Wall Street trébuche avec la Chine, malgré les chiffres de la consommation
Wall Street perd du terrain avant bourse ce mardi, le S&P 500 reculant de 0,7%, le Dow Jones de 0,8% et le Nasdaq de 0,6%...

Wall Street perd du terrain avant bourse ce mardi, le S&P 500 reculant de 0,7%, le Dow Jones de 0,8% et le Nasdaq de 0,6%. Les faibles chiffres de l'économie chinoise pèsent sur les marchés. Pourtant, aux USA cette fois, les ventes de détail de juillet ont nettement dépassé les attentes. Mais après un premier semestre boursier record, les opérateurs saisissent le moindre prétexte aux prises de bénéfices, alors même que le scénario d'une récession semble moins probable et que la Fed dispose désormais d'une certaine marge de manoeuvre monétaire. Dans l'actualité des entreprises, Nvidia, qui portait le rallye du Nasdaq hier, semble encore bien disposé ce jour avec plusieurs avis favorables de brokers. Home Depot a publié pour sa part des chiffres rassurants sans être exceptionnels, en attendant les trimestriels de Walmart, Target, Cisco ou Applied Materials plus tard cette semaine.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 1,2% à 81,5$. L'once d'or fléchit de 0,4% à 1.937$. L'indice dollar demeure assez stable face à un panier de devises.
Les chiffres américains de la consommation du mois de juillet ont agréablement surpris ce mardi, avec une progression des ventes de détail de 0,7% en comparaison du mois antérieur, à comparer à un consensus FactSet de +0,4%. Hors automobile, la consommation américaine a même progressé de 1%, contre 0,4% de consensus. Hors automobile et essence, l'expansion est aussi de 1% contre 0,4% de consensus. Un mois plus tôt, les ventes de détail US avaient augmenté de 0,3% (données révisées), ou de 0,4% hors automobile et essence.
L'indice Empire State d'activité manufacturière de la Fed de New York, qui vient aussi d'être dévoilé, ressort lui très déprimé à -19 en août, contre -0,6 de consensus de place. Cet indice était positif à +1,1 au mois de juillet.
Les prix à l'import du mois de juillet, eux aussi annoncés à l'instant, se sont appréciés de 0,4% par rapport au mois précédent contre +0,2% de consensus. Les prix à l'export ont progressé de 0,7% en comparaison du mois antérieur contre 0,5% de consensus.
Les stocks et ventes des entreprises aux Etats-Unis pour le mois de juin, ainsi que l'indice du marché immobilier de la National Association of Home Builders (NAHB), seront connus dans une heure.
Les dernières statistiques chinoises publiées ce matin ont une fois encore déçu, avec en particulier des ventes de détail du mois de juillet en augmentation de 2,5% seulement en glissement annuel contre un consensus FactSet de 4,3%. Un mois auparavant, la consommation chinoise avait progressé au rythme de 3,1%. La production industrielle chinoise du mois de juillet s'est appréciée quant à elle de 3,7% en comparaison de l'an dernier, mais le consensus FactSet était lui de 4,2% et la hausse du mois de juin atteignait 4,4%. Quant au taux de chômage local, il est évalué à 5,3% contre 5,2% de consensus. La Banque populaire de Chine a réagi en urgence et abaissé de 15 points de base son taux de prêts à un an aux institutions financières à 2,5%, après ces nouvelles faibles statistiques.
Au Japon, ce sont les chiffres préliminaires du PIB du deuxième trimestre qui ont été dévoilés plus tôt, avec une expansion de 1,5% d'un trimestre sur l'autre, ce qui dépasse les attentes de marché, et un indice de prix par ailleurs inférieur aux anticipations à +3,4%. L'expansion japonaise au deuxième trimestre en données annualisées atteint donc 6%. Il s'agit du troisième trimestre de croissance, d'après les données gouvernementales du jour, avec une robuste expansion des exportations. Le consensus était situé à 0,5% de croissance trimestrielle et 2,5% en données annualisées selon FactSet. La production industrielle japonaise du mois de juin a atteint 2,4% en lecture finale et en comparaison du mois antérieur, contre 1,8% de consensus. Les ventes de détail japonaises ont en revanche déçu quelque peu, en augmentation de 5,6% en juin contre 7% de consensus.
Ailleurs dans le monde, les chiffres canadiens de l'inflation du mois de juillet ont progressé plus qu'attendu, avec une hausse de 0,6% hors ajustements saisonniers en comparaison du mois antérieur et une progression de 3,3% sur un an contre 3% de consensus FactSet.
