Wall Street timidement dans le vert, avant la Fed et l'inflation
Wall Street repasse désormais légèrement dans le vert ce mercredi, le S&P 500 s'accordant 0,23% à 5...
Wall Street repasse désormais légèrement dans le vert ce mercredi, le S&P 500 s'accordant 0,23% à 5.764 pts, le Dow Jones 0,36% à 42.234 pts et le Nasdaq 0,14% à 18.209 pts. La tendance est prudente, alors que la place américaine s'était bien reprise hier avec Nvidia. Les opérateurs attendent ce soir les Minutes de la Fed, puis demain les derniers chiffres de l'inflation. La saison des trimestriels débutera vendredi avec les banques.
L'incertitude géopolitique demeure importante, alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou doit s'entretenir aujourd'hui avec Joe Biden, tandis qu'Israël prépare sa riposte face à l'attaque aux missiles de l'Iran et que Washington tente de tempérer cette réaction.
Les anticipations de baisse de taux retombent quant à elles depuis l'annonce des derniers chiffres très "résilients" de l'emploi américain. De plus, Pékin a déçu hier en ne dévoilant pas de mesures supplémentaires de relance budgétaire.
Selon l'outil CME FedWatch, il y a plus de 84% de probabilité désormais que la Fed baisse ses taux d'un quart de point le 7 novembre, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, ce qui ramènerait le taux des 'fed funds' entre 4,5 et 4,75%, contre 4,75 à 5% actuellement.
Les responsables de la Fed sont nombreux à s'exprimer cette semaine, alors que les prévisions de marché plaident donc désormais pour une baisse de taux d'un quart de point lors de la prochaine réunion monétaire, plutôt qu'un nouveau geste fort d'un demi-point. Hier, la gouverneure Adriana Kugler a indiqué qu'elle avait fortement soutenu la décision du mois dernier de la Fed d'abaisser ses taux de 50 points de base pour débuter son cycle d'assouplissement. Elle est en faveur de nouvelles réductions des taux si l'inflation continue de s'apaiser. "Si les progrès sur l'inflation se poursuivent comme je m'y attends, je soutiendrai des baisses additionnelles de taux pour se diriger vers une posture politique plus neutre", a précisé Kugler.
John Williams, patron de la Fed de New York, a jugé qu'il serait encore approprié de réduire les taux au fil du temps, après la forte baisse de septembre. Dans une interview publiée ce mardi par le Financial Times, Williams a fait écho aux récents commentaires de Jerome Powell, jugeant que la décision du mois dernier ne devait pas être considérée comme une règle indicative des décisions futures. Pour l'heure, Williams estime que la politique monétaire est bien positionnée, le résumé récent des prévisions économiques (SEP) de la Fed étant une bonne base dans l'hypothèse d'une économie qui continue de progresser et d'une inflation qui revient vers les 2%.
Alberto Musalem, président de la Fed de St. Louis, a averti contre l'empressement à ajuster la politique monétaire. Il préfère donc la patience en matière de baisse des taux, jugeant qu'il ne faudrait pas "assouplir trop rapidement". Il a soutenu la décision de la Fed d'abaisser ses taux d'un demi-point en septembre, mais semble donc désormais temporiser, préférant des réductions graduelles et mesurées.
Raphael Bostic, président de la Fed d'Atlanta, a jugé hier qu'il y avait un risque... que l'économie américaine soit trop forte et que cela n'entrave le réajustement de politique monétaire. Bostic a estimé que le marché du travail ralentissait mais n'était pas lent (!), avec des gains d'emplois demeurant robustes. La banque centrale américaine doit donc équilibrer les risques alors qu'elle réfléchit à la rapidité avec laquelle elle continuera à abaisser les taux d'intérêt dans les mois à venir.
Le vice-président de la Fed, Philip Jefferson, a indiqué pour sa part que la baisse de taux de septembre était appropriée, et que les risques pesant sur les objectifs de la banque centrale en matière d'emploi et d'inflation étaient désormais plus proches de l'égalité. Jefferson a ajouté qu'il allait observer les données nouvelles et que les décisions monétaires seraient prises réunion par réunion. Pour l'heure, le responsable juge l'économie solide, alors que l'inflation a substantiellement diminué et que le marché du travail s'est "notablement refroidi". Il anticipe une poursuite des progrès sur l'inflation, désormais beaucoup plus proche de l'objectif des 2%.
Susan Collins, patronne de la Fed de Boston, a jugé que les décideurs politiques devraient adopter une approche prudente et fondée sur les données lorsqu'ils abaissent les taux d'intérêt (!). Parmi ses autres fulgurances, la responsable a indiqué qu'elle était plus confiante quant au retour de l'inflation vers les 2% d'une manière ordonnée, sur fond de marché du travail toujours sain. Collins se dit attentive aux deux mandats de la Fed, face aux risques concurrents sur l'inflation et l'emploi. Il s'agit selon elle de "se concentrer sur la préservation des conditions économiques actuelles".
