Satellites : Eutelsat prêt à changer de galaxie
Dans les premières positions du SBF120, Eutelsat grimpe de 3% à 11,2 euros...

Dans les premières positions du SBF120, [FR:FR0010221234:0]Eutelsat[:FR] grimpe de 3% à 11,2 euros. Si l'industrie des jeux-vidéo occupe la une de l'actualité en ce début d'année sur le front des fusions-acquisitions, le secteur des satellites pourrait bientôt lui voler la vedette. En effet, deux des géants européens de l'industrie, Intelsat et SES, vont commencer à recevoir des milliards de dollars de la part des autorités américaines pour la libération de fréquences de la bande C dont ils disposaient outre-Atlantique. Des ondes désormais destinées aux opérateurs télécoms locaux pour le développement de la 5G.
Alors que les groupes 'traditionnels' du compartiment ont affecté des milliards au renforcement de leurs bilans au cours des dernières années, ils doivent maintenant faire face au développement très rapide de nouveaux acteurs tels que SpaceX d'Elon Musk, Oneweb ou le projet de constellation Kuiper d'Amazon.com. Dans cet environnement, les initiés s'attendent à une nouvelle vague d'opérations de M&A. Un mouvement qui a d'ailleurs déjà commencé l'an passé avec des transactions représentant près de 20 Mds$. Si SES a notamment tenté de mettre la main sur Inmarsat Group Holding, c'est finalement Viasat qui a raflé la mise en acceptant de débourser près de 4 milliards de dollars pour racheter son concurrent.
De son côté, Intelsat est sur le point de sortir du processus du chapitre 11 sur les faillites, ce qui signifie que ses principaux créanciers deviendront bientôt propriétaires de l'entreprise. Ils pourraient ainsi souhaiter récupérer rapidement leurs billes, y compris en trouvant un éventuel accord avec un concurrent tel que SES, croit savoir 'Bloomberg', en citant des sources proches des différents acteur. Mais toujours selon ces sources, la restructuration post-faillite du groupe américain rendra toute négociation difficile, et Eutelsat Communications pourrait être un choix plus logique pour l'opérateur luxembourgeois.
"La combinaison la plus évidente est Eutelsat plus SES, car cela créerait beaucoup d'économies sur la base de coûts et des dépenses d'investissement", estime David Cerdan, analyste chez Kepler Cheuvreux, ajoutant que la question centrale serait la conclusion d'un accord entre les gouvernements français et luxembourgeois. Cette fusion pourrait augmenter le bénéfice net global de 30% et créer "l'incontestable premier opérateur mondial de services fixes par satellite".
Alors qu'Eutelsat a repoussé il y a quelques mois une offre, jugée insuffisante, de 3,2 milliards de dollars de Patrick Drahi, le management de l'époque avait laissé la porte ouverte à une éventuelle prise de contrôle. Il n'est pas certain que l'arrivée d'Eva Berneke à la tête de l'entreprise depuis le début de l'année, rebatte les cartes. Les investisseurs croient eux dur comme fer à une transaction d'envergure autour d'Eutelsat. Selon une enquête informelle menée par 'Bloomberg News' auprès de 19 bureaux M&A, analystes, courtiers et autres gestionnaires de fonds, Eutelsat apparaît en effet comme le candidat européen le plus probable à un rachat cette année (avec KPN pour être tout à fait exact).
Quoiqu'il en soit, l'Etat, qui détient directement et indirectement environ 27% du capital d'Eutelsat, aura son mot à dire. Selon les sources de l'agence, le gouvernement privilégierait d'ailleurs une combinaison entre Eutelsat et SES plutôt qu'un rapprochement entre Eutelsat et le patron d'Altice. Un porte-parole du ministère français des Finances a indiqué à 'Bloomberg' que le gouvernement étudierait toute proposition qui lui serait soumise "avec la condition préalable de défendre les intérêts de l'État" comme la souveraineté et l'accès à l'espace.
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote