Wall Street a fini sans véritable direction mercredi, alors que la Réserve fédérale américaine a laissé ses taux d'intérêt inchangés, comme prévu, au sortir de sa dernière réunion monétaire, tout en exprimant sa grande prudence à l'égard du repli de l'inflation, même si la Fed a indiqué qu'elle "ne devrait pas procéder à une hausse de taux". L'indice Dow Jones a gagné 0,23% à 37.903,29 points. Le S&P500 a perdu 0,34%, à 5.018,39 points. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,33% à 15.605,48 points.

A l'issue de sa réunion de politique monétaire, la banque centrale américaine a donc décidé à l'unanimité de maintenir l'objectif des 'fed funds' à 5,25%-5,50%... Dans le communiqué accompagnant sa décision, la Fed n'a pas donné de calendrier pour une potentielle baisse des taux, alors que des responsables de l'institution ont exprimé leurs préoccupations à propos de la persistance de l'inflation : Le président de la Fed, Jerome Powell, a rappelé que la banque était déterminée à ramener l'inflation à l'objectif de 2%. Il a toutefois noté des "progrès" et "écarté la possibilité d'une nouvelle hausse des taux"...
"Powell a souligné que l'inflation est toujours un problème mais est resté optimiste sur une amélioration lors des trimestres à venir", a déclaré Ryan Detrick, stratégiste en chef de Carson Group.

Le patron de la Fed a aussi souligné que les marchés du travail américains "se normalisaient", citant les dernières données publiées dans la journée, avant d'ajouter prudemment : "Il faudra probablement plus de temps pour que nous soyons certains que l'inflation retourne à son objectif de 2%".

Dans le communiqué accompagnant sa décision monétaire, la Fed a évoqué le "manque de progrès" dans le recul de l'inflation, alors que plusieurs données ont surpris à la hausse ces derniers mois...
La banque centrale américaine a réitéré son approche basée sur les données, Jerome Powell expliquant que "les indicateurs devront nous dire si le taux terminal est atteint"..."Nous nous focalisons sur la durée durant laquelle la politique monétaire devra être maintenue à un niveau restrictif", a encore expliqué Jerome Powell, soulignant que la politique monétaire était bien à un niveau restrictif.
"Je m'attends à voir l'inflation diminuer cette année, même si j'en suis moins confiant", a-t-il ajouté...

La banque centrale américaine a également évoqué la grande "résistance" des marchés du travail : "Nous voyons un ralentissement assez consistant du rythme de croissance des salaires, mais il reste encore du chemin à parcourir", a noté Jerome Powell. La Fed dispose d'un double mandat portant sur l'inflation et le chômage. Ce deuxième objectif est de nouveau suivi par le comité de politique monétaire, après une période durant laquelle l'inflation avait toute son attention, a encore précisé le patron de la Fed. Il faudrait une dégradation de l'emploi "significative" pour convaincre l'institution de modifier ses perspectives de politique monétaire, a-t-il déclaré.

Rappelant que la croissance américaine demeurait forte et qu'il ne voyait pas de risque de 'stagflation', caractérisée par une croissance faible et une inflation élevée, Jerome Powell a souligné que la Fed avait "le luxe de pouvoir être patiente" sur ses taux. Il a par ailleurs souligné que les élections américaines n'influenceraient pas les décisions de l'établissement...

La Fed a enfin annoncé une baisse du plafond de rédemption des bons du Trésor américain à partir du 1er juin, qui passera de 60 milliards de dollars actuellement à 25 milliards de dollars. "Cela réduira les risques de stress sur les marchés monétaires", a justifié Jerome Powell.
Ce changement ralentira le rythme auquel le bilan de la Fed se contracte, le volume d'actifs détenus par la banque centrale ayant atteint un record de 9.000 milliards de dollars en 2022 afin d'absorber le choc de la pandémie de COVID.
Si une telle décision était attendue des marchés, l'incertitude demeure sur la date de l'annonce... L'euro est remonté ce soir sur les 1,07/$, tandis que le bitcoin reste discuté à 57.810$. Le pétrole revient sur les 83$ le brent.

