Wall Street reste sous pression, après Meta et un PIB américain impressionnant
La cote américaine reste orientée dans le rouge avant bourse ce jeudi, suite à la purge de la veille marquée surtout par une chute de 2,4% du Nasdaq...

La cote américaine reste orientée dans le rouge avant bourse ce jeudi, suite à la purge de la veille marquée surtout par une chute de 2,4% du Nasdaq. Le S&P 500 abandonne encore 0,4% en pré-séance ce jour, le Dow Jones 0,2% et le Nasdaq 0,6%. Les opérateurs ont pris connaissance d'une nouvelle série de résultats trimestriels, avec des annonces diversement appréciées de Meta, IBM, Mastercard, Merck ou Comcast. Amazon et Intel publient encore ce soir, après bourse, leurs résultats financiers. Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 2,6% à 83,1$. L'once d'or recule de 0,3% à 1.989$. L'indice dollar gagne 0,2% face à un panier de devises.
Les chiffres préliminaires du PIB américain pour le troisième trimestre ont été encore plus solides que prévu. Ainsi, selon le rapport du jour, la croissance du troisième trimestre en première estimation est ressortie au rythme de +4,9%, contre +4,2% de consensus Bloomberg (+3,8% selon FactSet) et +2,1% un trimestre auparavant. Les dépenses personnelles de consommation se sont améliorées sur un rythme de 4% contre 4,1% de consensus. L'indice des prix rattaché au PIB a grimpé sur un rythme de 3,5%, contre 2,8% de consensus FactSet et 1,7% un trimestre avant.
Les commandes américaines de biens durables du mois de septembre, qui viennent aussi d'être annoncées, ont augmenté de 4,7% en comparaison du mois antérieur, un rythme d'expansion trois fois supérieur aux attentes. Hors transport, ces commandes se sont améliorées de 0,5% contre 0,3% de consensus.
Les grandes questions tournent autour de l'impact sur la réponse politique de la Fed. Même si le consensus considère toujours que les taux ont atteint leur sommet, les spécialistes avaient averti qu'une croissance économique plus forte n'était pas cohérente avec le scénario d'une désinflation continue. Le président de la Fed a d'ailleurs précisé la semaine dernière que le retour à l'objectif d'inflation de 2% pourrait nécessiter une période de croissance inférieure à la tendance. Cependant, les économistes notent que malgré certains vents contraires, de fortes dépenses des vacances pourraient encore maintenir une consommation élevée au quatrième trimestre... Selon l'outil FedWatch, la probabilité d'un statu quo monétaire de la Fed le 1er novembre, à l'issue de la prochaine réunion, se situe à près de 100%. La probabilité d'un statu quo jusqu'à la fin de l'année atteint 75%.
Les inscriptions au chômage ont progressé davantage que prévu la semaine passée aux Etats-Unis. Le Département américain au Travail a annoncé, pour la semaine close au 21 octobre, des inscriptions au chômage au nombre de 210.000, en hausse de 10.000 par rapport à la semaine antérieure. La moyenne à quatre semaines s'établit à 207.500, en progression de 1.250. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 14 octobre ressort à 1,790 million, en hausse de 63.000 sur sept jours (1,740 million de consensus).
La balance du commerce international de biens est ressortie déficitaire de 85,8 milliards de dollars en septembre aux USA, contre 85,4 milliards de consensus et 84,6 milliards un mois avant.
Notons que Christopher Waller de la Fed interviendra par ailleurs ce jour. Sur le front économique, l'indice des promesses de ventes de logements et l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City sont encore attendus.
Les valeurs
Meta Platforms corrigeait de 3,4% après bourse à Wall Street hier soir, malgré des résultats trimestriels nettement supérieurs au consensus de marché. Le groupe de Mark Zuckerberg a pourtant plus que doublé son bénéfice avec les efforts de réduction des coûts et d'effectifs, mais les investisseurs se montrent intraitables, alors que le dossier a déjà grimpé de 140% en bourse depuis le début de l'année. De plus, Meta a prévenu d'une accélération des dépenses l'année prochaine et de pressions réglementaires. Enfin, le groupe se montre prudent concernant les perspectives publicitaires. Pourtant, le bénéfice net du trimestre clos a tout de même flambé de 164% à 11,6 milliards de dollars, bien au-dessus des prévisions d'analystes.
