Une bulle de l'IA ? Tout à fait, dit le président d'OpenAI

Bret Taylor, le président du conseil d'administration d'OpenAI, également directeur général et cofondateur de la plateforme d'IA conversationnelle pour entreprises Sierra, interrogé par 'The Verge' à propos des derniers commentaires du DG d'OpenAI Sam Altman concernant une bulle financière dans l'intelligence artificielle, a tenu à peu de choses près le même discours que son acolyte. Taylor a donc lui aussi laissé entendre que nous nous trouverions dans une bulle de l'IA, sans toutefois s'en inquiéter outre mesure. "Je pense qu'il est à la fois vrai que l'IA transformera l'économie et qu'elle créera, comme Internet, une valeur économique considérable à l'avenir", a déclaré Taylor, qui juge toutefois que "nous sommes dans une bulle, et que beaucoup de gens perdront beaucoup d'argent. Je pense que les deux sont absolument vrais simultanément, et il existe de nombreux précédents historiques qui démontrent que ces deux affirmations ont été vraies simultanément". Il compare le paysage actuel de l'IA à la bulle Internet de la fin des années 90. Si de nombreuses entreprises ont fait faillite lors de l'éclatement de la bulle, Taylor note que "tout le monde en 1999 avait plus ou moins raison".

Notons qu'Oracle s'est envolé à Wall Street la semaine dernière sur un carnet de commandes record, avec notamment un accord cloud supposé de 300 milliards de dollars avec OpenAI, accord représentant l'essentiel du backlog du groupe de Larry Ellison. Cet engagement colossal dépasse largement le chiffre d'affaires actuel de la startup à l'origine de ChatGPT. 'The Information' estimait fin juillet qu'OpenAI avait atteint 12 milliards de dollars de revenus annualisés et que le groupe aurait pratiquement doublé ses revenus sur les sept premiers mois de l'année, mais ajoutait que la jeune pousse soutenue par Microsoft avait augmenté à près de 8 milliards de dollars son estimation de consommation de cash pour 2025... Quoi qu'il en soit, l'accord présumé conclu entre OpenAI et Oracle serait "l'un des plus importants contrats cloud jamais signés, témoignant de l'augmentation des dépenses consacrées aux centres de données d'IA, malgré les craintes croissantes d'une éventuelle bulle spéculative", ajoutait le Wall Street Journal. Taylor et Altman, en évoquant une bulle financière, ne pensaient toutefois sans doute pas à leur propre groupe, qu'ils considèrent comme un futur gagnant.