Bilan hebdo : le CAC40 perd encore un peu de terrain, Casino et Elior chutent
Risque géopolitique et détérioration de la conjoncture en Europe ont pesé...
Nouvelle semaine de baisse pour le marché parisien avec un CAC40 qui enchaîne une cinquième séquence hebdomadaire consécutive dans le rouge. Sur cinq jours, l'indice vedette français perd 0,2% à 7.255 points. Très attendus, les résultats de Nvidia ont été diversement appréciés à Wall Street : le groupe vedette de l'intelligence artificielle a publié des trimestriels incroyables, largement au-dessus des anticipations, mais les opérateurs craignent un ralentissement de la croissance...
En outre, le risque géopolitique est remonté d'un cran avec l'escalade de la guerre en Ukraine : la Russie a lancé un nouveau type de missile hypersonique jeudi et Kyiv a utilisé pour la première fois des missiles américains et britanniques contre des cibles dans le territoire russe. Les opérateurs surveillent également très attentivement les nominations au sein de la future administration Trump alors que le candidat républicain a promis de mettre en place d'importants droits de douane, de baisser des impôts et de déréguler l'économie, ce qui pourrait raviver l'inflation et provoquer une guerre commerciale avec notamment la Chine mais aussi l'Europe.
Sur le Vieux continent justement, les tensions politiques en France et en Allemagne et les craintes de barrière à l'importation aux Etats-Unis continuent à plomber la croissance. Les indices PMI flash dévoilés ce matin ont ainsi confirmé la nette détérioration de la conjoncture européenne. De quoi relancer la spéculation sur une baisse des taux de 50 points de base de la BCE le mois prochain.
Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord rebondit de plus de 5% à 75$ avec les tensions internationales et des indications montrant que l'OPEP+ devrait encore retarder l'augmentation programmée de sa production. L'once d'or reprend environ 5%, de retour sur les 2.700$. Du côté des devises, l'euro poursuit sa dégringolade, proche des 1,04$ face au billet vert alors que le Bitcoin tutoie désormais les 100.000$, toujours porté par l''effet Trump'.
LES VALEURS
* Rubis avance de 3,6%. D'après une information dévoilée par 'Bloomberg', le distributeur de carburants étudierait diverses options, y compris une vente potentielle de la société. Selon des personnes proches du dossier citées par l'agence, le groupe travaille avec des conseillers et a contacté des prétendants potentiels pour évaluer leur intérêt pour Rubis, dont le titre a chuté d'environ deux tiers au cours des six dernières années. Les considérations en sont à un stade précoce et Rubis pourrait décider de ne pas bouger, soulignent les sources. Un représentant de Rubis a refusé de commenter cette information, ajoutant que la société " a régulièrement fait l'objet de rumeurs ces derniers mois ". Rubis pèse environ 2,4 milliards d'euros en Bourse.
* Getlink grimpe de 3,2%. L'opérateur du tunnel sous la Manche a annoncé vendredi soir que la reprise de l'activité d'Eleclink était une nouvelle fois décalée et désormais attendue pour le 2 décembre : "les travaux de réparation du câble progressent de manière satisfaisante. Après évaluation du plan de remise en service de l'interconnexion, deux semaines d'arrêt ont été ajoutées de manière préventive, afin de finaliser les travaux et d'effectuer des tests complémentaires ". La suspension de l'activité de deux semaines supplémentaires aura un impact commercial additionnel estimé à environ 13 millions d'euros, soit 59 ME au total. L'objectif 2024 d'EBITDA du Groupe est confirmé à ce stade.
* Groupe ADP gagne 3%, soutenu par une double note d'analyste. Bank of America a en effet relevé à l''achat' sa recommandation sur le gestionnaire des aéroports parisiens, tout comme Stifel qui vise 148 euros par action contre 130 euros précédemment. Le groupe a sous-performé ses pairs pendant près de deux ans, compte tenu de certains risques spécifiques à l'entreprise et macroéconomiques. Le broker pense que ces vents contraires pourraient bientôt s'atténuer alors que la firme devrait changer de DG d'ici janvier 2025 et compenser entièrement la taxe sur les infrastructures à partir d'avril prochain. Selon le courtier, le marché ignore également complètement la participation du groupe dans GMR Airports...