Le propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp a aussi dévoilé des revenus totalisant 34,15 milliards de dollars, en croissance de 23% en glissement annuel, à comparer à un consensus de 33,6 milliards de dollars environ. Le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs sur les plateformes du groupe a augmenté encore de 7%. Le nombre d'utilisateurs actifs sur Facebook était de 3,05 milliards à fin septembre, en hausse de 3% en glissement annuel, tandis que le nombre total sur toutes les plateformes atteignait 3,96 milliards d'utilisateurs. Le groupe de Menlo Park a dégagé un bénéfice par action de 4,39$, contre 1,64$ un an avant et 3,64$ de consensus.
Meta anticipe des dépenses allant de 94 à 99 milliards de dollars l'an prochain, niveau plus élevé que prévu, mais a aussi abaissé ses dépenses prévisionnelles pour cette année entre 87 et 89 milliards de dollars. Rappelons que le groupe a supprimé environ 21.000 postes depuis l'automne dernier. Zuckerberg a indiqué hier soir que Threads, son rival de Twitter (X) lancé en juillet, affichait 100 millions d'utilisateurs actifs mensuels. Le dirigeant laisse entendre qu'il ambitionne le milliard d'utilisateurs sur l'application. Meta comptait 66.185 employés en fin de trimestre, 24% de moins que l'an dernier. Pour le trimestre entamé, le groupe prévoit des revenus allant de 36,5 à 40 milliards de dollars, contre 38,8 milliards de consensus.
IBM a dévoilé hier soir pour son troisième trimestre des résultats supérieurs aux anticipations de marché, faisant état d'un bénéfice ajusté par action de 2,2$ à comparer à un consensus de 2,12$, et des revenus de 14,75 milliards de dollars (+4,6%) contre 14,7 milliards pour l'estimation moyenne des brokers. Arvind Krishna, le PDG d'IBM, met notamment en avant l'adoption de watsonx.ai par les clients, outil intégré à la plateforme IBM watsonx qui rassemble de nouvelles fonctionnalités d'IA générative. IBM a aussi bénéficié d'une demande stable pour ses solutions software et de résultats résistants de la division PC. Le groupe maintient pour l'heure sa guidance annuelle, visant une augmentation des revenus et du cash flow libre. IBM dit par ailleurs avoir enregistré des centaines de millions de dollars de contrats liés à l'IA générative, les clients se pressant d'intégrer l'IA dans leurs opérations.
Pour l'exercice, le groupe table donc toujours sur des ventes en croissance de 3 à 5% et un free cash flow d'environ 10,5 milliards de dollars. Les ralentissements constatés concernant Red Hat et le consulting seront toutefois surveillés, certains analystes craignant que les choses ne se compliquent encore au quatrième trimestre dans un contexte géopolitique et économique qui s'annonce tendu.
Mattel a publié hier soir des résultats du troisième trimestre supérieurs aux attentes de marché avec Barbie, mais une guidance décevante en termes de ventes. Le titre retombait hier soir à Wall Street, après bourse. Pour le troisième trimestre, le groupe a réalisé des revenus de 1,92 milliard de dollars, en croissance de 9,3% en glissement annuel, pour un bénéfice par action de 1,08$ très nettement supérieur aux anticipations de marché (0,86$). Un an plus tôt, le bénéfice par titre se situait à 82 cents. L'effet Barbie et la performance des produits Hot Wheels ont soutenu les comptes, mais les perspectives sont plus mitigées, sur fond de ralentissement potentiel de la demande en jouets avant la cruciale période des fêtes de fin d'année.
Le management a évoqué hier soir un environnement macroéconomique difficile et une volatilité accrue, qui pourraient affecter la demande. Le groupe a seulement maintenu son anticipation de ventes annuelles, malgré l'impact du film Barbie. Le patron du groupe Ynon Kreiz, cité par Reuters, évoque pourtant, de manière plus optimiste, une accélération du taux de croissance au quatrième trimestre et une expansion significative des marges. La compagnie rehausse d'ailleurs sa guidance 2023 de marge brute ajustée, d'Ebitda ajusté et de bénéfice ajusté par action. Le bpa ajusté est maintenant attendu entre 1,15 et 1,25$.
