Wall Street retombe avec les craintes d'inflation
Après un indice des prix inquiétant de l'ISM
Wall Street retombe depuis une heure, suite à des chiffres solides des services et de l'emploi aux États-Unis. Les craintes d'inflation semblent ainsi faire leur grand retour, avec une composante prix de l'ISM qui alarme les investisseurs. Le S&P 500 abandonne désormais 0,29% à 5.958 pts, le Dow Jones grappille 0,2% à 42.799 pts et le Nasdaq corrige de 1,03% à 19.661 pts. Nvidia, qui débutait pourtant la séance au plus haut historique suite à ses annonces du CES de Las Vegas, recule de plus de 5% désormais dans un marché très nerveux !
Sur le Nymex, le baril de brut WTI avance de 0,8% à 74,1$. L'once d'or fin progresse de 0,5% à 2.649$. L'indice dollar prend 0,2% face à un panier de devises de référence. Le bitcoin trébuche de 4,3% sur 24 heures à 97.500$ environ. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans demeure tendu à 4,68% avec les craintes d'inflation, contre 4,91% sur le '30 ans'.
Hier, l'indice PMI composite final américain du mois de décembre 2025 s'est affiché à 55,4, contre un consensus FactSet de 55,1 et une lecture de 56,6 auparavant. L'indice PMI final des services est ressorti quant à lui à 56,8, contre 55,7 de consensus de marché...
Ce mardi, la balance US du commerce international des biens et services du mois de novembre s'est affichée déficitaire de 78,2 milliards de dollars, contre un consensus FactSet de 78 milliards.
L'indice ISM des services américains pour le mois de décembre 2024 s'affiche à 54,1, contre un consensus FactSet de 53 et un niveau de 52,1 un mois auparavant. Cela traduit donc une accélération de croissance de l'activité dans les services aux États-Unis, en fin d'année dernière. La très mauvaise surprise du jour provient de l'indice des prix, à 64,4 contre 58,2 en novembre. C'est la première fois que cet indicateur des prix dépasse les 60 depuis janvier. Parmi les autres sous-indices, celui des commandes nouvelles s'affiche à 54,2 et celui de l'emploi à 51,4.
Le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes aux États-Unis pour le mois de novembre, qui vient lui aussi d'être annoncé, a fait ressortir près de 8,1 millions d'ouvertures, contre 7,7 millions de consensus FactSet et 7,84 millions un mois plus tôt - ce qui est donc plutôt de bon augure avant le rapport gouvernemental sur la situation de l'emploi de vendredi.
Demain, le rapport d'ADP sur l'emploi privé non-agricole de décembre sera annoncé à 14h15 (consensus 135.000 créations), juste avant les inscriptions au chômage pour la semaine close le 4 janvier (consensus 215.000). Les Minutes de la dernière réunion monétaire de la Fed seront connues à 20 heures, alors que les chiffres du crédit à la consommation de novembre seront annoncés à 21 heures (consensus +9,1 milliards de dollars). A suivre aussi mercredi, le traditionnel rapport hebdomadaire du Département à l'Énergie sur les stocks pétroliers domestiques, pour la semaine close le 3 janvier. Christopher Waller de la Fed aura enfin son mot à dire.
Les annonces de responsables de la banque centrale américaine se multiplieront jeudi, avec notamment Patrick Harker, Thomas Barkin, Jeffrey Schmid et Michelle Bowman. Les investisseurs suivront aussi à 16 heures les stocks finaux de grossistes de novembre (consensus -0,2%).
La principale statistique de la semaine est pour vendredi, avec le rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi du mois de décembre (14h30, consensus FactSet 156.500 créations de postes dont 136.500 dans le privé, pour 4,2% de taux de chômage). L'indice préliminaire du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan pour janvier sera enfin révélé à 16 heures vendredi (consensus 73,3).
En ce qui concerne les publications financières trimestrielles d'entreprises cotées à Wall Street, RPM International et Cal-Maine Foods annoncent aujourd'hui, alors que Jefferies Financial et Albertsons dévoilent leurs chiffres mercredi. Constellation Brands sera de la partie jeudi. Vendredi, ce sera - déjà - l'ouverture du bal des résultats du quatrième trimestre, avec notamment Bank of America, Wells Fargo, BlackRock et Delta Air Lines.
