Wall Street : S&P et Dow Jones "au top" après l'inflation
Wall Street passe dans le vert ce vendredi, suite à des chiffres rassurants de l'inflation américaine...
Wall Street passe dans le vert ce vendredi, suite à des chiffres rassurants de l'inflation américaine. Le S&P 500 gagne encore 0,25% à 5.760 pts, alors que le Dow Jones progresse de 0,77% à 42.500 pts et que le Nasdaq prend 0,08% à 18.205 pts. Les opérateurs, qui avaient salué ces derniers jours le début du cycle de baisse des taux de la Fed et les indicateurs économiques américains résilients, dissipant pour l'heure le spectre d'un atterrissage douloureux, apprécient ce jour l'annonce d'un indice d'inflation apaisé.
L'indice ajusté des prix "core PCE" annoncé ce jour pour le mois d'août aux Etats-Unis a affiché une progression de 0,1% en comparaison du mois antérieur et de 2,7% sur un an, alors que le consensus était de +0,2% par rapport à juillet et +2,7% en comparaison de l'an dernier. Les revenus personnels des ménages pour le mois d'août ont progressé de 0,2% par rapport au mois précédent, contre +0,4% de consensus. Les dépenses personnelles de consommation se sont appréciées de 0,2% d'un mois sur l'autre, contre 0,3% de consensus de place.
Il s'agissait d'un test important, alors que les marchés considèrent pour acquise la victoire contre l'inflation, ce qui justifie aussi que la Fed puisse procéder à des réductions de taux significatives pour normaliser sa politique.
Parmi les autres statistiques du jour ce vendredi, la balance du commerce international de biens du mois d'août 2024 est ressortie déficitaire de 94,3 milliards de dollars en lecture avancée, contre -100 milliards de consensus Bloomberg et -102,8 milliards pour la lecture révisée de juillet.
Les stocks de grossistes du mois d'août ont augmenté comme attendu de 0,2% d'un mois sur l'autre, en lecture avancée.
L'indice final du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de septembre 2024 s'est affiché à 69, en ligne avec le consensus de marché et la lecture préliminaire. L'indice des anticipations d'inflation à un an est ressorti à 2,7%, comme attendu et inchangé par rapport à sa lecture flash.
Selon l'outil CME FedWatch, la Fed devrait réduire encore ses taux d'un quart de point (probabilité de 47,9%) ou d'un demi-point (52,1%) le 7 novembre prochain, à l'issue de la future réunion FOMC. L'hypothèse dominante pour le 18 décembre et la dernière réunion monétaire de l'année est celle d'une fourchette allant de 4 à 4,25% sur le taux des fonds fédéraux, avec plus de 50% de probabilité. Cela représente une baisse de trois quarts de point en comparaison des niveaux actuels.
Notons par ailleurs que Michelle Bowman, gouverneure de la Fed et seule dissidente lors de la dernière réunion monétaire, prend encore la parole ce jour. Elle a indiqué plus tôt cette semaine qu'elle aurait plutôt été en faveur d'une réduction des taux d'un quart de point à l'issue de la réunion FOMC. Elle estime en effet que l'inflation reste au-dessus de l'objectif des 2% "de manière inconfortable". Elle soutiendrait toutefois un ajustement de politique si le marché du travail s'affaiblit. Elle reste quoi qu'il en soit prudente concernant l'approche relative aux futures actions monétaires. Elle voit pour l'heure plus de risques concernant l'inflation que l'emploi, ce en quoi elle semble donc en désaccord avec ses camarades. Pour l'instant, Bowman constate la résilience du PIB et des dépenses de consommation, sans signal de fragilité. Quant au marché de l'emploi, il ne montrerait "pas de tendance claire de faiblesse". Bowman juge qu'elle ne peut pas exclure que les progrès stagnent sur le front de l'inflation...
Hier, la dissidente s'est exprimée en faveur d'une réduction du bilan de la Fed. Elle a aussi indiqué que les banques devaient utiliser le guichet d'escompte de la Fed pour répondre à des situations d'urgence plutôt qu'à des besoins de liquidités plus habituels. Une vision du mécanisme qui contraste avec les récentes pressions des régulateurs bancaires pour inciter les banques à y recourir.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, alors que les bons chiffres de Micron avaient soutenu hier le Nasdaq, les opérateurs s'intéressent ce jour à Intel, sur de multiples rumeurs, mais aussi à Costco qui vient de publier des résultats trimestriels mitigés. Les valeurs chinoises cotées à Wall Street restent sous surveillance après le rallye d'hier, qui a vu notamment Alibaba flamber de 10%, JD.com de 14% et Baidu s'envoler de 9%. Les investisseurs se sont aussi rués sur ces dossiers, sur fond de relance économique en Chine avec des mesures ciblant banques, consommation ou immobilier.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI gagne 0,5% à 68$. L'once d'or fin consolide sur les sommets à 2.660$. L'indice dollar abandonne 0,2% face à un panier de devises.
