"Modifier la réforme des retraites" coûtera "des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027", selon Roland Lescure

Une suspension de la réforme des retraites, une concession possible pour convaincre les socialistes de trouver un compromis sur le budget, coûtera "des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027", a déclaré mercredi le ministre de l'Economie démissionnaire, Roland Lescure.
"On a besoin qu'une majorité de l'Assemblée nationale se mette d'accord pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget. Il faut que tout le monde fasse des concessions", a indiqué Roland Lescure sur France Inter.
"Moi, je suis prêt à en faire, mais pas à n'importe quel prix", a-t-il ajouté: "face à des plus, il va falloir des moins, et ça, c'est des choses qu'on va devoir négocier".
"On peut tous dire qu'on peut raser gratis. La réalité, c'est que le budget qui j'espère sera déposé, sera discuté et sera voté avant le 31 décembre, il va falloir qu'il soit équilibré" avec "des recettes en face ou des économies supplémentaires", a-t-il souligné.
Première figure du bloc central à évoquer la possibilité d'une évolution sur la réforme des retraites, la ministre démissionnaire Elisabeth Borne s’est dite mardi, dans une interview au Parisien, ouverte à une "suspension" de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter, sans vote, en 2023, jugeant que "la stabilité du pays était plus importante" qu'un éventuel "totem" sur les retraites et appelant à éviter une dissolution.
Cette ouverture a été appréciée comme un "réveil" et "un chemin" par le PS et Place publique, "un signal positif" par la CFDT, la CGT appelant le président de la République Emmanuel Macron à "ne plus faire la sourde oreille".
Selon son entourage, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a demandé il y a 15 jours au ministère de l’Économie une évaluation du coût de l'ensemble du projet de budget alternatif du Parti socialiste, où figure une suspension de la réforme des retraites.
A la question de savoir si un Premier ministre de gauche lui poserait problème, le ministre a répondu: "Non. A une condition quand même, c'est qu'il puisse faire ce qu'on n'a pas réussi à faire depuis un an, c'est-à-dire à trouver une majorité capable de voter un budget".
"Bon courage à celle ou celui qui pourrait se retrouver dans cette position (de faire des concessions, NDLR). Et s'il est issu de la gauche et que ça fonctionne, bravo! Parce que quand vous êtes aux commandes (...), vous avez toute la charge sur les épaules", a relevé Roland Lescure.
Par ailleurs, alors que Sébastien Lecornu a défendu mercredi un déficit public "en dessous de 5%" du PIB dans le prochain budget, soit "entre 4,7 et 5% de manière définitive", Roland Lescure a assuré que les prévisions de croissance (0,7%) et de déficit (5,4%) seraient tenues en 2025.
"En 2025, on avait prévu une prévision de croissance, on y sera. On avait prévu un déficit public, on y sera", a-t-il déclaré.
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