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Wall Street sauvé par Tesla et les indices des services ?

| Boursier | 272 | Aucun vote sur cette news

Wall Street peine encore ce jeudi, suite à une série de 'stats'...

Wall Street sauvé par Tesla et les indices des services ?
Credits Reuters

Wall Street peine encore ce jeudi, suite à une série de 'stats'. La journée avait mal commencé avec une fois encore de bien maigres chiffres de l'emploi, mais les statistiques des services ont quant à elles rassuré quelque peu, sans dissiper pour autant totalement les craintes de récession. Le S&P 500 s'affiche désormais en retrait de 0,06% à 5.517 pts, tandis que le Dow Jones perd 0,40% à 40.809 pts. Le Nasdaq gagne pour sa part 0,54% à 17.176 pts. Le baril de brut WTI évolue autour des 71$ sur le Nymex, en hausse de 2%. L'once d'or se redresse à 2.512$. L'indice dollar abandonne 0,1% face à un panier de devises.

Les inscriptions au chômage ont légèrement reculé la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé pour la semaine close au 31 août, des inscriptions au chômage au nombre de 227.000, en repli de 5.000 par rapport au niveau révisé de la semaine antérieure. Le consensus était positionné à 231.000. La moyenne à quatre semaines s'établit à 230.000, en baisse de 1.750. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 17 août ressort à 1,838 million (1,870 million de consensus), en repli de 22.000 sur sept jours.

Selon la dernière étude de Challenger, Gray & Christmas, les annonces de licenciements aux États-Unis pour le mois d'août ont triplé, au nombre de 75.891 contre 25.885 un mois auparavant. Il s'agit du plus grand nombre de licenciements annoncés en cinq mois, secteur technologique en tête, sur fond de perspectives économiques incertaines. Néanmoins, à ce stade de l'année, les annonces totales de licenciements demeurent en recul de 3,7%. Plus de la moitié des suppressions annoncées en août concernaient le secteur technologique (plus de 39.500), qui connaît son pire mois depuis janvier 2023. Le secteur de la santé arrive deuxième avec 6.158 suppressions de postes annoncées en août.

"L'augmentation des suppressions d'emplois en août reflète l'incertitude économique croissante et l'évolution de la dynamique du marché. Les entreprises sont confrontées à diverses pressions, allant de la hausse des coûts opérationnels aux inquiétudes concernant un potentiel ralentissement économique, les conduisant à prendre des décisions difficiles en matière de gestion des effectifs", a déclaré Andrew Challenger, vice-président de Challenger.

Les créations de postes aux États-Unis dans le privé au mois d'août se sont établies au nombre de 99.000 seulement selon le rapport du jour d'ADP, contre un consensus FactSet de 141.000 et une lecture révisée de 111.000 un mois auparavant. La précédente lecture de juillet était de 122.000.

Le marché du travail a continué de se calmer en août. La création d'emplois parmi les employeurs privés a ralenti pour le cinquième mois consécutif et la croissance des salaires est restée stable, a indiqué ADP. "La dérive du marché du travail nous a amené à des embauches plus lentes que la normale après deux années de croissance démesurée. Le prochain indicateur à surveiller est la croissance des salaires, qui se stabilise après un ralentissement dramatique post-pandémique", ajoute Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP.

Dans le détail du mois d'août, les entreprises de 20 à 49 employés ont détruit 12.000 postes, mais celles de 40 à 249 salariés ont généré 32.000 postes. Les entreprises de 250 à 499 personnes ont généré 36.000 emplois. Enfin, les entreprises de 500 personnes et plus ont créé 42.000 postes. Par secteur, la construction a créé 27.000 postes et les activités financières ont généré 18.000 emplois. L'éducation et les services de santé ont créé 29.000 postes. Les services professionnels et d'entreprises ont détruit 16.000 postes.

La productivité non-agricole finale aux États-Unis pour le deuxième trimestre a progressé sur un rythme de 2,5%, contre 2,3% de consensus FactSet et 2,3% pour la lecture antérieure. Les coûts unitaires du travail ont augmenté sur un rythme de 0,4%, à comparer à un consensus de 0,9% et à un niveau de 0,9% également pour la lecture précédente.

