Wall Street plombé par Nvidia, les 'puces' et la géopolitique
Wall Street a prudemment stagné mardi, consolidant son sursaut de la veille, alors que le compartiment des 'puces' s'est affiché sous pression dans le...

Wall Street a prudemment stagné mardi, consolidant son sursaut de la veille, alors que le compartiment des 'puces' s'est affiché sous pression dans le sillage de la chute de Nvidia... Les opérateurs n'ont pas pris de risque suite à une série de publications trimestrielles, et après l'annonce de ventes de détail meilleures qu'attendu, ainsi que celle d'une production industrielle résistante... La situation internationale de plus en plus tendue limite aussi les initiatives. Le S&P 500 termine stable à 4.373 pts, le Dow Jones prend 0,04% à 33.997 pts et le Nasdaq recule de 0,25% à 13.533 pts. Sur le Nymex, le baril de brut WTI remonte de 2,7% à 88,60$. L'indice dollar perd 0,1% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 2 ans s'affiche tendu à 5,19%, contre 4,83% sur le 10 ans et 4,96% sur le 30 ans.
Le président américain Joe Biden s'est dit "scandalisé" par l'explosion mardi soir d'un hôpital de Gaza qui a tué plusieurs centaines de personnes, ajoutant avoir demandé à son équipe de sécurité nationale de déterminer les circonstances de l'incident, alors que Palestiniens et Israéliens se rejettent la faute. "Je suis scandalisé et profondément attristé par l'explosion de l'hôpital Al-Ahli de Gaza, et les pertes de vie terribles qui en ont résulté", a dit Joe Biden dans un communiqué, alors qu'il était en route pour Israël pour une visite prévue préalablement...
Les Etats-Unis sont "sans équivoque" en faveur de la protection des civils durant le conflit, a-t-il ajouté.
Plus tôt, la Maison blanche a fait savoir que le président américain, alors en partance pour l'aéroport, envoyait ses condoléances à ceux tués dans l'explosion de l'hôpital...
Côté indicateurs économiques, les chiffres américains de la consommation publiés mardi ont dépassé nettement les attentes pour le compte du mois de septembre. Ainsi, les ventes de détail du mois de septembre ont progressé de 0,7% en comparaison du mois antérieur, contre +0,3% de consensus FactSet et +0,8% pour la lecture révisée (en hausse) du mois d'août. Les ventes de détail hors automobile pour le mois de septembre se sont appréciées de 0,6% par rapport au mois précédent, contre +0,2% de consensus et +0,9% pour la lecture révisée du mois d'août. Enfin, les ventes hors automobile et essence se sont améliorées de 0,6%, contre +0,2% de consensus FactSet et +0,3% un mois plus tôt... Il ne s'agit pas forcément d'une bonne nouvelle, puisqu'elle complique le travail de la Fed dans sa lutte contre l'inflation... La veille, les opérateurs avaient rappelons-le salué les commentaires de Patrick Harker, le patron de la Fed de Philadelphie, selon lequel la banque centrale en aurait probablement terminé avec la hausse des taux. Néanmoins, cela dépendra bien évidemment des données de conjoncture, et une économie beaucoup trop forte et/ou une inflation persistante pourraient compliquer ce scénario...
Selon la Fed, la production industrielle américaine du mois de septembre 2023 s'est affichée en hausse de 0,3% en comparaison du mois antérieur, contre un consensus de -0,1% mesuré par FactSet et une évolution proche de la stabilité un mois avant, en données révisées. La production manufacturière, quant à elle, a été annoncée en hausse de 0,4% pour le mois de septembre, après un repli de 0,1% en août. Le consensus était de -0,1%. Enfin, le taux d'utilisation des capacités de production pour le mois de septembre s'est établi à 79,7%, contre 79,6% de consensus et 79,5% en août.
L'indice du marché immobilier américain de la National Association of Home Builders pour le mois d'octobre 2023 s'est affiché à 40, contre un consensus de place de 45 et un niveau de 45 également un mois auparavant.
