Wall Street retombe, en attendant Powell
Wall Street fléchit ce mercredi, après une série de statistiques et dans l'attente du verdict monétaire de la Fed...

Wall Street fléchit ce mercredi, après une série de statistiques et dans l'attente du verdict monétaire de la Fed. Les opérateurs demeurent sur leurs gardes avant les rendez-vous monétaires et les résultats de plusieurs grands noms de la 'tech', en l'occurrence Meta (ce soir), Apple, Amazon et Alphabet (demain). Le S&P 500 perd 0,54% à 4.054 pts, le Dow Jones cède 1,04% à 33.732 pts et le Nasdaq abandonne 0,49% à 11.528 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI recule de 0,6% à 78,3$. L'once d'or progresse de 0,1% à 1.946$. L'indice dollar abandonne 0,3% face à un panier de devises.
Selon le rapport d'ADP ce mercredi, les créations de postes dans le secteur privé au mois de janvier 2023 sont sont établies au nombre de 106.000, contre 170.000 de consensus FactSet et 253.000 pour la lecture révisée (en hausse) du mois antérieur. Les marchés réagissent pour l'heure positivement, considérant que ces mauvais chiffres devraient tempérer le durcissement monétaire de la Fed. Dans les détails du rapport, qui a vu selon ADP "l'impact de perturbations liées à la météo", les entreprises de 500 employés et plus ont créé 128.000 postes et celles de 50 à 249 employés ont généré 99.000 emplois. Les autres catégories d'entreprises ont supprimé des postes dans le privé.
L'indice Markit PMI manufacturier final américain du mois de janvier 2023 s'est établi à 46,9, contre 46,8 de consensus et 46,8 en lecture préliminaire.
L'indice ISM manufacturier américain du mois de janvier s'est établi à 47,4, contre un consensus FactSet de 48,1. L'indicateur des commandes nouvelles a même chuté à 42,5 contre 45,2 en décembre. Rappelons qu'un indice inférieur à 50 signale une contraction de l'activité.
Les dépenses de construction de décembre, qui viennent aussi d'être publiées, se sont repliées de 0,4% en comparaison du mois antérieur contre -0,1% de consensus.
Le rapport JOLTS du Département américain au Travail a fait enfin ressortir 11,01 millions d'ouvertures de postes en décembre, contre 10,3 millions de consensus et 10,44 millions un mois avant.
La dernière actualité économique de la journée sera donc le communiqué monétaire de la Fed suivi de la conférence de presse de Jerome Powell. Une nouvelle hausse de taux de 25 points de base est attendue (probabilité de... 99,3% selon FedWatch), ce qui porterait le taux des fed funds entre 4,5 et 4,75%.
Demain jeudi, les marchés suivront l'étude Challenger sur les annonces de licenciements, les inscriptions au chômage, les chiffres de la productivité non-agricole trimestrielle et des coûts unitaires du travail, ainsi que les commandes industrielles. Enfin, la semaine se terminera en beauté vendredi avec le rapport mensuel sur la situation de l'emploi aux États-Unis, l'indice PMI composite final et l'ISM des services américains.
La décision du FOMC, comité de politique monétaire de la Fed, ce mercredi (20 heures), sera probablement le point culminant d'une semaine macroéconomique chargée. Les marchés s'attendent à ce que la Fed ralentisse le rythme de resserrement à 25 points de base, portant le taux des fonds fédéraux entre 4,50% et 4,75%. Cette hypothèse recueille donc l'écrasante majorité des 'suffrages' d'économistes... Les anticipations des spécialistes ont mis en évidence les attentes d'une décision unanime et n'ont signalé que des modifications mineures à la déclaration de politique. Ainsi, le communiqué de la Fed devrait réitérer les indications prospectives selon lesquelles des "augmentations continues" du taux des 'fed funds' seraient appropriées. La conférence de presse de Jerome Powell pourrait se révéler relativement belliciste. Le leader de la Fed a encore récemment indiqué que malgré le ralentissement du rythme de resserrement, la Fed avait toujours du travail à faire sur l'inflation, en particulier avec un marché du travail toujours tendu. Powell devrait aussi confirmer sa posture prudente concernant la perspective d'un assouplissement ultérieur, alors que les marchés anticipent un pivot dès le deuxième semestre. Ainsi, le dirigeant de la banque centrale américaine pourrait confirmer ses commentaires de la réunion de décembre selon lesquels la politique monétaire devait rester restrictive "pendant un certain temps". De plus, Powell pourrait noter que les points de décembre du SEP (résumé des projections économiques) restent valables malgré la traction du narratif de désinflation...
