Wall Street : Tesla corrige, Salesforce s'envole
La cote américaine demeure sous pression avant bourse ce jeudi...

La cote américaine demeure sous pression avant bourse ce jeudi. Le S&P 500 cède 0,6% et le Nasdaq 0,9%, tandis que le Dow Jones résiste, grappillant 0,1%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,3% à 78$. L'once d'or abandonne 0,4% à 1.838$. L'indice dollar avance de 0,3% face à un panier de devises de référence. La tendance est donc incertaine, Tesla pesant tout particulièrement sur le Nasdaq. Les mauvais chiffres de l'inflation européenne alimentent par ailleurs les craintes d'un durcissement monétaire durable.
Les chiffres finaux de la productivité américaine du quatrième trimestre ont fait ressortir ce jeudi une productivité non agricole en croissance au rythme de 1,7% seulement, contre 2,5% de consensus et 3% pour la lecture antérieure. Les coûts unitaires du travail ont été révisés à +3,2%, contre 1,6% de consensus de marché.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close au 25 février sont ressorties au nombre de 190.000, contre 196.000 de consensus et 192.000 une semaine auparavant.
Christopher Waller et Neel Kashkari de la Fed interviendront par ailleurs durant la journée.
Ailleurs dans le monde, le taux de chômage européen du mois de janvier s'est élevé à 6,7% contre 6,6% de consensus, alors que le chômage en Italie atteint pour sa part 7,9% contre 7,8% attendu. Mais ce sont surtout les chiffres européens de l'inflation qui retiennent l'attention ce matin et pèsent sur la tendance. L'inflation ressort ainsi plus élevée qu'anticipée dans la zone euro en février. Selon les données préliminaires d'Eurostat, le taux d'inflation annuel dans la région atteint 8,5% sur le mois, contre 8,6% en janvier et un consensus logé à 8,3%. S'agissant des principales composantes de l'inflation, l'alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en février, suivi de l'énergie, des biens industriels hors énergie et des services. En séquentiel, les prix à la consommation affichent une hausse de 0,8%. L'inflation annuelle 'core', qui exclut les éléments volatils, ressort à 5,6% (5,3% de consensus), après 5,3% en janvier, sur un nouveau plus haut historique.
Ces données ne font que renforcer les attentes d'une nouvelle hausse des taux de 50 points de base de la BCE en mars... Du côté de la Fed, l'indice des prix rattaché à l'ISM manufacturier a ravivé aussi les craintes hier. L'outil FedWatch du CME Group donne une probabilité de 69% d'une hausse de taux d'un quart de point de la Fed le 22 mars, à l'issue de la prochaine réunion monétaire, et une probabilité de 31% d'un geste de 50 points de base. Pour la réunion des 2-3 mai, une fourchette de taux de 5-5,25% recueille une probabilité de 62%, tandis que pour celle des 13-14 juin, c'est la fourchette 5,25-5,5%, potentiellement finale, qui affiche la plus forte probabilité à plus de 56% désormais. L'hypothèse d'une fourchette de 5,5-5,75% n'est plus exclue, avec 28% de probabilité au 14 juin et 42% au 26 juillet. Même la fourchette de 5,75-6% affiche une 'proba' non négligeable, de 15,4% au 26 juillet et près de 17% au 20 septembre...
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Broadcom, Costco, Anheuser-Busch, VMware, Marvell Technology, Kroger, Dell Technologies, Hormel Foods, Hewlett Packard Enterprise, Zscaler, Best Buy, Cooper Companies, Macy's, Nordstrom ou Victoria's Secret, publient ce jour leurs trimestriels, Salesforce, Veeva et Snowflake ont annoncé hier soir. Enfin, Tesla reste sous le feu des projecteurs au lendemain de sa réunion d'investisseurs, qui n'a pas vraiment galvanisé les opérateurs.
Les valeurs
Tesla, qui clôturait hier soir en repli de 1,4% à 202,8$ à Wall Street, décrochait ensuite de 5,6% après bourse ! La tant attendue journée investisseurs du constructeur texan de véhicules électriques n'a visiblement pas convaincu les opérateurs, pas plus que le projet de nouvelle gigafactory au Mexique. Les spécialistes notent en particulier que Tesla n'a pas fait d'annonce particulière hier soir concernant le design de ses véhicules de "génération 3". En revanche, le groupe a présenté sur l'un de ses documents deux véhicules non annoncés, l'un semblant être de la catégorie trucks (van ou SUV ?) et l'autre de la plateforme de génération 3. Franz von Holzhausen, directeur du design, a indiqué que le véhicule de nouvelle génération allait être présenté ultérieurement et que Tesla n'entendait discuter que de la plateforme.