Mercredi, les marchés seront attentifs aux mises en chantier de logements et permis de construire, ainsi qu'au rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains et au Livre Beige de la Fed. Christopher Waller, John Williams, Michelle Bowman, Patrick Harker et Lisa Cook de la Fed seront aussi de la partie mercredi. Jeudi, les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie, les reventes de logements existants et l'indice des indicateurs avancés du Conference Board seront à suivre. Philip Jefferson, Patrick Harker, Raphael Bostic, Michael Barr et Austan Goolsbee, mais aussi et surtout Jerome Powell, prendront la parole durant la journée. Enfin, Loretta Mester et Patrick Harker de la Fed auront encore leur mot à dire...
Johnson & Johnson, Bank of America, Lockheed Martin, Goldman Sachs, Prologis, Bank of New York Mellon, JB Hunt, Omnicom, Albertsons, United Airlines et Interactive Brokers, annoncent ce mardi leurs résultats trimestriels.
Tesla (après bourse), Procter & Gamble, ASML, SAP, Netflix (après la clôture), Abbott, Morgan Stanley, Lam Research, Elevance Health, US Bancorp, The Travelers Companies, Kinder Morgan, Crown Castle, Las Vegas Sands, PPG, Nasdaq Inc, Discover Financial Services, M&T Bank, State Street, Steel Dynamics, Ally Financial, Northern Trust ou encore Citizens Financial Group, publient demain mercredi.
Jeudi, le déluge se poursuit avec TSMC, Philip Morris, Union Pacific, AT&T, Marsh & McLennan, Intuitive Surgical, Blackstone, CSX, Freeport-McMoran, Truist Financial, Genuine Parts ou Fifth Third Bancorp. Enfin, vendredi, American Express, Schlumberger, Regions Financial, Huntington Bancshares, Interpublic et Autoliv, dévoilent leurs résultats.
Les valeurs
Nvidia (-4,6%) corrige sur fond de nouvelles restrictions américaines sur l'exportation vers la Chine de puces avancées. L'administration Biden a annoncé ce jour qu'elle entendait restreindre plus fortement encore les expéditions vers la Chine de puces d'intelligence artificielle plus avancées, telles que celles conçues par Nvidia, champion de la spécialité. Ces mesures entrent dans le cadre d'une série d'actions visant à empêcher Pékin d'obtenir des technologies américaines de pointe pour renforcer son armée, indique Reuters. Les nouvelles règles concernent également d'autres pays que la Chine et visent les puces avancées et les outils de fabrication de puces. L'Iran et la Russie sont aussi concernés. Les concepteurs de puces chinois Moore Thread et Biren sont quant à eux placés sur liste noire, ces deux startups chinoises ayant été fondées par d'anciens employés locaux de Nvidia...
Il s'agit donc d'entraver le développement militaire de la Chine en comblant les lacunes des réglementations publiées en octobre dernier, résume Reuters. Ces règles seraient remises à jour au moins une fois par an, d'après la secrétaire au Commerce Gina Raimondo. Les Etats-Unis désirent en particulier limiter l'accès de Pékin aux semi-conducteurs avancés qui pourraient alimenter les percées en matière d'intelligence artificielle et d'ordinateurs sophistiqués. Un porte-parole de Nvidia, cité par plusieurs médias anglo-saxons, indique que le groupe n'anticipe pas d'impact significatif de ces mesures à court terme sur ses résultats financiers... Malgré sa chute du jour, le titre Nvidia triple encore de valeur depuis le début de l'année... AMD résiste ce jour, en retrait limité de 1% à Wall Street.
Les puces A800 et H800 de Nvidia seraient touchées par les nouvelles règles, qui exempteront toutefois la plupart des puces grand public utilisées dans les ordinateurs portables, les smartphones et les jeux, selon Reuters.
Johnson & Johnson (-0,9%), qui profite de la forte demande pour ses traitements du cancer Carvykti et Tecvayli, a relevé ses prévisions financières pour l'exercice 2023. Le groupe table ainsi sur un bénéfice ajusté par action 2023 allant de 10,07 à 10,13$, contre 10 à 10,10$ auparavant. Les revenus opérationnels de l'exercice sont anticipés maintenant entre 84,4 et 84,8 milliards de dollars, soit une croissance de 8,7% en milieu de fourchette contre 8% auparavant estimé.