Le communiqué monétaire de la Fed sera publié à 20 heures, alors que la conférence de presse de Powell se tiendra à 20h30. Demain, les investisseurs suivront les annonces monétaires de la Banque d'Angleterre et de la BCE. La BCE s'apprête très probablement à relever ses taux de 50 points de base et à maintenir un message belliciste. Le consensus est également d'une hausse de 50 points de base de la part de la BoE, bien que les économistes soient divisés sur l'ampleur du mouvement dans le contexte du ralentissement économique.
En ce qui concerne les publications trimestrielles des entreprises, Meta Platforms (ex-Facebook), Thermo Fisher Scientific, T-Mobile US, Altria, Boston Scientific, Humana, Waste Management, Metlife, McKesson, Johnson Controls, Allstate ou AmerisourceBergen, seront à suivre ce jour.
Demain, la journée sera particulièrement animée, avec les comptes d'Apple, Alphabet et Amazon après bourse ! Eli Lilly, Merck, ConocoPhillips, Gen Digital, Bristol-Myers Squibb, Qualcomm, Honeywell, Starbucks, Gilead Sciences, Estée Lauder, Becton, Dickinson, Air Products & Chemicals, Illinois Tool Works, Intercontinental Exchange, Ford Motor, Ferrari, Sirius XM, Cognizant, Parker-Hannifin, Clorox, Cardinal Health, News Corp, Stanley Black & Decker, Harley-Davidson ou Ralph Lauren, annoncent aussi mercredi. Vendredi, Cigna, Regeneron et Zimmer Biomet publieront avant bourse.
Les valeurs
Alphabet (-1%), maison mère de Google, n'entend pas se laisser faire face à la très rapide montée en puissance du robot conversationnel ChatGPT, dans lequel Microsoft a massivement investi. Selon CNBC, Google a demandé aux employés de tester de potentiels concurrent de ChatGPT, dont un chatbot appelé "Apprentice Bard". Ainsi, Google teste des produits "de type ChatGPT" utilisant sa technologie LaMDA, croit savoir CNBC, citant des sources et des documents internes. La compagnie teste aussi une nouvelle page de recherche intégrant la technologie de chat. Google a demandé à un plus grand nombre d'employés de l'aider dans ces efforts en interne durant les récentes semaines.
Google travaillerait en particulier sur un projet, confié à l'unité cloud, et appelé "Atlas", qui serait un effort pour répondre à la montée en puissance de ChatGPT. Le chatbot Apprentice Bard permettrait quant à lui aux employés de poser des questions et de recevoir des réponses détaillées similaires à celles offertes par le robot conversationnel d'OpenAI. Une autre unité planche sur un nouveau design de recherche qui pourrait être utilisé sous forme de question-réponse.
Tesla (stable) demeure sous surveillance à Wall Street ce mercredi. Selon l'agence Reuters, le constructeur de voitures électriques va relever sa production à Shanghai afin de répondre à la demande ravivée par les baisses récentes de prix. Ainsi, Tesla entendrait augmenter sa production sur le site de Shanghai les deux prochains mois, d'après un message interne de planification dont l'agence a pris connaissance et une personne ayant connaissance des plans. Le constructeur prévoit de produire une moyenne hebdomadaire de près de 20 000 unités dans son usine de Shanghai en février et mars.
Peloton Interactive (+16% !), le fournisseur américain d'équipements d'exercice et de fitness, grimpe à Wall Street. Le groupe, dont le cours de bourse s'était envolé durant la période des confinements jusqu'à 163$, vaut désormais dix fois moins sur la cote américaine. Sur un an, Peloton perd encore plus de la moitié de sa valeur boursière. La hausse du jour est une réaction à des chiffres un peu moins catastrophiques que prévu. Sur le trimestre clos, le groupe a affiché une chute de 30% des ventes à 793 millions de dollars (710 millions de consensus). Néanmoins, Peloton a réduit ses pertes et sa consommation de cash. Peloton Interactive a enregistré une perte de 335 millions de dollars. La perte nette de la société au deuxième trimestre fiscal, qui équivaut à 98 par action sur une base GAAP, est à comparer à une perte de 439 millions de dollars enregistrée l'année précédente.
