussi bien qu'un humain, a un prix colossal. Ainsi, au beau milieu d'un réseau de stars technologiques comprenant notamment Nvidia, AMD, Broadcom, Microsoft, Apple ou encore Oracle, OpenAI a pris des engagements notables en matière de dépenses pour les prochaines années, et il faudra sans doute compter sur des financements externes majeurs pour honorer ces accords. Les plans de dépenses de 1.000 milliards sont à rapprocher d'un chiffre d'affaires 2025 attendu à "seulement" 13 milliards de dollars. Le groupe grille du cash, 2,5 milliards de dollars au premier semestre de cette année pour 4,3 milliards de revenus. Les dépenses en R&D ont atteint 6,7 milliards de dollars au S1, l'entreprise investissant dans la création de modèles plus performants et plus performants, et dans le maintien du fonctionnement de ChatGPT à grande échelle.
OpenAI dispose d'environ 800 millions d'utilisateurs réguliers, mais seulement 5% sont des abonnés payants déboursant environ 20$ mensuels. Pourtant, OpenAI s'est donc engagé à dépenser plus de 1.000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, l'entreprise ayant tout récemment conclu des contrats pour plus de 26 gigawatts de capacité de calcul avec Oracle, Nvidia, AMD ou encore Broadcom. Une infrastructure dont le coût sera largement supérieur à la capacité financière actuelle de la startup. Pour combler ce manque, OpenAI fait preuve de créativité selon le Financial Times. Son plan quinquennal prévoit l'exploration de contrats gouvernementaux, les outils d'achat (avec hier encore un accord avec Walmart), les services vidéo, le matériel grand public, et même la possibilité de devenir un fournisseur informatique grâce à son projet de centre de données Stargate. Le FT note aussi la place centrale d'OpenAI dans l'écosystème actuel et les risques si le groupe venait à faillir.
OpenAI disposait de près de 17,5 milliards de dollars en liquidités et en titres en milieu d'année. Début octobre, le groupe a conclu selon Bloomberg un accord permettant à ses employés, actuels et anciens, de vendre pour environ 6,6 milliards de dollars d'actions de l'entreprise, valorisée à 500 milliards de dollars. Cette vente secondaire a propulsé ainsi le créateur de ChatGPT devant SpaceX d'Elon Musk. Les employés d'OpenAI ont vendu des actions à un groupe d'investisseurs comprenant Thrive Capital, SoftBank, Dragoneer Investment Group, MGX (Abou Dhabi) et T. Rowe Price. Le groupe de Sam Altman est donc devenu selon Bloomberg la startup la plus valorisée au monde. OpenAI était auparavant valorisé 300 milliards de dollars lors d'un tour de financement de 40 milliards de dollars mené par SoftBank. Cette étape coïncide avec une période charnière pour l'entreprise, en négociation avec Microsoft en vue de sa transformation en une société à but lucratif plus traditionnelle. OpenAI a été fondée en 2015 en tant qu'organisme à but non lucratif voué à l'avancement de l'intelligence numérique de la manière la plus susceptible de bénéficier à l'humanité.
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