TotalEnergies : moins de rachats d'actions, le titre dans le rouge

TotalEnergies cède 0,5% à 53,2 euros en fin de matinée à Paris. La compagnie pétrolière a annoncé qu'elle rachèterait moins d'actions au quatrième trimestre et l'année prochaine, en raison d'une dette croissante et de perspectives plus difficiles sur le marché pétrolier. "Le conseil d'administration confirme la priorité donnée à la croissance du dividende au travers des cycles et décide d'adapter les niveaux de rachats d'actions en fonction des prix de l'énergie pour faire face aux incertitudes du contexte économique et géopolitique et conserver des marges de manoeuvre", a indiqué le géant de l'énergie. La société a par ailleurs confirmé viser une hausse de 4% par an de sa production globale d'énergies d'ici 2030, tout en réduisant ses émissions, et s'est félicitée de l'attribution du projet éolien offshore "Centre Manche 2".

Citi ('achat') explique que cette décision était largement anticipée avant la journée investisseurs de la semaine prochaine. L'entreprise devient ainsi la quatrième grande compagnie internationale (après Equinor, BP et Chevron) à décider de réduire ses rachats d'actions. Cela reflète le fait que la période de prix exceptionnels du gaz et, dans une moindre mesure, des prix du pétrole, est désormais derrière nous, selon la banque. De plus, dans le cas de TotalEnergies, la révision reconnaît le poids relatif que représente le versement d'un dividende fixé en euros à un moment où le dollar américain est sous pression.

RBC Capital Markets ('surperformance') souligne que l'un des principaux facteurs qui a influencé le sentiment envers TotalEnergies cette année a été l'augmentation de la dette nette dans un contexte macroéconomique plus faible. L'entreprise privilégie désormais la préservation de son bilan compte tenu de l'environnement incertain. La réduction des rachats d'actions est déjà intégrée dans les cours, selon le courtier, qui ajoute que les investisseurs devraient s'attendre à ce que le groupe réduise ses capex à court terme.

Berenberg dégrade de son côté la valeur à 'conserver' en ciblant 57 euros. TotalEnergies continue d'investir dans des projets qui lui assurent une croissance attractive des volumes dans ses activités amont et GNL intégré. À moyen terme, cela devrait soutenir la valorisation, mais à court terme, les besoins en investissements plus élevés se traduisent par un ratio de réinvestissement supérieur à celui de ses concurrents et une diminution des liquidités disponibles pour la rémunération des actionnaires, détaille l'analyste. La baisse des prix du pétrole pèsera sur le bilan, et le broker prévoit que l'entreprise réduira ses rachats d'actions au cours des prochains trimestres (ce qui est donc désormais annoncé) afin de maintenir un endettement plus faible. Enfin, le courtier estime que le titre se négocie avec une légère prime par rapport au secteur et choisit donc d'abaisser sa recommandation.

Cette annonce préalable au CMD est positive selon Oddo BHF, alors que le titre offre la meilleure croissance de production dans le secteur avec le meilleur ROACE et une excellente résilience en cas de baisse des prix du pétrole. Le bilan reste des plus solides et le rendement du titre généreux à 10% (à 65$/b) malgré la baisse du SBB avec une valorisation attractive à 4,5x P/CF vs 8x pour ses pairs américains. La double cotation au US est un excellent catalyseur et contribuera à réduire l'écart de valorisation... TotalEnergies est un 'Top pick' du courtier.