Wall Street trébuche, plombé par Powell !
Wall Street corrige désormais ce mardi, après l'intervention de Jerome Powell...

Wall Street corrige désormais ce mardi, après l'intervention de Jerome Powell. Le S&P 500 abandonne 0,78% à 4.017 pts, le Dow Jones perd 0,75% à 33.179 pts et le Nasdaq cède 0,72% à 11.591 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI trébuche de 2,1% à 78,8$. L'once d'or rend 1,7% à 1.823$. L'indice dollar progresse de 0,6% face à un panier de devises.
Jerome Powell, le patron de la Fed, intervient aujourd'hui devant le Comité bancaire du Sénat américain. Il estime que la solidité de l'économie suggère que le pic de taux sera plus élevé qu'auparavant anticipé. En effet, les pressions inflationnistes sont plus importantes qu'attendu. L'ampleur des révisions concernant les prix suggère que l'inflation est plus élevée que prévu... Les données nouvelles suggèrent donc que le niveau ultime des taux sera "probablement plus élevé que précédemment anticipé". Si les données le justifient, la banque centrale américaine se tient par ailleurs prête à augmenter éventuellement le rythme de hausse des taux. Selon Powell, la restauration de la stabilité des prix demandera une posture restrictive de politique monétaire pendant un certain temps.
Jerome Powell affirme que les données historiques montrent les risques d'un assouplissement prématuré de la politique monétaire. "Nous maintiendrons le cap jusqu'à ce que le travail soit fait", a assuré le leader de la Fed, précisant que les décisions seraient prises "réunion par réunion", et tandis que le plein effet du durcissement monétaire n'est pas encore ressenti. Powell estime que le chemin reste long pour maîtriser l'inflation et qu'il sera probablement semé d'embûches. Il constate que dans le même temps, le marché américain de l'emploi reste extrêmement tendu.
Dans un autre registre, Powell indique aussi que la Fed "surveille l'espace des cryptomonnaies", où il y a eu "beaucoup de perturbations".
Jerome Powell vient par ses commentaires de faire remonter en flèche les anticipations de hausse des taux. Le dirigeant, qui avait constaté en février le début d'un processus de désinflation, vient de refroidir les marchés en faisant état d'un potentiel pic de taux plus élevé. Selon l'outil FedWatch en temps réel du CME Group, il y a désormais des probabilités quasiment équivalentes (52% contre 48%) d'une hausse des taux de 25 ou 50 points de base le 22 mars ! Ce matin encore, l'hypothèse d'un geste de 25 pb était jugé largement plus probable. Concernant la réunion suivante, des 2 et 3 mai, la probabilité la plus importante est maintenant celle d'une fourchette de 5,25 à 5,5% (49% de 'proba'), alors qu'avant l'intervention de Powell, l'hypothèse d'une fourchette de 5-5,25% prévalait. Pour le 14 juin, l'hypothèse la plus probable à l'heure désormais est une fourchette de 5,5 à 5,75% (44% de probabilité). Les taux pourraient culminer à ce niveau, entre 5,5 et 5,75%, même si les 6% ne sont pas exclus.
Deux grands événements sont attendus cette semaine, avec ce témoignage sur la politique monétaire du président de la Fed Jerome Powell devant le Comité bancaire du Sénat ce mardi et le comité de la Chambre demain mercredi, et le rapport sur l'emploi américain de février vendredi. Ce dernier sera probablement un moteur directionnel influent pour le marché étant donné la dépendance aux données signalée justement par la Fed de Powell. UBS attend de Powell qu'il dise au Congrès que la Fed reste justement dépendante des données et a encore du travail à faire. Les emplois non agricoles devraient augmenter de 215.000 en février aux USA, après le gain démesuré de 517.000 de janvier. Le potentiel ralentissement de février ne devrait toutefois pas remettre en cause le récit du marché du travail tendu. Le taux de chômage américain de février est attendu stable à 3,4%. Les créations d'emplois dans le privé sont anticipées à 213.000 contre 443.000 un mois avant.
Ailleurs dans le monde, les commandes industrielles allemandes du mois de janvier ont surpris en hausse de 1% en comparaison du mois précédent contre -1% de consensus FactSet, ce qui amène leur recul à 10,9% en glissement annuel contre -13% de consensus. La production industrielle espagnole de janvier a aussi dépassé les attentes, en croissance de 1,2% en comparaison de l'année antérieure.
