Wall Street résiste avec Apple, mais Tesla recule....
Wall Street a débuté la semaine sur une note hésitante lundi...

Wall Street a débuté la semaine sur une note hésitante lundi. Le S&P 500 prend modestement 0,07% à 4.048 pts, le Nasdaq recule de 0,11% à 11.675 pts, tandis que le Dow Jones avance timidement de 0,12% à 33.431 pts. Apple soutient malgré tout la tendance du Nasdaq, en hausse de 1,8%, après une note de broker favorable. Sur le Nymex, le baril de brut WTI prend 0,9% à 80,75$. L'indice dollar abandonne 0,2% face à un panier de devises de référence.
Deux grands événements macroéconomiques sont attendus cette semaine, avec le témoignage sur la politique monétaire du président de la Fed Jerome Powell devant le Comité bancaire du Sénat mardi et le comité de la Chambre mercredi, et le rapport sur l'emploi américain de février vendredi... Ce dernier sera probablement un moteur directionnel pour les marchés étant donné la dépendance aux données signalée justement par la Fed de Powell. UBS attend de Powell qu'il dise au Congrès que la Fed reste justement dépendante des données et a encore du travail à faire... Les emplois non agricoles devraient augmenter de 215.000 en février aux USA, après le gain démesuré de 517.000 de janvier. Le potentiel ralentissement de février ne devrait toutefois pas remettre en cause le récit du marché du travail tendu. Le taux de chômage américain de février est attendu stable à 3,4%. Les créations d'emplois dans le privé sont anticipées à 213.000 contre 443.000 un mois avant.
Parmi les plus récents speakers de la Fed, la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly (non-votante), a fait écho à d'autres responsables en signalant "la nécessité d'un resserrement supplémentaire de la politique qui soit maintenu plus longtemps". L'inflation globale notée reste bien supérieure à l'objectif et la dynamique de désinflation requise est loin d'être certaine, selon Daly, qui constate les forces inflationnistes des tendances de relocalisation/démondialisation, les pénuries de main-d'oeuvre, la transition vers l'économie verte et le potentiel d'augmentation des anticipations d'inflation.
Par ailleurs, le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin (non-votant), a déclaré que bien qu'il reste encore beaucoup à faire sur les taux, il serait logique d'agir plus "sciemment"... Bien que l'inflation ait probablement dépassé son pic, la ramener vers la cible prendra beaucoup plus de temps et d'efforts. Barkin cite l'impact des bouleversements économiques de l'ère pandémique, les efforts des entreprises pour restaurer les marges et augmenter les bénéfices grâce à des augmentations de prix, les travailleurs exigeant des augmentations de salaire supérieures à la normale et le mouvement sous-jacent des anticipations d'inflation.
Sur le front économique ce lundi, les commandes industrielles américaines du mois de janvier 2023 sont ressorties en retrait de 1,6% en comparaison du mois antérieur, contre un consensus FactSet de -1,9% et après une hausse de 1,7% en décembre, en données révisées.
Ailleurs dans le monde, les dirigeants chinois ont fixé un objectif de croissance plus faible que prévu, ce qui implique que Pékin ne déploierait probablement pas de mesures de relance à grande échelle : Pékin affiche un objectif de croissance de 5% cette année, selon un document gouvernemental publié lors de l'ouverture de la session plénière annuelle du Parlement chinois. Le Premier ministre a estimé qu'il était essentiel de donner la priorité à la "stabilité économique", fixant l'objectif de création d'emplois non-agricoles à environ 12 millions cette année. La croissance du PIB s'est établie à seulement 3% sur l'ensemble de l'exercice 2022 en raison de la crise du Covid qui s'est prolongée tout au long de l'année écoulée, après une croissance de 8,4% en 2021. L'objectif 2023 ressort ainsi prudemment dans le bas de la fourchette proposée par les experts, qui prévoyait une croissance allant jusqu'à 6%. Les autorités chinoises ont par ailleurs fixé l'objectif d'un déficit budgétaire de 3% du PIB pour 2023, contre 2,8% l'an dernier. Ces annonces peuvent décevoir certains investisseurs, mais elles constituent aussi un potentiel facteur apaisant concernant l'inflation...
Les ventes de détail en zone euro pour le mois de janvier 2023 se sont établies en recul de 2,3% en comparaison de l'an dernier, contre un consensus FactSet de -1,6%. En comparaison du mois antérieur, ces ventes augmentent de 0,3% contre 1% de consensus. Notons aussi que l'indice Sentix du sentiment économique dans la zone euro, publié plus tôt ce jour, est ressorti à -11,1% pour le mois de mars, très inférieur aux attentes de marché.
Michael Wilson, stratège de Morgan Stanley, se montre désormais plus positif à court terme concernant la tendance de Wall Street, notant que les marchés actions ont survécu à un test crucial sur les supports la semaine dernière suggérant que le 'bear market rally' perçu par le spécialiste ne serait pas encore terminé. Dans une note du jour, Wilson constate que le S&P 500 est resté sur sa moyenne mobile à 200 jours, ce qui pourrait signifier que l'indice large américain aurait encore une marge d'appréciation. Wilson voit une prochaine résistance à 4.150 points sur le S&P, 2,5% plus haut que la clôture de vendredi. Cette zone constituera selon lui un pivot de court terme, alors qu'à moyen terme, l'expert affirme toujours que les marchés devraient rechuter.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, Ciena a publié ses derniers comptes. Manchester United, Caseys General Stores et CrowdStrike présenteront leurs comptes mardi...