A l'inverse, * Elior s'effondre de 33,7% après une publication annuelle jugée décevante. Oddo BHF explique cette sanction par plusieurs raisons : déception sur le résultat net publié 2024 ; certains KPIs opérationnels toujours en-deçà des principaux concurrents ; guidance 2025 inférieure aux concurrents en termes de croissance et relativement prudente sur l'amélioration de la marge ; questions concernant l'évolution de la structure du capital ; et prises de bénéfices alors que l'action avait enregistré une solide performance depuis le premier janvier (+40%). L'analyste maintient sa recommandation 'sous-performance' sur Elior alors que d'un point de vue sectoriel, la situation du groupe (niveaux de croissance, rentabilité, génération de FCF et endettement) paraît moins attractive que ses principaux concurrents Sodexo et Compass.
* Casino chute encore de 25,2%. Le marché n'est clairement pas convaincu par le plan stratégique dévoilé la semaine passée par le discuter. Par ailleurs, Casino a annoncé la prochaine cession par le fonds d'investissement britannique Trinity (Attestor), de sa participation dans France Retail Holdings, le premier actionnaire du distributeur. Selon l'accord, Trinity prévoit de céder 7,65% du capital de France Retail Holdings à EPEI, un véhicule d'investissement contrôlé par Daniel Kretinsky. Ce dernier est également l'actionnaire majoritaire de FRH. "La réalisation de cette cession interviendrait d'ici le 30 juin 2025 sous réserve de l'obtention d'autorisations par les autorités règlementaires compétentes", a indiqué Casino.
* Opmobility trébuche de 9,7%. Bernstein a commencé à suivre le dossier avec une recommandation 'sous-performance' et un objectif de 7,20 euros, avertissant que les perspectives de l'entreprise sont "encore plus sombres que celles de la plupart des fournisseurs OEM automobiles". Les réservoirs de carburant sont le " joyau de la couronne " de l'entreprise, générant environ 45% de ses bénéfices, mais l'unité est confrontée à une année 2025 difficile car des réglementations plus strictes sur les émissions encouragent davantage les ventes de véhicules électriques par rapport à ceux équipés de moteurs à combustion traditionnels en Europe, explique le courtier. Son investissement dans l'éclairage peut offrir une voie rentable et croissante à terme, mais pourrait ne pas voir d'impact visible avant le second semestre 2026...
* Valeo et Forvia s'enfoncent également de respectivement 8,5% et 9,5%.
* Technip Energies baisse de 7,5% alors que l'entreprise de technologies et d'ingénierie a organisé un 'Capital Markets Day' pour présenter une mise à jour de sa stratégie et de ses perspectives d'activité. Le groupe s'attend à voir le chiffre d'affaires de son segment Livraison de projet s'établir entre 5 et 5,4 milliards d'euros en 2025, avec une marge d'Ebitda d'environ 8%. Le segment Technologies, produits et services (TPS) devrait de son côté évoir son chiffre d'affaires compris entre 2 et 2,2 MdsE l'an prochain, avec une marge d'Ebitda d'environ 13,5%. "Le pipeline commercial de Technip Energies, qui s'élève à plus de 75 milliards d'euros jusqu'à fin de 2026, est bien équilibré en termes de marchés et de zones géographiques et favorise le développement ainsi que la diversification de ses activités", affirme l'entreprise. Technip Energies prévoit des flux de trésorerie disponible cumulés compris entre 2,2 et 2,6 milliards d'euros pour la période 2024-2028. Le groupe prévoit également de distribuer un dividende d'un minimum de 25% à 35% du flux de trésorerie disponible, hors variation des besoins en fonds de roulement.
* Thales se replie de 3%, alors qu'on a appris que le géant de la Défense et de l'aéronautique fait l'objet d'une enquête en France et au Royaume-Uni sur des soupçons de pots-de-vin et de corruption. Le 'Serious Fraud Office' a en effet déclaré avoir ouvert une enquête aux côtés du Parquet national financier français. L'affaire porte sur des soupçons de corruption d'un agent public étranger et de trafic d'influence concernant un contrat d'armement en Asie, a précisé à 'Reuters' une source judiciaire.. "Nous allons ensemble poursuivre rigoureusement toutes les pistes de notre enquête sur ces graves allégations", a indiqué Nick Ephgrave, le directeur du Serious Fraud Office. "Thales coopère avec le PNF en France et le SFO au Royaume-Uni", a déclaré un porte-parole de Thales à 'Bloomberg'. "Le groupe respecte toutes les réglementations nationales et internationales".
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote