Wall Street remonte avec les banques, l'inflation rassure un peu
Wall Street s'est redressée mardi ! Le S&P 500 s'adjuge 1,49%...

Wall Street s'est redressée mardi ! Le S&P 500 s'adjuge 1,49% à 3.919 pts, le Dow Jones reprend 0,77% à 32.155 pts et le Nasdaq +2,14% à 11.428 pts. La tendance était donc nettement plus positive sur les marchés US, alors que les opérateurs se risquent à des achats opportunistes sur les valeurs bancaires les plus vendues, après l'annonce de chiffres de l'inflation sans grande surprise et plutôt rassurants... Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède encore plus de 2% à 72$. L'once d'or consolide de 0,3% à 1.902$. L'indice dollar avance de 0,1% face à un panier de devises de référence avec un euro à 1,07/$. Le Bitcoin pointe à 24.855$..
L'indice américain des prix à la consommation du mois de février n'a progressé que de 0,4% en comparaison du mois antérieur et de 6% en glissement annuel, ce qui ressort totalement conforme aux attentes de marché... Hors alimentaire et énergie, le CPI grimpe de 0,5% par rapport à janvier et de 5,5% sur un an, contre respectivement 0,4% et 5,5% de consensus de place. Le salaire horaire moyen de février augmente de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 4,6% sur un an, comme attendu.
Les anticipations de durcissement monétaire sont considérablement retombées depuis vendredi et la chute de la Silicon Valley Bank. Les perturbations majeures sur le segment des banques régionales américaines devraient en effet inciter la Fed a nettement plus de modération le 22 mars, à l'issue de sa prochaine réunion monétaire. Selon l'outil en temps réel FedWatch du CME Group, la probabilité la plus grande pour cette prochaine réunion est celle d'un durcissement d'un quart de point (probabilité de 86%), qui porterait le taux des fed funds entre 4,75 et 5%. Le statu quo n'est pas exclu à l'occasion de cette réunion, avec une probabilité de 14%. Concernant la réunion des 2-3 mai, l'hypothèse dominante est celle d'une fourchette de 5-5,25% (84% de 'proba'). Pour la réunion des 13-14 juin, ce même outil donne à 50% une fourchette 4,75-5%, ce qui signifie que la Fed pourrait procéder à son tant attendu pivot avant la fin du premier semestre !
Notons enfin que le Financial Times estime que l'effondrement de SVB montre des parallèles étroits avec la faillite de la banque Continental Illinois en 1984 au beau milieu d'un cycle de resserrement de la Fed. Paul Volcker, alors président de la Fed, avait déclaré que le cycle de resserrement monétaire avait atteint son terme compte tenu du sauvetage des banques, ce qui avait conduit la Fed à réduire ses taux dans les six mois...
Les valeurs
First Republic rebondit de 27% à Wall Street, après avoir plongé la veille de 61,8%. Moody's, qui menace de dégrader le dossier de cette banque régionale, relève pourtant que la part des dépôts des clients de banque dépassant le seuil de l'assurance fédérale rend son profil de financement plus sensible aux vagues rapides et importantes de retraits. Ainsi, l'agence juge que si cette banque devait faire face à des retraits plus élevés qu'anticipé et que les garanties de liquidité s'avéraient insuffisantes, la banque pourrait avoir besoin de vendre des actifs, ce qui révèlerait les pertes non réalisées. Les titres disponibles à la vente et détenus jusqu'à l'échéance de la banque représentaient plus d'un tiers de ses fonds propres de base tier-1 en décembre, selon l'agence. Rappelons enfin que First Republic a communiqué pour rassurer les marchés, mettant en avant sa position financière améliorée et diversifiée, grâce notamment à l'accès à des liquidités supplémentaires provenant de la Fed et de JP Morgan Chase.
Le directeur général de First Republic, cité par CNBC, a affirmé par ailleurs que la banque ne connaissait pas actuellement de retraits massifs. Il a ajouté que l'activité se déroulait comme d'ordinaire.
Moody's Investors Service a placé First Republic Bank ainsi que cinq autres établissements financiers américains sous surveillance en vue de potentielles dégradations. Moody's cible First Republic, Western Alliance, UMB Financial, Zions Bancorp, Comerica et Intrust Financial. L'agence s'inquiète de la dépendance de ces firmes vis-à-vis des financements de dépôts non assurés et des pertes non réalisées sur leurs portefeuilles d'actifs.
