Bilan hebdo : le CAC 40 remonte de 3,4%

Cette semaine écourtée aura été positive pour le CAC 40, qui reprend 3,4% sur les quatre dernières séances et termine à 7.536 points vendredi soir. Les taxes douanières et la guerre commerciale ont encore fait la une de l'actualité, mais cette fois avec des espoirs d'assouplissement. Après avoir assuré pendant des semaines qu'il resterait inflexible dans sa politique, Donald Trump joue depuis quelques jours la carte de l'apaisement : il a expliqué vouloir revoir en baisse les droits de douanes exorbitants imposés notamment à la Chine. Les investisseurs ont également été un peu rassurés mercredi sur l'indépendance de la Réserve fédérale américaine, puisqu'après avoir traité le patron de la Réserve fédérale américaine d' " immense loser ", le président américain a déclaré qu'il ne voulait pas limoger Jerome Powell. De son côté, la Chine aussi serait en train d'amorcer une désescalade dans le conflit commercial, et Pékin envisagerait de suspendre ses droits de douane de 125% visant les importations américaines pour certains produits, selon 'Bloomberg News'.

L'actualité a également a été rythmée par de très nombreuses publications d'entreprises, avec en France des performances saluées pour L'Oréal, STMicroelectronics ou Renault, tandis que Bic et Worldline ont déçu. A Wall Street, les investisseurs ont pris connaissance des copies de poids lourd, comme Tesla, Alphabet, Intel, IBM, Procter & Gamble, Merck ou Boeing.

Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord perd 2,6% sur quatre jours, autour des 66$. Les tensions commerciales ont encore fait grimper le cours de l'or, qui a atteint un nouveau record à 3.500 dollars avant de perdre du terrain face aux signaux d'apaisement envoyés par Washington. Du côté des devises, l'euro se négocie autour de 1,135$, et le Bitcoin est à 94.500 dollars.

LES VALEURS

* OpMobility bondit de 10%, recherché après sa publication trimestrielle. L'équipementier a fait état d'un chiffre d'affaires économique de 2,981 milliards d'euros au 1er trimestre 2025, en hausse de +4% (+3,3% en organique) principalement portée par les activités Modules et Exterior. La direction a souligné sa surperformance par rapport à la production automobile mondiale de +1,8 point, confortant la stratégie de diversification technologique, géographique et clients du groupe dans un marché de plus en plus régionalisé. Les incertitudes liées à l'environnement actuel rendent difficiles les prévisions pour 2025. Toutefois, la solide performance du groupe au 1er trimestre 2025 combinée à des indications encourageantes sur les volumes de la part de ses clients, confortent OPmobility dans le maintien de ses perspectives pour 2025.

* Interparfums (+7%). En dépit d'un contexte géopolitique instable et d'un environnement de marché incertain, la firme a réalisé un bon début d'année 2025 avec un chiffre d'affaires de 235,5 ME au 1er trimestre, en croissance de 10,7% à devises courantes et de 8,8% à devises constantes. En réaction aux décisions prises par l'administration américaine sur les droits de douane, la société a pris certaines dispositions, notamment d'augmenter ses prix publics de l'ordre de 6 à 7% à effet au 1er août 2025. Ces mesures, conjuguées à des couvertures en dollars effectuées en début d'année à 1,04, devraient limiter significativement l'impact de ces décisions exogènes sur les résultats du groupe.

* L'Oreal grimpe de plus de 9%, après une belle publication. Le numéro un mondial des produits cosmétiques a publié des revenus de 11,73 milliards d'euros au premier trimestre, en hausse de +4,4% en publié et de 3,5% à données comparables. " L'Oréal démarre l'année avec une croissance conforme à nos prévisions. Il y a eu de bonnes et de moins bonnes surprises : les États-Unis sont plus difficiles que prévu, tandis que la Chine est légèrement meilleure qu'anticipé", a déclaré le directeur général Nicolas Hieronimus. Le dirigeant se dit "confiant" sur une croissance du marché mondial de la beauté cette année, malgré les tensions économiques et géopolitiques actuelles, et estime que L'Oréal pourra réaliser "une nouvelle année de croissance du chiffre d'affaires et des résultats".

* STMicro prend 14%. Sur les trois premiers mois de l'année, le fabricant franco-italien de puces électroniques enregistre un chiffre d'affaires net de 2,52 milliards de dollars, en repli de 27,3%, une marge brute de 33,4%, un résultat d'exploitation de 3 millions de dollars et un résultat net de 56 M$ (-89,1%), soit 0,06 dollar par action après dilution. Pour le deuxième trimestre, le groupe vise, au point médian : un chiffre d'affaires net de 2,71 milliards de dollars, en baisse de 16,2% en variation annuelle et en hausse de 7,7% en variation séquentielle; une marge brute d'environ 33,4%, impactée par environ 420 points de base de charges liées aux capacités non utilisées. Le consensus 'Bloomberg' tablait sur des revenus de 2,59 Mds$.