Notons aussi que la banque centrale australienne a relevé ce mardi son principal taux directeur au plus haut de plus de dix ans, mais a laissé ouverte la possibilité qu'il n'y ait plus qu'une hausse dans le cycle de resserrement, tandis que la consommation ralentit et que le risque inflationniste semble moins conséquent. La Reserve Bank of Australia (RBA) a donc rehaussé son taux directeur de 25 points de base à 3,6%, soit une dixième hausse depuis mai. Cependant, la banque ne fait plus référence à des augmentations de taux, mais à "un" nouveau resserrement potentiel.
Enfin, sur le front géopolitique, Pékin a blâmé ce mardi les États-Unis pour les tensions croissantes entre les deux superpuissances, prévenant d'un risque de "conflit et confrontation" si Washington ne modifiait pas la trajectoire. Reuters rapporte à ce sujet que s'exprimant devant des journalistes à Pékin en marge de la session plénière annuelle du Parlement, le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré aussi qu'une main invisible paraissait alimenter le conflit en Ukraine.
Les valeurs
Meta (+1%), ex-Facebook, va supprimer encore des milliers d'emplois alors même que son CEO s'était engagé à ne plus réduire les effectifs. L'agence Bloomberg, citant des personnes familières du sujet, confirme ainsi les récentes informations du Washington Post et ajoute que les licenciements supplémentaires auront lieu dès cette semaine. En novembre, le groupe de Mark Zuckerberg avait annoncé rappelons-le un vaste plan social, supprimant 13% de ses effectifs, ce qui représentait plus de 11.000 emplois.
Salesforce.com (stable) vient d'annoncer un partenariat avec OpenAI (ChatGPT) et d'autres firmes dans l'IA générative. La firme de San Francisco va ajouter ChatGPT à son logiciel collaboratif Slack dans le cadre du partenariat OpenAI. Plus généralement, Salesforce va ajouter de l'intelligence artificielle générative à ses logiciels d'entreprise. Le groupe de San Francisco explique que sa technologie "EinsteinGPT" combinera son IA propriétaire et celles d'autres partenaires, y compris OpenAI, pour aider les entreprises clientes à générer des brouillons d'e-mails, des informations sur les comptes clients et du code informatique.
General Motors (-1%). Cruise, unité de GM dans les véhicules autonomes, va réduire ses dépenses cette année, selon un haut dirigeant cité par Reuters. Les pertes croissantes des entreprises de véhicules autonomes ont suscité des inquiétudes chez les investisseurs, rappelle l'agence, qui indique que GM a "consommé" près de 2 milliards de dollars sur Cruise l'année dernière. "Nous continuerons à examiner le matériel, les logiciels - à la fois en termes de coûts des composants et de quantité de composants sur le véhicule - et continuerons à réduire les coûts à mesure que nous progressons", a déclaré le directeur des opérations de Cruise, Gil West, lors d'une conférence technologique, sans chiffrer le niveau des dépenses cette année.
Rivian Automotive (-12%), le constructeur américain de véhicules électriques soutenu par Amazon, prévoit de vendre des obligations vertes pour 1,3 milliard de dollars, alors que l'affaiblissement de la demande et les coûts élevés pèsent sur les liquidités des petits rivaux de Tesla. Les investisseurs initiaux auront une option pour acheter 200 millions de dollars supplémentaires d'obligations pour règlement 13 jours après l'émission des obligations, a déclaré Rivian. Ces capitaux aideront à faciliter le lancement de la famille de véhicules R2 de Rivian. La dette convertible était "un coût optimal du capital par rapport à la vente de titres aux niveaux actuels", a indiqué à Reuters un porte-parole du constructeur d'Irvine, Californie, qui fabrique des camionnettes électriques et des SUV.
Dick's Sporting Goods, groupe américain de distribution d'articles de sport, grimpe de 9% à Wall Street suite à sa publication. Pour le quatrième trimestre fiscal, la croissance à comparable a été de 5,3%, alors que les ventes totales se sont appréciées de 7,3% à 3,6 milliards de dollars. Le bénéfice net consolidé a décliné de 32% à 236 millions, alors que le bénéfice ajusté par action a baissé de 20% à 2,93$. Le consensus sur la période était de 2,88$ de bpa ajusté pour 3,45 milliards de revenus. Les revenus annuels atteignent un record de 12,4 milliards de dollars, en croissance de 0,6% par rapport à l'année antérieure et de 41% en comparaison de 2019. Le groupe porte son dividende annualisé à 4$ par titre, plus du double du dividende antérieur.
BlackBerry perd 13% à Wall Street, après une guidance annuelle d'activité inférieure aux attentes. Les revenus préliminaires de l'exercice 2023 sont estimés à environ 656 millions de dollars, avec des revenus IoT de 206 millions et des revenus de cybersécurité de 418 millions de dollars. Le consensus était de 675 millions de dollars de revenus annuels totaux.
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