Tesla veut repenser la production des véhicules et avait commencé avec le Model Y. L'objectif affirmé du groupe est de réduire très fortement les coûts et l'empreinte de l'usine dans sa plateforme de génération 3. Tesla a également noté qu'il ne concevrait pas et ne construirait pas de moteurs utilisant des métaux de terres rares pour l'unité d'entraînement de la plateforme de génération 3 - commentaires qui ont fait rechuter en Asie les valeurs minières de terres rares.
La longue présentation de Musk et de ses acolytes hier soir n'a donc pas fourni de traction supplémentaire au titre Tesla, qui avait il est vrai déjà fortement rebondi depuis ses planchers récents inscrits dans la zone des 100$. Le troisième Master Plan de Tesla était pourtant attendu de pied ferme, avec sa vision stratégique concernant la prochaine phase de croissance du groupe autour d'un avenir énergétique durable. L'absence de détails sur un très attendu véhicule électrique moins cher, tel que le modèle à 25.000$ promis il y a plus de deux ans, laisse les investisseurs sur leur faim.
Musk a tout de même a confirmé qu'une nouvelle usine à Monterrey, au Mexique, construirait la prochaine génération de véhicules, mais n'a pas fourni de détail sur le calendrier. Un événement produit approprié aura lieu plus tard, a précisé le CEO... Un responsable gouvernemental mexicain cité par Bloomberg avait fourni auparavant une estimation de 5 milliards de dollars d'investissement sur ce nouveau site.
Salesforce s'enflammait hier soir de 16% après bourse à Wall Street vers les 194$. Le groupe de Marc Benioff, qui était sous la pression d'investisseurs activistes, a largement dépassé les attentes de marché sur le trimestre clos et livré par ailleurs des prévisions extrêmement solides. Le groupe a également annoncé un plan de rachat d'actions de 20 milliards de dollars. Benioff affirme qu'il a pour objectif de faire de Salesforce le groupe software le plus rentable au monde...
Pour son quatrième trimestre fiscal 2023, Salesforce a réalisé des revenus de 8,38 milliards de dollars, en augmentation de 14% en glissement annuel et de 17% à devises constantes. Ainsi, les revenus de l'exercice se sont appréciés de 18% à 31,4 milliards de dollars. La marge opérationnelle non-GAAP se situe à 22,5% sur l'exercice, alors que le cash flow opérationnel atteint 7,1 milliards de dollars, en progression de 19%. Pour le quatrième trimestre, le bénéfice ajusté par action atteint 1,68$. Le consensus de place était de 1,36$ de bénéfice ajusté par action et environ 8 milliards de dollars de revenus trimestriels. En données consolidées, la perte nette trimestrielle aurait été de 98 millions de dollars soit 10 cents par titre.
Le groupe livre une guidance de revenus pour l'exercice 2024 allant de 34,5 à 34,7 milliards de dollars, soit une croissance d'environ 10%. La marge opérationnelle non-GAAP est espérée à environ 27% sur la période. La guidance de cash flow opérationnel annuel traduirait une augmentation de 15 à 16%. Le bénéfice ajusté par action profitera des actions de réduction des coûts et devrait se situer entre 7,12 et 7,14$, largement supérieur au consensus de marché qui était de 5,9$ environ. Le consensus de revenus sur la période s'établissait quant à lui à 33,9 milliards.
Snowflake, le géant américain du cloud, décrochait hier soir de 7% après bourse à Wall Street. Le groupe software californien a réduit ses ambitions en termes de revenus, ce qui ne pardonne pas étant donné les ratios de valorisation élevés. Pourtant, Snowflake a aussi battu le consensus de revenus et de profits sur le quatrième trimestre fiscal juste clos. Sur le trimestre, les revenus ont totalisé 589 millions de dollars, en croissance de 53% en glissement annuel, alors que les revenus de produits ont affiché une augmentation de 54% à 555 millions de dollars. Le consensus était de 576 millions de revenus totaux et 542 millions de dollars de revenus produits. La perte nette trimestrielle a été de 207 millions de dollars soit 64 cents par titre, contre un déficit de 132 millions de dollars un an plus tôt. Sur une base ajustée, le groupe a dégagé un bénéfice de 14 cents par action, contre 10 cents un an avant et 4 cents de consensus FactSet.
Pour le premier trimestre fiscal 2024 juste entamé, les revenus de produits sont anticipés entre 568 et 573 millions de dollars, en croissance de 44 à 45%, contre 582 millions de dollars de consensus FactSet.
Veeva Systems, le groupe software américain qui fournit des solutions dans le cloud à l'industrie pharmaceutique, a dépassé les attentes de marché pour son quatrième trimestre. Le titre est attendu en vive hausse à Wall Street. Les revenus trimestriels ont été de 563 millions de dollars, en croissance de 16%, alors que les revenus d'abonnements ont été de 460 millions, en hausse de 16% également. Le bénéfice ajusté a représenté 186 millions de dollars, soit une croissance de 27% en glissement annuel. Le bpa ajusté a été de 1,15$, contre 90 cents par titre un an auparavant. Le consensus était de 1,04$ de bpa pour 553 millions de dollars de revenus. Sur l'exercice clos, les revenus ont été de 2,16 milliards de dollars, en hausse de 16%, avec des revenus de services sur abonnement de 1,73 milliard de dollars en hausse de 17%. Pour l'exercice suivant, clos fin janvier 2024, le groupe envisage des revenus de 2,35 à 2,36 milliards de dollars, ainsi qu'un bpa ajusté de 4,33$ environ.