La journée est par ailleurs encore chargée en "fedspeak", avec Raphael Bostic, Lorie Logan, Austan Goolsbee, Thomas Barkin et Mary Daly. Logan, présidente de la Fed de Dallas, a indiqué qu'elle avait soutenu la décision du mois dernier mais qu'elle était maintenant en faveur de baisses de taux plus mesurées, compte tenu des risques haussiers encore réels concernant l'inflation et des incertitudes significatives relatives aux perspectives économiques. Ainsi, un chemin plus graduel vers la normalisation de politique monétaire serait probablement approprié... Barkin, patron de la Fed de Richmond, a mentionné qu'il était ouvert à une baisse d'un quart ou d'un demi-point lors de la prochaine réunion monétaire.
Les cours pétroliers s'affichent toujours en net repli après l'annonce d'une forte hausse des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont encore bondi de 5,8 millions de barils sur la semaine close le 4 octobre, à 422,7 millions de barils. Le consensus tablait sur une hausse de 2 millions. Les stocks d'essence ont reculé de 6,3 millions de barils et ceux de produits distillés ont diminué de 3,1 millions.
Le baril de brut WTI perd 2% à 72,3$ sur le Nymex. Les cours de l'or fléchissent de 0,6% à 2.607$ le baril. L'indice dollar grappille 0,2% face à un panier de devises de référence.
Les Minutes du FOMC, compte rendu de la dernière réunion monétaire de la Fed qui avait été marquée par un premier assouplissement de 50 points de base, sont attendues dans la soirée à 20 heures.
Demain, l'indice des prix à la consommation du mois de septembre retiendra l'attention (14h30, consensus +0,1% d'un mois sur l'autre et +2,3% sur un an, ou +0,2% et +3,2% hors alimentaire et énergie). Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 5 octobre seront également publiées à 14h30 (consensus 225.000), tandis que le déficit budgétaire américain de septembre sera révélé dans la soirée (20 heures, consensus -15 milliards de dollars). Thomas Barkin et John Williams de la Fed interviendront durant la séance.
Enfin, les marchés suivront vendredi l'indice américain des prix à la production du mois de septembre (14h30, consensus FactSet +0,1% par rapport à août et +1,6% sur un an, ou +0,2% et +2,7% hors éléments volatils). L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan sera communiqué à 16 heures (consensus 71). Austan Goolsbee, Lorie Logan et Michelle Bowman auront leur mot à dire durant la journée.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Delta Air Lines, Domino's Pizza et Tilray Brands annonceront demain. Vendredi, la "saison" des résultats trimestriels sera lancée comme d'ordinaire à Wall Street par les grandes banques, avec les publications financières de JP Morgan Chase, Wells Fargo et Bank of New York Mellon. BlackRock et Fastenal annonceront aussi le même jour, avant bourse.
Les valeurs
Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (-1%) a sans grande surprise dépassé les attentes de marché pour son troisième trimestre fiscal, avec l'intelligence artificielle. Le plus grand fabricant au monde de puces sous contrat a ainsi affiché sur ce trimestre allant de juillet à septembre des revenus de 759,7 milliards de dollars de Taïwan, soit environ 23,6 milliards de dollars américains, à comparer à un consensus de marché d'environ 750 milliards de dollars de Taïwan. La croissance de l'activité atteint plus de 36% en glissement annuel. Le groupe dépasse aussi largement ses propres prévisions, puisqu'il tablait sur un chiffre d'affaires T3 allant de 22,4 à 23,2 milliards de dollars américains. TSMC publiera ses résultats trimestriels détaillés le 17 octobre. Rappelons que le groupe compte parmi ses principaux clients Nvidia (+1%) ou Apple (+1%).
Tesla (+1%) se redresse en Chine. Ainsi, les ventes de véhicules électriques du constructeur automobile texan fabriqués en Chine ont augmenté de 19,2% en septembre, en comparaison de l'an dernier, selon les données publiées par la China Passenger Car Association (CPCA) ce jour. Les livraisons de VE, Model 3 et Model Y, fabriqués en Chine, ont augmenté quant à elles de près de 2% en glissement annuel. Tesla avait déjà publié ses chiffres trimestriels de production et livraisons sans fournir de détail par pays... Tesla tient par ailleurs demain son événement "We, robot" consacré au robotaxi et peut-être aussi un peu au robot humanoïde Optimus.
