Wall Street plonge, avec les trop bons chiffres de l'emploi
Wall Street corrige désormais ce mardi, le S&P 500 abandonnant 1,17% à 4...

Wall Street corrige désormais ce mardi, le S&P 500 abandonnant 1,17% à 4.238 pts, le Dow Jones 0,97% à 33.109 pts et le Nasdaq 1,53% à 13.104 pts. Hier soir, les indices américains avaient terminé en ordre dispersé sur fond d'inquiétudes concernant la politique monétaire durablement restrictive, et malgré le soulagement relatif au compromis budgétaire ayant permis d'éviter de justesse un 'shutdown' aux Etats-Unis. La fébrilité persiste donc ce jour, comme en témoigne l'indice "Fear and Greed" (peur et avidité) de CNN Business, qui vient de passer à 18, en territoire de "peur extrême". Les opérateurs sanctionnent surtout ce jour les bons chiffres des ouvertures de postes aux USA, alors qu'ils espéraient une faible du marché du travail qui aurait bien fait les affaires de la Fed.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI se stabilise à 88,8$. L'once d'or cède 0,1% à 1.846$. L'indice dollar avance de 0,1% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 2 ans s'affiche à 5,13%, contre 4,75% sur le 10 ans et 4,87% pour le 30 ans.
D'après le Département américain au Travail ce mardi, les ouvertures de postes aux Etats-Unis pour le mois d'août 2023 sont ressorties au nombre de 9,61 millions (!), contre un consensus FactSet de 8,9 millions et un niveau de 8,92 millions un mois auparavant, en lecture révisée. La précédente lecture de juillet était de 8,83 millions. Il s'agit d'une relative mauvaise nouvelle pour les marchés, qui espèrent une faiblesse du marché de l'emploi afin de faciliter le travail de maîtrise de l'inflation de la Fed...
Le patron de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, s'exprimant ce mardi, a jugé que l'économie revenait vers l'équilibre et que la banque centrale américaine devait "laisser le monde avancer" et se montrer patiente aussi longtemps que l'inflation continue de ralentir. Il n'y a selon lui pas d'urgence pour la Fed à faire quelque chose de plus. Aussi longtemps que les anticipations (d'inflation) ne grimpent pas, la Fed aurait donc le temps de patienter. Néanmoins, la banque devrait rester en pause "pendant une longue période", ajoute Bostic. Autrement dit, la Fed ne serait selon lui pas pressée de relever encore les taux, mais pas pressée non plus d'infléchir sa politique et d'envoyer un signal prématuré au marché.
Demain mercredi, Kathleen O'Neill Paese, Jeffrey Schmid, Michelle Bowman et Austan Goolsbee de la Fed, prendront la parole. Les opérateurs suivront aussi demain le rapport d'ADP sur l'emploi privé américain de septembre, l'indice PMI composite américain et l'ISM des services, les commandes industrielles, ou encore le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques. La fin de semaine sera marquée, vendredi, par la publication du rapport gouvernemental mensuel sur la situation de l'emploi pour septembre 2023, le consensus FactSet étant logé à 159.000 créations de postes non-agricoles (180.000 dans le privé) et 3,7% de taux de chômage.
La remontée des rendements obligataires continue par ailleurs de peser sur le sentiment de marché. La volatilité des taux entraîne un resserrement des conditions financières alors que les consommateurs et les entreprises sont confrontés à des coûts d'emprunt plus élevés. Ceci alors que la flambée des prix du pétrole fait pencher davantage les risques d'inflation globale vers la hausse. Le marché intègre désormais une probabilité d'environ 48% d'une nouvelle hausse des taux de la Fed d'ici la fin de l'année...
Ailleurs dans le monde, le discours sur la stabilisation économique de la Chine gagne en popularité après les indices PMI de septembre. Les données privées ont également indiqué une légère reprise des ventes et des prix des logements le mois dernier. Selon les médias officiels, l'activité touristique de la Golden Week a pris un bon départ...
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street ce jour, McCormick et Cal-Maine Foods publient leurs derniers résultats financiers trimestriels.
