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Wall Street termine en nette hausse avant le résultat des élections US

| Boursier | 182 | Aucun vote sur cette news

Suite à des indicateurs très solides des services et en attendant la Fed...

Wall Street termine en nette hausse avant le résultat des élections US
Credits UzirePictures

Wall Street a nettement progressé mardi dans l'attente des résultats de l'élection présidentielle américaine. Le S&P 500 a grimpé de 1,23% à 5.782 pts, le Dow Jones est monté de 1,03% à 42.227 pts et le Nasdaq a pris 1,43% à 18.439 pts. La dernière ligne droite demeure serrée entre la candidate démocrate et vice-présidente Kamala Harris et l'ex-président républicain Donald Trump. En bourse, après une flambée de plus de 15% en séance, Trump Media & Technology Group Corp a cédé finalement 1% en clôture, les investisseurs hésitant visiblement à spéculer franchement sur une victoire républicaine. Alors que Trump bénéficie de l'appui exceptionnel de l'homme le plus riche de la planète en la personne d'Elon Musk qui matraque à longueur de journée ses messages politiques sur son réseau social X, Kamala Harris a engrangé de son côté de nombreux soutiens qui comptent parmi les personnalités les plus connues du spectacle et du divertissement outre-Atlantique...

Côté promesses récentes, Donald Trump s'est engagé notamment à "mettre un terme à l'inflation", arrêter "l'invasion de criminels" aux Etats-Unis et ramener "le rêve américain"... Plus sobrement, Kamala Harris propose "un avenir d'opportunités et de liberté" pour tous... Wall Street semble pour sa part percevoir des éléments positifs quel que soit le vainqueur. Une victoire de Kamala Harris marquerait une certaine continuité au mandat précédent, alors que l'administration Biden n'a pas démérité si l'on se fie aux stricts indicateurs économique (inflation, croissance, emploi...). Mais Trump affiche aussi un historique relativement positif pour les marchés financiers qui date de sa mandature, malgré des décisions parfois brutales, notamment en ce qui concerne la guerre commerciale avec la Chine. Quant à la responsabilité de l'inflation, il est difficile de dire si elle a été alimentée par l'administration Trump, le clan Biden, ou bien les nombreux éléments externes adverses (pandémie, bouleversements environnementaux, guerres...).

En attendant, la Fed doit pour sa part réduire encore une fois ses taux directeurs d'un quart de point jeudi. Elle devra elle aussi se confronter rapidement au nouveau président des Etats-Unis... Donald Trump n'a jamais caché son agacement face à la politique de Jerome Powell, patron de la banque centrale US, et a même exprimé ouvertement - avant de radoucir le ton - sa volonté d'influer directement sur la politique de la Fed, ce qui romprait avec son historique d'indépendance. Selon l'outil CME FedWatch, cet assouplissement de 25 points de base qui ramènerait les taux entre 4,50 et 4,75% affiche une probabilité très élevée de 97%. Les taux sont attendus entre 4,25 et 4,50% en fin d'année ('proba' de 78%), ce qui représenterait donc deux ajustements en baisse de 25 points de base.

Parmi les récents avis de stratèges, Goldman Sachs voit peu de risque d'un marché baissier après l'élection, du moins dans les 12 prochains mois, alors que la résilience de l'économie devrait soutenir encore les actions. L'équipe de GS ne voit que 18% de probabilité d'une baisse de plus de 20% des actions après l'élection, alors que "les actions devraient être en mesure de digérer de plus hauts rendements obligataires, aussi longtemps qu'ils sont tirés par une meilleure croissance".

Côté indicateurs, le déficit américain du commerce international de biens et services du mois de septembre 2024 s'est affiché à -84,4 milliards de dollars, contre -84 milliards de consensus et -70,4 milliards de dollars un an auparavant.

L'indice PMI américain final des services pour le mois d'octobre 2024 s'est établi à 55, contre un consensus de place de 55,3 et une lecture flash de 55,3 également. Largement supérieur à la barre des 50, l'indice montre une forte expansion de l'activité nationale américaine dans les services. L'indice PMI composite final d'octobre, quant à lui, est ressorti à 54,1 contre 54,3 de consensus et 54,3 également pour sa lecture préliminaire.