En Europe, l'indice ZEW, mesurant le sentiment des investisseurs en Allemagne, est légèrement remonté en août mais reste déprimé. L'indice atteint ainsi -12,3 après -14,7 en juillet, et contre un consensus de -14,9. L'indice relatif à la situation actuelle recule en revanche à -71,3 en août après -59,5 le mois précédent, et contre un consensus de -63.
En Russie enfin, la banque centrale a relevé son taux directeur à 12%, une hausse de 350 points de base, après un réunion extraordinaire, afin de de tenter de stopper la dépréciation du rouble. Le Kremlin en avait appelé hier à un resserrement monétaire plus important. La réunion exceptionnelle a eu lieu après que la monnaie russe a franchi le seuil des 100 roubles par dollar.
Les valeurs
Nvidia poursuit son rallye de la veille avant bourse à Wall Street ce mardi. UBS vient de porter son objectif de cours sur le dossier du géant des processeurs graphiques de 475 à 540$, tout en maintenant son opinion d'achat. Wells Fargo a ajusté sa cible de 450 à 500$ et reste à 'surpondérer'. Hier, Morgan Stanley avait désigné le dossier comme "top pick" (meilleur choix) avec un objectif de 500$. Le groupe publiera ses comptes trimestriels le 23 août.
Tesla a ajouté deux versions de spécifications inférieures de ses véhicules électriques Model S et X moins populaires aux États-Unis et au Canada, réduisant le prix de 10 000$ alors que la concurrence s'intensifie, selon Bloomberg. Ces versions plus abordables ont moins d'autonomie et une accélération légèrement plus lente que les modèles de base. La berline Model S Standard Range est au prix de 78 490$, tandis que le véhicule utilitaire sport Model X aux spécifications inférieures coûte 88 490$, selon Bloomberg, qui reprend les données du site Web du constructeur automobile texan. Les Model S et X représentaient moins de 5% des livraisons de Tesla au deuxième trimestre. Contrairement aux Model 3 et Model Y, qui sont éligibles à un crédit d'impôt de 7 500$ aux États-Unis, les S et X ne bénéficient d'aucun rabais, ce qui réduit leur attrait selon l'agence.
Home Depot, le plus grand détaillant de "rénovation domiciliaire" au monde, a relativement bien résisté au deuxième trimestre fiscal, affichant sur la période un recul de l'activité à comparable moins important que prévu. Le groupe fait aussi état d'un programme de rachat d'actions plutôt musclé de 15 milliards de dollars. Pour le trimestre écoulé, les ventes à comparable ont décliné de 2%, alors que les analystes craignaient un repli de 3,5%. Le trafic en magasins a baissé de plus de 5%, mais cette correction est moins prononcée que sur la période antérieure. Les ventes totales pour le trimestre ont été de 42,9 milliards de dollars, en baisse de 2% en glissement annuel, tandis que le bénéfice net a représenté 4,7 milliards de dollars soit 4,65$ par action. Un an avant, le profit net se situait à 5,2 milliards de dollars ou 5,05$ par titre. Le consensus de bpa était de 4,44$.
Pour l'exercice 2023, Home Depot réaffirme ses prévisions. Le groupe table sur un chiffre d'affaires et une activité à comparable en baisse de 2 à 5% par rapport à l'exercice 2022. Le taux de marge opérationnelle serait compris entre 14% et 14,3%. Le bénéfice dilué par action est anticipé en baisse de 7 à 13%. Le conseil d'administration a également autorisé un nouveau programme de rachat d'actions de 15 milliards de dollars à compter du 15 août 2023, en remplacement de sa précédente autorisation.
Cardinal Health, le groupe américain de santé, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal 2023 des comptes en haut de fourchette. Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre a augmenté de 13% pour atteindre 53,5 milliards de dollars. Le bénéfice d'exploitation GAAP du quatrième trimestre a été de 137 millions de dollars et la perte diluée par action GAAP de 0,25$. Le bénéfice d'exploitation non-GAAP du quatrième trimestre a augmenté de 24% à 560 millions de dollars et le bpa dilué non-GAAP a progressé de 48% à 1,55$. Le bénéfice du secteur pharmaceutique au quatrième trimestre a augmenté de 12% à 504 millions de dollars et le bénéfice du secteur médical a progressé à 82 millions de dollars. Le groupe a généré à la fois des flux de trésorerie d'exploitation et des flux de trésorerie disponibles ajustés de 2,8 milliards de dollars et a restitué plus de 2,5 milliards de dollars aux actionnaires au cours de l'exercice 2023. Les prévisions de bpa ajusté pour l'exercice 2024 sont quant à elles relevées entre 6,50 et 6,75$.