Les valeurs
Meta (-1%) évalue un service sur abonnement mensuel qui serait proposé à 14$ par mois (13 euros) pour des versions sans publicités d'Instagram ou Facebook sur mobile dans l'Union européenne, indique le Wall Street Journal. Ainsi, selon ces plans, Meta pourrait proposer à ses utilisateurs d'accepter des publicités personnalisées pour les versions gratuites de ses réseaux sociaux, ou bien un service sur abonnement et sans pub. Meta pourrait facturer environ 10 euros par mois pour un compte Facebook ou instagram sur un ordinateur de bureau, et environ 6 euros additionnels pour chaque compte lié, soit un total de près de 17$ pour Instagram + Facebook. Le WSJ cite à ce sujet des personnes familières de la question. Le prix plus élevé pour un abonnement concernant un compte unique sur appareils mobiles, à près de 13 euros, s'explique par le fait que Meta tiendrait compte des commissions imposées par les magasins d'applications d'Apple et de Google (Alphabet), d'après le WSJ.
Boeing (+2%) vise une cadence de production record pour son 737. Selon les sources de 'Reuters', le géant aéronautique prévoit de porter la production de son avion à fuselage étroit à un rythme d'au moins 57 unités par mois d'ici juillet 2025, reflétant l'augmentation des commandes et la reprise de l'entreprise après la crise du 737 MAX. Boeing a présenté ce plan dans la dernière version de son programme directeur pour les fournisseurs, qui a été réaffirmé par l'avionneur à la mi-septembre, ont déclaré les sources de l'agence. Boeing vise une production de 42 B737 par mois d'ici décembre 2023. À partir de là, la production mensuelle du 737 - qui comprend le 737 MAX ainsi que les modèles antérieurs utilisés pour les avions militaires - devrait atteindre 47,2 avions en juin 2024 et 52,5 avions en décembre 2024 avant d'atteindre un rythme constant de 57,7 avions par mois en juillet 2025.
Eli Lilly (-2%) et POINT Biopharma Global (+85%) ont annoncé aujourd'hui un accord définitif permettant à Lilly d'acquérir POINT, une société "radiopharmaceutique" disposant d'un pipeline de thérapies aux stades cliniques et précliniques en développement pour le traitement du cancer. La thérapie par radioligand de POINT peut permettre de cibler précisément le cancer en liant un radio-isotope à une molécule de ciblage qui délivre un rayonnement directement aux cellules cancéreuses, permettant ainsi une efficacité antitumorale significative tout en limitant l'impact sur les tissus sains, explique Lilly. Lilly lancera une offre publique d'achat pour acquérir toutes les actions en circulation de POINT pour un prix d'achat de 12,50$ par action en cash, soit un total d'environ 1,4 milliard de dollars payable à la clôture. La transaction a été approuvée par les conseils d'administration des deux sociétés.
McCormick perd 10% à Wall Street, alors que le géant américain des assaisonnements et épices a pourtant relevé ses prévisions financières, la hausse des prix compensant la plus faible demande. Pour le trimestre clos fin août 2023, le groupe a affiché des revenus en croissance de 6% à 1,68 milliard de dollars, à comparer à un consensus de 1,7 milliard de dollars. Le bénéfice ajusté trimestriel par action, de 65 cents, est ressorti conforme aux attentes de marché. La marge brute s'est améliorée de 150 points de base en glissement annuel avec l'augmentation des prix. Le groupe envisage désormais, pour l'exercice, un bénéfice ajusté par action allant de 2,62 à 2,67$, contre une guidance antérieure allant de 2,60 à 2,65$. McCormick maintient par ailleurs ses prévisions de revenus.
Tesla (-2%). Les avis sont extrêmement partagés, au lendemain d'une publication décevante du groupe d'Elon Musk concernant des livraisons de véhicules du troisième trimestre. Durant le trimestre, Tesla a produit 430.488 unités, dont 13.688 Model S et X, et 416.800 Model 3 et Y. Le groupe a livré 435.059 unités sur la période, dont 15.985 Model S et X, et 419.074 Model 3 et Y. Les livraisons unitaires trimestrielles atteignent donc un record, en croissance de plus de 26% en glissement annuel, mais s'affichent inférieures à bon nombre d'estimations de brokers. Le consensus était voisin de 454.000 unités. En séquentiel, par rapport au deuxième trimestre, les livraisons ont baissé de près de 7%. Goldman Sachs abaisse son objectif de cours de 265$ à 252$ suite à ces annonces. JP Morgan Chase, toujours négatif, relève quant à lui sa cible...
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