Bulle de l'IA ? Cette startup sans revenus créée en janvier vaut près de 20 milliards de dollars à Wall Street

Fermi vient de faire son entrée en bourse à Wall Street de manière spectaculaire. Le titre s'est envolé hier soir de 54,9% en clôture pour son "IPO" sur le Nasdaq, et la tendance semble vouloir se poursuivre avant bourse ce jeudi avec un gain de 13% en pré-séance. Fermi America a levé plus de 682 millions de dollars sur une valorisation voisine de 12,4 milliards de dollars sur la base du prix d'introduction. Son modèle économique est centré sur les centrales à gaz naturel et nucléaires, et le marché total adressable est jugé très important avec la révolution de l'IA exigeant une production accrue des réseaux énergétiques. Fermi a été cofondé par Rick Perry, ancien secrétaire du département américain de l'Énergie sous la première administration Trump, ainsi que Toby Neugebauer, son actuel DG.

Fermi a vendu 32,5 millions de titres à 21$ pièce lors de l'introduction, alors que la fourchette indicative allait de 18 à 22$. Le titre a clôturé hier à 32,53$ et il est attendu à près de 37$ avant bourse. Après sa flambée d'hier, la capitalisation boursière atteint plus de 19 milliards de dollars. Pas mal du tout pour un groupe créé... en janvier 2025, qui vient aussi de faire son entrée sur le LSE pour la plus grosse opération de la place londonienne depuis 2020 - pourquoi se priver. Le magazine Barron's tente de tempérer les ardeurs des marchés en évoquant "un pari risqué".

"Les plus grandes entreprises mondiales d'IA ne peuvent plus compter sur le réseau électrique ni sur les sources traditionnelles pour l'énergie dont elles ont besoin, ce qui a engendré une crise mondiale. Cette situation a finalement contraint l'Amérique à une lutte acharnée avec la Chine, et le vainqueur contrôlera l'avenir de l'intelligence artificielle. Fermi America est un pionnier du développement de réseaux électriques de nouvelle génération, capables de fournir une énergie hautement redondante à l'échelle du gigawatt, nécessaire à la création de l'intelligence artificielle de nouvelle génération", indique le groupe sur son site Web.

"Avec le Texas Tech University System, nous répondons à l'appel du président Donald Trump pour une domination mondiale de l'énergie et de l'IA grâce au campus Advanced Energy and Intelligence, le seul site susceptible d'intégrer une nouvelle énergie nucléaire sûre et propre, le plus grand projet de gaz naturel à cycle combiné du pays, l'électricité produite par le réseau électrique public, l'énergie solaire et le stockage d'énergie par batterie à une échelle sans précédent", ajoute le groupe.

"Dirigé par un groupe solide d'experts et d'exécuteurs éprouvés du secteur, le premier HyperGrid à énergie nucléaire d'Amérique est né le 4 juillet, au coeur du Texas", rappelle Fermi. Le projet Matador, projet phare de Fermi, devrait produire 1,1 gigawatt d'électricité d'ici fin 2026, et jusqu'à 11 GW à grande échelle, indique Reuters. Le mois dernier, Fermi a signé une lettre d'intention non contraignante avec son premier client locataire pour un contrat de 20 ans. Cependant, les revenus de location ne devraient pas commencer avant 2027.