Alphabet (-2%). Le Département américain de Justice a comme attendu soumis à une cour fédérale un document détaillant la manière dont il entendrait restreindre la domination du groupe et en particulier de Google sur le marché de la recherche en ligne. La balle est dans le camp du juge Amit Mehta du tribunal de district du district de Columbia, qui s'est rangé du côté du DoJ américain et devra décider ce qui devrait se passer ensuite dans la phase de remédiation du procès qui débutera probablement en 2025. Les solutions possibles pourraient aller jusqu'à une scission, mais d'autres options pourraient être avancées comme la mise à disposition des données du moteur de recherche à ses concurrents, en passant par la fin des accords qui sécurisent son moteur de recherche par défaut sur les appareils mobiles et les navigateurs Internet. Le document soumis par le DoJ présente un cadre d'options potentielles que le juge peut considérer à mesure que l'affaire passe à la phase de remédiation. L'agence a déclaré qu'elle fournirait une proposition plus complète sur les solutions potentielles le mois prochain.
Le dossier judiciaire confirme donc que les autorités antitrust envisagent une possible scission pour contrer cette domination de Google dans la recherche. Mehta pourrait également ordonner à Google de donner accès aux données sous-jacentes qu'il utilise pour construire ses résultats de recherche et ses produits d'IA. Le DoJ étudie aussi "des mesures correctives comportementales et structurelles qui empêcheraient Google d'utiliser des produits tels que Chrome, Play et Android pour favoriser la recherche Google et des produits et fonctionnalités liés à la recherche Google, y compris les points d'accès et fonctionnalités de recherche émergents, tels que l'IA - par rapport aux concurrents ou aux nouveaux entrants", a déclaré l'agence, qui pourrait exiger que Google accorde aux sites Web davantage de possibilités de se désinscrire de ses produits d'IA.
L'agence a déclaré qu'elle étudiait des propositions liées à la domination de Google sur les annonces textuelles de recherche, telles que l'exigence que l'entreprise fournisse plus d'informations et de contrôle aux annonceurs sur l'endroit où leurs annonces apparaissent. Le DoJ peut également demander que Google ne puisse pas investir dans des concurrents de recherche ou des rivaux potentiels, détaille Bloomberg.
Google a qualifié la plainte du DoJ de radicale, affirmant qu'elle aurait des conséquences imprévues importantes pour les consommateurs, les entreprises et la compétitivité américaine. Le groupe prévoit de faire appel. Il a aussi la possibilité de proposer ses propres solutions d'ici le 20 décembre.
Rio Tinto a confirmé ce mercredi son intention de racheter Arcadium Lithium (+31% !) dans le cadre d'une transaction en cash de 6,7 milliards de dollars, qui ferait du groupe l'un des principaux producteurs mondiaux de lithium. Rio Tinto offrira 5,85$ par titre Arcadium, soit une prime de près de 90% sur la clôture du 3 octobre, avant les premières rumeurs de rachat. La transaction unanimement approuvée par les conseils d'administration, devrait être finalisée en milieu d'année prochaine. Rio aura accès à des mines de lithium, des installations de traitement et des gisements en Argentine, en Australie, au Canada et aux États-Unis, ainsi qu'à une clientèle comprenant les constructeurs automobiles Tesla, BMW et General Motors, détaille Reuters. "Il s'agit d'une expansion anticyclique alignée sur notre cadre discipliné d'allocation de capital, augmentant notre exposition à un marché attractif à forte croissance au bon moment du cycle", s'est félicité le DG de Rio Tinto, Jakob Stausholm.
Walt Disney (stable) augmenterait les prix des billets de ses parcs face à l'érosion de ses profits. CNN note que les fans de Disneyland "se sont réveillés mercredi matin pour constater une augmentation de prix d'environ 6% sur la plupart des billets de parc et une augmentation de prix comprise entre 6 et 20% sur les pass annuels, connus sous le nom de Magic Keys", pour le complexe original de Disney en Californie. En haute saison, les billets d'une journée pour Disneyland - pendant les vacances de fin décembre, par exemple - sont passés de 194 à 206$, relève encore CNN, qui constate que la possibilité de se déplacer entre les parcs le même jour coûte en revanche toujours 65$ supplémentaires. Le pass Magic Key 'Imagine' a augmenté de 100$, passant à 599$ désormais.
Boeing (-3%). S&P Global Ratings pourrait dégrader la note crédit de Boeing en catégorie 'junk', invoquant les besoins de trésorerie croissants de l'avionneur alors qu'il souffre d'une grève prolongée d'une partie de ses salariés. L'agence de notation estime que Boeing brûlera environ 10 milliards de dollars de liquidités en 2024. L'entreprise aura probablement besoin de financements supplémentaires pour répondre à ses besoins de trésorerie quotidiens et financer les échéances de sa dette, selon l'agence. "La grève met en péril la reprise de Boeing... Nous pensons que l'entreprise reste exposée à une utilisation de trésorerie et à une dette ajustée plus élevées que prévu pour les deux prochaines années".
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