Wall Street : Nike et FedEx sous pression
Mais le Nasdaq tente de poursuivre son rebond
Wall Street affiche de bonnes dispositions pour l'heure avant bourse ce vendredi, le Nasdaq s'accordant encore 0,3% et le S&P 500 0,2%, contre une quasi-stabilité du Dow Jones. La tendance s'améliore donc un peu depuis hier pour les valeurs technologiques de la cote, qui avaient précédemment souffert sur fond d'inquiétudes concernant les valorisations de l'IA. Hier, les chiffres de l'inflation américaine ont rassuré, laissant de la marge à la Fed pour baisser ses taux. Un autre rapport de l'inflation pour novembre est toutefois encore attendu ce vendredi, avec l'indice 'core PCE' rattaché au rapport sur les revenus et dépenses des ménages. Il pourrait donc confirmer ou infirmer les données dévoilées hier, forcément imprécises du fait des perturbations du 'shutdown' antérieur.
L'autre moteur essentiel des marchés demeure la politique monétaire, alors que persiste le narratif d'une faiblesse significative du marché du travail. Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une nouvelle baisse de taux le 28 janvier à l'issue de la prochaine réunion monétaire se situe maintenant à 24,4%, contre 75,6% de 'proba' d'un statu quo. Parmi les derniers responsables de la Fed à s'exprimer, le gouverneur Christopher Waller juge que les baisses de taux doivent se poursuivre, le marché du travail étant très faible, pratiquement sans création d'emplois, et l'inflation devant se résorber dans les prochains mois. Le président de la Réserve fédérale d'Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré au contraire que l'inflation était actuellement plus préoccupante que le marché du travail. Il s'exprimait à la Chambre de commerce du comté de Gwinnett.
Les chiffres de l'inflation américaine pour le mois de novembre 2025 ont agréablement surpris hier, l'IPC s'affichant en hausse de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 2,7% sur un an, contre respectivement +0,3% et +3% de consensus. Hors alimentaire et énergie, l'indice des prix à la consommation s'affiche également moins élevé que prévu, en augmentation de 0,2% d'un mois sur l'autre et 2,6% sur un an.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 13 décembre se sont établies au nombre de 224.000 selon le Département américain au Travail, contre un consensus de 200.000.
L'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie pour décembre s'est établi à -10,2 contre un consensus FactSet de +3,5. Il signale donc une vive contraction de l'activité manufacturière dans la région considérée... L'indice manufacturier de la Fed de Kansas City, quant à lui, s'est affiché légèrement positif à +1, signalant une croissance très marginale.
Ce vendredi, les marchés suivront encore à 16 heures les reventes de logements existants aux États-Unis pour le mois de novembre (consensus FactSet 4,13 millions), l'indice final du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan pour le mois de décembre (consensus 53,4), mais aussi les revenus et dépenses des ménages pour le mois de novembre avec leur indice des prix 'core PCE' très suivi par la Fed (consensus +0,4% pour les revenus, +0,3% pour la consommation et +0,2% d'un mois sur l'autre pour l'indice des prix 'core PCE' - soit +3% sur un an).
Ailleurs dans le monde, face à une inflation collante, la Banque du Japon a relevé aujourd'hui ses taux au plus haut niveau depuis 1995. Le taux de référence est rehaussé ainsi de 25 pb à 0,75%. Un resserrement monétaire qui était amplement attendu par les opérateurs.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Nike, FedEx ou Heico ont annoncé leurs comptes après la clôture hier. Paychex, Carnival, ConAgra et Lamb Weston, dévoilent leurs derniers chiffres avant bourse aujourd'hui.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,3% à 56,2$. L'once d'or fin recule de 0,2% à 4.322$. L'indice dollar progresse de 0,3% face à un panier de devises. Le bitcoin se redresse enfin vers les 88.000$.