Les valeurs

Amazon a progressé de 2,2% dans le sillage de ses résultats au premier trimestre supérieurs au consensus de place, grâce notamment à sa division d'informatique dématérialisée ("cloud") qui a profité de l'engouement autour de l'IA...

Advanced Micro a corrigé de 8,9% après avoir annoncé une prévision décevante pour les ventes de ses puces alimentant l'intelligence artificielle... Les revenus du groupe ont été toutefois légèrement supérieurs aux attentes au premier trimestre, malgré une demande modérée pour les puces utilisées dans les centres de données s'ajoutant à la faiblesse du marché des puces destinées aux jeux vidéo... La société a fait état d'un chiffre d'affaires de 5,47 milliards de dollars, proche du consensus.

Super Micro Computer a chuté de 14% à la suite de la publication de résultats trimestriels inférieurs aux attentes de la place. La société prévoit un chiffre d'affaires au quatrième trimestre compris entre 5,1 et 5,5 milliards de dollars, contre un consensus de 4,89 milliards.

Johnson & Johnson grimpe de 4,6%, après avoir annoncé une avancée en vue d'un accord à l'amiable de 6,48 milliards de dollars pour régler des litiges à propos de son talc.

CVS Health plonge de plus de 16% après avoir fait état d'un bénéfice trimestriel décevant et revu à la baisse sa prévision de chiffre d'affaires annuel. La demande élevée de remboursements a entraîné une augmentation des coûts dans son activité d'assurance maladie...

Pfizer (+6%) Le bénéfice du groupe a dépassé les attentes de la place au premier trimestre, soutenu par des réductions de coûts et des ventes importantes de vaccins contre la pneumonie et le virus respiratoire synctitial. Le groupe pharmaceutique a affiché un bénéfice ajusté de 82 cents par action, contre un consensus de place de seulement 50 cents.

Mondelez (-1,7%) a publié un chiffre d'affaires et des bénéfices au premier trimestre supérieurs aux attentes, soutenus par une demande stable. Le résultat net a atteint 9,29 milliards de dollars, contre un consensus de marché à 9,16 milliards.

Carlyle (-8,5%) a fait état d'un bénéfice distribuable au premier trimestre en hausse de 59% sur un an, soutenu par d'importantes ventes d'actifs sur l'ensemble de son portefeuille de capital-investissement.

KKR (+2,2%) a publié un bénéfice net ajusté au premier trimestre en hausse de 20% sur un an, grâce à des frais de gestion et de transaction élevés, ainsi qu'aux bénéfices de son activité de rentes.

PG&E (+1,7%) a entamé des négociations exclusives pour vendre une participation minoritaire dans Pacific Generation à KKR, une division valorisée à 3,5 milliards de dollars.

Prudential (+1,6%) Le bénéfice au premier trimestre a augmenté de plus de 13%, grâce aux bonnes performances de l'unité américaine de l'assureur.

Marriott International (-1%) a relevé sa prévision de bénéfice annuel ajusté, en tablant sur un rebond de la demande de voyages internationaux qui compenserait la normalisation des voyages intérieurs aux Etats-Unis...

Starbucks (-15,8%) a annoncé une baisse surprise de son chiffre d'affaires comparable au deuxième trimestre, la demande étant faible. Le CA mondial comparable a ainsi reculé de 4% au deuxième trimestre, alors que les analystes s'attendaient en moyenne à une hausse de l'ordre de 1%...

Ford (+0,4%) va rappeler 242.669 véhicules Maverick en raison d'un défaut d'allumage des feux arrière qui réduit la visibilité du véhicule, a indiqué mercredi l'Administration nationale de la sécurité routière (NHTSA).

Amcor (+9,6%) a relevé le bas de la fourchette de ses prévisions de bénéfices annuels, anticipant une hausse des prix de ses conteneurs et cartons, ainsi qu'une baisse des coûts des intrants.

IBM ( -1%) Un juge a annulé l'amende de 1,6 milliard de dollars que l'entreprise devait verser à son rival BMC Software.