Wall Street termine dans le rouge vif, la situation internationale et la Fed inquiètent les marchés
La cote américaine recule lourdement ce mardi...

La cote américaine a accusé le coup mardi : Le S&P 500 perd ainsi 2% à 3.997 pts, le Dow Jones chute de 2,06% à 33.129 pts et le Nasdaq cède 2,5% à 11.492 pts, alors que les opérateurs s'inquiètent du risque géopolitique grandissant, ainsi que d'une perspective plus durable que prévu de l'austérité monétaire de la Fed... Les publications financières mitigées des détaillants phares Walmart et Home Depot pèsent aussi sur le sentiment de marché. Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,6% à 76$. L'indice dollar prend 0,3% face à un panier de devises de référence.
Wall Street qui était fermé lundi pour le 'Presidents Day' a donc rouvert ses portes avec une sérieuse gueule de bois... Côté indicateurs, l'économie américaine se redresse, à en croire les données des indicateurs PMI publiés : Ainsi, l'indice PMI composite préliminaire américain du mois de février atteint un niveau de 50,2, supérieur à 50 et donc en territoire d'expansion, alors qu'il était attendu à 47,6 selon FactSet. L'indice manufacturier ressort à 47,8 contre 47,2 de consensus. L'indicateur des services s'établit à 50,5 contre 47 de consensus FactSet.
Les reventes de logements aux États-Unis pour le mois de janvier 2023 sont ressorties sur un rythme de 4 millions d'unités, contre un consensus FactSet qui se situait à 4,1 millions et un niveau révisé à 4,03 millions pour le mois antérieur. Ces reventes ont reculé de 1,5% en comparaison du mois antérieur et de 34% sur un an.
L'indice de confiance des investisseurs de State Street et les Minutes du FOMC de la Fed seront révélés mercredi... Les chiffres du PIB américain, les inscriptions au chômage, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago, l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City et le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains, seront annoncés jeudi. Les revenus et dépenses des ménages, les ventes de logements neufs et l'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan, sont attendus vendredi. Plusieurs 'speakers' de la Fed sont encore attendus durant la semaine, avec notamment John Williams mercredi, Raphael Bostic jeudi et Loretta Mester vendredi.
En attendant, l'hypothèse d'une hausse de taux un peu plus musclée le mois prochain monte en puissance... James Bullard, patron de la Fed de St. Louis, allant un peu au-delà du narratif jusqu'alors standard, a déclaré qu'il n'exclurait pas une hausse de 50 points de base en mars et qu'il était favorable à l'atteinte prochaine d'un taux directeur entre 5,25 et 5,50%. Il a également affirmé qu'il avait plaidé pour une hausse de 50 points de base lors de la réunion de février. Bullard a précisé que davantage de hausses étaient nécessaires pour maintenir les anticipations d'inflation à un niveau bas.
Loretta Mester de la Fed de Cleveland a aussi indiqué récemment qu'elle avait vu 'un cas convaincant' pour une hausse de 50 points de base lors de la réunion du FOMC de février. Mester a déclaré que les données entrantes n'avaient pas changé son point de vue selon lequel les taux devraient dépasser les 5% et y être maintenus pendant un certain temps pour garantir que l'inflation revienne à 2%. Elle a constaté la tension sur le marché du travail, affirmant que la croissance des salaires était d'environ 1 à 1,5 point de pourcentage au-dessus du niveau compatible avec la stabilité des prix.
Les facteurs tels que des données solides sur le marché du travail et une inflation persistante, ont conduit certains économistes à s'inquiéter plus encore d'une erreur politique... L'outil FedWatch, quant à lui, montre une probabilité de 76% d'une hausse de taux de 25 points de base le 22 mars, à l'occasion de la future réunion monétaire, et une probabilité de 24% environ d'un geste de 50 points de base, qui porterait la fourchette sur les taux des fed funds entre 5 et 5,25%.