Les valeurs
Tesla (-2%). Jefferies a revu son objectif de 180 à 230$... Le groupe a réduit une fois encore les prix de ses modèles les plus chers, rapporte Bloomberg, alors que son CEO Elon Musk avait récemment constaté que les baisses antérieures avaient ravivé l'intérêt des consommateurs. Les Model S et X commencent désormais à respectivement 89.990$ et 99.990$ aux États-Unis, en baisse respective de 5,3% et 9,1%, Bloomberg citant à ce sujet le site Web du constructeur texan de véhicules électriques. La société a baissé les prix des versions Plaid plus performantes de chaque véhicule de 4,3% et 8,3%. À 109.990$, les itérations Plaid des S et X coûtent désormais 26.000$ et 29.000$ de moins qu'au début du mois de janvier, mesure l'agence. Musk avait indiqué la semaine dernière que le désir de posséder une Tesla était "indiscernable de l'infini" et que la demande "deviendrait folle" à mesure que l'entreprise rendrait ses voitures plus abordables.
Tesla pourrait par ailleurs produire des voitures au Mexique dès l'année prochaine, d'après le New York Times, citant le gouverneur de l'Etat de Nuevo León. Le NYT rapporte que le gouverneur a déclaré qu'un responsable de Tesla lui avait dit que l'usine de la société coûterait 5 milliards de dollars, emploierait jusqu'à 7.000 personnes et pourrait commencer à produire des voitures dès l'année prochaine. Tesla a annoncé il y a quelques jours qu'il prévoyait d'installer une gigafactory d'assemblage au Mexique, qui serait sa cinquième dans le monde, mais a fourni peu de détails.
Apple (+1,8%), alors que la firme de recherche Goldman Sachs vient d'entamer le suivi de la valeur avec une opinion d'achat et un objectif de cours de 199$. Selon GS, le marché devrait accorder plus d'attention au groupe californien à la pomme et à sa base installée d'utilisateurs, ainsi qu'à la croissance récurrente de ses revenus de services. Goldman voit donc là une belle opportunité et un potentiel de hausse de 32% sur les cours actuels. C'est la première fois en près de six ans que GS conseille Apple à l'achat. L'analyste Michael Ng a donc repris sa couverture avec une opinion favorable, tandis que son prédécesseur Rod Hall était resté à 'neutre' ou 'vendre' durant près de cinq ans, période durant laquelle l'action Apple s'était envolée.
Notons aussi que le plus haut responsable 'cloud' d'Apple quitte le groupe à la pomme, selon Bloomberg. Citant des sources, l'agence rapporte que Michael Abbott, le cadre supérieur d'Apple en charge des initiatives cloud, quittera le groupe en avril. Jeff Robbin, ingénieur Apple de longue date et créateur d'iTunes, assumera ses responsabilités.
Ciena, l'équipementier américain de réseaux, bondit de 3,6% à la suite de sa publication financière trimestrielle. Pour son premier trimestre fiscal 2023, clos fin janvier, le groupe a réalisé des revenus de 1,06 milliard de dollars, un bénéfice GAAP par action de 51 cents et un bpa ajusté de 64 cents. Le consensus était logé à 36 cents de bénéfice ajusté par action sur la période pour 959 millions de dollars de revenus. Un an plus tôt, le groupe affichait des revenus de 844 millions de dollars et un bpa ajusté de 47 cents sur le même trimestre. Le bénéfice net trimestriel consolidé a été de 76 millions de dollars, contre 46 millions de dollars un an auparavant. "Nous avons réalisé un chiffre d'affaires record au premier trimestre, reflétant l'amélioration progressive continue de l'environnement de la chaîne d'approvisionnement et la forte demande des clients pour notre technologie de pointe", s'est félicité Gary Smith, DG de Ciena.
Nvidia (-1,4%). Les États-Unis ciblent le secteur chinois de la haute technologie et envisagent une action contre Huawei qui pourrait avoir un impact sur Nvidia, selon l'agence Bloomberg. L'agence cite des personnes proches du dossier qui ont déclaré que l'administration Biden était sur le point d'achever le décret exécutif visant à freiner les investissements américains dans le secteur chinois de la haute technologie. Les restrictions s'étendraient aux investissements dans des projets ayant des applications de sécurité nationale, y compris les semi-conducteurs avancés, l'informatique quantique et l'IA. La portée du décret reste incertaine, Politico signalant pour sa part que l'administration avait l'intention à la fin du mois dernier de la réduire afin que les interdictions d'investissement ne s'appliquent qu'à certaines parties du secteur des technologies de pointe en Chine.
Dans une action distincte, le gouvernement américain envisage de restreindre davantage les livraisons de technologies de pointe à Huawei, une décision qui affecterait probablement les entreprises technologiques américaines qui fournissent les firmes chinoises de télécommunications. Reuters a rapporté que la proposition pourrait faire dérailler les plans de Nvidia de vendre de la technologie à Huawei et avoir un impact économique modéré sur Qualcomm (-0,9%).
Goldman Sachs (stable) compterait parmi les prétendants à une éventuelle reprise de la chaîne américaine de restauration rapide Subway pour 10 milliards de dollars, selon Sky News. Citant des personnes proches du processus, Sky News a appris que la branche de gestion d'actifs de Goldman, ainsi que Bain Capital, TSG Consumer Partners, TPG et l'actionnaire d'Asda TDR Capital faisaient partie des soumissionnaires potentiels. La chaîne de sandwichs avait indiqué le mois dernier qu'elle étudierait une éventuelle cession du fait de la flambée des coûts et de la concurrence croissante. La marque de restauration rapide pourrait, selon le Wall Street Journal, être valorisée plus de 10 milliards de dollars. Elle a affiché une croissance de plus de 9% des ventes à comparable pour l'année 2022 et compte plus de 37.000 restaurants dans plus de 100 pays.
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