Les valeurs
Nvidia cède 5,1% à Wall Street après un pic d'ouverture sur les 153$, au plus haut historique, suite à la keynote de son DG Jensen Huang à l'occasion du CES de Las Vegas. Le dirigeant a détaillé cette nuit sa vision de l'IA sur les marchés de la robotique et de la conduite autonome. Il a aussi levé le voile sur un nouveau surperordinateur personnel d'IA avec son projet Nvidia Digits. Le superordinateur sera alimenté comme il se doit par une superpuce GB10.
Le GB10 est une version miniature de la superpuce GB200, qui combine une unité centrale de traitement Grace avec deux unités de traitement graphique (GPU) Blackwell. Un plus petit GB10 associe un processeur Grace et un GPU Blackwell. La puce sera disponible dans un petit système de bureau et sera livrée avec 128 Go de mémoire et 4 To de stockage... Ainsi, le projet Nvidia Digits est celui d'un supercalculateur personnel d'IA qui permet aux chercheurs en IA, aux data scientists et aux étudiants du monde entier "d'accéder à la puissance de la plateforme Nvidia Grace Blackwell". Le projet Digits comprend la nouvelle superpuce Nvidia GB10 Grace Blackwell, offrant un pétaflop de performances informatiques d'IA pour le prototypage, le réglage fin et l'exécution de grands modèles d'IA. Avec le projet Digits, les utilisateurs peuvent développer et exécuter des inférences sur des modèles à l'aide de leur propre système de bureau, puis déployer les modèles de manière transparente sur une infrastructure accélérée de cloud ou de centre de données.
Nvidia a aussi présenté Cosmos, plateforme sous licence ouverte pour le développement de systèmes physiques d'IA, qui utilise des modèles d'IA simulant les conditions du monde réel. Les systèmes d'IA physique incluent par exemple les robots humanoïdes et les voitures autonomes. Nvidia étend ainsi Omniverse avec l'IA physique générative. Le groupe a ainsi dévoilé des modèles et plans d'IA générative étendant plus encore l'intégration de Nvidia Omniverse aux applications d'IA physique telles que la robotique, les véhicules autonomes et l'IA de vision. Des leaders du développement de logiciels et des services professionnels utilisent Omniverse pour développer de nouveaux produits et services qui accéléreront la prochaine ère de l'IA industrielle. Accenture, Altair, Ansys, Cadence, Foretellix, Microsoft et Neural Concept sont parmi les premiers à intégrer Omniverse dans leurs produits logiciels et services professionnels de nouvelle génération. Siemens a annoncé au salon CES la disponibilité de Teamcenter Digital Reality Viewer, première application Siemens Xcelerator optimisée par les bibliothèques Nvidia Omniverse.
Uber Technologies (+0,5%) a annoncé d'ailleurs ce jour un accord avec Nvidia pour "accélérer la mobilité autonome". Uber et Nvidia vont collaborer sur de nouvelles solutions pour soutenir le développement de la technologie de conduite autonome basée sur l'IA. "L'IA générative alimentera l'avenir de la mobilité, nécessitant à la fois des données riches et un calcul très puissant", a déclaré Dara Khosrowshahi, le DG d'Uber. "En travaillant avec Nvidia, nous sommes convaincus que nous pouvons contribuer à accélérer le développement de solutions de conduite autonome sûres et évolutives pour l'industrie".
AMD (-0,8%), le petit rival de Nvidia, a annoncé ses nouveautés à l'occasion du salon CES de Las Vegas, avec notamment ses dernières puces IA PC et puces graphiques. Le groupe a dévoilé ses nouvelles unités centrales de traitement (CPU) Ryzen AI Max, ainsi que des puces Ryzen AI 300 et Ryzen AI 200 supplémentaires, mais aussi des puces haute puissance pour les ordinateurs de bureau et portables de jeu et les systèmes de jeu portables. Les puces Ryzen AI Max sont conçues pour les ordinateurs portables haute puissance destinés aux joueurs et créateurs de contenu, avec jusqu'à 128 Go de mémoire unifiée et une unité de traitement neuronal capable d'effectuer jusqu'à 50 TOPS, soit des milliers de milliards d'opérations par seconde.