L'indice ISM des services américains du mois d'octobre s'est affiché à très haut niveau, à 56, contre 53,8 de consensus de place et 54,9 un mois avant. L'indicateur signale donc une très nette expansion de l'activité dans les services, et même une accélération inattendue par rapport au mois de septembre.

Jeudi, les opérateurs surveilleront les chiffres hebdomadaires de l'emploi pour la semaine close le 2 novembre (14h30, consensus 220.000 inscriptions au chômage), ainsi que les chiffres préliminaires de la productivité non-agricole du troisième trimestre (14h30, consensus FactSet +2,3% pour la productivité et +1,2% pour les coûts unitaires du travail). Les chiffres du crédit à la consommation de septembre sont aussi attendus jeudi soir à 21 heures (consensus +12 milliards).

La réunion FOMC du comité de politique monétaire de la Fed débutera mercredi et se terminera jeudi. Le communiqué FOMC sera publié à 20 heures jeudi et sera suivi de la conférence de presse de Jerome Powell. Il s'agira d'un exercice forcément délicat, après le résultat de l'élection présidentielle.

Enfin, vendredi, les investisseurs suivront l'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de novembre (16 heures, consensus 71,3).

Sur le Nymex mardi, le baril de brut WTI avance encore de 1,1% à 72$. L'once d'or fin gagne 0,1% à 2.740$. L'indice dollar cède 0,2% face à un panier de devises de référence. Le Bitcoin remonte à 70.088$.

Côté publications d'entreprises, mercredi, Novo Nordisk sera de la partie en Europe, les opérateurs observeront aussi à Wall Street les résultats de Qualcomm, Arm Holdings, Gilead Sciences, CVS Health, McKesson, Williams Companies, Sempra, American Electric Power, Johnson Controls et Take-Two Interactive. Arista Networks, Duke Energy, Airbnb, Motorola Solutions, Air Products & Chemicals, PG&E, Monster Beverage, Block Inc, Hershey, Consolidated Edison et Rockwell Automation, annonceront jeudi. Baxter International, Paramount et NRG Energy, sont attendus enfin vendredi...

Les valeurs

Palantir Technologies (+23,4%) surfe avec succès sur le développement de l'IA ! Au troisième trimestre fiscal, les ventes ont augmenté de 30% à plus de 725 millions de dollars, contre 704 millions de consensus de place. Le bénéfice net trimestriel a atteint quant à lui un record de 144 millions de dollars. Alex Karp, le directeur général de l'affaire, a évoqué une accélération de l'activité et une performance financière supérieure aux anticipations. "Le monde est au milieu d'une révolution de l'IA menée par les États-Unis et qui remodèle les industries et les économies, et nous en sommes au centre", a asséné le dirigeant. "Nous avons complètement éviscéré ce trimestre, poussés par une demande incessante d'IA qui ne ralentira pas. Il s'agit d'une révolution de l'IA menée par les États-Unis et qui a pris pleinement effet. Le monde sera divisé entre les nantis et les démunis de l'IA. Chez Palantir, nous prévoyons de propulser les gagnants", a déclaré Alexander C. Karp. Pour le troisième trimestre, les revenus US ont augmenté de 44% en glissement annuel et de 14% en séquentiel, à 499 millions de dollars. Le nombre de clients a grimpé de 39% sur un an et de 6% sur un trimestre. La marge nette atteint désormais 20%. Le bénéfice ajusté des opérations, à 276 millions de dollars, traduit une marge de 38%. Le bénéfice ajusté par action a progressé de 43% à 10 cents.

Palantir revoit donc en hausse ses estimations. La guidance de revenus 2024 se situe désormais à environ 2,81 milliards de dollars (fourchette de 2,805 à 2,809 milliards), supérieure au consensus. Le revenu commercial américain, très surveillé, est attendu en très forte augmentation de plus de 50%, ce qui représenterait plus de 687 millions de dollars. Le bénéfice ajusté des opérations est attendu entre 1,054 et 1,058 milliard de dollars. Le free cash flow ajusté annuel est enfin anticipé à plus d'un milliard de dollars.

