APERAM, une lame
Ce pure player du secteur de l’inox, revenu à la rentabilité depuis 2014, démontre une belle résistance dans un secteur très concurrentiel et en consolidation.
L’ex division d’ArcelorMittal, détenue à hauteur de 40,83 % par la famille Mittal, occupe le 6ème rang mondial et le 2ème en Europe où il réalise 61 % de ses ventes. Il est même leader Amérique latine (25 % de son activité, principalement au Brésil) alors que les Etats-Unis et l’Asie-Afrique n’en représentent respectivement que 6 % et 7 %. Il s’articule autour de 3 pôles, les aciers électriques et les inoxydables, soit environ 2/3 de ses ventes, la transformation et distribution de produits d’aciers, pour 32 %, et enfin la division alliages de nickel pour 8 %.
Après avoir privé ses actionnaires de dividende pendant 4 ans pour accélérer la réduction de sa dette, le groupe sidérurgique a récemment annoncé le retour au versement d’un dividende de 1,25 $, largement supérieur aux attentes. En effet, après une perte nette de 108 M$ en 2012, deux fois supérieure à celle de 2011, Aperam est parvenu à la réduire dès 2013 pour afficher un bénéfice net de 66 M$ au 3ème trimestre de cette année.
Ce redressement a été favorisé par un rebond momentané du prix du nickel courant 2014 et plus récemment par une réduction des surcapacités de ses clients. Dans un marché mondial très concurrentiel, l’adoption par l'Union européenne de mesures anti-dumping contre les importations d'acier chinois a aussi renforcé sa position. Enfin, le producteur luxembourgeois d’acier inoxydable au nickel récolte les fruits de son plan, le Leadership Journey. Depuis fin 2010, 385 M$ d’économies ont été dégagées et 475 sont visées fin 2015 pour atteindre 575 fin 2017, des gains qui permettent à Aperam de rivaliser avec la concurrence chinoise.
Pour l’année à venir, le retour à une croissance de la demande en Europe (62 % de ses ventes) devrait soutenir son activité alors qu’au Brésil, pays retombé en récession, Aperam bénéficie de son statut d’exploitant forestier en produisant lui-même le charbon de bois destiné à ses fabrications et y réalise une part importante de son bénéfice. Qui plus est, le sidérurgiste a démontré sa capacité à atténuer les impacts des effets saisonniers et de la persistance de prix bas pour le nickel au travers de la mise en place d’une politique de diversification vers des produits alliages et à forte valeur ajoutée comme les aciers électriques.
Fort d’un endettement réduit à 419 M$ au 3ème trimestre 2015 contre 816 fin 2012, Aperam est devenue la valeur favorite des analystes dans son secteur. Son niveau de valorisation reste modéré alors que sa direction table sur un Ebitda comparable au 4ème trimestre et une nouvelle diminution de sa dette nette. Par ailleurs, le titre pourrait présenter un attrait spéculatif avec les rumeurs récurrentes d’un rapprochement avec le finlandais Outokumpu ou encore l’espagnol Acerinox.
Analyse technique
Depuis un point bas à 7,98 euros en juillet 2013, le titre Aperam évolue au-delà d’une ligne de tendance haussière de long terme et au sein d’un très large canal haussier. La tendance est donc haussière.
Cependant, après un plus haut à 41,65 en mars dernier, le titre se trouve sous une ligne de tendance baissière de moyen terme. Ces deux lignes inscrivent Aperam au sein d’un large triangle à l’intérieur duquel s’est formée, à court terme, une figure de retournement haussier. Cette figure, dite en tasse et anse, se confirmerait par le franchissement de la ligne de cou située à 33,54, résistance majeure sur le titre. On pourrait alors viser les plus hauts historiques à 41,65. A plus long terme, la borne haute du canal pourrait ensuite être ralliée.
Nous proposons donc deux stratégies :
- La première consiste à acheter le titre en cas de franchissement de 33,54 en clôture sur au moins 2 séances pour cibler 41,65. On placera alors un ordre stop de protection à 30,50.
- La deuxième consiste à acheter le titre sur repli à 31,10 idéalement, afin de cibler dans un premier temps sa résistance majeure à 33,54 mais surtout ses plus hauts historiques. On placera alors un ordre stop à 29.66, soit1% sous son plus proche support majeur. Après 3 clôtures au-delà de 33,54, on remonterait l’ordre stop au prix de revient.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote