Wall Street rechute, le Nasdaq abandonne 2,7% avec Snap
La volatilité reste très forte à Wall Street, où les indices sont repartis en nette baisse mardi au lendemain d'un beau rebond.

La volatilité reste très forte à Wall Street, où les indices sont repartis en nette baisse mardi au lendemain d'un beau rebond. Le Nasdaq rechute de plus de 2,5% dans le sillage des valeurs des réseaux sociaux qui décrochent après le "profit warning" de Snap Inc (-41% !). Côté conjoncture, les indices d'activité PMI ont ralenti en mai aux Etats-Unis, même s'ils restent encore en zone d'expansion. Le pétrole hésite face aux craintes sur la demande et alors que l'UE ne parvient pas à s'accorder sur un embargo sur le pétrole russe. L'or et les obligations font office de refuges pour les investisseurs.
A deux heures de la clôture, le Dow Jones cède 0,59% à 31.692 points (après +1,98% lundi), tandis que l'indice large S&P 500 lâche 1,49% à 3.914 pts (après +1,86% lundi), et que le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques et biotechs, replonge de 2,76% à 11.216 pts (+1,59% lundi).
Plus tôt dans la journée, les autres marchés mondiaux ont eux aussi rechuté. L'indice Euro Stoxx 50 a cédé 1,64%, le DAX 30 a lâché 1,8% à Francfort, tandis qu'à Paris, le CAC 40 a reculé de 1,66%. En Asie, le Nikkei a perdu 0,94% à Tokyo, et en Chine, le Shanghai composite a chuté de 2,4%.
Les réseaux sociaux mordent la poussière
A Wall Street, neuf des 11 indices sectoriels du S&P 500 sont dans le rouge mardi soir, à commencer par les services de communication (-4,5%) qui englobent les réseaux sociaux. Snap Inc, la maison-mère de Snapchat, dégringole de 41% en séance, après avoir prévenu lundi soir que ses revenus et Ebitda du deuxième trimestre fiscal seraient inférieurs à la fourchette basse prévue jusqu'ici par le réseau social. Dans le sillage de Snap, Meta Platforms, maison mère de Facebook et WhatsApp (-8,4%), Twitter (-4,2%), Pinterest (-22%) et Alphabet, maison mère de Google (-5,4%), sont tous en forte baisse, dans la crainte d'une chute de leurs revenus publicitaires sur fond de ralentissement conjoncturel.
Un certain ralentissement de l'économie a justement été acté par les indices PMI d'activité en mai aux Etats-Unis, publiés ce mardi. L'indice composite 'flash' est ainsi ressorti à 53,8, bien inférieur au consensus FactSet qui se situait à 56.
Signes de ralentissement conjoncturel aux Etats-Unis
Dans le détail, l'indice PMI manufacturier s'est établi à 57,5, proche des attentes mais en baisse par rapport à avril (59,2) et au plus bas depuis 3 mois. Quant à l'indice des services, il est ressorti au plus bas depuis 4 mois, à 53,5, inférieur au consensus (56) et en recul par rapport à avril (55,6). Tous ces indices restent au dessus de la barre des 50, qui sépare l'expansion de la contraction, mais ils semblent désormais affectés par une conjoncture rendue plus difficile par la flambée des coûts et la remontée des taux d'intérêts.
Par ailleurs, le secteur de l'immobilier américain commence à donner des signes de refroidissement. Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis sont ainsi ressorties très en dessous des attentes en avril, à 591.000 contre 750.000 de consensus de marché et après 709.000 en mars.
Enfin, l'indice manufacturier de la Fed de Richmond a fortement déçu en mai, à -9, contre +12 de consensus FactSet. Inférieur à zéro, il signale une contraction de l'activité dans la région.
La Fed toujours décidée à relever rapidement ses taux
Le président de la Fed, Jerome Powell, doit s'exprimer ce mardi soir. En attendant, Raphael Bostic, le patron de la Fed d'Atlanta, a estimé qu'une pause dans la hausse des taux en septembre pouvait faire sens afin d'en évaluer l'impact. Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, a jugé quant à elle que la Fed pouvait poursuivre son durcissement monétaire sans provoquer de récession. Esther George de la Fed de Kansas City, enfin, anticipe un taux des fonds fédéraux atteignant 2% d'ici août, mais ajoute que les hausses ultérieures de taux seront déterminées par l'évolution de l'inflation.