Vertex Pharmaceuticals (+5,7%), le laboratoire de biotechnologies du Massachusetts, a annoncé hier soir pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 4,38$ à comparer à un consensus de 4,1$ environ. Les revenus produits ont été de 2,77 milliards de dollars sur ce trimestre clos en septembre, contre 2,48 milliards pour la période correspondante, l'an dernier. Le groupe rehausse sa guidance annuelle de revenus produits entre 10,8 et 10,9 milliards de dollars. "Le troisième trimestre a marqué une nouvelle période de progrès importants, avec une croissance continue des revenus et une exécution exceptionnelle dans l'ensemble de l'entreprise, et nous augmentons à nouveau nos prévisions de revenus produits pour l'ensemble de l'année", a résumé Reshma Kewalramani, DG de Vertex.

AIG (-1,2%), l'assureur américain, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 459 millions de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 1,23$ à comparer à un consensus de 1,13$. Les revenus ont totalisé quant à eux 6,75 milliards de dollars, alors que les revenus ajustés ont été de 6,84 milliards. Le groupe a bénéficié de fortes souscriptions et de retours sur investissements plus élevés. Les primes nettes émises en assurance de dommages, sur une base comparable hors impact des désinvestissements, ont progressé de 6% pour atteindre 6,38 milliards de dollars. Le ratio combiné annuel de l'assurance dommages s'est établi à 88,3% sur une base ajustée contre 86,9% un an plus tôt. Le bénéfice net d'investissement a grimpé de 14% à 973 millions de dollars.

Illumina (+1%), le fournisseur californien de technologies de séquençage, a annoncé hier soir pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,14$ à comparer à un consensus de 87 cents seulement. Les revenus ont totalisé quant à eux 1,08 milliard de dollars, contre 1,12 milliard un an avant. Le consensus était de 1,07 milliard de dollars. Le groupe table désormais pour l'exercice sur un bénéfice ajusté allant de 4,05 à 4,15$ par titre, soit une révision en hausse. Néanmoins, la guidance de revenus ajustés est abaissée et le groupe anticipe désormais un déclin voisin de 3% sur l'exercice, en comparaison de 2023. Les revenus du quatrième trimestre fiscal sont anticipés à 1,07 milliard.

NXP Semiconductors (-5,1%), le concepteur néerlandais de semi-conducteurs, coté à Wall Street, a publié hier soir des résultats contrastés et des prévisions prudentes. La déception sur les perspectives du quatrième trimestre s'explique en particulier par le ralentissement de l'industrie automobile. Les revenus sur la période sont attendus entre 3 et 3,2 milliards de dollars, alors que le bpa ajusté est anticipé entre 2,93 et 3,33$ - soit un milieu de fourchette de 3,13$ contre 3,36$ de consensus. Kurt Sievers, directeur général du groupe, évoque la faiblesse macroéconomique, particulièrement en Europe et dans la zone Amériques. Pour le troisième trimestre juste clos, les revenus ont reculé de 5,4% à 3,25 milliards de dollars, légèrement inférieurs aux attentes, alors que le bpa ajusté a été de 3,45$, juste au-dessus du consensus.

Restaurant Brands (-2,6%), la maison-mère de Burger King, a annoncé pour le troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 252 millions de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 93 cents (+5%) à comparer à un consensus de 94 cents. Le groupe, qui détient aussi la chaîne de restaurants Tim Hortons, a réalisé sur la période close des revenus de 2,29 milliards de dollars, également légèrement en dessous des prévisions de brokers. Les ventes à comparable se sont appréciées de 0,3%. Le bénéfice des opérations a été de 577 millions de dollars contre 582 millions un an avant. Le bénéfice opérationnel ajusté a progressé de 6,1% en organique à 652 millions de dollars.