JP Morgan (+2,5%)... L'exode des banques régionales américaines se confirme, suite aux chutes de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank. Le Financial Times indique que les grandes banques américaines croulent ainsi sous les demandes des nouveaux déposants. L'effondrement de SVB a ainsi accéléré les reports de clients vers des banques telles que JP Morgan Chase, Citigroup (+6%) ou Bank of America (+0,9%). Les grandes banques US seraient même "inondées de requêtes" de clients tentant de transférer des fonds en provenance de plus petits établissements. Selon le FT, qui cite des dirigeants bancaires, ce mouvement serait le plus important pour les dépôts en plus d'une décennie. JP Morgan, Citi et les autres grands groupes tenteraient d'accueillir au mieux ces nouveaux clients arrivant en masse, désireux d'effectuer rapidement leurs formalités et transferts. Ces grandes banques auraient pris des mesures additionnelles pour accélérer le processus normal "d'embarquement", indique le FT, citant des personnes familières de la question.
Ainsi, malgré les mesures d'urgence prises par la Fed, la FDIC et le Trésor américain pour rassurer les déposants, ces derniers arriveraient massivement chez de plus grands établissements jugés plus solides, tels que JP Morgan, Citi ou BofA. cela concernerait tout particulièrement les clients aux avoirs supérieurs au seuil de 250.000$ de garantie fédérale. Le mouvement de transfert en provenance des banques régionales a débuté la semaine dernière et s'est poursuivi depuis lundi.
Meta Platforms (+7,2%). Mark Zuckerberg, DG du groupe, a confirmé que l'entreprise allait licencier encore 10.000 employés supplémentaires et fermer 5.000 autres postes vacants n'ayant pas été pourvus, dans le cadre de 'l'année de l'efficacité' du géant des réseaux sociaux. Ainsi, Meta poursuit la réduction des coûts dans un contexte de ralentissement des ventes de publicités numériques. "Au cours des deux prochains mois, les dirigeants des organisations annonceront des plans de restructuration axés sur l'aplanissement de nos organisations, l'annulation des projets moins prioritaires et la réduction des niveaux d'embauche", a déclaré Zuckerberg. Il s'agit de la deuxième série de licenciements pour Meta au cours des derniers mois, le groupe ayant licencié 11.000 salariés, environ 13% de ses effectifs, en novembre.
BuzzFeed tombe de 25% (!) à Wall Street, alors que le groupe de média en ligne a indiqué que la majeure partie de ses liquidités et équivalents étaient logés à la Silicon Valley Bank, qui vient de s'effondrer... Hier soir, le groupe a aussi publié ses résultats financiers annuels, affichant des revenus totaux de 437 millions de dollars en augmentation de 10%, mais une perte nette de 201 millions de dollars comprenant une charge non cash de dépréciation du goodwill de 102 millions de dollars. Un an avant, le groupe avait dégagé un bénéfice de 26 millions. L'Ebitda ajusté sur l'exercice clos a été de 0,5 M$, contre 41,5 millions un an avant. Pour le quatrième trimestre, les revenus ont corrigé de 8% à 135 millions de dollars, alors que la perte nette a atteint 106 millions de dollars. L'Ebitda ajusté a été de 17,6 M$ contre 34,2 M$ un an plus tôt. Pour son premier trimestre fiscal, BuzzFeed anticipe des revenus de 61 à 67 M$ et un Ebitda ajusté déficitaire de 18 à 25 M$.
United Airlines (-5,3%). Le groupe a dévoilé une guidance décevante pour le trimestre en cours, faisant état d'une perte inattendue du fait de la baisse de la demande. Ainsi, United table maintenant sur un premier trimestre fiscal déficitaire, avec les dépenses salariales et de carburant accrues et une demande faiblissante. La compagnie évoque de nouveaux modèles de demande saisonnière en janvier et février, avec un appétit pour les voyages qui a tendance à se calmer, restreignant la capacité du groupe à modifier ses tarifs. United espère tout de même que les revenus du deuxième trimestre soient meilleurs que prévu, et le groupe maintient ses prévisions de bénéfices pour l'année entière. Le revenu total par siège-mile disponible, indicateur du pouvoir de tarification, devrait augmenter de 22% à 23% au premier trimestre par rapport à l'année précédente, plus lent que la croissance de 25% attendue précédemment. Le groupe prévoit une perte diluée ajustée par action comprise entre 0,60 et 1$ au premier trimestre.
Boeing (+1,9%) aurait décroché un gros contrat avec l'Arabie saoudite, une commande allant jusqu'à 121 appareils 787 auprès de deux compagnies aériennes saoudiennes, à savoir la compagnie publique Saudi Arabian Airlines et le nouvel acteur national Riyadh Air. C'est ce qu'indique une source proche du dossier citée par Yahoo Finance. 78 avions sont considérés en commande ferme et 43 en option. Sur la base du prix catalogue du 787, l'accord vaudrait jusqu'à 40 milliards de dollars. Les détails pourraient être finalisés ce mardi.
Uber (+5%) et Lyft (+0,6%) remontent à Wall Street, alors qu'une cour d'appel californienne a jugé inconstitutionnelle la proposition obligeant les services de VTC à considérer les chauffeurs comme des salariés et non des travailleurs indépendants...
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