Au niveau international, la pression monte encore à l'approche de l'anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine. Vladimir Poutine a ainsi accusé mardi l'Otan et l'Occident "d'attiser le conflit". Le patron du Kremlin a aussi annoncé que Moscou suspendait sa participation au traité New START sur les armes stratégiques nucléaires... De son côté, Pékin a estimé que les relations avec Moscou étaient en "béton".
Sur le front macroéconomique en Europe, le dynamisme des services a soutenu la croissance de l'activité en zone euro avec un PMI composite de 52,3 en février. Au Royaume-Uni, l'activité du secteur privé a également affiché un sursaut avec un PMI composite flash de 53 en février contre 48,5 en janvier. En Allemagne, le moral des investisseurs a continué de s'améliorer en février selon l'enquête de l'institut d'études économiques ZEW. Ces bons chiffres européens alimentent les craintes d'un resserrement monétaire prolongé de la BCE. L'euro pointe en attendant sur les 1,0655/$.
Les valeurs
Walmart (+0,6%) tient bon à Wall Street. Le géant américain de la grande distribution n'a pourtant pas vraiment convaincu par ses prévisions. Le groupe a fait état d'une forte demande au cours du trimestre clos le 31 janvier, affichant un chiffre d'affaires total de plus de 164 milliards de dollars, soit une augmentation de 7,3% par rapport à l'année dernière. Les analystes avaient estimé les revenus à 159,8 milliards de dollars. Le bénéfice net trimestriel a grimpé de 76% pour atteindre 6,28 milliards de dollars, aidé par des gains latents en actions et autres investissements.
Walmart a livré toutefois ce mardi des estimations de bénéfices annuels inférieures au consensus, affirmant qu'il était prudent quant aux perspectives économiques pour 2023 et que les consommateurs continueraient probablement à acheter des articles à bas prix - ce qui pourrait exercer une pression sur ses marges. Le groupe, qui exploite plus de 5.000 magasins aux États-Unis, utilise sa puissance pour négocier de meilleurs prix auprès des fournisseurs et faire face à la concurrence discount. Cependant, les remises, ainsi que la faiblesse du moral des consommateurs et la décision de Walmart d'augmenter les salaires des employés, devraient peser sur ses marges cette année. Walmart prévoit un bénéfice pour l'exercice 2024 de 5,90 à 6,05$ par action, contre des estimations d'analystes de 6,50$.
Home Depot (-7%), le géant américain de la distribution de produits d'ameublement et d'équipement de la maison a perdu du terrain à la suite à la publication d'une guidance de bénéfice annuel inférieure aux attentes, dans un contexte de hausse des coûts et de fléchissement de la demande. Home Depot va devoir investir 1 milliard de dollars en augmentations salariales en Amérique du Nord. Les ventes pour le quatrième trimestre de l'exercice 2022 se sont élevées à 35,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 0,3%. Les ventes comparables pour le quatrième trimestre de l'exercice 2022 ont diminué de 0,3%. Le bénéfice net pour le quatrième trimestre de l'exercice 2022 s'est établi à 3,4 milliards de dollars, ou 3,30$ par action diluée, comparativement à un bénéfice net de 3,4 milliards de dollars pour la même période de l'exercice 2021.
Les prévisions 2023 sont donc très prudentes. Les ventes et les revenus comparables seront à peu près stables par rapport à l'exercice 2022, selon le groupe. Le taux de marge opérationnelle est anticipé à environ 14,5%, ce qui reflète environ 1 milliard de dollars de rémunération annuelle supplémentaire pour les 'associés horaires de première ligne'. La baisse du bénéfice dilué par action serait à un chiffre 'moyen', soit un repli d'environ 5%.
Medtronic (+0,8%), le fabricant de dispositifs médicaux a dépassé les estimations du consensus pour le troisième trimestre fiscal à Wall Street. Le groupe basé à Dublin a enregistré un bénéfice net de 1,22 milliard de dollars, ou 92 cents par action, pour le trimestre se terminant le 27 janvier, contre 1,48 milliard de dollars un an avant. Le bénéfice ajusté par action s'est élevé à 1,30$, contre un consensus FactSet de 1,27$. Les ventes sont passées de 7,76 milliards à 7,73 milliards de dollars, également devant le consensus FactSet de 7,54 milliards. Le directeur général Geoffrey Martha a déclaré que les revenus avaient été stimulés par une solide performance dans les portefeuilles cardiovasculaire et neuroscientifique, sur les marchés du diabète en dehors des États-Unis et par une meilleure disponibilité des produits. Medtronic s'attend à ce que le bpa du quatrième trimestre se situe entre 5,28 et 5,30$.
