Pétrole : le secteur recule, plombé par la chute des cours de l'or noir
Sous pression...
Outre la défense, le secteur pétrolier est sous pression ce mardi dans le sillage des cours du brut. Le baril de Brent de la mer du Nord perd actuellement 1,8% à 59,5 dollars à Londres alors que les signes d'une offre supérieure à la demande se multiplient dans un contexte de négociations avancées pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le baril est ainsi sur le point d'enregistrer sa sixième baisse en sept séances, tandis que les contrats à terme sur le WTI abandonnent près de 2% à 55,7$ sur le Nymex après avoir clôturé à leur plus bas niveau depuis 2021.
Le marché pétrolier est ainsi bien parti pour afficher un bilan négatif cette année sur fond de déséquilibres persistants, l'offre devant dépasser la demande cette année et en 2026 en raison de la croissance de la production au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dans de nombreux pays des Amériques. L'OPEP et ses alliés ont suspendu leur augmentation programmée de production début 2026, invoquant des perspectives incertaines, mais l'Agence internationale de l'énergie estime que l'excédent de l'année prochaine sera le plus important jamais enregistré. "Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers la question de savoir si le Brent clôturera sous la barre des 60$ ou non", affirme à 'Blomberg' Bjarne Schieldrop, analyste matières premières chez SEB. "Mais il est certain que la baisse se poursuivra jusqu'à ce que l'OPEP+ passe d'une politique de maintien à une politique de réduction des prix".
Si cette chute des cours est une bonne nouvelle pour les consommateurs et pour Donald Trump (aux États-Unis, les prix à la pompe ont chuté à leur plus bas niveau depuis 2021 au début du mois), elle menace les budgets des pays producteurs et des compagnies pétrolières. Nombre de pays membres de l'OPEP ont besoin de prix bien supérieurs aux niveaux actuels pour équilibrer leurs budgets. "Toute reprise dépendra probablement d'une demande plus forte ou d'une limitation plus claire de l'offre. Or, la chute des cours s'est accélérée ce mois-ci, car de plus en plus d'éléments indiquent que l'offre dépasse la demande", indiquent les stratèges de 'Bloomberg'.
Les perspectives d'un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine font par ailleurs naître l'espoir d'un assouplissement potentiel des sanctions contre Moscou, ce qui pèse d'autant plus sur les cours de l'or noir. Il est toutefois difficile de savoir si la nouvelle initiative américaine suffira à surmonter les obstacles qui ont fait dérailler les négociations précédentes. Vladimir Poutine reste inflexible quant à ses exigences de conquête de vastes territoires ukrainiens. Les États-Unis ont proposé d'offrir des garanties de sécurité similaires à celles de l'OTAN à Kiev, et les négociateurs européens ont fait état de progrès dans les pourparlers lundi. Pour autant, rien ne semble jouer. "Le Brent est tombé ce matin sous la barre des 60 dollars le baril pour la première fois depuis des mois, le marché évaluant un éventuel accord de paix qui entraînerait la mise sur le marché de volumes russes supplémentaires et accentuerait la surabondance de l'offre", indique Janiv Shah, analyste chez Rystad.
Les dernières données économiques chinoises, publiées lundi, ont également accentué les craintes que la demande mondiale ne soit pas suffisamment forte pour absorber la récente croissance de l'offre, souligne Tony Sycamore, analyste de marché chez IG. La croissance de la production industrielle chinoise a ralenti à son plus bas niveau en 15 mois, selon les données officielles. Les ventes au détail ont également progressé à leur rythme le plus faible depuis décembre 2022, en pleine pandémie de Covid-19.
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