Bilan hebdo : le CAC40 perd encore du terrain
L'actualité est restée dominée par le retour au pouvoir de Donald Trump et ses implications pour les marchés...
Bien que limité, le repli du CAC40 s'est poursuivi cette semaine : l'indice parisien recule encore de 0,90% sur cinq séances, à 7.270 points ce vendredi soir. Alors que le rythme des publications trimestrielles ralentit, l'actualité est restée dominée par le retour au pouvoir de Donald Trump et ses implications pour les marchés. Les places européennes, qui pourraient subir de plein fouet la politique protectionniste du futur Président américain, restent globalement sous pression depuis l'élection du 5 novembre.
Outre les promesses de tarifs douaniers élevés, les investisseurs perçoivent également désormais des éléments susceptibles de peser sur certains secteurs. Le compartiment pharmaceutique a par exemple souffert ce vendredi après l'annonce de la nomination programmée du très controversé Robert F. Kennedy Jr, figure antivaccin, au poste de Secrétaire à la Santé.
L'intervention de Jerome Powell moins "chaleureuse" que prévu a également pesé sur la tendance en fin de semaine. Le président de la Réserve fédérale américaine a en effet tempéré les espoirs des investisseurs sur le rythme de la baisse des taux aux Etats-Unis en 2025. Selon le dirigeant, il n'est pas nécessaire pour l'institution de se précipiter pour réduire les taux d'intérêt, du fait de la croissance économique, de la solidité du marché de l'emploi et d'une inflation supérieure à l'objectif de 2%. Ces commentaires viennent étayer l'hypothèse, qui a dernièrement gagné en épaisseur sur les marchés financiers, que la Fed ralentira l'an prochain le rythme de son assouplissement monétaire par rapport à ce qui était anticipé au préalable.
Sur le marché pétrolier, le baril de Brent de la mer du Nord retombe d'environ 2% à 72$. L'once d'or perd encore du terrain, de retour sur les 2.565$. Du côté des devises, l'euro poursuit sa dégringolade, proche des 1,054$ face au billet vert alors que le Bitcoin évolue au sommet autour des 90.000$, porté par l''effet Trump'.
LES VALEURS
* Scor flambe de 16,6% malgré l'annonce d'une perte de 117 millions d'euros au troisième trimestre. Le réassureur a été affecté par le résultat négatif des activités d'assurance (ISR) L&H, qui a été en partie compensé par les performances très solides des activités P&C et d'investissements. Le consensus tablait sur un résultat positif de 114,4 ME. Scor a notamment été pénalisé par la revue 2024 des hypothèses en réassurance vie et santé, achevée au cours du trimestre et qui lui a coûté 163 millions d'euros sur la période, et un ajustement non récurrent sur des postes relatifs à des arbitrages identifiés pour une charge de 128 ME. Le ratio de solvabilité du groupe est estimé à 203% à la fin du trimestre, soit dans la plage optimale de 185 à 220 %, à comparer à 209% fin 2023 et 201 % au 30 juin 2024. De manière inchangée, Scor a continué à provisionner une partie du dividende de l'exercice au cours du trimestre. Scor présentera le 12 décembre une nouvelle stratégie pour ses activités de réassurance vie et santé ainsi qu'une actualisation des objectifs de son plan stratégique à horizon 2026.
* Alstom bondit de 12,5%. Le groupe ferroviaire a dévoilé des résultats semestriels au-dessus des attentes, grâce à une solide performance commerciale et une demande robuste. Le fabricant du TGV a enregistré sur les six premiers mois de son exercice un profit opérationnel ajusté de 515 millions d'euros (+18%), contre un consensus de 507 millions d'euros, pour des revenus en hausse de 5,6% en organique à 8,78 milliards d'euros. Alstom a également fait état d'un flux de trésorerie négatif à 138 millions d'euros, tandis que les analystes s'attendaient à -354 ME. Les commandes reçues se sont établies à 10,95 milliards d'euros au 30 septembre, contre un consensus de 10,65 MdsE. Le groupe, qui a connu au début d'année des problèmes de trésorerie en partie liés à l'acquisition en 2021 des activités ferroviaires de Bombardier, a exécuté intégralement son plan de réduction de la dette dévoilé en mai dernier, y compris une augmentation de capital d'environ 1 milliard d'euros.
* Saint-Gobain gagne 5,3%. Le géant des matériaux de construction étudierait une vente potentielle de sa division de vitrage automobile qui pourrait lui rapporter jusqu'à 2,5 milliards d'euros. Selon les 'traditionnelles' personnes proches du dossier de 'Bloomberg', le groupe travaillerait avec des conseillers sur cette possible cession. Il aurait contacté des prétendants potentiels pour évaluer leur intérêt pour l'activité, selon les sources. L'unité pourrait attirer l'intérêt de sociétés de capital-investissement, en particulier celles qui ont déjà conclu des accords dans le secteur du vitrage automobile. Les réflexions en sont à un stade précoce et Saint-Gobain pourrait encore décider de conserver l'actif en question, précise l'agence.
