Oracle s'écroule à Wall Street, malgré la révolution de l'IA
Ralentissement dans le cloud et prévisions décevantes
Oracle, le géant texan des logiciels d'entreprises, dévissait de 9,2% après bourse hier soir à Wall Street, sur des revenus jugés trop faibles et un ralentissement de croissance du cloud. Pour son premier trimestre fiscal 2024, le groupe a fait état d'un bénéfice ajusté par action de 1,19$ (+16%), ainsi que de revenus totaux de 12,45 milliards de dollars en progression de 9% en glissement annuel et de 8% à devises constantes. Les revenus cloud (IaaS et SaaS) du premier trimestre ont été de 4,6 milliards de dollars, en augmentation de 30% en dollars et de 29% à devises constantes. Les revenus IaaS d'infrastructure cloud ont été de 1,5 milliard de dollars, en vive progression de 66% (+64% à devises constantes), alors que le chiffre d'affaires des applications cloud (SaaS) a augmenté plus raisonnablement de 17% à 3,1 milliards de dollars. Le bénéfice opérationnel ajusté a été de 5,1 milliards de dollars, en hausse de 13%, représentant une marge de 41%. Le bénéfice net consolidé s'est établi à 2,4 milliards de dollars, alors que le bénéfice net ajusté a progressé de 19% à 3,4 milliards. Le cash flow opérationnel du premier trimestre s'est amélioré de 9% à 7 milliards de dollars, tandis que le free cash flow a progressé de 21% à 5,7 milliards.
Le bénéfice ajusté par action dépasse donc nettement le consensus qui se situait à 1,15$, mais les revenus sur ce trimestre clos fin août ressortent quant à eux un peu courts, avec une progression jugée insuffisante des revenus cloud si surveillés. Le titre Oracle venait quant à lui tout juste de renouer avec ses pics historiques du mois de juin, affichant un gain de plus de 50% cette année. Oracle n'avait donc pas vraiment le droit à l'erreur. Le ralentissement de l'expansion du cloud est ainsi saisi comme prétexte pour vendre brutalement la valeur. Il faut dire que la performance du trimestre antérieur était assez ébouriffante avec une flambée de 54% des fameux revenus cloud. En comparaison, les 30% de hausse du trimestre clos paraissent donc mitigés, sur ce segment où le groupe d'Austin fait face à la rude concurrence d'Alphabet, de Microsoft ou d'Amazon.
"Le chiffre d'affaires d'Oracle Cloud Infrastructure a augmenté de 66% au premier trimestre, bien plus rapidement que celui de nos concurrents en matière d'infrastructure cloud hyperscale", préfère noter Safra Catz, la directrice générale d'Oracle. "Le chiffre d'affaires total des services cloud, infrastructure plus applications, a augmenté de 30% pour atteindre 4,6 milliards de dollars au cours du trimestre. Les revenus d'Oracle Cloud Services & License Support représentent désormais 77% du chiffre d'affaires total d'Oracle. Ce flux de revenus récurrents hautement prévisibles et rentables, combiné à une discipline continue en matière de dépenses, a généré une croissance de 16% du bénéfice par action ajusté, une croissance de 21% des flux de trésorerie disponibles et 7 milliards de dollars de flux de trésorerie opérationnels au premier trimestre".
"L'IA générative est-elle la nouvelle technologie informatique la plus importante jamais créée ? Peut-être !", a déclaré pour sa part Larry Ellison, président et directeur technique d'Oracle. "Voitures autonomes, conception de médicaments moléculaires, interfaces utilisateur vocales : des milliards de dollars sont investis dans l'IA. À ce jour, les sociétés de développement d'IA ont signé des contrats pour acheter plus de 4 milliards de dollars de capacité dans le cloud Gen2 d'Oracle. C'est deux fois plus que ce que nous avions enregistré à la fin du quatrième trimestre. Les plus grandes entreprises de technologie d'IA et les principales startups d'IA continuent de développer leurs activités avec Oracle pour une raison simple : les superclusters NVIDIA interconnectés RDMA d'Oracle entraînent les modèles d'IA deux fois plus vite et à moins de la moitié du coût d'autres outils cloud".
Ellison indique aussi que la startup d'IA d'Elon Musk, xAI, a signé un contrat pour former des modèles d'IA sur le cloud Gen2 d'Oracle. Des accords ont aussi été signés avec neuf groupes utilities détenus par la firme Berkshire Hathaway de Warren Buffett, pour les applications Fusion Cloud d'Oracle.
Le conseil d'administration d'Oracle a par ailleurs déclaré un dividende trimestriel en cash de 0,40$ par action ordinaire, qui sera versé aux actionnaires inscrits à la fermeture des marchés le 12 octobre 2023, avec une date de paiement au 26 octobre.
Concernant les perspectives, la prudence prévaut. Pour son deuxième trimestre fiscal, le groupe table sur une croissance des revenus allant de 5 à 7%, à comparer à un consensus de 8%. Le bénéfice ajusté trimestriel par action est anticipé entre 1,30 et 1,34$, contre 1,33$ de consensus de marché.
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