Wall Street dans le rouge, Ukraine et Fed préoccupent
Hésitations sur les sommets

La place américaine est attendue désormais en léger repli avant bourse ce lundi, suite au sommet Trump-Poutine et alors que Volodymyr Zelensky va rencontrer le président américain à Washington. Le S&P 500 s'affiche en retrait de 0,1% en pré-séance, alors que le Dow Jones perd quelques points et que le Nasdaq abandonne 0,2%. La place américaine demeure au contact de ses sommets historiques, soutenue surtout par des espoirs persistants de baisse de taux. Pourtant, les derniers chiffres des prix à la production aux États-Unis sont ressortis préoccupants. Les opérateurs surveilleront donc avec d'autant plus d'attention l'intervention du patron de la Fed Jerome Powell, vendredi au symposium de Jackson Hole, grand messe des banquiers centraux qui se tient dans le Wyoming.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 0,3% à 62,1$. L'once d'or fin gagne 0,3% à 3.346$. L'indice dollar s'adjuge 0,2% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin consolide encore, de retour sur les 115.000$.
L'actualité géopolitique domine en attendant les débats en ce début de semaine. Parmi les conditions présentées par Poutine à Trump pour mettre un terme à la guerre en Ukraine figureraient les redditions totale des régions de Donetsk et de Louhansk à Moscou contre un gel de certaines lignes de front, ont déclaré à Reuters des sources au fait des discussions. Comme attendu, le sommet organisé vendredi en Alaska n'a débouché sur aucun accord, et Zelensky doit désormais rencontrer Trump ce lundi avec plusieurs dirigeants européens venus le soutenir. Trump rencontrera d'abord le président ukrainien, puis tous les dirigeants européens ce jour. Zelensky semble toutefois rejeter les grandes lignes des propositions faites par Poutine lors de sa rencontre avec Trump, notamment le fait que l'Ukraine cède le reste de sa région orientale de Donetsk. Zelensky a évoqué le besoin de réelles négociations, rappelant que la constitution de son pays lui interdisait de céder des territoires. En outre, l'Ukraine et ses alliés européens exigent toujours des garanties de sécurité suffisantes pour éviter que la Russie ne l'attaque à nouveau.
"Nous partageons tous le désir profond de mettre fin à cette guerre rapidement et durablement. Et la paix doit être durable. Contrairement à il y a des années, lorsque l'Ukraine a été contrainte de céder la Crimée et une partie de notre Est - une partie du Donbass - et que Poutine s'en est servi comme tremplin pour une nouvelle attaque. Ou lorsque l'Ukraine a reçu de prétendues 'garanties de sécurité' en 1994, mais qu'elles n'ont pas fonctionné. Bien sûr, la Crimée n'aurait pas dû être abandonnée à ce moment-là, tout comme les Ukrainiens n'ont pas abandonné Kiev, Odessa ou Kharkiv après 2022. Les Ukrainiens se battent pour leur terre, pour leur indépendance. Aujourd'hui, nos soldats remportent des succès dans les régions de Donetsk et de Soumy. Je suis convaincu que nous défendrons l'Ukraine, garantirons efficacement la sécurité, et que notre peuple sera toujours reconnaissant au président Trump, à tous les Américains, à tous les partenaires et alliés pour leur soutien et leur aide précieuse. La Russie doit mettre fin à cette guerre qu'elle a elle-même déclenchée. Et j'espère que notre force commune avec l'Amérique et nos amis européens conduira la Russie vers une paix véritable", a indiqué Zelensky sur le réseau social X.
"Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement, s'il le souhaite, ou continuer le combat. Rappelez-vous comment tout a commencé. Impossible de récupérer la Crimée donnée par Obama (il y a 12 ans, sans un seul coup de feu !), et pas d'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN. Certaines choses ne changent jamais !", a pour sa part asséné Trump sur son réseau Truth Social, saluant par ailleurs la venue des leaders européens à Washington.
Sur le front économique aux États-Unis, les opérateurs suivront aujourd'hui à 16 heures l'indice du marché immobilier américain de la NAHB et Wells Fargo pour le mois d'août, puis demain mardi les mises en chantier de logements et permis de construire de juillet (14h30, consensus 1,29 million pour les mises en chantier, 1,39 million pour les permis).
Les responsables de la Fed seront nombreux à s'exprimer avant l'intervention de Powell à Jackson Hole. Michelle Bowman et Christopher Waller, deux des successeurs potentiels de Powell, prendront la parole respectivement mardi et mercredi. Mercredi, les investisseurs suivront aussi l'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta, les Minutes du FOMC (compte rendu de la dernière réunion monétaire de la Fed), ainsi qu'une intervention de Raphael Bostic. Jeudi, les marchés suivront les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie, l'indice PMI composite flash, les reventes de logements existants aux Etats-Unis, ou encore l'indice des indicateurs avancés du Conference Board. Enfin, vendredi, Jerome Powell livrera son discours tant attendu à Jackson Hole.
