Bilan hebdo : le marché parisien se rapproche de ses plus hauts historiques
Le CAC40 repart de l'avant et termine au-dessus de 7.200 points

Nouvelle semaine de progression pour le marché parisien qui se rapproche de ses plus hauts historiques. Le CAC40, qui a bouclé janvier sur un gain de +9,40%, alignant 18 hausses lors des 23 séances que comportait le premier mois de l'année, affiche une hausse hebdomadaire de pratiquement 2%, à 7.234 points ce vendredi soir. A l'issue d'une semaine très riche en actualités, avec notamment la décision de politique monétaire de la Fed, de la BoE et de la BCE, les investisseurs continuent à miser sur un prochain assouplissement des politiques restrictives mises en place par les trois grandes Banques centrales pour contrer une inflation galopante. Et ce malgré un discours toujours plutôt 'hawkish' que 'dovish' des grands argentiers mondiaux.
Dans la zone euro, la BCE a, comme attendu, relevé ses taux d'intérêt directeurs de 50 points de base et prévoit de continuer à les remonter à un rythme régulier et de les maintenir à des niveaux "suffisamment restrictifs pour assurer un retour au plus tôt de l'inflation vers son objectif de 2% à moyen terme". Compte tenu des tensions inflationnistes sous-jacentes, le Conseil monétaire de la BCE entend ainsi rehausser de nouveau les taux d'intérêt de 50 pb lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en mars, et évaluera alors la trajectoire future de sa politique monétaire...
Les derniers jours ont également été marqués par une avalanche de publications d'entreprises, notamment à Wall Street. Dans la tech, si Meta a plutôt rassuré, Amazon, Apple et Alphabet (Google) ont déçu. A Paris, les résultats de Dassault Systèmes et Publicis ont été salués, alors que Sanofi a été sanctionné. Orpea et Casino ont également fait parler.
Sur le marché pétrolier, le brut perd plus de 4% sur la semaine avec un baril de Brent qui évolue autour des 83$ ce vendredi soir. Sur le marché des devises, l'indice dollar est proche des 102 pts tandis que l'euro évolue autour des 1,086$ entre banques après avoir touché la barre des 1,10$ dans la semaine. Le Bitcoin confirme son regain de forme en ce début d'année : la reine des cryptos se négocie proche des 23.500$ sur Coindesk.
LES VALEURS
* Eramet s'envole de 16%. Le groupe minier a été dopé par une note d'Oddo BHF qui a relevé à 'surperformer' son opinion sur la valeur tout en remontant son cours cible de 86 à 141 euros. Le parcours boursier d'Eramet a été jusqu'à présent mitigé à cause d'un mix d'activités tourné vers les métaux traditionnels (principalement manganèse et nickel de classe 2) et les difficultés opérationnelles de certaines filiales, explique l'analyste. Si les résultats S2 2022 et S1 2023 s'annoncent en baisse, l'amélioration prévue de la conjoncture déjà perceptible dans les cours actuels matières premières devrait permettre un rebond des résultats dès le second semestre 2023, qui devrait s'accélérer en 2024 avec le démarrage de l'activité lithium. Au-delà, Eramet dispose de projets attractifs dans les métaux de transition énergétique qui devraient soutenir la progression des résultats et améliorer fortement le mix, souligne le broker. La structure financière est désormais très saine et la visibilité sur les résultats futurs satisfaisante avec la cession de la plupart des activités sous-performantes. Dans ce contexte, la valorisation semble injustement décotée par rapport aux pairs...
* Publicis grimpe aussi de presque 16%, au plus haut depuis l'été 2015. Le groupe, qui a amélioré tous ses indicateurs financiers l'an passé, vise une croissance organique de 3% à 5% en 2023, avec un taux de marge opérationnelle de 17,5% à 18%. Des prévisions supérieures aux attentes du marché. Les analystes ont été nombreux à revoir leur copie à la suite de cette présentation. Barclays a notamment relevé à 'surpondérer' sa recommandation sur la valeur en ciblant 85 euros. La SocGen ('achat') vise 88 euros contre 72 euros précédemment, et JP Morgan ('surpondérer') rehausse son cours cible de 82 à 85 euros.
* Euroapi bondit de 16%, les opérateurs saluant la reprise progressive de la production de prostaglandines sur son site de Budapest le 19 janvier. Comme indiqué au marché début décembre 2022, la société avait identifié, au cours d'une évaluation interne, certains écarts par rapport aux bonnes pratiques de fabrication concernant la documentation relative à la production et avait décidé par mesure de précaution de suspendre proactivement et temporairement les activités liées aux prostaglandines sur son site de Budapest. Le Groupe a construit et mis en place avec succès un plan de remédiation complet, lui permettant de redémarrer progressivement la production de prostaglandines en janvier. Le redémarrage étant par nature progressif, la firme prévoit que la majeure partie de la production de prostaglandines aura repris d'ici à la mi-avril 2023.
