BCE : les perspectives sur l'inflation sont plus incertaines que d'habitude, selon Christine Lagarde

Christine Lagarde s'exprime depuis 14h45 à la suite de la dernière décision de politique monétaire de la banque centrale européenne. L'économie est résiliente, reflétant la solidité de la consommation et de l'investissement mais aussi l'exportation. L'activité bénéficie également d'un marché du travail toujours solide. La croissance tirée par les services devrait se poursuivre dans un avenir proche, selon la présidente de la BCE, qui ajoute que la demande intérieure sera le principal moteur de croissance dans les années à venir. Les dépenses publiques en matière d'infrastructures et de défense devraient également soutenir l'investissement. A l'inverse, un environnement commercial difficile freinera l'activité.

Concernant l'évolution des prix, l'inflation se maintient dans une fourchette étroite depuis le printemps et l'inflation sous-jacente reste conforme à l'objectif à moyen terme de 2%, affirme C. Lagarde. La croissance des salaires devrait ralentir au cours des prochains trimestres avant de se stabiliser en dessous de 3% vers la fin de 2026.

Bien que les tensions commerciales se soient apaisées, la persistance d'un contexte international instable pourrait perturber les chaînes d'approvisionnement, freiner les exportations et peser sur la consommation et l'investissement. Une détérioration du climat sur les marchés financiers mondiaux pourrait entraîner un durcissement des conditions de financement, une plus grande aversion au risque et un ralentissement de la croissance.

Les perspectives sur l'inflation sont plus incertaines que d'habitude. L'inflation pourrait être plus faible si la hausse des droits de douane américains réduit la demande d'exportations de la zone euro et si les pays en situation de surcapacité augmentent leurs exportations vers cette zone. Par ailleurs, un euro plus fort pourrait faire baisser l'inflation davantage que prévu. Une volatilité accrue et une aversion au risque plus forte sur les marchés financiers pourraient peser sur la demande et, par conséquent, également réduire l'inflation. À l'inverse, l'inflation pourrait être plus élevée si une plus grande fragmentation des chaînes d'approvisionnement mondiales entraînait une hausse des prix à l'importation, une diminution de l'approvisionnement en matières premières essentielles et des contraintes de capacité supplémentaires dans l'économie de la zone euro. Un ralentissement de la baisse des pressions salariales pourrait également retarder le recul de l'inflation des services.