Microsoft (-0,2%) reste offensif dans l'intelligence artificielle, avec un investissement annoncé de 3 milliards de dollars en Inde. Le groupe de Redmond va ainsi investir pour étendre ses capacités cloud et d'IA dans le pays le plus peuplé au monde. Satya Nadella, DG de l'affaire, s'est engagé à cet investissement sur deux ans ce jour lors d'un événement à Bangalore. "Le taux de diffusion de l'IA en Inde est enthousiasmant", a lancé par ailleurs Nadella, qui a publié hier en ligne une photo de sa rencontre avec le Premier ministre indien Narendra Modi. "Nous sommes ravis de poursuivre notre engagement à donner la priorité à l'IA en Inde", a-t-il précisé sur le réseau social média X.
RPM International (+2,7%), spécialiste américain des matériaux de construction, a annoncé pour son deuxième trimestre fiscal 2025 des ventes historiques de 1,85 milliard de dollars, en hausse de 3%, ainsi qu'un bénéfice net également record de 183 millions de dollars. L'Ebit atteint 228 millions de dollars. Le bénéfice ajusté dilué par action s'établit à 1,39$, en augmentation de 14% en glissement annuel, alors que l'Ebit ajusté progresse de 8% à 255 millions de dollars. Pour son troisième trimestre, le groupe fait toutefois preuve de prudence, envisageant des ventes stables et un Ebit ajusté en hausse ou baisse à un chiffre bas. Sur l'ensemble de l'exercice 2025, les ventes sont attendues en augmentation à un chiffre bas, alors que l'Ebit ajusté devrait augmenter de 6 à 10%.
Getty Images bondit de 29% à Wall Street, alors que le groupe va fusionner avec Shutterstock (+24%) pour donner naissance à un groupe de près de 4 milliards de dollars. La société issue de la fusion sera bien placée pour répondre aux besoins changeants des secteurs de la création, des médias et de la publicité grâce à des investissements combinés dans la création de contenu, la couverture d'événements et l'innovation de produits et de technologies. Les synergies de coûts annuelles sont attendues entre 150 millions de dollars et 200 millions de dollars d'ici la troisième année. L'opération devrait avoir un effet relutif sur les bénéfices et les flux de trésorerie à partir de la deuxième année.
Getty Images Holdings et Shutterstock ont ainsi scellé un accord de fusion définitif pour s'associer dans le cadre d'une fusion entre égaux, créant ainsi une société de contenu visuel de premier plan. La société issue du regroupement, qui aurait une valeur d'entreprise d'environ 3,7 milliards de dollars, s'appellera Getty Images Holdings, Inc et continuera d'être cotée à la Bourse de New York sous le symbole 'GETY'. En tant que société combinée, Getty Images et Shutterstock offriront "une bibliothèque de contenu plus approfondie et plus étendue au profit des clients, des opportunités élargies pour sa communauté de contributeurs et un engagement renforcé en faveur de l'adoption d'un contenu inclusif et représentatif". Sur une base pro forma 2024, la société issue du rapprochement afficherait des revenus compris entre 1,979 et 1,993 milliard de dollars, dont 46% de revenus d'abonnements. L'Ebitda pré-synergie serait compris entre 569 millions de dollars et 574 millions de dollars.
Selon les termes de l'accord, qui a été approuvé à l'unanimité par les conseils d'administration des deux sociétés, les actionnaires de Shutterstock peuvent, à la clôture, choisir de recevoir 28,8487$ par action en cash pour chaque action ordinaire de Shutterstock qu'ils possèdent, 13,67237 actions ordinaires de Getty Images pour chaque action ordinaire de Shutterstock détenue, ou une contrepartie mixte de 9,17 actions ordinaires de Getty plus 9,50$ en cash par titre possédé. À la clôture, les actionnaires de Getty détiendront environ 54,7% et les actionnaires de Shutterstock 45,3% de la société issue du regroupement sur une base entièrement diluée.
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