Wall Street retombe lourdement après la Fed
Après le rebond d'hier emmené par les valeurs financières et le Nasdaq, place à la rechute à Wall Street ce mercredi...

Après le rebond d'hier emmené par les valeurs financières et le Nasdaq, place à la rechute à Wall Street ce mercredi. Le S&P 500 retombe de 1,65% à 3.936 pts, le Dow Jones recule de 1,63% à 32.030 pts et le Nasdaq -1,60% à 11.669 pts, alors que la Fed a justifié ce soir une politique monétaire moins restrictive, malgré l'inflation toujours pressante. Sur le Nymex, le baril de brut WTI remonte de 0,5% à 70$. L'indice dollar perd encore 0,3% face à un panier de devises, tandis que l'euro grimpe à 1,0860/$.
La Réserve fédérale américaine a donc annoncé ce mercredi une hausse d'un quart de point de son principal taux d'intérêt, mais a laissé entendre qu'elle était sur le point d'interrompre son cycle de relèvements face aux tensions récentes sur les marchés financiers... L'objectif de taux des fonds fédéraux ("fed funds"), principal instrument de la politique monétaire américaine, est ainsi porté à 4,75%-5,00%.
Les nouvelles projections de la banque centrale américaine montrent que 10 membres sur 18 du comité de politique monétaire s'attendent à ce que les taux augmentent encore d'un quart de point d'ici la fin de l'année. Mais, changement notable, le communiqué du FOMC ne mentionne plus que de nouvelles hausses de taux seront "appropriées", alors que c'était le cas depuis le début du cycle de resserrement monétaire, le 16 mars 2022.
Au lieu de cela, le comité indique qu'"un raffermissement supplémentaire de la politique monétaire pourrait être approprié", ce qui laisse donc entrevoir la possibilité d'une seule hausse de 25 points de base supplémentaires cette année.
En réponse au coup de torchon financier des derniers jours, selon Jerome Powell, "toutes les économies des déposants dans le système bancaire sont en sécurité". Le patron de la Fed a ajouté que les autorités étaient "prêtes à utiliser tous les outils à disposition pour préserver la sécurité et la solidité du système".
Les turbulences traversées par le secteur devraient vont laisser des traces sur la croissance et les perspectives économiques, les derniers événements étant susceptibles de provoquer un resserrement des conditions de crédit pour les ménages et les professionnels, a estimé le patron de la Réserve fédérale...
Jerome Powell a toutefois souligné que d'autres hausses de taux pourraient suivre, "si nécessaire", et qu'aucune baisse n'était anticipée cette année, de quoi refroidir les marchés ce mercredi, contrairement aux espérances de certains analystes... La Fed ne présume pas que la bataille contre l'inflation est terminée car si la hausse des prix a ralenti, l'inflation "reste élevée", a-t-il poursuivi.
Les rendements des bons du Trésor américain ont creusé leurs pertes en clôture, le papier à 10 ans repassant sous les 3,5% et celui à 2 ans sous la barre de 4%.
L'inflation mesurée par l'indice privilégié par la Fed, celui des dépenses personnelles de consommation (PCE), devrait terminer l'année à 3,3%, contre 3,1% dans les précédentes projections.
Les conclusions de cette réunion monétaire marquent une nette inflexion de la part de la Fed. Il y a encore deux semaines, Jerome Powell déclarait au Congrès que le niveau de l'inflation obligerait probablement la Fed à augmenter ses taux plus rapidement et peut-être plus fortement que prévu...
Dans le même temps, les chiffres de l'inflation à travers le monde ne donnent pas de signal clair d'apaisement. Au contraire, l'indice britannique des prix à la consommation publié ce matin a affiché en données harmonisées européennes une augmentation de 1,1% en février en comparaison du mois antérieur, soit une progression de 10,4% sur un an contre 9,8% de consensus FactSet.
Les cours pétroliers se sont redressés après des données contrastées sur les réserves d'or noir aux États-Unis pour la semaine passée. D'après le Département américain à l'Énergie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont augmenté de 1,1 million de barils sur la semaine close le 17 mars, à 481,2 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 1,6 mb. En revanche, les stocks d'essence ont eux diminué de 6,4 mb (-1,7 mb attendu), et ceux de produits distillés ont reculé de 3,3 millions de barils (-1,5 mb de consensus).
Les valeurs
GameStop s'enflamme de 35%, suite à la publication de comptes trimestriels nettement supérieurs aux attentes, marqués par un bénéfice inattendu. La situation semble donc se normaliser pour le 'meme stock' vedette des petits porteurs américains, qui vient d'afficher son premier bénéfice en deux ans avec les réductions de coûts. Sur le quatrième trimestre fiscal, les revenus ont totalisé 2,23 milliards de dollars contre 2,25 milliards un an plus tôt. Le bénéfice net ressort à 48 millions de dollars, contre une perte de 147 millions de dollars un an auparavant. Le niveau des stocks se situait à 683 millions de dollars en fin de période contre 915 millions un an plus tôt. Le niveau de cash et équivalents était de 1,39 milliard de dollars. Le bénéfice par action, de 16 cents, se compare à une perte de 49 cents un an avant. Le groupe n'a pas fourni de prévisions pour 2023.