ServiceNow gagne 5% avant bourse à Wall Street, alors que la plateforme cloud, permettant aux entreprises d'améliorer leur efficience opérationnelle, a publié hier soir des profits et revenus trimestriels supérieurs aux attentes. Le groupe software a révélé pour son troisième trimestre des revenus d'abonnements de 2,22 milliards de dollars, en augmentation de 27% en glissement annuel. Le consensus était de 2,19 milliards. Le groupe a dégagé sur la période un bénéfice ajusté par action de 2,92$, contre 2,56$ de consensus. ServiceNow a livré des prévisions de revenus d'abonnement pour le quatrième trimestre voisines de 2,32 milliards de dollars, légèrement au-dessus du consensus. Le groupe envisage ainsi une croissance de 24,5 à 25% sur la période. Les revenus annuels sont anticipés entre 8,635 et 8,64 milliards de dollars, en augmentation de 25,5%.
Whirlpool perd du terrain à Wall Street après la publication de profits pourtant supérieurs aux attentes de la place. Le concepteur américain d'appareils électroménagers a dégagé sur le troisième trimestre un bpa ajusté de 5,45$, contre 4,49$ un an plus tôt et 4,4$ de consensus, pour un chiffre d'affaires de 4,93 Mds$ battant lui aussi le consensus de marché malgré une demande mondiale réduite. Un an avant, les revenus ressortaient à 4,78 milliards de dollars. Le groupe se montre toutefois prudent en termes de perspectives, du fait de la faiblesse de la demande pour ses machines à laver et ses appareils de cuisine. Whirlpool table désormais sur un bénéfice annuel ajusté par action d'environ 16$, alors qu'il envisageait auparavant une fourchette allant de 16 à 18$.
Align Technology décroche avant bourse à Wall Street, abandonnant un quart de sa valeur. Le géant de l'orthodontie a revu en baisse ses prévisions de revenus pour l'année, victime d'une demande affaiblie pour ses aligneurs de dents. Le groupe envisage désormais des revenus compris entre 3,83 et 3,85 milliards de dollars pour 2023. Le management confirme la détérioration des conditions d'activité, avec une réduction des visites de patients et une augmentation des annulations. Align anticipe une baisse séquentielle du chiffre d'affaires dans ses deux segments. Le segment produits a affiché sur le trimestre clos des revenus de 795 millions de dollars, contre 822 millions de dollars de consensus. Le bénéfice ajusté par action a été de 2,14$, lui aussi inférieur au consensus qui était de 2,26$ par action.
UPS a abaissé ses prévisions de revenus annuels du fait d'une demande inférieure aux attentes dans le commerce en ligne. Le groupe d'Atlanta affiche par ailleurs des marges sous pression du fait du récent accord conclu avec le syndicat des Teamsters prévoyant de forte revalorisations salariales. Le géant de la livraison table désormais sur des revenus allant de 91,3 à 92,3 milliards de dollars pour l'exercice, alors qu'il envisageait auparavant un niveau de 93 milliards de dollars. La marge opérationnelle ajustée annuelle est maintenant attendue entre 10,8 et 11,3%, contre 11,8% précédemment. Sur le trimestre clos, UPS a affiché un bénéfice ajusté par action de 1,57$ contre 1,52$ de consensus. Les revenus consolidés sur la période ont été de 21,1 milliards de dollars, contre 24,2 milliards de dollars un an plus tôt.