* Dassault Systèmes gagne 14% après la présentation de comptes 2022 robustes. L'éditeur de logiciels a fait état d'un résultat opérationnel de 1,90 MdE (+14%) pour un chiffre d'affaires (non IFRS) en hausse de 9% à change constant à 5,67 milliards d'euros. La marge opérationnelle a atteint 33,4%, contre 34,3% un an plus tôt. Le Groupe a annoncé début 2022 un plan visant à accélérer ses investissements au cours de l'année, afin de compenser la faiblesse des embauches réalisées durant la pandémie. Dassault Systèmes ayant atteint ses objectifs en matière de recrutement, le Groupe entend capitaliser sur ces investissements dans les années à venir, a précisé la firme. Le management vise au premier trimestre un BNPA dilué de 0,27-0,28 euro et une marge opérationnelle de 30,7%-31,3%, avec une croissance des revenus à change constant de 7 à 9%.
* Capgemini s'adjuge 9%. Dans une note dédiée à la SSII, Oddo BHF explique que le sentiment de marché semble excessivement négatif. Depuis la publication du CA T3 en octobre, Capgemini sous-performe significativement ses indices de référence. Le marché semble exagérément préoccupé par l'impact du retournement de cycle sur l'activité de Capgemini. La croissance du groupe va effectivement ralentir mais devrait mieux résister que de nombreux pairs (dont Accenture), affirme l'analyste. La croissance restera en territoire positif durant toute l'année et les marges devraient progresser à nouveau. Ce pessimisme amène Capgemini à se traiter à moins de 10x VE/EBIT 2023, avec une décote de plus de 30% sur ses pairs internationaux... Le broker réitère ainsi son avis 'surperformer' avec une cible ajustée de 216 à 218 euros.
A l'inverse, * Orpea chute de 60% cette semaine à la suite de l'annonce d'un accord de principe sur le plan de restructuration financière de l'exploitant de maisons de retraite. Après d'intenses négociations, la firme a trouvé un accord avec, d'une part, un groupement d'investisseurs français de long terme mené par la Caisse des dépôts et consignations et, d'autre part, des créanciers détenant environ 50% de la dette non sécurisée de la société. Le plan prévoit un apport de fonds propres en numéraire à hauteur de 1,55 milliard d'euros ainsi que la conversion en capital de l'intégralité des dettes financières non sécurisées portées par Orpea, correspondant à une diminution de l'endettement brut du groupe d'environ 3,8 milliards d'euros. Ce sauvetage va se traduire par une dilution extrême pour les actionnaires du spécialiste de la prise en charge de la dépendance : si aucun actionnaire existant ne souscrit, le "Groupement" formé autour de la CDC détiendrait 50,2% du capital, les porteurs de dette (SteerCo), 49,4%, et les actionnaires actuels, seulement 0,4%.
* Korian retombe de plus de 5%, emporté par la chute d'Orpea.
* Sanofi recule de 5% après avoir averti que la croissance de ses profits ralentira cette année. Le laboratoire s'attend en effet à une croissance du bénéfice net par action de ses activités en 2023 dans le bas de la fourchette à un chiffre à taux de changes constant, contre une hausse de 25,9% en 2022. L'effet des changes sur le BNPA des activités 2023 est estimé à environ -3,5% à -4,5% en appliquant les taux de change moyens de janvier, a précisé Sanofi. Le chiffre d'affaires 2022 a progressé de 13,9% à 43 MdsE, soutenu par Dupixent (+43,8% à 8,293 MdsE), dont les ventes ont augmenté de 3 milliards d'euros, la performance des Vaccins (+6,3%) en ligne avec les objectifs à moyen terme et l'exécution de la stratégie de la Santé Grand Public (+8,6%). Le cash-flow libre a atteint 8,48 MdsE (+4,8%).
* M6 se replie de 4% sur la semaine, victime d'une note d'analyste. Barclays a dégradé la 'six' à 'sous-pondérer' malgré un objectif rehaussé de 13,5 à 14,5 euros.
* Elior cède 3% après avoir chuté la semaine passée dans le sillage de son point trimestriel inférieur aux attentes des analystes. La SocGen a dégradé le dossier à 'vendre' malgré un objectif remonté de 2,6 à 3,1 euros.
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