Les valeurs
FedEx a publié hier soir pour son 2e trimestre fiscal 2026 clos fin novembre un bénéfice ajusté par action nettement supérieur aux attentes à 4,82$, contre environ 4,1$ de consensus, pour des revenus en croissance de 7% à 23,5 milliards de dollars, également meilleurs que prévu. Sur une base ajustée, le bénéfice opérationnel a été de 1,61 milliard de dollars, soit une marge de 6,9%, pour un bénéfice net de 1,14 milliard de dollars. "FedEx a réalisé un deuxième trimestre exceptionnel grâce à la mise en oeuvre réussie de sa stratégie de croissance et à l'avancement de la transformation de son réseau, tout en évoluant dans un environnement extérieur extrêmement difficile", a déclaré Raj Subramaniam, président-directeur général de FedEx Corp. "Je suis extrêmement fier de nos équipes à travers le monde pour leur engagement à offrir une expérience FedEx exceptionnelle en cette période de forte activité".
FedEx anticipe désormais, pour l'exercice 2026, une croissance du chiffre d'affaires de 5 à 6% sur un an, contre une prévision précédente de 4 à 6%. Le bénéfice dilué par action est attendu entre 14,80 et 16$ avant ajustements comptables liés à la valorisation à la valeur de marché pour les régimes de retraite, et entre 17,80 et 19$ après exclusion des coûts liés à la scission prévue de FedEx Freight, aux initiatives d'optimisation des activités, au changement prévu de la date de clôture de l'exercice et à une question réglementaire internationale. Le groupe évalue des cotisations de retraite de 275 millions de dollars contre une prévision précédente pouvant atteindre 400 millions.
FedEx confirme pour l'exercice 2026 une réduction permanente des coûts de 1 milliard de dollars grâce aux économies liées à la transformation issues de réductions structurelles des coûts et du déploiement de Network 2.0. Le groupe prévoit des investissements de 4,5 milliards de dollars, prioritairement consacrés à l'optimisation du réseau et à l'amélioration de son efficacité, notamment la modernisation de la flotte et des installations.
Nike décroche avant bourse à Wall Street. Sur le trimestre clos, 2e trimestre fiscal de l'exercice décalé 2026, le groupe à la virgule a pourtant très largement dépassé les attentes de marché, réalisant un bénéfice dilué par action de 53 cents pour des revenus en croissance de 1% à 12,43 milliards de dollars. En devises locales, les revenus ont été quasiment stables. Les revenus wholesale ont progressé de 8% à 7,5 milliards de dollars, tandis que ceux de Nike Direct se sont tassés de 8% à 4,6 milliards de dollars. Parmi les éléments clés de ces trimestriels, les revenus digitaux ont régressé sur la marque Nike, et les revenus en Grande Chine ont chuté de 17% à 1,42 milliard de dollars (-21% pour les chaussures), contre +9% en Amérique du Nord à 5,63 milliards de dollars et +3% en zone EMEA à 3,39 milliards de dollars. La marge brute trimestrielle a décliné de 300 points de base à 40,6% avec les droits de douane. Le bénéfice net a été de 0,8 milliard, en recul d'un tiers en glissement annuel.
La répartition de l'Ebit sur le trimestre clos montre une régression de 8% en Amérique du Nord à 1,26 milliard, une baisse de 12% en zone EMEA à 733 millions, une chute de 49% en Grande Chine à 191 millions de dollars, ainsi qu'une correction de 15% sur la région Asie Pacifique & Amérique latine à 389 millions.
Heico, le groupe américain d'aérospatiale et d'électronique, qui conçoit notamment des équipements ou composants pour avions et engins spatiaux, a publié pour son 4e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,33$, contre 1,2$ de consensus et 99 cents sur la période comparable, l'an dernier. Les revenus ont totalisé 1,21 milliard de dollars, contre à peine plus d'un milliard un an avant. Le bénéfice net a augmenté de 35% à 188 millions de dollars, niveau record. Sur l'exercice clos fin octobre, le bénéfice net s'est apprécié de 34% à 690 millions, pour des ventes en croissance de 16% à 4,48 milliards de dollars.
KB Home, le promoteur immobilier américain, a publié pour son 4e trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,92$, supérieur aux anticipations de marché, contre 2,52$ sur la période correspondante de l'an dernier. Les revenus ont totalisé quant à eux 1,69 milliard de dollars, en recul par rapport aux 2 milliards de dollars de l'an dernier, mais supérieurs aux attentes des analystes.