La place américaine reste partagée entre les craintes pesantes de récession et les espoirs d'assouplissement monétaire rapide. Les derniers chiffres des ouvertures de postes aux USA étaient déjà ressortis particulièrement déprimés plus tôt cette semaine, ce qui montre que la politique restrictive de la Fed commence à avoir un impact conséquent sur le marché du travail. Ces nouvelles ont eu tendance à faire progresser significativement les anticipations de baisse des taux.

Les indicateurs des services aux USA publiés ce jour ont en revanche tendance à réconforter. L'indice PMI S&P Global américain final des services du mois d'août 2024 s'est affiché à 55,7, contre 55,2 en lecture flash et 54,7 de consensus FactSet, ce qui traduit une solide expansion de l'activité dans les services. L'indice composite est ressorti quant à lui à 54,6, contre 54,1 auparavant et 54 de consensus.

L'indice ISM américain des services du mois d'août 2024 est ressorti à 51,5, contre un consensus de 51,1 et une lecture de 51,4 un mois auparavant.

Mary Daly, la présidente de la Fed de San Francisco, a indiqué dans une interview à Reuters que la santé du marché du travail devait être "soutenue et protégée, et nous devons être très conscients du fait qu'une politique trop stricte pourrait entraîner un ralentissement supplémentaire du marché du travail, et à mon avis, cela ne serait pas bienvenu". Toutefois, jusqu'à présent, le marché du travail s'est affaibli mais resterait sain, a-t-elle déclaré. À mesure que l'inflation diminue, "nous avons un taux d'intérêt réel qui augmente et entraîne un ralentissement de l'économie ; c'est une recette de base pour un resserrement excessif", a estimé Daly.

En attendant, et suite également aux mauvais chiffres de l'emploi, les attentes concernant la baisse des taux du 18 septembre s'équilibrent entre 25 et 50 points de base d'après l'outil FedWatch (37% de proba pour une baisse de 50 pb). Selon ce même baromètre FedWatch, la probabilité dominante pour le 18 décembre et la dernière réunion monétaire de l'année est celle d'une fourchette allant de 4,25 à 4,50% ('proba' de 41,5%), ce qui représenterait une baisse des taux d'un point de pourcentage. La probabilité de la fourchette 4-4,25% est de 32,9%.

Enfin, le rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi aux USA pour août 2024 sera dévoilé vendredi, le consensus FactSet étant de 160.000 créations de postes dont 140.000 dans le privé, pour un taux de chômage de 4,2%.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Nio Inc a publié avant bourse ce jour, tandis que Broadcom, Samsara, Guidewire, DocuSign et UiPath annoncent après la clôture.

Les valeurs

Hewlett Packard Enterprise (-7%) a publié pour le trimestre clos des revenus de 7,7 milliards de dollars en croissance de 10%, au-dessus du consensus de marché, pour un bénéfice ajusté par action de 50 cents à comparer à un consensus de 47 cents. Néanmoins, les marges de HPE s'affichent inférieures aux anticipations. Le groupe, qui vend notamment des serveurs pour les travaux d'IA, n'a dégagé que 31,8% de marge brute ajustée sur le trimestre clos, troisième trimestre fiscal, contre un peu plus de 33% de consensus. Justement, le recul de la marge brute en glissement annuel s'expliquerait, selon le management, par un mix plus élevé de revenus de serveurs d'IA, ligne qui a généré 1,3 milliard de dollars de chiffre d'affaires pour ce trimestre clos fin juillet. Sur le trimestre entamé, clos en octobre, HPE envisage des revenus allant de 8,1 à 8,4 milliards de dollars, pour un bénéfice ajusté par action allant de 52 à 57 cents.

C3.ai (-15%), le spécialiste américain de l'intelligence artificielle, au ticker "AI" à Wall Street, plonge en bourse. Pour son premier trimestre fiscal 2025 juste clos, le groupe a publié hier soir une perte ajustée par action de 5 cents, à comparer à un consensus de -13 cents et un déficit de 9 cents par titre un an avant. Les revenus ont été de 87 millions de dollars, en ligne avec les anticipations de marché, contre 72 millions de dollars sur la période correspondante, l'an dernier. Thomas M. Siebel, le PDG du groupe, juge que C3.ai a affiché un solide début d'exercice, avec la demande croissante en IA d'entreprise et un sixième trimestre consécutif d'accélération de la croissance des revenus. Les revenus d'abonnements ont progressé de 20% à 73,5 millions de dollars et représentent désormais 84% de l'activité. Le free cash flow trimestriel est ressorti positif de 7,1 millions de dollars. Pour le deuxième trimestre fiscal, le groupe prévoit des revenus allant de 88,6 à 93,6 millions de dollars, pour une perte ajustée des opérations allant de 26,7 à 34,7 millions. Sur l'exercice, les revenus sont attendus entre 370 et 395 millions de dollars, tandis que la perte ajustée des opérations est anticipée entre 95 et 125 millions.