Getty Images plonge en pré-séance à Wall Street sous les 4$. Le titre sombre après les comptes du deuxième trimestre fiscal, publiés hier soir. Sur la période, les revenus ont reculé de 3,3% à 225,7 millions de dollars, avec une baisse de 2% hors effets de change. Les revenus créatifs ont décliné de 3,7% à 141,3 millions. Les revenus éditoriaux ont régressé de 3,2% à 80,3 millions. Les revenus annuels d'abonnements atteignent désormais 51,8% du total contre 48,2% un an avant. La perte nette trimestrielle ressort à 4,3 millions de dollars, alors que le groupe avait enregistré un bénéfice de 38,7 millions un an plus tôt, à la même époque. L'Ebitda ajusté a reculé de 10,3% à 66,5 millions de dollars. Après ce trimestre marqué donc par une perte inattendue, le groupe américain, qui fournit des photos, illustrations et vidéos, réduit sa guidance annuelle de revenus. Pour le trimestre écoulé, la grève à Hollywood et les coûts de litiges ont pesé sur les résultats. La perte par action est ressortie à 1 cent, contre +4 cents de consensus.
JP Morgan Chase perd du terrain avant bourse à Wall Street, alors qu'un analyste de l'agence Fitch Ratings a prévenu que les banques américaines, y compris JPM, pourraient être dégradées selon l'évolution de l'environnement opérationnel de l'industrie. Ces commentaires sont rapportés par CNBC. Rappelons que Fitch avait surpris en début de mois en retirant leur triple A aux États-Unis. Jamie Dimon, patron de JP Morgan, avait minimisé les conséquences de cette décision, évoquant même une dégradation "ridicule". En juin, Fitch avait déjà abaissé sa notation de l'environnement opérationnel du secteur bancaire américain à 'AA-' contre 'AA', citant la pression sur la cote de crédit du pays, les lacunes du cadre réglementaire et l'incertitude quant à la trajectoire future des hausses des taux d'intérêt. Une autre dégradation d'un cran de sa note sectorielle, à 'A+', contraindrait l'agence à réévaluer les notes de chacune des plus de 70 banques américaines qu'elle couvre...
Berkshire Hathaway, la firme d'investissement de Warren Buffett, a dévoilé ses différentes positions à fin juin, avec des prises de participations notables sur trois spécialistes de la construction de logements, à savoir Lennar, D.R. Horton et NVR, dont les titres sont évidemment attendus en hausse sur la cote américaine ce jour. En fin de deuxième trimestre, Berkshire avait donc une position de l'ordre de 17 millions de dollars sur Lennar, 71 millions sur NVR et surtout 726 millions de dollars sur D.R. Horton, avec près de 6 millions de titres. Berkshire n'a initié que trois positions durant le trimestre. Le groupe de Buffett a en revanche allégé fortement certaines 'poses', comme sur l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard - avec une part réduite de 70% - ou sur le constructeur automobile General Motors - baisse de 45% de la participation.
Berkshire Hathaway s'est renforcé sur le dossier Capital One Financial durant le deuxième trimestre 2023, à 12,5 millions de titres soit une hausse de 26%. Cette participation au capital de la banque de Virginie vaut désormais environ 1,4 milliard de dollars. La position avait été établie durant le premier trimestre en profitant de la correction sectorielle de mars suite à l'affaire Silicon Valley Bank.
Le portefeuille equity de Berkshire à fin juin totalisait environ 350 milliards de dollars. La firme a acquis pour environ 4,6 milliards de dollars d'actions durant le trimestre, mais elle a aussi et surtout cédé des titres, notamment en sortant complètement du dossier McKesson, ou en allégeant fortement Activision Blizzard, GM, Celanese (-39%) ou Globe Life (-60%). La participation au capital du groupe pétrolier Chevron a été réduite de 7%, mais celle concernant le groupe d'exploration et production Occidental Petroleum a été augmentée de 7%... Globalement, Berkshire a donc vendu pour près de 13 milliards de dollars d'actions, les cessions totales dépassant largement le montant des achats. La montagne de cash de la firme d'Omaha s'est ainsi accrue encore de 13%, quasiment au plus haut à 147 milliards de dollars, ce qui signale sans doute que Buffett et ses équipes ont du mal à trouver de bonnes affaires. Enfin, la firme reste fidèle à Apple, qui représentait en fin de trimestre plus de la moitié du portefeuille actions de Berkshire.
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