* Renault s'adjuge 6,4%, recherché après un bon début d'année et le maintien de ses objectifs 2025 malgré un contexte de marché difficile. Le constructeur a vu ses ventes mondiales progresser de 2,9% au premier trimestre à 564.980 unités, permettant au Chiffre d'affaires d'atteindre 11,675 milliards d'euros, en baisse de 0,3% mais en hausse de 0,6% à taux de change constants. Le groupe prévoit de lancer sept nouveaux modèles cette année, dont la Renault 4 électrique et le Dacia Bigster. Il table toujours sur une marge opérationnelle d'au moins 7% sur l'exercice avec un flux de trésorerie disponible d'au moins 2 milliards d'euros. Renault est moins impacté par les droits de douane que Volkswagen et le constructeur de Jeep Stellantis, car il ne vend pas aux États-Unis. L'entreprise se concentre principalement sur l'Europe, où le marché des voitures particulières a légèrement reculé au cours des trois premiers mois de l'année.

A l'inverse, * Bic chute de 3,8% après un avertissement sur ses résultats. Le groupe table désormais sur une hausse de son chiffre d'affaires comprise entre 0% et 3% en 2025 et sur une marge d'exploitation ajustée autour de 15% contre une croissance comprise entre 4% et 6% et une marge d'exploitation ajustée de 15,6% visées précédemment. Le fabricant de stylo, rasoirs et briquets en plastique, qui a réalisé 35% de son chiffre d'affaires trimestriel en Amérique du Nord, a réalisé sur les trois premiers mois de 2025 un chiffre d'affaires de 478 millions d'euros, en baisse de 7% à taux de change constants (-10,9% à base comparable), en raison d'une détérioration de l'environnement commercial, en particulier aux États-Unis, et d'une base de comparaison élevée dans le reste du monde, où BIC avait enregistré une forte croissance au 1er trimestre 2024.

* TF1 rend 5,4%. Retour de la spéculation autour d'un rapprochement avec M6. Le président du directoire du groupe de médias allemand Bertelsmann, Thomas Rabe, souhaite relancer le projet de fusion entre les deux grands diffuseurs français, a rapporté le 'Financial Times'. Le rapprochement entre M6, propriété de Bertelsmann, et son grand rival TF1, détenu par le conglomérat français Bouygues, serait hautement synergique, selon le dirigeant. L'opération permettrait de créer un champion du streaming capable de concurrencer les plateformes américaines telles que Netflix et Apple TV+, souligne Thomas Rabe. Ce dernier s'est dit prêt à réexaminer la fusion "dès que les autorités de régulation indiqueront qu'elles sont prêtes à adopter une approche plus ouverte".

* Worldline chute de 9%. Le spécialiste des paiements a enregistré un chiffre d'affaires de 1,068 milliard d'euros sur les trois premiers mois de l'année, en ligne avec les attentes, et a annoncé une mise à jour sur ses perspectives 2025 au mois de juillet. Compte tenu de ma prise de fonction récente (...) et de l'impact incertain de la volatilité du contexte mondial, nous fournirons une mise à jour sur les perspectives 2025 lors de la publication des résultats du premier semestre 2025", a déclaré Pierre-Antoine Vacheron, nommé directeur général début mars. Worldline avait annoncé en février prévoir pour 2025 un taux de croissance du chiffre d'affaires similaire à 2024, "avec une accélération progressive" au deuxième semestre.

* Clariane (ex-Korian) trébuche de 13% malgré la confirmation des objectifs annuels. Le gestionnaire de maisons de retraite a dévoilé un chiffre d'affaires de 1,32 milliard d'euros au premier trimestre, en hausse de 0,7% en publié et de 4,8% en base organique, la différence s'expliquant par l'impact des cessions intervenues en 2024, selon Clariane. "Dans notre principale activité de Maisons de retraite médicalisées, le taux d'occupation moyen s'élève à 90,4% sur l'ensemble du trimestre, en progression par rapport au premier trimestre 2024", a souligné Sophie Boissard, directrice générale. Clariane vise toujours une croissance organique d'environ 5% en 2025, avec un Ebitda en hausse de 6% à 9%.

* Edenred et Pluxee chutent respectivement de 14,7% et 12,7%, plombés par une information venue du Brésil. Selon le média local 'Otimista', le gouvernement envisage de remplacer les chèques-repas par des paiements directs via le système de transfert Pix. "Bien que cela ait déjà été annoncé, il s'agirait d'un changement de politique majeur, ayant un impact significatif sur les titres-repas brésiliens", déclarent Stuart Gordon et Evgeniy Batchvarov, analystes chez 'Bloomberg Intelligence'. Les titres-repas brésiliens représentent environ 10% des revenus opérationnels d'Edenred et génèrent un bénéfice disproportionnément plus élevé, ajoutent-ils. Pour Pluxee, l'exposition au marché sud-américain est encore plus importante. L'ex-filiale de Sodexo s'est d'ailleurs renforcé dans le pays fin 2024 avec l'acquisition de Beneficio Facil, une société spécialisée dans les avantages liés à la mobilité des salariés au Brésil.