Nike cède 4,8%. Pourtant, le géant américain des chaussures et accessoires de sport a nettement dépassé le consensus des analystes de la place pour son troisième trimestre fiscal. Les revenus ont atteint 12,4 milliards de dollars sur la période contre 11,5 milliards de consensus, tandis que le bénéfice par action a été de 79 cents contre 55 cents attendus. Nike a par ailleurs relevé ses estimations de ventes annuelles. Néanmoins, le groupe a aussi prévenu de pressions sur les marges, alors qu'il se débarrasse de son excès de stock en procédant à des promotions importantes. Sur le trimestre clos, la marge brute a été de 43,3%, légèrement inférieure aux anticipations des spécialistes. Le groupe entend terminer l'exercice 2023 avec un niveau de stock "sain".
Nike prévoit maintenant des revenus annuels en augmentation de 6-9%, contre une guidance antérieure voisine de 5%. Le groupe évoque "des démarques plus élevées" pour liquider les stocks, affectant la marge brute, ainsi que des coûts plus élevés pour ses matériaux et son fret. Nike voit sa marge brute baisser de 250 points de base sur l'exercice en cours, par rapport à des perspectives antérieures d'une baisse de 200 à 250 points de base. Les pressions sur la rentabilité devraient, selon le management, s'atténuer au cours du prochain exercice, qui commence en juin. La firme surveille également de près la pression croissante sur la confiance des consommateurs.
Nio (-1,9%). Le constructeur chinois de véhicules électriques s'est estimé très confiant concernant ses objectifs de ventes. Le groupe ambitionne de doubler ses ventes à 250.000 unités cette année. Le directeur financier de Nio, Steven Feng, a indiqué que le management était donc très confiant dans l'atteinte des objectifs 2023, à l'occasion d'une interview accordée à Bloomberg TV. Le groupe mise sur les nouveaux modèles et l'expansion du réseau de recharge. Il entend aussi "débloquer des technologies de conduite autonome". Nio a livré 122.486 véhicules l'année dernière, en croissance de 34%, mais ces chiffres étaient ressortis inférieurs aux attentes de marché du fait des restrictions anti-covid chinoises.
Manchester United (+6,6%%), le club anglais coté à Wall Street s'attend à des offres supérieures à 5 milliards de livres sterling cette fois, indique le London Times... Des sources ont indiqué au Times londonien que le groupe de Jim Ratcliffe avait impressionné les responsables de MANU la semaine dernière. Le Times rapporte que le groupe de Ratcliffe pourrait s'associer à d'autres soumissionnaires pour renforcer sa position. L'article indique néanmoins que le groupe du cheikh Jassim bin Hamad al-Thani resterait le favori pour l'emporter. Selon l'article, au moins deux des six offres potentielles attendues avant la date limite de ce soir seraient portées à plus de 5 milliards de livres sterling, contre des offres d'ouverture de 4,5 milliards de livres sterling lancées le mois dernier.
Marvell Technology (-2,3%) va supprimer 320 emplois selon Bloomberg. Le groupe rationalise ainsi son organisation pour s'assurer que sa main-d'oeuvre soit en mesure de tirer parti de ses opportunités les plus prometteuses, à la fois maintenant et lorsqu'elle sortira du cycle de ralentissement actuel de l'industrie. Plus précisément, l'entreprise a examiné de près la répartition de ses équipes sur plusieurs sites et la manière dont elles étaient gérées pour garantir leur performance optimale. Les suppressions d'emplois toucheront 4% des effectifs de l'entreprise, ajoute l'agence Bloomberg.
First Republic Bank (-15%%), l'une des banques régionales américaines les plus attaquées ces derniers jours à Wall Street, qui a perdu une grande partie de ses déposants suite aux effondrements de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank et a ensuite reçu le soutien de 11 grandes banques américaines menées par JP Morgan Chase, qui ont apporté 30 milliards de dollars de dépôts, étudie ses options. First Republic a ainsi fait appel à Lazard pour l'aider à examiner les possibilités, d'après Reuters. Par ailleurs, des sources de Bloomberg indiquent que les patrons de firmes de Wall Street et les responsables américains envisageaient la possibilité d'un soutien du gouvernement pour rendre la banque fragilisée plus attrayante pour les investisseurs potentiels ou un acquéreur, le gouvernement étant susceptible de prendre en charge des actifs ayant plombé le bilan de l'établissement, offrant une protection supplémentaire, appliquant des règles de capital de manière plus flexible ou assouplissant les limites sur les participations...
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