Ingersoll Rand (-2%), le fournisseur américain de produits industriels a annoncé pour son quatrième trimestre des revenus de 1,62 milliard de dollars en augmentation de 14%, dont 19% de croissance organique. Les commandes trimestrielles ont été assez stables à 1,48 milliard. Le bénéfice net part du groupe a représenté 217 millions de dollars soit 53 cents par action, alors que le bénéfice ajusté a été de 295 millions de dollars soit 72 cents par titre. Le consensus était de 62 cents de bpa ajusté pour 1,54 milliard de dollars de revenus. L'Ebitda ajusté trimestriel a augmenté de 23% à 420 millions de dollars, pour une marge de 25,9% en augmentation de 180 points de base.La croissance des revenus pour l'ensemble de l'année 2023 est attendue entre 7 et 9%, pour un Ebitda ajusté de 1,57 à 1,63 milliard de dollars, en hausse de 9 à 14%. Le bpa ajusté 2023 est attendu entre 2,48 et 2,58$, en hausse de 5 à 9%.
General Mills (+4,4%) a relevé ses prévisions 2023 afin de refléter la hausse de ses prix et performances. Le groupe aux marques Cheerios, Nature Valley et Blue Buffalo s'attend désormais à une croissance du bénéfice ajusté par action de 7% à 8% en monnaie constante et à une croissance des ventes d'environ 10%. General Mills entend continuer à investir dans son activité de vente au détail en Amérique du Nord, dans les capacités numériques, la gestion stratégique des revenus et la numérisation de la chaîne d'approvisionnement. Dans sa division d'aliments pour animaux de compagnie, la firme s'attend à bénéficier de la rénovation et de l'innovation de sa gamme d'aliments secs pour chiens Wilderness, d'un test d'une nouvelle gamme d'aliments réfrigérés pour chiens Blue Buffalo, d'innovations et de nouveautés sur ses friandises naturelles pour animaux (...). Elle prévoit également d'étendre son offre Blue Buffalo en Chine.
Meta (-0,4%) semble s'inspirer grandement du Twitter d'Elon Musk... Ainsi, le groupe de Mark Zuckerberg va proposer un service d'abonnement pour les comptes vérifiés pour Facebook et Instagram, qui n'est évidemment pas sans rappeler Twitter Blue. Zuckerberg a déclaré ce week-end que Meta déployait une vérification payante pour Facebook et Instagram. Le DG de Meta a expliqué que le service d'abonnement "Meta Verified" serait proposé pour 11,99$ mensuels sur le Web, ou 14,99$ par mois sur mobile. Cette nouvelle formule, qui sera déployée pour commencer en Australie et Nouvelle-Zélande cette semaine, vise selon Zuckerberg à améliorer l'authenticité des profils et échanges, ainsi que la sécurité des services. Accessoirement, il s'agit d'un flux de revenus supplémentaire pour le groupe, qui peine à maintenir sa rentabilité face aux effort déployés pour son développement du métavers.
Tesla (-5,2%) envisagerait d'acquérir la firme canadienne Sigma Lithium, selon Bloomberg. Les personnes connaissant le sujet citées par l'agence indiquent que les propriétaires de Sigma Lithium, qui capitalise environ 4,2 milliards de dollars canadiens soit 3,1 milliards de dollars américains, envisagent une vente. Le dossier constitue l'une des multiples options pour Tesla sur le segment minier dans les métaux pour batteries. Le constructeur de véhicules électriques dirigé par Elon Musk aurait discuté avec des conseillers potentiels d'une éventuelle offre sur 'Sigma', dont le cours de bourse a déjà doublé depuis l'été dernier.
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