Le symposium de Jackson Hole organisé par la Fed de Kansas City se tient du 21 au 23 août, avec une intervention de Powell le 22 sur les perspectives économiques et le cadre politique de la Fed. Selon l'outil CME FedWatch, il y a désormais 84,8% de probabilité que la Fed baisse ses taux d'un quart de point le 17 septembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 4 et 4,25%. Le même outil montre que la banque centrale américaine pourrait procéder à un nouvel assouplissement d'un quart de point d'ici décembre. La probabilité d'une baisse de taux de trois quarts de point d'ici la fin de l'année n'est d'ailleurs pas négligeable, à 39%, alors que certains banquiers centraux commencent à se monter plus agressifs - et ce tandis que l'administration Trump cherche un successeur à Jerome Powell.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Palo Alto Networks publie ses comptes après bourse ce soir. Home Depot et Medtronic annoncent demain avant l'ouverture. TJX, Lowe's, Analog Devices, Target, Baidu et Estée Lauder, publieront leurs résultats financiers mercredi avant bourse. Walmart, Alibaba, Intuit, Zoom Communications, Ross Stores et Workday, dévoileront leurs chiffres jeudi, tandis que BJ's Wholesale annoncera vendredi.
Selon les stratèges de GS, les sociétés du S&P 500 ont surpassé largement les attentes lors de cette saison de résultats, après avoir trouvé des solutions pour atténuer l'impact des droits de douane et bénéficié de la faiblesse du dollar. Alors que la saison des résultats du deuxième trimestre touche à sa fin à Wall Street, le bénéfice par action global du S&P 500 est ressorti en hausse de 11% par rapport à l'année précédente, dépassant largement les 4% du consensus. Plus de 90% des sociétés du S&P 500 ont déjà publié...
Les valeurs
Tesla... Les automobilistes britanniques peuvent désormais louer un véhicule électrique Tesla pour un peu plus de la moitié du prix qu'ils auraient payé il y a un an, indique Reuters, reprenant des informations du Times, qui cite des sources du secteur. Tesla aurait ainsi été contraint d'accorder des remises allant jusqu'à 40% aux sociétés de leasing automobile pour écouler davantage d'unités. Ces remises s'expliquent également par le manque d'espace de stockage pour les véhicules Tesla au Royaume-Uni, selon le Times.
Dayforce bondit avant bourse à Wall Street, alors que selon les sources de Bloomberg, Thoma Bravo serait en pourparlers pour acquérir le fournisseur de logiciels de gestion des ressources humaines. Le groupe de capital-investissement envisagerait donc de sortir de la cote l'entreprise basée à Minneapolis dans le cadre d'une opération qui pourrait être annoncée dès les prochaines semaines, ont indiqué ces sources de Bloomberg familières de la question. Bien que les discussions soient avancées, elles pourraient encore être retardées ou avorter, et il est possible qu'un autre acquéreur se présente, ont précisé ces sources. Le titre Dayforce a chuté d'environ 60% par rapport à son pic de 2021. Alors que l'entreprise a augmenté son chiffre d'affaires de plus de 70% entre 2021 et 2024 et est devenue plus rentable, le marché des logiciels d'entreprise a eu du mal à maintenir sa dynamique après une forte hausse pendant les confinements liés à la pandémie de Covid-19, note Bloomberg. La valorisation boursière de Dayforce atteindrait environ 10 milliards de dollars sur le Nyse sur la base du cours de pré-séance.
Microsoft, Nvidia, Palantir et les autres stars de l'IA resteront surveillés ce jour. Le patron d'OpenAI (ChatGPT) en personne a indiqué d'après 'The Verge' qu'il observait la formation d'une bulle dans l'intelligence artificielle. Le DG d'OpenAI, Sam Altman, aurait donc déclaré penser que l'IA pourrait être dans une bulle, comparant les conditions du marché à celles de l'essor des dotcoms dans les années 1990. "Sommes-nous dans une phase où les investisseurs sont globalement surexcités par l'IA ? Je pense que oui. L'IA est-elle la chose la plus importante à venir depuis très longtemps ? Je pense que oui également", aurait-il déclaré. CNBC note pour sa part que Joe Tsai, cofondateur d'Alibaba, Ray Dalio de Bridgewater Associates, et Torsten Slok, économiste en chef d'Apollo Global Management, ont tous émis des avertissements similaires.
Altman, patron de la startup la plus en vogue dans le domaine de l'IA générative, estimerait donc que le marché de l'intelligence artificielle serait en pleine bulle, selon 'The Verge'. "Lorsque des bulles se forment, les gens intelligents s'emballent pour un fond de vérité", aurait déclaré Altman à un petit groupe de journalistes la semaine dernière. Il aurait donc jugé les investisseurs "surexcités" par l'IA, tout en soulignant que cette intelligence artificielle resterait la chose la plus importante à venir. Altman aurait donc comparé cette dynamique à la période de la bulle Internet des années 1990, qui avait été suivie d'un krach boursier centré sur les entreprises du secteur technologique au début des années 2000.
Meta Platforms envisagerait de selon 'The Information' de procéder à une quatrième refonte en six mois de ses activités dans l'IA. The Information cite plusieurs sources proches de la question.
Alphabet, la maison-mère de Google, aurait accepté de payer une amende de 55 millions de dollars australiens en Australie, l'autorité locale de protection des consommateurs ayant jugé que le géant californien avait affecté la concurrence en rémunérant les deux plus grands opérateurs télécoms nationaux pour qu'ils préinstallent son application de recherche sur les smartphones Android en excluant ainsi les rivaux.
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