Bilan hebdo : le CAC40 remonte, l'euro coule
Le CAC40 fait les montagnes russes...

Le CAC40 fait les montagnes russes. Une semaine de hausse est inexorablement suivie d'une semaine de baisse depuis quelques temps. C'est encore une fois le cas en ce début juillet puisqu'après un repli hebdomadaire de plus de 2%, le marché parisien reprend timidement 1,72% cette semaine, à 6.033 points ce vendredi soir. À quelques jours du début de la saison des trimestriels, les craintes de récession dans un environnement hautement inflationniste restent omniprésentes, alors que la poursuite de la guerre en Ukraine et la remontée des contaminations au Covid-19 ne sont guère plus rassurantes. Quant aux publications d'entreprises, elles sont attendues fébrilement par les opérateurs qui se demandent comment les sociétés vont parvenir à préserver leur rentabilité dans ce contexte adverse.
Du côté de la politique monétaire, le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale a confirmé que l'inflation était LA priorité de l'institution. Les responsables de la Fed ont indiqué leur volonté de procéder en juillet à un relèvement des taux de 50 ou 75 points de base. Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité actuelle d'une hausse de taux supplémentaire de 75 points de base le 27 juillet, qui porterait le taux des fonds fédéraux entre 2,25 et 2,5%, est de pratiquement 99% ! Un scénario renforcé par les chiffres mensuels de l'emploi qui témoignent une fois de plus de la robustesse du marché du travail, tandis que la pression sur les salaires reste forte.
La semaine a également été marquée par la dégringolade de l'euro face au billet vert. En baisse de près de 2,5% sur cinq jours, la monnaie unique semble se diriger tout droit vers la parité, à 1,018$ ce soir. Les opérateurs sont de plus en plus nombreux à parier sur une prochaine récession en zone euro alors que l'idée que la Russie coupe l'approvisionnement de gaz de l'Europe fait son chemin. Les investisseur 'shortent' l'euro alors que la devise de l'oncle Sam bénéficie de son statut de valeur refuge et du différentiel de taux entre la FED et la BCE.
Le baril de brut a lui connu une semaine très agitée avec un passage sous les 100$ avant une remontée autour des 106$ ce vendredi pour le Brent. L'once d'or s'échange autour des 1.745$ et le Bitcoin évolue proche des 22.000$.
LES VALEURS
* EDF flambe de 11,8%, soutenu par la perspective d'une prochaine sortie de la cote. Elisabeth Borne a en effet confirmé mercredi devant le parlement que le producteur d'électricité allait être nationalisé afin de d'assurer "notre souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir". Si la Première ministre n'a pas fourni de détails précis sur la nationalisation d'EDF, déjà détenu à 84% par l'État, Bruno Le Maire a indiqué jeudi que l'opération se déroulera sur plusieurs mois, et que certains détails pourraient être dévoilés dans les prochains jours. Le projet de loi de finances rectificative présenté jeudi montre par ailleurs que le gouvernement a décidé d'augmenter de 12,7 milliards d'euros le budget disponible pour financer des opérations liées à son portefeuille de participations au second semestre 2022. Le ministre des Finances a précisé hier que ces 12,7 MdsE ne couvriraient pas seulement la nationalisation d'EDF.
* Alstom s'envole de 11,2% après avoir décroché un beau contrat en Inde. Le groupe français va livrer à la MPMRCL (Madhya Pradesh Metro Rail Corporation Limited) 156 voitures Movia, avec 15 années de maintenance intégrale, destinées aux métros de Bhopal et Indore. Ce projet bénéficiera à plus de 5,7 millions de personnes dans ces deux villes. Estimée à 387 millions d'euros (plus de 3.200 INR), cette commande inclut l'installation de la dernière génération de système de signalisation CBTC (contrôle des trains basé sur la communication), ainsi que des systèmes de commande de train et de télécommunications, incluant chacun sept ans de maintenance intégrale.
* Quadient bondit de 10,4%. Mettant en avant une valorisation toujours extrêmement modeste, Oddo BHF réitère son avis 'surperformance' et sa cible de 31 euros. Le groupe s'est par ailleurs félicité d'avoir mené à bien sa phase de cession d'actifs non-stratégiques, trois ans seulement après le lancement de la stratégie " Back to Growth " en 2019, pour un montant de cessions total d'environ 115 millions d'euros.
