Wall Street : retour en hausse, malgré un Powell "hawkish"
Wall Street semble vouloir reprendre le chemin de la hausse avant bourse ce vendredi, au lendemain d'une séance délicate marquée par une correction...

Wall Street semble vouloir reprendre le chemin de la hausse avant bourse ce vendredi, au lendemain d'une séance délicate marquée par une correction consécutive au discours strict et déterminé de Jerome Powell. Le S&P 500 se redresse de 0,3% en pré-séance ce jour, le Dow Jones de 0,3% également et le Nasdaq de 0,2%. Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 1% à 76,5$. L'once d'or perd 1% à 1.949$. L'indice dollar fléchit de 0,1% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 2 ans s'affiche toujours proche des 5% après sa poussée des derniers jours. Le rendement du 10 ans évolue à 4,59% et celui du 30 ans à 4,72%.
La présidente de la Fed de Dallas, Lorie Logan, a déclaré ce vendredi que la banque centrale américaine devrait réfléchir aux moyens de renforcer son infrastructure de liquidité. Elle avait rappelons-le précédemment estimé que le haut niveau des rendements obligataires faisait une partie du travail de la Fed en restreignant les conditions financières. Logan est l'une des dernières responsables de la banque centrale US à s'exprimer cette semaine, au lendemain d'une intervention de Jerome Powell qui a quelque peu tempéré les ardeurs des investisseurs. Raphael Bostic, patron de la Fed d'Atlanta, s'exprimera encore ce jour.
Sur le front économique aux Etats-Unis ce vendredi, l'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour le mois de novembre sera communiqué à 16 heures (consensus FactSet 64). Le Département américain au Trésor annoncera quant à lui à 20 heures les chiffres de la balance budgétaire du mois d'octobre (consensus Bloomberg 65 milliards de dollars de déficit).
Le président de la Fed, Jerome Powell, a fait un peu retomber les indices à Wall Street hier soir en ravivant les craintes de hausse supplémentaire des taux. Powell a indiqué que la politique monétaire était en territoire restrictif et exerçait une pression à la baisse sur l'inflation, mais il a aussi souligné que les options restaient sur la table, ce qui pourrait inclure de nouvelles hausses des taux d'intérêt. "S'il s'avère opportun de resserrer davantage notre politique, nous n'hésiterons pas à le faire", a ainsi affirmé le dirigeant lors d'un discours devant le Fonds monétaire international à Washington. Il a précisé dans son discours, brièvement interrompu par des manifestants pour le climat, que la banque centrale allait adopter une approche 'réunion par réunion'. Il a également mis en garde contre toute réaction excessive aux données économiques. Pour l'heure, le scénario est pourtant favorable, puisque l'économie américaine montre quelques signes de faiblesse malgré la vive croissance du PIB au troisième trimestre, et que l'emploi se détend. Powell reste quant à lui sur ses gardes, indiquant que la Fed continuera d'agir avec prudence, "ce qui nous permettra de faire face à la fois au risque d'être induit en erreur par quelques bons mois de données et au risque de resserrement excessif".
Les responsables de la banque centrale sont quant à eux relativement partagés concernant la marche à suivre, certains prônant la fin du cycle de resserrement et d'autres optant pour une posture flexible à l'instar de Powell. La Fed a maintenu ses taux inchangés lors des deux dernières réunions de politique monétaire, et les marchés financiers misent par conséquent, désormais, sur la fin du durcissement. Le taux de référence de la Fed se situe dans une fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut depuis 22 ans.
Les valeurs
News Corp, le groupe new-yorkais de médias, a publié hier soir pour son premier trimestre fiscal, clos en septembre, des revenus totalisant 2,5 milliards de dollars, en croissance de 0,9% en glissement annuel. Le bénéfice par action a représenté 16 cents, contre 12 cents un an avant et 11 cents de consensus. Les revenus sont quant à eux en ligne avec les attentes de marché. Les croissances de la maison-mère du Wall Street Journal, Dow Jones, et de l'éditeur de livres HarperCollins, ont compensé la faiblesse des activités immobilières et vidéo.