Sur le troisième trimestre fiscal, J&J a affiché un bénéfice par action de 1,69$ par titre contre 1,62$ un an avant, et un bpa ajusté de 2,66$ en progression de 19%. Les revenus du troisième trimestre se sont appréciés de 6,8% à 21,4 milliards de dollars, avec une croissance opérationnelle de 6,4% - et même de 9% hors vaccin Covid-19. Le bénéfice net trimestriel a été de 4,31 milliards de dollars, presque stable en glissement annuel.
Bank of America (+2,3%), deuxième banque américaine par les actifs, a publié pour son troisième trimestre fiscal 2023 un bénéfice net de 7,8 milliards de dollars, en croissance de 10% en glissement annuel. L'établissement a bénéficié notamment de taux d'intérêt plus élevés, avec un revenu net d'intérêts en augmentation de 4% à 14,4 milliards de dollars. Les revenus de l'unité de banque de détail se sont améliorés de 6% à 10,5 milliards de dollars. Brian Moynihan, directeur général de l'affaire, précise que la banque a gagné des clients et des comptes sur toutes les lignes d'activité. Il évoque une économie "saine mais en ralentissement". Les commissions de banque d'investissement ont légèrement augmenté de 2% à 1,2 milliard de dollars. Les activités de trading ont affiché une croissance de 8% à 4,4 milliards de dollars.
Le bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires a été de 7,3 milliards sur ce trimestre clos fin septembre, alors que le bpa, de 90 cents, se compare à un consensus de 81 cents. Les revenus ont totalisé 25,2 milliards de dollars contre 25,1 milliards de consensus.
Bank of New York Mellon (+3,8%) a dévoilé pour son troisième trimestre fiscal un bénéfice ajusté par action de 1,27$ et des revenus de 4,4 milliards de dollars. Le consensus était de 1,15$ de bénéfice ajusté par action pour 4,33 milliards de dollars de revenus. Le groupe a profité, comme les autres banques américaines, de la hausse des taux d'intérêt. Ainsi, le revenus net d'intérêt de l'établissement a progressé de 10% en glissement annuel, soutenant la performance sur la période. Le ratio CET1 de la firme en fin de période était de 11,4% contre 11% de consensus. Le niveau des actifs sous gestion, de 1.820 milliards de dollars environ, est en revanche inférieur aux anticipations.
Goldman Sachs (-1,6%) a affiché au troisième trimestre un recul d'un tiers de ses profits. Le bénéfice net trimestriel a été de 2,06 milliards de dollars, contre 3,07 milliards un an auparavant. Le groupe a enregistré des charges de dépréciations de 506 millions de dollars liées à la cession de l'activité fintech GreenSky. David Solomon, PDG de la banque, se dit néanmoins confiant quant au fait que le travail effectué fournisse une plateforme bien plus forte pour 2024. Dans le détail des activités, les revenus de banque d'investissement ont légèrement augmenté de 1% sur le trimestre clos à 1,56 Md$, alors que l'activité de trading sur les obligations, devises et matières premières a reculé de 6%. Le trading sur actions a vu son activité progresser de 8% en glissement annuel à 2,96 milliards de dollars. Les revenus totaux ont baissé de 1% à 11,82 milliards de dollars. Le bénéfice ajusté a été de 5,47$ par titre.
Lockheed Martin (+0,1%), le géant américain des contrats de défense a dépassé le consensus de profit sur le trimestre clos et table toujours sur une expansion de son activité cette année. le groupe a dégagé sur le trimestre clos un bénéfice par action de 6,73$ et des revenus de 16,9 milliards de dollars environ. Le consensus était de 6,67$ de bénéfice ajusté par action pour 16,73 milliards de dollars de revenus. Ainsi, les revenus trimestriels se sont améliorés de 2% en glissement annuel. Le bénéfice net a représenté 1,7 milliard de dollars. Le cash flow des opérations a été de 2,9 milliards de dollars et le free cash flow de 2,5 milliards de dollars. Le groupe renforce son autorisation de rachats d'actions de 6 milliards de dollars, à 13 milliards désormais.
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