Copart (-7%), le groupe texan qui fournit des services d'enchères et de remarketing automobile en ligne, a raté le consensus pour son quatrième trimestre fiscal, faisant état sur la période d'un bénéfice ajusté par action de 33 cents, contre 34 cents un an auparavant et 37 cents de consensus, et de revenus de 1,07 milliard de dollars à comparer aux 998 millions de dollars de l'an dernier. La marge brute trimestrielle a quant à elle atteint 454 millions de dollars. Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 323 millions de dollars. Sur l'exercice clos, les revenus ont totalisé 4,2 milliards de dollars environ, pour un bénéfice net pdg de 1,4 milliard.

Verizon (stable), l'opérateur télécom américain, a annoncé ce jeudi son intention de racheter Frontier Communications (-9%) dans le cadre d'un accord évalué à 20 milliards de dollars, alors que le groupe entend renforcer son réseau de fibre optique pour accélérer l'offre de services haut débit et de mobilité. Verizon a offert 38,50$ par action Frontier en cash, ce qui représente une prime de 37,3% par rapport au cours de clôture de Frontier le 3 septembre, avant que des informations faisant état d'une acquisition potentielle ne soient publiées. L'accord devrait générer au moins 500 millions de dollars de synergies annuelles de coûts. Cette transaction est attendue relutive en termes de revenus et d'Ebitda ajusté. Un tel rapprochement augmenterait l'échelle de Verizon avec 2,2 millions d'abonnés à la fibre optique et étendrait la portée de son réseau dans 31 États et à Washington, D.C.

Nio (+7%), le constructeur chinois de véhicules électriques coté à Wall Street, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal les livraisons de 57.373 VE, en très forte croissance de 144% en glissement annuel et de 91% par rapport au précédent trimestre. Les ventes de véhicules ont atteint ainsi 15,7 milliards de yuans, environ 2,16 milliards de dollars, en augmentation de 118% par rapport au deuxième trimestre 2023 et de 87% en séquentiel. Les revenus trimestriels totaux ont presque doublé en comparaison de l'an dernier, à 17,4 milliards de yuans, ou 2,4 milliards de dollars. La perte nette a été de 5 milliards de yuans ou 694 millions de dollars. La perte nette ajustée a été de 4,53 milliards de yuans soit 624 millions de dollars, en recul à la fois en séquentiel et en glissement annuel.

Apple (+1%). Foxconn, le sous-traitant de production taïwanais, principal assembleur de l'iPhone d'Apple, a annoncé ce jeudi des revenus en croissance de près de 33% pour le mois d'août et en glissement annuel. Le géant asiatique de l'électronique sous contrat a par ailleurs précisé que la performance devrait encore s'améliorer durant le troisième trimestre. Il s'agit donc d'une bonne nouvelle indirecte pour le géant californien de Cupertino Apple, qui mise sur l'intelligence artificielle pour relancer sa croissance dans les smartphones. Les ventes de Foxconn en août ont donc atteint un record de 548 milliards de dollars taïwanais, environ 17,1 milliards de dollars américains. La croissance accélère fortement en comparaison du rythme de 22% du mois de juillet.

Tesla (+6%), le géant américain de l'automobile électrique, bondit à Wall Street, alors que le groupe d'Elon Musk maintient ses plans de déploiement du FSD, son système d'aide à la conduite entièrement autonome, en Europe et en Chine - où le logiciel doit être lancé dès le premier trimestre 2025 sous réserve d'approbation des autorités réglementaires locales. La perspective de la présentation éventuelle d'un robotaxi le 10 octobre fait aussi son petit effet. La technologie Full Self Driving de Tesla demeure un élément essentiel de la valorisation boursière du dossier, alors que le constructeur texan de véhicules électriques peine du point de vue de la croissance. Le FSD pourrait ainsi permettre au groupe d'augmenter significativement ses revenus, dans l'hypothèse bien entendu de son approbation dans les zones concernées.

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