Nvidia. L'administration Trump a lancé un examen qui pourrait aboutir aux premières livraisons à la Chine des deuxièmes puces d'IA Nvidia les plus puissantes du marché, selon cinq sources de Reuters. Cette décision concrétise son engagement d'autoriser ces ventes controversées, ajoute l'agence. Trump a déclaré il y a quelques semaines qu'il autoriserait la vente des puces H200 de Nvidia à la Chine, le gouvernement américain percevant une commission de 25%. Il a affirmé que ces ventes permettraient aux entreprises américaines de conserver leur avantage sur les fabricants de puces chinois en réduisant la demande pour ces derniers, rappelle Reuters. L'initiative a suscité des critiques de la part des faucons anti-Chine de tout l'échiquier politique américain, qui craignent que ces puces ne renforcent l'armée de Pékin et n'érodent l'avantage américain en matière d'IA avancée.
Des questions subsistent selon Reuters quant à la rapidité avec laquelle les États-Unis pourraient approuver de telles ventes et quant à la possibilité que Pékin autorise également des entreprises chinoises à acheter les puces Nvidia. Le département au Commerce américain a transmis les demandes de licence pour la vente de ces puces aux départements d'État, de l'Énergie et de la Défense pour examen, selon les sources de Reuters. Ces agences disposent de 30 jours pour se prononcer. L'une des sources de l'agence, un responsable de l'administration, a souligné que l'examen serait approfondi et non une simple formalité. La décision finale reviendra quant à elle à Trump.
Oracle reprenait plus de 5% après bourse à Wall Street hier soir, alors que le deal TikTok annoncé de longue date vient de franchir une nouvelle étape. Selon Bloomberg, le DG de TikTok, Shou Chew, a annoncé à ses employés que l'entreprise et ByteDance avaient signé des accords contraignants pour la création d'une coentreprise américaine détenue majoritairement par des investisseurs américains. L'agence cite une note interne qu'elle a pu consulter. Chew s'est dit ainsi "ravi de partager cette excellente nouvelle" et a précisé que des accords avaient été signés avec Oracle, Silver Lake Management et MGX. La transaction devrait être bouclée le 22 janvier 2026, mais Chew a insisté sur le fait qu'il restait encore du travail à accomplir d'ici là. Si tout se passe comme prévu, le groupement mené par Oracle devrait quoi qu'il en soit prendre sous peu le contrôle de la joint venture - sous réserve bien entendu que les régulateurs chinois approuvent l'opération.
Une fois la transaction finalisée, la coentreprise américaine fonctionnerait comme une entité indépendante chargée de la protection des données, de la modération des contenus et de la sécurité des algorithmes aux États-Unis, a indiqué Chew aux employés dans une note interne dont Bloomberg a pris connaissance. Cette nouvelle entité américaine serait également dirigée par un nouveau conseil d'administration composé de sept membres à majorité américaine, affirme le patron de TikTok. La note détaille selon Bloomberg un accord conforme à celui annoncé par la Maison Blanche en septembre, alors en attente d'approbation de la Chine et valorisant les activités américaines de TikTok à environ 14 milliards de dollars. Selon cet accord, 50% des investisseurs de TikTok US seraient nouveaux, Oracle, Silver Lake et MGX, société d'investissement basée à Abou Dhabi, acquérant chacun 15% des parts. 30,1% seraient détenus par des filiales de certains investisseurs actuels de ByteDance, et ByteDance conserverait 19,9%.
Les conditions énoncées dans la note semblent selon Bloomberg permettre à ByteDance de conserver potentiellement le contrôle de pans entiers de TikTok aux États-Unis. Bloomberg News avait précédemment indiqué que la maison mère chinoise conserverait environ 50% des bénéfices des activités américaines de TikTok. "L'implication de ByteDance constitue depuis longtemps un point d'achoppement dans les négociations et a conduit des critiques, y compris au sein du propre parti politique de Trump, à affirmer que l'accord négocié par la Maison Blanche pourrait ne pas être juridiquement valable. La loi sur la sécurité nationale, adoptée et promulguée sous la présidence de Joe Biden, stipule que TikTok US et ByteDance ne doivent entretenir aucune relation opérationnelle", rappelle Bloomberg.
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