Wall Street : Nvidia grimpe, mais les indices hésitent
Wall Street hésite encore ce mercredi, le S&P 500 abandonnant 0,02% à 5...
Wall Street hésite encore ce mercredi, le S&P 500 abandonnant 0,02% à 5.732 pts, le Dow Jones reculant de 0,41% à 42.036 pts, mais le Nasdaq reprenant encore 0,25% à 18.120 pts avec Nvidia. La prudence prévaut, après les nouveaux sommets du S&P 500 et du DJIA, qui avaient bénéficié hier de l'annonce de mesures de relance de Pékin. Sur la place américaine, les opérateurs misent sur un atterrissage en douceur de l'économie américaine, alors que le cycle d'assouplissement monétaire a débuté la semaine dernière par une baisse de taux d'un demi-point de la Fed. Néanmoins, les investisseurs seront très attentifs aux prochaines données économiques, guettant tout signal de faiblesse prononcée.
Sur le Nymex, le baril de brut WTI cède 0,9% à 70,9$. L'once d'or fin pointe au sommet à 2.660$. L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence.
Du côté de la banque centrale américaine, Raphael Bostic, Austan Goolsbee et Neel Kashkari, s'exprimaient avant-hier. Goolsbee, le dirigeant de la Fed de Chicago, a indiqué que de nombreuses autres baisses de taux de la banque centrale américaine allaient probablement être nécessaires l'année prochaine et que les taux devaient baisser significativement. Il s'agit selon lui de penser aussi aux risques pour l'emploi et pas seulement à l'inflation, et cela signifie probablement "de nombreuses autres baisses de taux au cours de l'année prochaine".
Neel Kashkari, patron de la Fed de Minneapolis, c'est montré satisfait ce lundi de la décision de la banque centrale américaine de réduire ses taux d'un demi-point de pourcentage pour entamer son cycle d'assouplissement monétaire. Kashkari a jugé que cette décision était la bonne, au regard des progrès sur le front de l'inflation et des risques de détérioration sur le marché de l'emploi. "La balance des risques s'est déplacée d'une inflation plus élevée vers le risque d'un nouvel affaiblissement du marché du travail, justifiant une baisse du taux des 'fed funds'", a déclaré Kashkari. "Même après cette réduction, l'orientation générale de la politique reste restrictive", ajoute le dirigeant, alors que la Fed vient de ramener les taux entre 4,75 et 5%.
Le patron de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, indique lui aussi son soutien à la baisse des taux de 50 points de base de la semaine dernière, sur fond d'incertitude sur le marché de l'emploi. Les données renforcent selon lui la conviction quant au fait que la Fed se dirige vers la stabilité des prix. Dans le même temps, le marché du travail faiblit, sans être toutefois dans une situation alarmante à en croire le responsable. Bostic ajoute que les 50 points de base décidés la semaine dernière n'indiquent pas une cadence. Enfin, la Fed reste selon lui à une bonne distance des taux neutres.
Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, seule dissidente de la banque centrale américaine la semaine dernière, a confirmé ce mardi qu'elle aurait plutôt été en faveur d'une réduction des taux d'un quart de point à l'issue de la réunion FOMC. Elle estime en effet que l'inflation reste au-dessus de l'objectif des 2% "de manière inconfortable". Elle soutiendrait toutefois un ajustement de politique si le marché du travail s'affaiblit. Elle reste quoi qu'il en soit prudente concernant l'approche relative aux futures actions monétaires. Elle voit pour l'heure plus de risques concernant l'inflation que l'emploi, ce en quoi elle semble donc en désaccord avec ses camarades. Pour l'instant, Bowman constate la résilience du PIB et des dépenses de consommation, sans signal de fragilité. Quant au marché de l'emploi, il ne montrerait "pas de tendance claire de faiblesse". Enfin, Bowman juge qu'elle ne peut pas exclure que les progrès stagnent sur le front de l'inflation...
