LATECOERE, pour un redécollage
En juin 2016, l’équipementier aéronautique a lancé son plan Transformation 2020 dans le but de bénéficier pleinement du prochain cycle sectoriel attendu entre 2020 et 2025 grâce à la restauration de sa compétitivité et de sa capacité d’investissement.
Latécoère est positionné sur tous les segments, avions commerciaux avec à la fois Airbus et Boeing, régionaux avec Embraer et Bombardier, avions d’affaires avec le Falcon de Dassault Aviation et militaires avec Airbus et Dassault.
Le groupe industriel est un acteur majeur dans les aérostructures (fuselage, portes et issues de secours) et dans les systèmes d’interconnexion (câblages, meubles ou harnais électriques, numéro 2 mondial) ainsi que dans les services d’ingénierie et les outillages. Les deux tiers de son activité sont réalisés en Europe et le reste sur le continent américain.
En 2015, pour résorber un endettement devenu insupportable (310 ME en 2014) et se donner malgré tout les moyens de son développement, deux augmentations de capital successives ont été lancées pour un montant total de 278 ME, dont l’une réservée aux créanciers, notamment les fonds Apollo et Monarch. Cette levée de fonds a sauvé Latécoère en lui permettant un nouveau départ car, si sa trésorerie faisait défaut, son activité restait soutenue avec la montée en cadence forcée de la production qui avait conduit à des défauts de qualité. Le coût de la réduction de ces défaillances a été réduit de 50 % en France sur deux ans. Au 1er semestre 2016, sa perte nette était de 19.4 ME en raison de 31.3 ME de provisions pour le plan de restructuration validé (10 % de l’effectif supprimé) alors que la génération de trésorerie positive se restaurait et que sa dette a été ramenée à 56.4 ME au 30 juin dernier. La vente d’ici fin 2016 de sa filiale Latécoère Services pourrait solder cet endettement résiduel.
Au 3ème trimestre, son chiffre d’affaires des activités poursuivies (hors Latécoère Services) a augmenté de 7.5 % à 154.6 ME. La baisse des cadences de l’A330 et du B787, programmes arrivés à maturité, a été compensée par la bonne tenue des programmes Embraer, A320 et A350. Par ailleurs, la dynamique commerciale est restée soutenue avec le gain des harnais électriques de nouvelle génération de Meteosat.
Avec un bilan désormais assaini, Yannick Assouad, nouvelle Directrice générale en provenance de Zodiac donc aguerrie aux problèmes de tensions de production du secteur, a les moyens d’engager les investissements nécessaires pour améliorer la compétitivité du groupe recentré sur des activités à forte valeur ajoutée. La montée des métiers liés au parc d’avions en service devrait également augmenter ses revenus. Le Plan Transformation 2020 comprend à la fois un volet de réinternalisation (pièces actuellement sous traitées) et un autre de transfert de fabrication à l’étranger (Bulgarie, Mexique et Tchéquie). L’année 2016 est une année délicate, de transition, entre la baisse des cadences des A330 et du 787, qui affecte ses revenus, et la montée en cadence de l’A350, qui tire sur la trésorerie. Latécoère doit s’adapter et offrir de plus en plus de solutions intégrées, de l’étude jusqu’à l’installation sur appareils, avec des temps de développement plus courts et aussi élargir sa base clients aux motoristes, équipementiers, hélicoptéristes.
Le plan Boost assigne comme objectifs une croissance moyenne de 4% par an et une génération de trésorerie qui devrait représenter 7% des ventes (environ 50 ME pour 2016). Sa réussite passe par la restauration de son leadership de coût et le renforcement de ses compétences techniques, ce qui pourrait l’amener à des partenariats stratégiques. Par ailleurs, les fonds Apollo et Monarch (26.5 % du capital) seront libres de vendre leurs participations fin 2016, ce qui confère à Latécoère un intérêt spéculatif.
Analyse technique :
Après avoir atteint un point bas en mars 2009 à 1,93 euros, le titre Aviation Latécoère avait rebondi jusqu’à 8,62 en février 2014. Depuis, il évolue en-deçà d’une ligne de tendance baissière de long terme.
Pourtant, on peut remarquer qu’il oscille depuis janvier dernier à l’intérieur d’un trading range situé entre 3,09 et 3,77. La sortie de cette zone de congestion latérale offrirait un potentiel de progression équivalent au minimum à la taille du range.
Or, depuis le 15 février 2016, le titre a rebondi à trois reprises sur son support majeur à 3,09, formant ainsi un possible triple bottom. En effet, cette figure majeure de retournement haussier ne sera définitivement validée qu’en cas de rupture de la résistance intermédiaire formée par le haut du range situé à 3,77.
La légère augmentation du volume au moment du dernier appui à 3,09 renforce la fiabilité de cette hypothèse. Qui plus est, la valeur s’inscrit à l’intérieur d’une autre figure de retournement haussier en biseau descendant dont le potentiel à long terme est encore plus important.
Compte tenu de cette situation, nous proposons, soit d’entrer sur le titre avec un achat stop au-delà de 3,49 (médiane du range et sortie du biseau), soit de se placer à l’achat sur repli à 3,26 (support intermédiaire).
Dans les deux scénarios, on placera un ordre de protection à 2,97 (vente stop) sous le support majeur. Dans les deux cas, on pourra sécuriser une partie de son bénéfice en vendant la moitié de la position sur la première résistance majeure à 4,35.
Pour le reste de la position, l‘ordre stop sera remonté à 3.50 et l’ordre de vente sera placé à 6,04. Les plus patients pourront conserver une position résiduelle jusqu’à la résistance majeure suivante à 8,07, cible indiquée par le biseau descendant.
Etude réalisée le 02/12/2016
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