Wall Street, après une semaine boursière particulièrement difficile pour la cote technologique, s'est un peu redressé lundi, le S&P 500 s'adjugeant 0,87% à 5.010 pts, le Dow Jones reprenant 0,67% à 38.239 pts et le Nasdaq 1,11% à 15.451 pts. L'apaisement relatif des tensions géopolitiques au Moyen-Orient a rassuré quelque peu les intervenants. La semaine sera particulièrement animée, avec de nombreuses statistiques marquantes, mais aussi plusieurs publications trimestrielles essentielles, dont celles des géants technologiques Microsoft, Meta, Tesla et Alphabet... Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,1% à 82$. L'indice dollar gagne 0,1% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin repasse les 66.000$.

Sur le front économique, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago pour le mois de mars 2024 s'est établi en territoire positif, ce qui indique une expansion "supérieure à la tendance". L'indice s'élève à 0,15, contre 0,05 un mois auparavant. Le consensus FactSet était de 0,30 pour le mois de mars.

L'indice flash PMI composite américain, les ventes de logements neufs et l'indice manufacturier de la Fed de Richmond seront annoncés demain. Les commandes de biens durables et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains seront dévoilés mercredi. Le PIB américain du premier trimestre, la balance du commerce international de biens, les inscriptions hebdomadaires au chômage, ainsi que les promesses de ventes de logements et que l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City, seront à suivre jeudi. Les revenus et dépenses des ménages ainsi que l'indice d'inflation 'core PCE' seront surveillés vendredi, tout comme l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan.

Il n'y aura en revanche pas d'intervention de responsables de la Fed cette semaine, à l'approche de la réunion monétaire des 30 avril et 1er mai qui devrait se solder par un nouveau statu quo... D'après l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité est de plus de 96% que la Fed laisse ses taux inchangés dans une fourchette allant de 5,25 à 5,5% le 1er mai. La probabilité d'une fourchette comparable de 5,25-5,5% le 12 juin, à l'issue de la réunion FOMC suivante, se situe à 83%. Elle est fortement remontée suite aux récents chiffres d'inflation laissant craindre un niveau durablement élevé des prix dans un contexte d'économie résiliente. Il est possible toutefois que la Fed soit en mesure de baisser ses taux le 31 juillet, au terme de la réunion suivante, mais la probabilité la plus forte est pour l'heure encore celle d'un statu quo (56% de 'proba' d'une fourchette inchangée sur le taux des fed funds).

Notons par ailleurs que la Bourse de New York, le NYSE, interroge les acteurs du marché sur les avantages de négocier des actions 24h/24 et 7j/7, selon le Financial Times. L'étude du NYSE, qui appartient à Intercontinental Exchange, serait une initiative de l'équipe 'data analytics' plutôt que du management...

Les valeurs

Tesla trébuche encore de 3,4%, après avoir déjà abandonné plus de 40% depuis le début de l'année. Victime d'une rude concurrence, en particulier en Chine, et d'une demande faiblissante, le groupe d'Elon Musk, a annoncé la semaine dernière une réduction de ses effectifs de plus de 10%. Les effectifs du constructeur texan de VE atteignaient plus de 140.000 personnes fin 2023. Par ailleurs, le groupe abaisse encore ses prix. Le prix du Model 3 première version a été réduit de 3.000 euros à 39.990 euros, selon des données du site internet du groupe relevées ce lundi par Reuters. Le prix du Model 3 en Allemagne est passé quant à lui de 42.990 à 40.990 euros. En Chine, le prix de départ du véhicule a été abaissé de 14.000 yuans (1.930 dollars) pour atteindre 231.900 yuans, note Reuters. Tesla n'est pas seul, puisqu'en Chine, Li Auto vient aussi de réduire ses prix. Les prix américains des véhicules Model Y, X et S ont été réduits de 2.000$ vendredi. Samedi, Tesla a réduit également le prix de son logiciel d'assistance à la conduite entièrement autonome, passant de 12.000$ aux États-Unis à 8.000$.
Tesla doit publier mardi soir, après la clôture de Wall Street, ses résultats financiers du premier trimestre. Plus tôt ce mois, le groupe a prévenu d'un recul des livraisons mondiales pour cette période, première baisse en quatre ans reflétant la demande plus faible. Tesla pourrait dévoiler demain une chute de 40% de son profit opérationnel trimestriel, indique Bloomberg. Les revenus devraient décliner quant à eux pour la première fois en quatre ans. Le groupe mise désormais sur son concept de robotaxi autonome, et les investisseurs surveilleront donc demain soir les commentaires de Musk sur le sujet. En attendant, les plans relatifs au véhicule grand public à 25.000$ sont repoussés.