Snap (-13%), maison mère de Snapchat, plonge à Wall Street suite à des comptes trimestriels et perspectives sans relief. Le groupe a déploré une perte de 288 millions de dollars sur le trimestre clos et anticipe un déclin de ses revenus pour le premier trimestre fiscal juste entamé. Ainsi, les revenus du premier trimestre sont attendus en recul de 2 à 10% en glissement annuel, alors que les analystes anticipaient en moyenne une légère croissance. Pour le trimestre écoulé, le groupe a perdu 288 millions de dollars et 18 cents par titre, le déficit comprenant 34 millions de dollars de charges de restructurations. Un an plus tôt, le groupe avait dégagé un bénéfice de 23 millions de dollars. Les revenus du quatrième trimestre ont été stables à 1,3 milliard de dollars, en ligne avec les attentes. Snap a terminé le trimestre avec 375 millions d'utilisateurs quotidiens, une progression de 17%. Pour le premier trimestre, le groupe envisage 382 à 384 millions d'utilisateurs quotidiens.
AMD (+7%), numéro deux des processeurs informatiques, a livré hier soir un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes de marché. En outre, la guidance de ventes pour le premier trimestre ressort moins dramatique que prévu, avec les gains sur le marché des serveurs, compensant la chute de la demande PC. Sur le premier trimestre juste entamé, AMD anticipe des revenus de 5,6 milliards de dollars, contre un consensus de 5,56 milliards. Il s'agirait néanmoins de la première baisse des revenus en glissement annuel pour le groupe depuis 2019. Sur le trimestre clos, quatrième trimestre fiscal, AMD a réalisé un bénéfice ajusté par action de 69 cents, contre 67 cents de consensus. Les revenus se sont améliorés de 16% à 5,6 milliards de dollars, contre 5,5 milliards de consensus de marché. Les activités de centres de données ont affiché une belle croissance de 42% sur la période, à 1,7 milliard de dollars, alors que la 'division client', unité PC, a vu ses ventes fondre de moitié à 903 millions.
Electronic Arts, géant américain des jeux vidéo, s'écroule de 12% à Wall Street. Le groupe a livré une faible guidance sur le trimestre en cours et reporté son jeu Star Wars de six semaines. Sur le trimestre clos en mars, EA table sur un net bookings allant de 1,68 à 1,78 milliard de dollars, très inférieur au consensus de place qui se situait à 2,2 milliards de dollars. Le très attendu 'Star Wars Jedi : Survivor' ne sera lancé que le 28 avril, alors qu'il était attendu le 17 mars. Le groupe évoque une question de qualité et entend atteindre "le niveau" requis par les fans. Pour le troisième trimestre fiscal juste clos, le net bookings a reculé de 9% à 2,34 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté par action, de 2,8$, a raté le consensus qui était de 3,05$. Sur le trimestre entamé, EA prévoit un bpa ajusté allant de 1,2 à 1,4$, loin du consensus qui était de 2,2$.
Amgen (-4%), le géant américain des biotechnologies, a dépassé les attentes de marché au quatrième trimestre. Le groupe a dégagé sur la période un bénéfice ajusté par action de 4,4$, contre 4,1$ de consensus FactSet. Les revenus ont été de 6,84 milliards de dollars, dépassant de 2% les anticipations de marché, alors qu'ils se situaient à 6,85 milliards un an avant. Le bénéfice net consolidé a été de 1,6 milliard de dollars, contre 1,9 milliard un an avant. La guidance est prudente, le groupe anticipant pour l'année 2023 des revenus allant de 26 à 27,2 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté annuel par action est attendu entre 17,4 et 18,6$. Les estimations ne tiennent pas compte de la contribution de Horizon Therapeutics, dont Amgen vient d'annoncer l'acquisition.
Western Digital (-3%), le géant américain des disques durs, perd du terrain à Wall Street. Pour son deuxième trimestre fiscal juste clos, le groupe a déploré une perte de 446 millions de dollars soit 1,4$ par titre, contre un bénéfice de 564 millions un an auparavant. Les revenus ont été de 3,11 milliards de dollars, à comparer aux 4,84 milliards de l'an dernier. La perte ajustée par action a été de 42 cents, presque trois fois plus lourde que prévu. Western Digital prévoit une perte ajustée du troisième trimestre fiscal de 1,40$ par action à 1,70$ par action, pour des revenus de 2,6 milliards de dollars à 2,8 milliards de dollars, tandis que Wall Street s'attendait à une perte de 37 cents par action sur des revenus de 2,96 milliards de dollars.