* Rexel gagne 7,3%. Le titre du leader mondial de la distribution professionnelle de matériel électrique a été entouré alors que plusieurs analystes ont revu leur copie sur le dossier. Si Kepler Cheuvreux a abaissé sa cible de 19 à 16 euros tout en restant à 'conserver', Goldman Sachs a réitéré son avis 'achat' malgré un objectif réduit de 28 à 25 euros. Quant à Exane BNP Paribas, il a rehaussé à 'surperformer' sa recommandation sur la valeur avec une cible ajustée de 20 à 18 euros. Des ajustements intervenus après que Rexel eut indiqué avoir reçu, le 4 juillet, une notification de griefs de l'Autorité de la concurrence dans le prolongement des investigations intervenues en 2018. Les services d'instruction de l'Autorité estiment que Rexel aurait mis en oeuvre, avec certains de ses fournisseurs, des pratiques ayant prétendument pour objet de restreindre sa liberté de déterminer ses prix de revente.
* STMicroelectronics prend 6% dans le sillage de Samsung Electronics et sa publication rassurante. Le géant asiatique a dévoilé, au titre de son 2e trimestre, un profit opérationnel consolidé préliminaire d'environ 14.000 milliards de wons (10,5 milliards d'euros) pour des revenus de 77.000 MdsW (+22%). Si le ROP ressort un peu court par rapport aux attentes, les ventes ont légèrement dépassé le consensus du marché et apaisent quelque peu les craintes des investisseurs concernant l'impact de l'affaiblissement de la demande des consommateurs et de la flambée des coûts des matériaux sur l'industrie des puces de 550 milliards de dollars.
A l'inverse, * Faurecia chute de 7%. Barclays a dégradé le titre de l'équipementier automobile à 'sous-pondérer', évoquant des conditions macroéconomiques dégradées qui devraient peser sur le désendettement "rapide" prévu après l'acquisition d'Hella. L'objectif est coupé de 36,25 à 15 euros. Le marché reste malgré tout largement positif sur le dossier puisque, selon le consensus 'Bloomberg', 18 analystes sont à l''achat', 1 est à 'conserver' et seuls 2 sont 'vendeurs'. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 32,48 euros.
* Publicis abandonne 5% alors que Goldman Sachs a dégradé le titre à 'neutre' tout en coupant sa cible de 74,9 à 53,1 euros.
* Atos recule encore de 3,2% et affiche désormais un passif de 70% depuis le premier janvier. De quoi provoquer la gronde des actionnaires de la société de services informatiques. Trois semaines après la présentation d'un nouveau plan stratégique qui n'a séduit personne, et notamment son directeur général (Rodolphe Belmer) qui va quitter le navire six mois après avoir pris les rênes de l'entreprise, plusieurs actionnaires ont écrit au conseil d'administration pour demander le départ de son président, Bertrand Meunier. "On n'a jamais vu un plan présenté par un directeur général sur le départ justement parce qu'il n'est pas d'accord avec ce plan", expliquait lundi au 'Monde' Frédéric Genevrier, cofondateur d'OFG Recherche, une société d'analyse qui conseille de grands investisseurs sur les questions de gouvernance des entreprises, pour qui " la responsabilité du conseil, et en particulier celle de Bertrand Meunier, qui le préside, est immense. Tout vient de là". "Les discussions avec les actionnaires sont confidentielles", a répondu le dirigeant tout en évoquant un "dialogue permanent avec les actionnaires, qu'ils soient petits ou grands".
* Ubisoft cède 0,9%, victime d'une note d'Exane BNP Paribas. La banque a dégradé l'éditeur de jeux vidéo à 'neutre' avec un objectif ramené de 49 à 45 euros. Les analystes restent malgré tout assez positifs sur le dossier puisque, selon le consensus 'Bloomberg', 17 sont à l''achat', 8 sont à 'conserver' et 3 à 'vendre'. L'objectif à douze mois est fixé à 53,5 euros.
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