Les valeurs
Arm Holdings (-2%), le groupe britannique coté à Wall Street, aurait approché Intel au sujet d'un éventuel rachat de la division produits du fabricant américain de processeurs en difficulté, mais aurait essuyé un refus, selon une personne ayant une connaissance directe du sujet, citée par Bloomberg. Lors d'une enquête de haut niveau, Arm n'aurait pas exprimé d'intérêt pour les opérations de fabrication d'Intel, a déclaré la personne, qui a demandé à ne pas être identifiée, les discussions étant privées. Intel possède deux unités principales : le groupe produits qui vend des puces pour ordinateurs personnels, serveurs et équipements réseau, et un autre qui exploite ses usines. Intel est devenu la cible de spéculations suite à la détérioration rapide de ses activités cette année. Dans le cadre de ses efforts de redressement, Intel sépare la division produits des puces de ses opérations de fabrication. Bloomberg a même indiqué le mois dernier que le groupe aurait envisagé une scission.
Arm, majoritairement détenu par SoftBank, réalise une grande partie de ses revenus en vendant des conceptions de puces pour smartphones, mais le management voudrait selon Bloomberg élargir sa portée en dehors de ce secteur. Cela pourrait donc inclure une poussée dans les ordinateurs personnels et les serveurs, où ses conceptions de puces se heurtent à celles d'Intel.
Intel (+1%) et le gouvernement américain seraient par ailleurs en passe de finaliser un financement direct de 8,5 milliards de dollars pour le fabricant de puces avant la fin de l'année, a rapporté ce vendredi le Financial Times, citant des personnes proches des discussions. Le fragile géant des processeurs chercherait ainsi à consolider son activité, même si de potentielles approches en vue de rachats pourraient compliquer les discussions, ajoute le FT. Intel et le gouvernement US se hâteraient afin de conclure des mois de négociations complexes et techniques, alors que le groupe met en place en parallèle des mesures drastiques de réduction des coûts. Le FT note que les récentes difficultés d'Intel ont attiré l'attention de rivaux, à l'image de Qualcomm qui a étudié l'acquisition d'une part du groupe. La finalisation du package de soutien représenterait un vote de confiance du gouvernement américain.
DirecTV et Dish seraient en pourparlers avancés en vue de fusionner dans le cadre d'un accord qui donnerait naissance au plus grand fournisseur américain de télévision payante, avec près de 20 millions d'abonnés, ont indiqué à Bloomberg des sources proches du dossier. Un tel accord pourrait être annoncé dès les prochains jours, selon les sources de Bloomberg ayant demandé à ne pas être identifiées. DirecTV entendrait contrôler l'entité issue de la fusion...
DirecTV appartient à AT&T (stable) et TPG et compte 11 millions de clients. Dish fait partie d'EchoStar (+8% !) depuis décembre et compte 8 millions d'abonnés. Bloomberg indique qu'EchoStar et TPG devraient rester investisseurs... Les sociétés travaillent encore sur les détails du rapprochement, selon les sources. Les négociations sont avancées mais pourraient encore être retardées ou échouer. Bloomberg News avait déjà fait état de discussions entre les parties au début du mois.
Les discussions passées sur une combinaison DirecTV-Dish avaient été confrontées à des préoccupations antitrust, mais Bloomberg note que le passage de la télévision payante au streaming a modifié le paysage concurrentiel, rendant potentiellement le chemin plus facile cette fois. Un accord aiderait les deux groupes à concurrencer les compagnies du câble et les services de streaming tels que Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Video.
Costco Wholesale (-1%) cède un peu de terrain à Wall Street, alors que le groupe américain de distribution a battu le consensus de profit sur le trimestre clos, mais affiché par ailleurs des revenus un peu courts. Pour son quatrième trimestre fiscal, Costco a annoncé hier soir des revenus de 79,7 milliards de dollars, à comparer à un consensus de place de près de 80 milliards et à un niveau de 78,9 milliards un an avant. Le bénéfice par action, de 5,29$, dépasse quant à lui facilement les attentes. Les ventes à comparable sur le trimestre ont augmenté de 5,3% aux Etats-Unis, 5,5% au Canada et 5,7% sur les autres marchés internationaux. Les ventes totales à comparable ont ainsi progressé de 5,4% en comparaison de l'an dernier. Les ventes de commerce en ligne ont progressé de près de 19% en glissement annuel.
Palantir (stable), dont les logiciels équipent notamment les services US de renseignement, atteint un plus haut historique à Wall Street. Porté par l'engouement autour de l'intelligence artificielle, le titre a été multiplié par près de cinq depuis avril 2023 ! Palantir vient d'ailleurs d'entrer dans l'indice large S&P 500. L'investisseur Peter Thiel profite de l'occasion, puisqu'il a cédé pour près de 600 millions de dollars de titres Palantir cette semaine selon Bloomberg, qui reprend ses déclarations réglementaires. Thiel a vendu pour plus d'un milliard de dollars de titres Palantir cette année. Il a cédé plus de 16 millions d'actions sur trois jours seulement cette semaine et en avait déjà vendu 20 millions en mars et mai. Thiel est cofondateur du groupe dirigé par Alex Karp.
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