Anheuser-Busch InBev, le géant brassicole belge également coté à Wall Street, a publié ce jeudi pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice net de 2,84 milliards de dollars, contre 1,96 milliard un an avant et 2,2 milliards de consensus FactSet. Les revenus ont totalisé quant à eux 14,7 milliards de dollars, contre 14,2 milliards un an auparavant et 14,4 milliards de consensus de marché. La croissance organique de l'activité a dépassé les 10%, malgré la légère baisse de 0,6% des volumes. L'Ebitda normalisé a été de 4,95 milliards de dollars, dépassant le consensus. En termes de perspectives, le groupe s'attend à une croissance de l'Ebitda conforme à ses prévisions de moyen terme comprises entre 4 et 8% et à une croissance du chiffre d'affaires supérieure à celle de l'Ebitda, soutenue par une combinaison saine de volume et de prix.
Macy's grimpe avant bourse à Wall Street, la chaîne américaine de magasins ayant publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et de solides prévisions. Le groupe table désormais sur un bénéfice annuel ajusté par action allant de 3,67 à 4,11$, pour des revenus logés entre 23,7 et 24,2 milliards de dollars. Pour le quatrième trimestre juste clos, le groupe a affiché un bénéfice dilué par action de 1,83$, un bpa ajusté de 1,88$ et des ventes de 8,3 milliards de dollars en retrait de 4,6% en glissement annuel. Le bénéfice net a été de 508 millions de dollars, contre 742 millions un an avant. Le consensus FactSet était de 1,58$ de bpa ajusté et 8,2 milliards de revenus.
Best Buy, le géant américain de la distribution de produits électroniques, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,61$, contre 2,73$ un an avant. La marge opérationnelle ajustée s'est tassée à 4,8% contre 5,1% un an auparavant. Les revenus ont été de 14,73 milliards de dollars, contre 16,36 milliards pour la période correspondante, un an avant. Le consensus était de 2,11$ de bénéfice ajusté par action pour 14,72 milliards de dollars de revenus. Le groupe augmente de 5% son dividende trimestriel à 92 cents. Il table désormais, pour l'exercice 2024 juste entamé, sur un bénéfice ajusté dilué par action allant de 5,7 à 6,5$, tandis que le consensus de place était de 6,7$.
Hormel Foods, le groupe alimentaire américain connu pour ses viandes précuites, fléchit encore avant bourse à Wall Street après avoir raté le consensus de bénéfice sur le trimestre clos. Pour son premier trimestre fiscal 2023, le groupe a affiché des revenus de 2,97 milliards de dollars, un bénéfice opérationnel de 289 millions de dollars, un bpa dilué de 40 cents et un cash flow des opérations de 204 millions. Le groupe aux marques Planters, Skippy ou Spam évoque des pressions inflationnistes, des inefficacités de la chaîne d'approvisionnement et de faibles volumes. Le bénéfice net est tombé à 218 millions de dollars contre 240 millions un an avant. Le consensus FactSet était de 45 cents de bpa. Les ventes ont reculé de 2,4% et ratent aussi le consensus. Les volumes ont diminué de 13% pour le commerce de détail, de 6% pour la restauration et de 14% pour l'international. Le coût des ventes a diminué moins que les ventes. Pour l'année complète, la société s'attend à un bpa de 1,70 à 1,82$, en dessous du consensus FactSet, et une croissance des ventes de 1 à 3%, à comparer à un consensus de 2,4%.
Silvergate Capital s'effondre de plus de 40% avant bourse à Wall Street, alors que le groupe californien a reporté son rapport annuel qui était attendu le 16 mars au plus tard. Le groupe indique que son équipe a besoin de plus de temps pour mener à bien ses analyses. "La société analyse actuellement certaines demandes et enquêtes réglementaires et autres en cours", ajoute Silvergate, qui avait rappelons-le connu une forte baisse des dépôts liés aux cryptomonnaies au quatrième trimestre et avait alors déclaré son intention de réduire ses effectifs de 40%, soit environ 200 postes, dans le sillage de l'effondrement de FTX. Le titre Silvergate, qui avait déjà plongé de 88% l'an dernier, devrait donc encore souffrir ce jour. Le total des dépôts des clients en actifs numériques était pour mémoire tombé à 3,8 milliards de dollars fin décembre 2022, contre 11,9 milliards de dollars au 30 septembre 2022.
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