* Eiffage prend 3,7%. Le groupe de BTP et de concessions a dévoilé un chiffre d'affaires de 5,89 milliards d'euros au troisième trimestre, en hausse de 4,6% à périmètre et change constants. Le carnet de commandes des travaux atteint 28,8 milliards d'euros, +47% sur un an. Eiffage a confirmé ses perspectives annuelles, dont un résultat net part du groupe "du même ordre qu'en 2023", mais prévoit que la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport en France aura un impact sur le résultat opérationnel courant de sa division "Concessions".
* Aperam avance de 3,1%. Oddo BHF a relevé à 'surperformer' son opinion sur le producteur d'aciers inoxydables tout en remontant sa cible de 30 à 38 euros. L'analyste explique avoir organisé deux jours de roadshows à Londres et Amsterdam avec le directeur financier d'Aperam, Sudhakar Sivaji, à la suite de la publication de solides résultats du troisième trimestre et à l'annonce du projet d'acquisition d'Universal Stainless, un producteur américain d'acier inoxydable de spécialité principalement destiné à l'aéronautique. Alors qu'Aperam reste largement perçu par les investisseurs comme dépendant de la macroéconomie européenne, les discussions du broker avec la direction ont mis en évidence les mérites de l'intégration tout au long de la chaîne de valeur et d'une exposition croissante aux produits à forte valeur ajoutée et aux régions à croissance plus rapide.
A l'inverse, * Casino chute de 25%. Le marché n'est clairement pas convaincu par la présentation du nouveau plan stratégique "Renouveau 2028". Le distributeur compte se concentrer sur trois marchés clés, les courses alimentaires du quotidien, la restauration à emporter et les nouveaux services de la vie quotidienne. Une stratégie qui doit lui permettre de retrouver l'équilibre financier d'ici 2026... Pour cela, le groupe stéphanois va investir environ 1,2 milliard d'euros sur quatre ans, avec pour objectif d'atteindre un volume d'affaires d'environ 15 milliards d'euros en 2028, soit une progression d'environ 1,9 milliard d'euros par rapport à 2023. Bryan Garnier explique que le nouveau DG a présenté un plan qui semble très flou et non chiffré sur le plan commercial ("réviser la politique de prix", "développer les synergies entre les marques", "renforcer les marques propres", se concentrer sur les services) tout en évoquant des actions concrètes en matière de restructuration (600 ME de réduction des coûts d'ici 2028 dont 350 ME déjà réalisés via la restructuration du siège fin 2024, fermeture de magasins déficitaires, conversion de nombreux magasins en franchise). Selon le broker, il s'agit avant tout d'une restructuration et d'une optimisation plutôt que d'un plan de relance, et d'une manière pragmatique de faire face à une marge de manoeuvre financière très limitée.
* Ayvens trébuche de 12,7% après avoir bondit la semaine passée sur des bruits de couloir. La société de leasing automobile contrôlée par Société Générale susciterait l'intérêt de sociétés d'investissement telles que Blackstone, selon des personnes proches du dossier citées par 'Bloomberg'. Brookfield Asset Management et CVC Capital Partners étudieraient également le dossier alors qu'Ayvens vaut désormais environ 5,5 milliards d'euros en Bourse après que le titre eut chuté de près de 50% par rapport à son récent pic de début 2023.
* Eramet redonne 8,6%. Oddo BHF a réduit sa cible de 109 à 90 euros après avoir revu à la baisse ses attentes de volumes (manganèse et minerai de nickel) et de prix (manganèse et lithium) qui ont un impact significatif sur ses anticipations d'EBITDA ajusté (-9% à 567 ME pour 2024, -18% à 705 ME pour 2025 et -21% à 887 ME pour 2026). L'analyste reste cependant à 'surperformance' sur le titre compte tenu d'un upside de 58%. Eramet conserve en effet de solides atouts avec des positions de premier plan dans ses quatre principales activités, des mines bien positionnées en termes de coûts et une exposition LT intéressante à la transition énergétique.
* Viridien corrige de 7,7% après son récent rebond dans le sillage de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis qui s'affiche ouvertement en faveur des énergies fossiles.
* Thales abandonne 6,1%. Le groupe de Défense a tenu sa 'Journée Investisseurs 2024' au cours de laquelle il a dévoilé ses objectifs 2028. Des objectifs globalement en ligne avec le milieu de fourchette du consensus établi par l'entreprise, note Oddo BHF. Au final, la seule surprise positive vient de la division Aérospatiale, avec un objectif de marge compris entre 11% et 12% sur l'exercice 2028, contre 10,5% actuellement anticipé par le consensus. L'entreprise devra démontrer la qualité de son plan de restructuration dans le spatial et son positionnement pour que le consensus relève ses estimations. Par ailleurs, le broker pense que ces objectifs ne tiennent pas compte d'un éventuel mouvement de consolidation. Bien que 'Cyber&Digital' soit en ligne avec les attentes, le broker se dit un peu déçu par le manque d'ambition compte tenu de la trajectoire de croissance. De plus, contrairement à ses attentes, Thales ne lance pas immédiatement de programme de rachat d'actions, même si cela pourrait être le cas compte tenu de la rapidité du désendettement et sans opération de fusion-acquisition (" la société envisagera un rachat d'actions pour éviter un désendettement excessif et si la valorisation du groupe le suggère "). Le versement d'un payout de 40% a en revanche été confirmé.
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