Sur les marchés obligataires, les investisseurs reviennent à l'achat sur les emprunts d'Etat jugés sécurisant face aux turbulences, faisant retomber les taux (qui évoluent en sens inverse des cours). Le taux du T-Bond à 10 ans reperd mardi soir 11 points de base à 2,75%, et le taux du T-Bond à 2 ans rechute de 15 pb à 2,47%. Dans la zone euro, le rendement du Bund allemand à 10 ans a reperdu 5 pb à 0,96%, malgré les propos de Christine Lagarde évoquant la fin des taux négatifs de la BCE dès septembre prochain et écartant le risque de récession.
L'euro soutenu par les propos "faucon" de Christine Lagarde
L'indice du dollar refluait mardi soir de 0,3% à 101,77 points face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro gagnait encore 0,4% à 1,0732$ après un gain de 1,2% la veille grâce au nouveau ton plus "faucon" de la patronne de la BCE. Il est désormais clair que les responsables de la banque centrale européenne comptent relever rapidement les taux directeurs en terrain positif (contre -0,4% actuellement) face à l'envolée de l'inflation, malgré les risques pesant sur la croissance.
Après ses récents déboires, le bitcoin tente toujours de s'accrocher au seuil des 30.000$, s'inscrivant mardi soir à 29.368$, en hausse de 0,2% sur 24h. Il reste loin de son record de novembre 2021 à près de 69.000$. L'or a fini en hausse de 1% mardi soir à 1.865,40$ pour le contrat à terme de juin sur le Comex, au plus haut depuis deux semaines.
Enfin, les cours du pétrole marquent une pause, partagés au sujet de la reprise de la demande chinoise et sur fond de divisions dans l'UE concernant un embargo sur le pétrole russe. Le baril de brut léger américain WTI (contrat à terme de juillet) cède en soirée 0,54% à 109,69$ sur le Nymex, tandis que le Brent de la mer du Nord d'échéance juillet est proche de l'équilibre à 113,48$ (+0,05%).
VALEURS A SUIVRE
Snap perd plus de 40% (!) après son avertissement sur les bénéfices livré lundi soir. La maison mère de Snapchat emporte avec elle l'ensemble du secteur. Ainsi, Meta, ex-Facebook, trébuche de 8,4%, alors que Pinterest plonge de 22%. Même Twitter, qui a récemment fait l'objet d'une offre d'Elon Musk (depuis suspendue), abandonne 4,2% et Alphabet cède 5,4%...
Snap a confié hier soir que l'économie se détériorait plus rapidement qu'anticipé. Le groupe californien d'Evan Spiegel constate une faiblesse particulière depuis fin avril. Par conséquent, il juge qu'il devrait rapporter des revenus et un Ebitda ajusté inférieurs aux bas de fourchettes de la guidance sur le deuxième trimestre 2022. Selon un message interne dont Reuters a pris connaissance, Spiegel a averti ses employés que la compagnie allait ralentir les embauches cette année. Le directeur général de Snap a aussi énuméré un certain nombre de problèmes, dont l'inflation croissante, les taux d'intérêt, les perturbations de supply chain ou celles du marché du travail, les changements de politiques de plateforme, ou encore l'impact de la guerre en Ukraine.
Certaines embauches programmées seront repoussées à l'année prochaine, mais le groupe table encore sur plus de 500 embauches d'ici à la fin de l'année. Facebook et Uber avaient déjà annoncé plus tôt ce mois des mesures comparables... Le management de Snap entend aussi déterminer d'autres actions de réduction des coûts. Le mois dernier, Snap disait anticiper pour son deuxième trimestre des revenus en croissance de 20 à 25% en glissement annuel.