Thermo Fisher Scientific (+3%), le leader américain du matériel de recherche et d'analyse, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal des revenus de 11,45 milliards de dollars (+7%), un bénéfice GAAP dilué par action de 4,01$ et un bpa ajusté de 5,4$. Le consensus était de 5,19$ de bpa ajusté trimestriel et 10,43 milliards de revenus. Le groupe affiche une croissance organique de 14% des revenus sur une base ajustée. Pour l'exercice, les revenus grimpent de 15% à 44,9 milliards de dollars, alors que le bénéfice ajusté par action ressort à 23,24$.
T-Mobile US (stable), l'opérateur télécom américain, publie pour son quatrième trimestre des revenus de 20,3 milliards de dollars en baisse de 2,5%, à comparer à un consensus de 20,6 milliards. Le bénéfice net a néanmoins triplé à 1,48 milliard de dollars et 1,18$ par titre. L'Ebitda ajusté a été de 6,6 milliards de dollars. Le groupe a récupéré 927.000 abonnés mensuels payants durant le trimestre. Il vise 5 à 5,5 millions d'abonnés mensuels supplémentaires cette année, contre 6,4 millions l'an dernier.
Boston Scientific (+2%), spécialiste américain du matériel médical, a annoncé pour le quatrième trimestre des revenus de 3,24 milliards de dollars, en croissance de 3,7% en données consolidées et de 8,7% sur une base opérationnelle (7,1% en organique). Le bénéfice net GAAP a été de 126 millions de dollars et 9 cents par titre, contre 80 millions un an avant. Le bénéfice ajusté par action est un peu court à 45 cents. Le consensus était de 47 cents de bpa ajusté pour 3,24 milliards de revenus. La société s'attend maintenant à un bpa ajusté pour le premier trimestre de 42 cents à 44 cents, tandis que FactSet anticipait 44 cents. Le bpa ajusté pour l'année entière est attendu entre 1,86 et 1,93$, contre un consensus FactSet de 1,93$.
Altria (+4%), géant américain du tabac, a dépassé les attentes de profits sur le trimestre clos avec un bénéfice ajusté par action de 1,18$ et des revenus de 6,1 milliards de dollars. Le groupe dévoile par ailleurs un plan de rachat d'actions d'un milliard de dollars. Sur le trimestre clos, le bénéfice net consolidé est ressorti à 2,69 milliards de dollars, contre 1,62 milliard de dollars un an avant. Le groupe table pour 2023 sur un bpa dilué ajusté allant de 4,98 à 5,13$, en croissance de 3 à 6%.
Waste Management (-1%) annonce pour son quatrième trimestre clos fin décembre 2022 des revenus de 4,93 milliards de dollars, contre 4,68 milliards un an avant. Le bénéfice net a été de 499 millions de dollars et le bpa dilué de 1,21$. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 1,3$. Le consensus était de 1,41$ de bpa ajusté et 4,97 milliards de dollars de revenus sur la période considérée. Le leader de la collecte, du traitement et du recyclage des déchets en Amérique du Nord relève tout de même que les comptes annuels font ressortir une croissance à deux chiffres du bénéfice des opérations, du bénéfice net, ainsi que du bénéfice dilué par action.
Humana (+1%), le groupe américain leader des services d'assurance dans la santé, a annoncé pour son quatrième trimestre fiscal des profits supérieurs aux attentes mais des revenus un peu courts. Hors éléments, l'assureur a dégagé un bénéfice de 1,62$ par titre, à comparer à un consensus de 1,46$. Humana prévoit un bénéfice par action ajusté d'au moins 28$ pour 2023, conformément aux attentes des analystes, le directeur général Bruce D. Broussard déclarant que la société était confiante dans un bpa ajusté de 37$ pour 2025.
Otis Worldwide (+1%) a publié des résultats du quatrième trimestre plus solides que prévu, malgré les défis macroéconomiques. Le fabricant d'ascenseurs et d'escaliers mécaniques a enregistré un bénéfice net de 297 millions de dollars, ou 71 cents par action, pour le trimestre clos, contre 281 millions de dollars un an avant. Le bénéfice ajusté par action s'est élevé à 75 cents, contre un consensus FactSet de 73 cents. Les ventes se sont tassées à 3,44 milliards de dollars contre 3,57 milliards de dollars, mais demeurent supérieures au consensus FactSet qui se situait à 3,356 milliards de dollars. La société s'attend maintenant à un bpa ajusté annuel de 3,35 à 3,50$, ce qui se compare à un consensus FactSet de 3,43$.
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