Merck, le laboratoire américain, a fait état de revenus et profits du troisième trimestre supérieurs aux attentes de marché, avec notamment une bonne surprise concernant son traitement covid au Japon. Le groupe a réalisé sur le trimestre des revenus de 15,96 milliards de dollars (+7%), contre 14,96 milliards de dollars un an plus tôt et 15,3 milliards de consensus. Le bénéfice est ressorti à 5,43 milliards de dollars, 2,13$ par action, hors éléments, contre un consensus de 1,95$. Le bénéfice net consolidé a été de 4,75 milliards de dollars contre 3,25 milliards un an plus tôt. Les ventes de Keytruda, son produit d'immunothérapie anticancéreuse, ont grimpé de 17% à 6,34 milliards de dollars. Les revenus de Gardasil, vaccin destiné à prévenir les cancers causés par le virus du papillome humain, se sont appréciés de 13% à 2,59 milliards. Enfin, les revenus de la pilule antivirale covid Lagevrio (molnupiravir) se sont envolés de 47% à 640 millions de dollars, cinq fois plus que prévu. Merck a d'ailleurs rehaussé ses prévisions de ventes de Lagevrio à 1,3 milliard de dollars pour l'année.
Comcast, le géant américain des médias et du divertissement, a publié pour son troisième trimestre des revenus en hausse de 1% à 30,1 milliards de dollars, ainsi qu'un bénéfice net part du groupe de 4,05 milliards de dollars, à comparer à une perte de 4,6 milliards de dollars un an avant. Le bénéfice net ajusté a été de 4,48 milliards de dollars pour la période close, contre 4,22 milliards un an auparavant. L'Ebitda ajusté s'est amélioré de 5% à 9,96 milliards. Le bénéfice ajusté par action a augmenté de 13% à 1,08$, contre 95 cents de consensus. Les revenus ont aussi dépassé les attentes. Le free cash flow a progressé de 19% à 4,03 milliards. 'Oppenheimer' a affiché des recettes mondiales de plus de 900 millions de dollars au box office sur le trimestre, un record pour un biopic. L'Ebitda ajusté des parcs à thème a grimpé de 20% à 983 millions de dollars, un record.
Honeywell, le groupe industriel américain, a affiché une belle performance pour le troisième trimestre avec l'amélioration des conditions d'approvisionnement. Les revenus du trimestre ont totalisé 9,2 milliards de dollars, en croissance de 3% en données consolidées et de 2% en organique. Les commandes se sont appréciées de 10% et le backlog de 8% à un niveau record de 31,4 milliards de dollars. Les ventes aérospatiales ont augmenté de 18% avec des croissances à deux chiffres dans l'aviation commerciale et sur le segment défense et espace. La marge opérationnelle s'est améliorée de 140 points de base à 20,9%. Le bénéfice par action, de 2,27$, a dépassé le haut de fourchette de la guidance. Les revenus annuels sont désormais anticipés entre 36,8 et 37,1 milliards, alors que la croissance organique est attendue entre 4 et 5%. Le bénéfice ajusté par action est anticipé entre 9,1 et 9,2$, en augmentation de 4 à 5%. Le free cash flow est attendu entre 3,9 et 4,3 milliards.
Mastercard a publié pour son troisième trimestre fiscal des revenus en augmentation de 14% à 6,53 milliards de dollars, tandis que son bénéfice a atteint 3,2 milliards de dollars et 3,39$ par titre, à comparer aux 2,5 milliards de dollars réalisés sur la période correspondante, l'an dernier. Les dépenses résilientes des consommateurs en voyages et divertissement ont donc soutenu les résultats. Le consensus était d'environ 3,2$ de bénéfice ajusté par action pour 6,5 milliards de dollars de recettes. La marge opérationnelle a dépassé légèrement les attentes à 58,8%. Le volume des achats a atteint 1.880 milliards de dollars.
Ford, le constructeur automobile du Michigan, a scellé un accord de principe avec le syndicat industriel United Auto Workers (UAW) après une grève de six semaines. C'est du moins ce qu'a indiqué le président de l'UAW, Shawn Fain, évoquant un contrat de 4 ans et demi dans le cadre duquel le syndicat aura obtenu des augmentations historiques. L'accord doit encore être validé par les dirigeants syndicaux et les membres. Il s'agirait du premier entre l'un des Big Three de l'automobile et le syndicat, alors que les mouvements ont débuté le 15 septembre. "Nous avons dit à Ford de se mobiliser et ils l'ont fait", a lancé Fain sur Facebook. L'accord comprendrait une augmentation salariale de 25% sur la durée du contrat, avec une hausse immédiate de 11%.
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