Salesforce (+1,2%) et Informatica (-10,5%) peineraient à se mettre d'accord sur les termes de leur rapprochement éventuel. Les négociations se seraient refroidies, les deux parties ayant du mal à se mettre d'accord sur les conditions du deal, selon une personne proche du dossier citée par Bloomberg. En particulier, les deux groupes auraient été incapables de se mettre d'accord sur le prix du rachat. Le Wall Street Journal a rapporté hier que les discussions sur un accord étaient au point mort. La capitalisation boursière du groupe Informatica sur les cours de clôture de vendredi était de 10,4 milliards de dollars, après une hausse de plus de 30% cette année. Rappelons que Salesforce a un bel historique de croissance externe, avec déjà l'acquisition de Slack en 2021 pour plus de 27 milliards de dollars, ou encore le rachat de Tableau Software en 2019 pour environ 15 milliards.

Nike (-0,3%), le géant américain des chaussures de sport, va licencier environ 740 salariés de son siège mondial dans l'Oregon, selon une lettre publiée vendredi et relayée notamment par Reuters. L'équipementier sportif entend ainsi réduire ses dépenses, après un recul du chiffre d'affaires pour le premier semestre fiscal. Cette "deuxième phase d'impact" débuterait le 28 juin au siège social, a déclaré Michele Adams, vice-présidente des 'solutions humaines' du groupe, dans un avis aux autorités de l'État. Nike employait environ 83.700 personnes dans le monde à fin mai 2023. Le groupe avait annoncé en décembre un plan d'économies de 2 milliards de dollars sur trois ans, puis indiqué en février qu'il allait supprimer environ 2% de ses effectifs soit près de 1.600 postes.

Verizon (-4,6%), l'opérateur télécom américain a débuté 2024 avec une croissance dans les services wireless et une solide génération de cash flow. Le bénéfice ajusté trimestriel par action a été de 1,15$, contre 1,20$ un an avant et 1,12$ de consensus de place. Les revenus opérationnels ont totalisé quant à eux 33 milliards de dollars, en hausse de 0,2% en glissement annuel, par rapport au premier trimestre 2023, contre 33,2 milliards de consensus. Le bénéfice net consolidé a été de 4,7 milliards de dollars, contre 5 milliards pour la période correspondante, l'année précédente. L'Ebitda ajusté consolidé a été de 12,1 milliards de dollars, contre 11,9 milliards un an plus tôt. Les revenus de services wireless ont augmenté de 3,3% à 19,5 milliards, en ligne avec les anticipations de marché. Le cash flow des opérations a été de 7,1 milliards de dollars sur le trimestre contre 8,3 milliards un an auparavant.

Truist Financial (+3,4%), la banque régionale américaine de Charlotte, a annoncé pour son premier trimestre fiscal un bénéfice ajusté en retrait de 14%, avec la baisse du revenu d'intérêt et les coûts accrus de rétention des clients. Le bénéfice ajusté attribuable aux actionnaires ordinaires a régressé à 1,22 milliard de dollars ou 90 cents par titre, contre 1,41 milliard de dollars l'an dernier, à la même période. Les prêts ont décliné à 309 milliards de dollars contre 328 milliards un an auparavant. Le revenu net d'intérêt a corrigé de 13% à 3,43 milliards de dollars. L'établissement entend se recentrer sur son activité bancaire principale. En février, Truist a accepté la cession de sa participation restante dans son activité de courtage en assurance à un groupe d'investisseurs dans le cadre d'une transaction de 15,5 milliards de dollars qui devrait être bouclée au deuxième trimestre.

Nvidia reprend 4,3% après une chute de 10% vendredi. Le titre subit pourtant une dégradation de 'surpondérer' à 'neutre' de la firme UBS, qui dégrade par ailleurs Microsoft (+0,4%), Meta (+0,1%), Apple (+0,5%), Alphabet (+1,4%) et Amazon (+1,5%).