VMware (-2,5%) reflue après son bond de 24,8% lundi sur des rumeurs d'OPA potentielle de Broadcom (-0,3%). Selon le Wall Street Journal, Broadcom proposerait en effet une offre en cash et actions pour la reprise du spécialiste du cloud computing VMware. Broadcom affiche une capitalisation voisine de 215 milliards de dollars, alors que VMware pèse 50 milliards de dollars. Le Wall Street Journal ajoute désormais que les négociations portent sur une opération de 60 milliards de dollars, et que les deux compagnies envisageraient d'annoncer un accord jeudi. L'offre pourrait donc se situer à environ 140$ par titre VMware, selon les personnes proches de la question citées par le WSJ. Broadcom entendrait faire appel à plusieurs banques afin d'obtenir un package de dette d'environ 40 milliards de dollars pour l'aider à financer l'acquisition.
Ralph Lauren (+1,1%) a livré de solides prévisions annuelles ce mardi, tablant sur des revenus supérieurs aux attentes avec la demande européenne et américaine. Sur le quatrième trimestre fiscal, période close, le groupe new-yorkais a réalisé des revenus en augmentation de 18% à 1,52 milliard de dollars, contre 1,46 milliard de consensus. La croissance en Amérique du Nord atteint 19%. Le bénéfice dilué ajusté par action a été de 49 cents, hors restructurations et autres éléments. Pour l'exercice fiscal 2023 juste entamé, le groupe table sur une croissance de 6 à 9% à devises constantes, bien supérieure aux anticipations de marché.
Best Buy (-0,4%), le géant américain de la distribution de produits électroniques, a réduit ses estimations de profits annuels du fait notamment de l'impact de l'inflation. Pour le premier trimestre fiscal clos fin avril, le détaillant a affiché un déclin de ses ventes à comparable de 8%, ce qui ressort toutefois moins prononcé que la baisse de 9% anticipée par le consensus. Les ventes totales ont été de 10,65 milliards, contre 11,64 milliards de consensus. Le bénéfice ajusté par action a été de 1,57$, contre 1,61$ de consensus. Le groupe table désormais sur une baisse des ventes annuelles à comparable de 3 à 6%, contre une guidance antérieure allant de -1% à -4%. Le bénéfice ajusté annuel par action est attendu entre 8,4 et 9$, contre 8,85 à 9,15$ auparavant.
Abercrombie & Fitch dévisse de 30,7%, alors que le groupe a déploré une perte pour son premier trimestre et livre une guidance très prudente. Sur le trimestre clos, le détaillant américain en vêtements a annoncé une perte nette de 16,5 millions de dollars et 32 cents par titre, contre un bénéfice de 41,8 millions de dollars un an plus tôt. La perte ajustée par action a été de 27 cents, bien plus lourde que prévu. Les ventes ont totalisé 813 millions de dollars, contre 781 millions un an avant. La guidance annuelle a en outre été abaissée.
Zoom Video (+5,8%), l'une des stars boursières du confinement à Wall Street, qui a depuis perdu la totalité de ses gains affichés entre mars 2020 et octobre 2020 (le titre avait quadruplé sur la période !), tente de prendre sa revanche. Le groupe californien, qui fournit des services de vidéoconférence permettant réunions en ligne, chat et collaboration mobile, a publié hier soir de solides comptes trimestriels. Zoom a aussi relevé sa guidance annuelle de bénéfice ajusté, tablant sur une robuste demande des entreprises dans un environnement hybride. Sur le premier trimestre, les revenus de la clientèle entreprises ont grimpé de 31%, représentant 52% de l'activité. La marge opérationnelle ajustée a atteint 37,2% sur le trimestre clos fin avril. Le bénéfice trimestriel a battu le consensus, la guidance sur le trimestre entamé dépassant aussi les attentes.
Les revenus totaux du premier trimestre ont augmenté de 12% à 1,07 milliard de dollars. Le bénéfice net GAAP a été de 114 millions de dollars, 37 cents par titre, alors que le bénéfice ajusté s'est élevé à 316 millions de dollars et 1,03$ par action. Pour l'exercice, Zoom table sur un bénéfice ajusté par action allant de 3,7 à 3,77$, soit une révision en forte hausse de la guidance antérieure. Les revenus totaux sont anticipés entre 4,53 et 4,55 milliards de dollars. Le bénéfice non-GAAP des opérations est prévu entre 1,48 et 1,5 milliard.
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