Notons que la gouverneure Adriana Kugler de la Fed s'exprime à son tour ce mercredi, ce qui ne devrait toutefois pas faire beaucoup avancer le schmilblick.
Selon l'outil CME FedWatch, la probabilité d'une baisse de taux de la Fed d'un quart de point le 7 novembre se situe à près de 41%, contre 59% pour celle d'un ajustement supplémentaire de 50 points de base. Pour le 18 décembre et la dernière réunion monétaire de l'année, l'hypothèse dominante (49% de 'proba' environ) est celle d'une fourchette allant de 4 à 4,25%.
Sur le front économique aux USA, l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board pour le mois de septembre 2024 publié hier s'est affiché en très forte baisse à 98,7, contre 104 de consensus FactSet et 105,6 pour la lecture révisée du mois d'août. La précédente évaluation du mois d'août se situait à 103,3.
Les ventes de logements neufs aux États-Unis pour le mois d'août 2024, annoncées ce mercredi, se sont établies sur un rythme de 716.000, contre un consensus de marché de 696.000 mesuré par FactSet et une lecture révisée de 751.000 pour le mois de juillet. La lecture antérieure de juillet se situait à 739.000.
Les cours pétroliers tentent de remonter la pente après l'annonce d'une forte baisse des réserves de brut aux Etats-Unis la semaine passée. D'après le Département américain à l'Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont reculé de 4,5 millions de barils sur la semaine close le 20 septembre, à 413 millions de barils. Le consensus tablait sur une baisse de 1,3 mb. Les stocks d'essence ont reculé de 1,5 mb et ceux de produits distillés ont diminué de 2,2 mb.
Demain, les opérateurs suivront les commandes de biens durables, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 21 septembre, mais aussi et surtout les chiffres finaux du PIB du deuxième trimestre. Jerome Powell, Susan Collins, John Williams, Michael Barr et Neel Kashkari de la Fed, interviendront jeudi. Vendredi, enfin, les investisseurs surveilleront la balance du commerce international de biens, les revenus et dépenses des ménages avec leur mesure d'inflation (indice 'core PCE'), ainsi que l'indice du sentiment des consommateurs de l'Université du Michigan.
Dans l'actualité des entreprises cotées à Wall Street, KB Home publiait hier soir ses derniers résultats financiers trimestriels. Micron et Cintas annoncent mercredi, alors que Costco Wholesale, Accenture, Jabil et CarMax publient demain.
Du côté des valeurs, Meta (+1,3%) lance ce jour sa conférence annuelle Connect en Californie. Selon Reuters, le groupe de Mark Zuckerberg devrait présenter en avant-première ses premières lunettes de réalité augmentée et annoncer des mises à jour de ses produits existants de réalité virtuelle et d'intelligence artificielle. Parmi ces mises à jour d'IA, une mise à niveau audio offrant aux utilisateurs la possibilité de sélectionner une voix pour le chatbot de type ChatGPT de Meta, avec la possibilité de la faire ressembler à celles de célébrités telles que Judi Dench et John Cena. Le groupe devrait donc également présenter une première version de ses lunettes de réalité augmentée et partager ses ambitions pour d'autres appareils, comme ses lunettes intelligentes Ray-Ban Meta.
KB Home cède près de 4% à Wall Street. Le promoteur immobilier américain a affiché pour son troisième trimestre fiscal des résultats un peu courts. Le bénéfice ajusté par action s'est établi à 2,04$, contre 1,80$ un an avant et 2,06$ pour le consensus Bloomberg. Les revenus ont atteint 1,75 milliard de dollars contre 1,59 milliard un an auparavant et 1,73 milliard de consensus. Les revenus se sont ainsi appréciés de 10% en glissement annuel, alors que le bénéfice dilué par action a augmenté de 13%. Les livraisons de logements unitaires ont progressé de 8% à 3.631, tandis que le prix moyen de vente s'est apprécié de 3% à 480.900$. Le bénéfice net consolidé s'est amélioré de 5% à 157 millions de dollars. Le groupe relève ses prévisions annuelles de revenus immobiliers entre 6,85 et 6,95 milliards.