Ferrari (-7%). Le constructeur automobile de Maranello a affiché pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 2,08 euros, inférieur au consensus qui se situait à 2,18 euros. Les revenus se sont établis à 1,64 milliard d'euros sur la période, également moins bons que prévu. Les revenus ont néanmoins progressé de 6,5% en glissement annuel, alors que l'Ebit ajusté a augmenté de 10,3% à 467 millions d'euros. Le constructeur italien de voitures de luxe évoque le solide mix produit et la personnalisation accrue des véhicules. Benedetto Vigna, le directeur général du groupe, se félicite ainsi de la croissance des résultats, sans s'attarder sur le fait que les livraisons de véhicules aient reculé de 2,2% à 3.383 unités au troisième trimestre. Les livraisons ont régressé en Chine et dans la région Amériques, mais ont progressé en Europe et dans le reste de l'Asie-Pacifique. Le groupe exprime enfin sa confiance dans sa guidance 2024. Il table sur des revenus de plus de 6,55 milliards et sur un bpa ajusté d'au moins 7,90 euros.

Thomson Reuters (+3,7%) a publié pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 301 millions de dollars, pour un bénéfice ajusté par action de 80 cents à comparer à un consensus de 78 cents. Les revenus ont totalisé 1,72 milliard de dollars, en ligne avec le consensus de place. Ainsi, les revenus ont progressé de 8% en données consolidées et de 7% sur une base organique. La croissance organique annuelle est désormais anticipée à 7%. "Nous avons connu une solide dynamique au troisième trimestre, avec un chiffre d'affaires et des marges légèrement supérieurs à nos attentes", a indiqué Steve Hasker, directeur général de Thomson Reuters.

Tesla (+3,5%) a relevé les salaires de tous les employés de sa gigafactory allemande près de Berlin de 4% depuis le début du mois de novembre, indique Reuters, citant le constructeur texan de véhicules électriques. Le groupe avait auparavant promis des emplois permanents à 500 employés temporaires à partir du 1er novembre. Le site de Grünheide au Sud-est de Berlin, où se trouve la seule gigafactory européenne du groupe d'Elon Musk, compte environ 12.000 salariés.

Apollo Global Management (+7%) a atteint 733 milliards de dollars sous gestion, un niveau d'AUM en croissance de 16% sur un an, pour un bénéfice net ajusté de 1,13 milliard de dollars représentant 1,85$ par titre. Le consensus était de 1,73$ par action. Marc Rowan, directeur général du groupe, indique que "nous construisons une activité de services financiers de nouvelle génération positionnée de manière unique pour profiter des opportunités massives de marché".

Marathon Petroleum (+3,1%) a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 622 millions de dollars et un bénéfice par action de 1,87$. Le raffineur américain a réalisé des revenus trimestriels totaux de 35,4 milliards de dollars. Le consensus de bpa ajusté était d'à peine 1$ sur la période. Le groupe dépasse aussi nettement les anticipations en termes de revenus, même si le chiffre d'affaires reste sensiblement inférieur aux 41,6 milliards de dollars de l'an dernier.

Yum! Brands (+1,5%), le groupe américain de restauration rapide, a annoncé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice net de 382 millions de dollars et un bpa ajusté de 1,37$, à comparer à un consensus de place de 1,41$. La maison-mère de Taco Bell, KFC ou Pizza Hut a réalisé sur la période close des revenus de 1,83 milliard de dollars, performance décevante, puisque le consensus était de 1,89 milliard.

Boeing (-2,6%). Les ouvriers de l'usine du groupe sur la côte Ouest américaine ont accepté une nouvelle offre de contrat, mettant fin à une grève de sept semaines qui a interrompu la majeure partie de la production et aggravé la crise financière pour l'avionneur. Le syndicat a déclaré que les membres avaient voté à 59% en faveur du nouveau contrat comprenant une augmentation de salaire de 38% sur quatre ans. Notons que le dossier Boeing n'est pas vraiment une "valeur Trump", si l'on considère que le groupe pourrait pâtir d'éventuelles coupes budgétaires en cas de victoire du candidat républicain.

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