Illumina, le groupe biotechnologique américain, décroche avant bourse à Wall Street, après avoir abaissé ses prévisions annuelles de bénéfices. Le groupe est victime d'une faible demande en instruments de séquençage, consommables et services. Il table désormais sur un bénéfice ajusté annuel par action allant de 60 à 70 cents, contre une fourchette antérieure logée entre 75 et 90 cents. Sur le troisième trimestre fiscal juste clos, le laboratoire a affiché des revenus de 1,12 milliard de dollars, légèrement inférieurs aux attentes, pour un bpa ajusté de 33 cents quant à lui supérieur aux attentes. Le groupe prévoit par ailleurs pour l'exercice des revenus consolidés en recul de 2 à 3%.
Trade Desk, le groupe américain spécialiste des produits et services de marketing programmatique, plonge avant l'ouverture de Wall Street. La plateforme de publicité digitale a fourni en effet une faible guidance pour le trimestre entamé, ce qui devrait également peser ce jour sur certains grands noms de l'Internet tels que Meta, Alphabet ou Snap. Pour le trimestre clos en décembre, Trade Desk envisage désormais des revenus "d'au moins 580 millions de dollars", à comparer à un consensus de 610 millions de dollars. Le groupe californien travaille par ailleurs avec certains des plus grands annonceurs au monde, dont Walmart. Jeff Green, patron de Trade Desk, a indiqué hier soir que le groupe commençait à percevoir une réduction des dépenses depuis le mois d'octobre, notamment de la part des entreprises de l'industrie automobile et de l'électronique de consommation. Le dirigeant évoque en particulier la téléphonie mobile, les médias et le divertissement.
Pour son troisième trimestre fiscal, le groupe a affiché des revenus de 493 millions de dollars, à comparer aux 395 millions de l'an dernier. Le bénéfice net a plus que doublé à 39 millions de dollars. Sur une base ajustée, l'Ebitda a grimpé à 200 millions contre 163 millions un an avant. Le bénéfice ajusté par action a été de 33 cents, contre 26 cents un an auparavant. Pour le quatrième trimestre, l'Ebitda ajusté est attendu à environ 270 millions de dollars.
Meta aurait conclu un accord avec Tencent Holdings en vue de la commercialisation en Chine d'un nouveau casque "low cost" de réalité virtuelle, selon le Wall Street Journal. Il s'agirait ainsi d'un retour du groupe de Mark Zuckerberg sur le marché chinois, où Facebook ou Instagram sont bloqués. Meta entrerait alors en concurrence avec Bytedance, le propriétaire de TikTok, qui conçoit le casque Pico de réalité virtuelle. Le WSJ ne mentionne pas le prix du casque de Meta qui serait proposé en Chine. Le groupe vend son casque Quest 2 aux États-Unis pour un prix de départ de 300$, son Quest 3 à partir de 500$ et son Quest Pro pour 1.000$. L'offensive chinoise intervient alors que Meta fait face à la menace du nouveau casque de réalité mixte Vision Pro d'Apple, qui serait mis en vente au début de l'année prochaine.
Unity Software corrige à Wall Street, alors que le développeur de jeux vidéo a affiché pour son troisième trimestre fiscal des ventes en croissance de 68% à 544 millions de dollars, mais inférieures au consensus de marché, pour une perte GAAP. Suite à ces résultats contrastés, le groupe s'est abstenu de fournir une guidance annuelle. Le groupe souffre notamment d'un ralentissement des nouveaux lancements de jeux et d'une faiblesse en Chine.
Plug Power plonge à Wall Street, alors que le spécialiste des piles à combustible à hydrogène a raté le consensus de revenus pour le troisième trimestre fiscal et retiré ses prévisions financières, citant des difficultés d'approvisionnement sans précédent. La consommation de trésorerie du groupe commence par ailleurs à devenir problématique au point de douter de la continuité de son exploitation.
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