Cintas (+1,1%) progresse à Wall Street suite à sa publication du premier trimestre fiscal. Le groupe a affiché un bénéfice net de 452 millions de dollars soit 1,10$ par titre, contre 1$ de consensus. Le géant de la location d'uniformes a affiché des revenus de 2,5 milliards de dollars sur ce trimestre clos fin août, en ligne avec le consensus de marché. Un an avant, les revenus se situaient à 2,34 milliards de dollars, pour un bénéfice net de 385 millions de dollars. Le groupe relève ses prévisions financières pour l'ensemble de l'exercice. Le chiffre d'affaires annuel est attendu entre 10,22 milliards à 10,32 milliards de dollars, alors que le bpa dilué est anticipé entre 4,17 et 4,25$.
Nvidia (+3,2%) pointe encore en vive hausse à Wall Street, au lendemain d'un bond de près de 4%. La capitalisation boursière du géant des puces graphiques et d'IA pourrait renouer ce jour avec les 3.000 milliards de dollars. Le directeur général et fondateur de l'affaire, Jensen Huang, en aurait en effet fini avec ses cessions programmées de titres Nvidia, pour l'heure du moins, après avoir empoché plus de 700 millions de dollars dans le cadre d'un plan pré-arrangé. En mars, le dirigeant avait adopté ce plan de trading pour la cession de 6 millions de titres maximum avant la fin du premier trimestre 2025. Le dirigeant de 61 ans a atteint le seuil maximal plusieurs mois avant l'échéance, après une série de transactions sur la période du 13 juin 2024 au 12 septembre, d'après ses déclarations réglementaires.
Apple cède 0,4% à Wall Street ce mercredi, alors que selon les données de la China Academy of Information & Communications Technology (CAICT), firme de recherche affiliée au gouvernement, les ventes de smartphones de marques étrangères en Chine auraient chuté de 12,7% au mois d'août, en comparaison de l'an dernier, à 1,87 million d'appareils contre 2,14 millions un an plus tôt. Ces ventes comprennent celles d'Apple et de son iPhone. Selon la même source, les ventes globales de smartphones en Chine en août auraient progressé de 26,7% à plus de 24 millions d'unités. Apple avait déjà été chahuté en bourse mi-septembre sur des rapports de brokers laissant entendre que la demande initiale ne serait pas à la hauteur pour la gamme iPhone 16. Cette demande serait ainsi inférieure à celle observée l'an dernier. Le groupe californien de Cupertino a lancé ses nouveaux smartphones ce mois. Il mise sur l'intégration des fonctionnalités d'IA pour attirer les consommateurs... Plus tôt cette semaine, un analyste de JP Morgan a indiqué que la demande pour le modèle de base de l'iPhone 16 suivait des niveaux similaires à ceux de l'année dernière. Mais il a noté un moindre intérêt pour les modèles Pro plus chers.
SAP (-2,6%), le géant allemand des logiciels d'entreprise, cède du terrain en bourse, sur la rumeur d'une enquête des États-Unis. Selon Bloomberg, SAP SE et le groupe américain de Virginie Carahsoft Technology, feraient donc l'objet d'une enquête des autorités américaines pour avoir potentiellement conspiré en vue de surfacturer les agences gouvernementales au cours d'une décennie. Bloomberg News précise que les avocats du Ministère américain de Justice (DoJ) enquêtent depuis au moins 2022 pour savoir si le géant allemand a illégalement conspiré avec le fournisseur américain de solutions informatiques pour fixer les prix des ventes à l'armée américaine et à d'autres entités gouvernementales. Bloomberg cite des archives judiciaires fédérales déposées à Baltimore, et ajoute que l'enquête porte sur des milliards de dollars d'achats. D'autres compagnies seraient sous surveillance pour des motifs comparables.
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