RENAULT, pole position en vue
Après une mondialisation réussie, le PDG Carlos Goshn ambitionne de placer l’alliance Renault-Nissan dès cet été au premier rang mondial des constructeurs automobiles mais son objectif est aussi de gagner le pari de la mutation vers un véhicule électrique/ hybride mais aussi connecté et autonome.
Au premier semestre 2017, les ventes mondiales du groupe Renault ont signé un record historique (+ 10.4 % à 1.88 millions de véhicules), surperformant largement un marché en hausse de 2.6 %. Sa part du marché mondial a ainsi augmenté de 0.3 point à 4.1 %. Si en Europe, la dynamique s’est un peu essoufflée, les volumes actuels sont proches des niveaux de juin 2007, juste avant la crise économique, et sa part de marché atteint 10.8%, profitant de succès commerciaux dus au renouvellement de sa gamme (Mégane, Scénic, Talisman, Kadjar et surtout le Captur).
Le constructeur ne tire plus seulement sa force de ses marchés historiques
Toutes les zones géographiques ont progressé avec + 50.5 % en Asie-Pacifique, + 19.3 % en Afrique-Moyen-Orient-Inde mais également + 14.6 % en Amériques. Les marchés émergents (40% des ventes réalisées hors Europe, Japon, Amérique du nord et Chine) tirent la croissance mondiale du groupe avec notamment une progression de 14 % en Russie, après 4 années délicates, en intégrant Lada, le succès du nouveau Koleos en Chine lancé fin 2016 et produit localement, le retour de Renault en Iran depuis 2016 avec une part de marché de 9% ou encore l’Inde où la Kwid a boosté les ventes (+ 145 % en 2016). Ce modèle à coût très bas va maintenant être lancé en Amérique latine. Le succès éprouvé de Dacia et ses véhicules en entrée de gamme, avec un record de 112 000 immatriculations au 1er trimestre (+ 9.5 %), valide la stratégie d’accompagnement du développement mondial de la classe moyenne.
Depuis 1999 et le rachat de Nissan, Renault a fait le pari de la relance d’une marque en perte de vitesse, payée à bas prix. Les synergies de l’alliance Renault Nissan ont progressé de 16% en 2016 pour atteindre 5 MDE. D’ici 2020, 60 % des véhicules Renault et Nissan devraient être construits sur des plates-formes communes et le même processus de rentabilisation devrait s’engager après l’intégration d’Avtovaz (Lada) et de Mitsubishi en octobre 2016, qui double sa capacité de production en Corée du sud.
Pour les années à venir, le défi à relever est celui de l’alternative au moteur thermique, particulièrement en Europe. Plusieurs pistes sont suivies qui correspondent à des besoins différenciés. Grâce à son allié Nissan et la Leaf, Renault a bénéficié d’un coup d’avance en lançant la Zoé, l’automobile électrique la plus vendue en Europe (+ 44 % au 1er semestre avec 70 % de parts de marché) et va élargir rapidement sa gamme. Pour les moteurs Plug in hybrides, c’est Mitsubishi qui va apporter son savoir-faire au groupe. 1.2 MDE d’investissements sont prévus pour la mise au point de technologies moins polluantes.
En ce qui concerne la voiture autonome, C. Ghosn a livré un échéancier, fonctionnelle sur autoroute en 2018, en 2020 sur les routes et villes et en 2022 pour une voiture sans chauffeur. Renault veut être à la pointe et multiplie les alliances et acquisitions ciblées, comme avec le grand concessionnaire autoroutier Sanef pour développer la conduite déléguée (communications wi-fi courte portée entre les véhicules autonomes et les infrastructures routières) ou encore l’investissement dans une entreprise de simulation (AVS) pour les tests de véhicules autonomes et de prototypes.
Le dynamisme affiché des ventes après le redressement de marchés difficiles (Brésil et Russie) associé à un ensemble d’adaptations aux marchés locaux, d’optimisation de la production par le numérique connecté et d’efforts de maîtrise des stocks, augure bien du résultat semestriel, opérationnel en amélioration et génération de flux nets de trésorerie pour la branche automobile. Rendez-vous le 28 juillet !
Analyse technique
Le titre Renault évolue au-delà d’une ligne de tendance haussière de long terme restée support en clôture de nombreuses fois depuis novembre 2011. Il a créé un plus haut historique à 97,32 en mai 2015 et a ensuite buté sur des niveaux proches en juin et novembre, formant un niveau de résistance majeure à 95,50.
Le cours s’inscrit désormais à l’intérieur d’un large triangle symétrique qui est une figure de continuation dans 70 % des cas. La sortie par le haut de cette figure et surtout le franchissement en clôture de la résistance intermédiaire à 81,10 permettrait au titre de reprendre une orientation haussière pour cibler sa résistance majeure à 95,50.
Compte tenu de cette situation, nous proposons, soit d’entrer sur le titre avec un achat Stop au-delà de 81,20 (zone d’Achat 1), soit de se placer à l’achat sur repli à 72,35 (zone d’Achat 2) pour viser 95,50 dans les deux cas.
Dans le premier scénario, on placera un ordre Stop de protection à 72,30 sous le support intermédiaire. Dans le deuxième scénario, l’ordre Stop de protection sera placé à 66,30, soit 3 % sous le support majeur à 68,35.
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