Wall Street légèrement positif, avant une nouvelle prestation de Powell
Wall Street est attendu timidement dans le vert avant bourse ce mercredi, au lendemain d'une sévère correction (-1,72% sur le Dow Jones et -1,25% sur...

Wall Street est attendu timidement dans le vert avant bourse ce mercredi, au lendemain d'une sévère correction (-1,72% sur le Dow Jones et -1,25% sur le Nasdaq) consécutive aux commentaires de Jerome Powell. Le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq grappillent solidairement 0,1% en pré-séance. Sur le Nymex, le baril de brut WTI perd 0,5% à 77,2$. L'once d'or fléchit de 0,2% à 1.817$. L'indice dollar avance de 0,1% face à un panier de devises de référence.
Selon le dernier rapport d'ADP sur le sujet, les créations de postes non-agricoles du mois de février 2023 aux États-Unis sont ressorties au nombre de 242.000, à comparer à un consensus de place de 195.000 mesuré par FactSet. Les créations d'emploi dans le privé au mois de janvier ont par ailleurs été révisées en hausse à 119.000, contre 106.000 précédemment évalué. Les créations d'emplois ont été solides et la croissance des salaires demeure élevée. Un domaine de faiblesse particulier concerne toutefois les petits établissements, qui suppriment des emplois chaque mois depuis août 2022. Dans le détail, les entreprises de moins de 49 personnes ont en effet détruit des emplois en février. Les compagnies de 50 à 249 salariés ont créé 77.000 postes, contre 71.000 pour les sociétés de 250 à 499 personnes, et 160.000 pour les groupes de 500 employés et plus.
"Il y a actuellement un compromis sur le marché du travail. Nous assistons à une embauche robuste, ce qui est bon pour l'économie et les travailleurs, mais la croissance des salaires reste assez élevée. Le léger ralentissement des augmentations salariales, à lui seul, ne devrait pas faire baisser rapidement l'inflation à court terme", a commenté Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP.
La balance américaine du commerce international des biens et services pour le mois de janvier 2023 est ressortie déficitaire de 68,3 milliards de dollars, contre un consensus de place de 69 milliards de dollars mesuré par FactSet et un niveau de -67,2 milliards de dollars un mois avant.
Powell intervient encore ce jour devant le comité de la Chambre des représentants. Les opérateurs suivront aussi aujourd'hui plusieurs statistiques de l'emploi, à l'avant-veille du rapport mensuel gouvernemental sur la situation de l'emploi aux États-Unis.
Le rapport hebdomadaire du Département à l'Énergie sur les stocks pétroliers domestiques pour la semaine close au 3 mars sera annoncé à 16h30. Enfin, le Livre Beige économique de la Fed, résumé des conditions régionales, sera publié à 20 heures ce soir.
Jerome Powell, le patron de la Fed, a donc surpris les marchés hier par son ton plus dur, devant le Comité bancaire du Sénat américain. Il estime que la solidité de l'économie suggère que le pic de taux sera plus élevé qu'auparavant anticipé. En effet, les pressions inflationnistes sont plus importantes qu'attendu. L'ampleur des révisions concernant les prix suggère que l'inflation est plus élevée que prévu... Les données nouvelles suggèrent donc que le niveau ultime des taux sera "probablement plus élevé que précédemment anticipé". Si les données le justifient, la banque centrale américaine se tient par ailleurs prête à augmenter éventuellement le rythme de hausse des taux. Selon Powell, la restauration de la stabilité des prix demandera une posture restrictive de politique monétaire pendant un certain temps.
Jerome Powell affirme que les données historiques montrent les risques d'un assouplissement prématuré de la politique monétaire. "Nous maintiendrons le cap jusqu'à ce que le travail soit fait", a assuré le leader de la Fed, précisant que les décisions seraient prises "réunion par réunion", et tandis que le plein effet du durcissement monétaire n'est pas encore ressenti. Powell estime que le chemin reste long pour maîtriser l'inflation et qu'il sera probablement semé d'embûches. Il constate que dans le même temps, le marché américain de l'emploi reste extrêmement tendu.
Dans un autre registre, Powell indique aussi que la Fed "surveille l'espace des cryptomonnaies", où il y a eu "beaucoup de perturbations".
Jerome Powell vient par ses commentaires de faire remonter en flèche les anticipations de hausse des taux. Le dirigeant, qui avait constaté en février le début d'un processus de désinflation, vient de refroidir les marchés en faisant état d'un potentiel pic de taux plus élevé. Selon l'outil FedWatch en temps réel du CME Group, il y a désormais une très grande probabilité (75%) que la Fed relève ses taux de 50 points de base le 22 mars, ce qui porterait la fourchette du taux des 'fed funds' entre 5 et 5,25%. Concernant la réunion suivante, des 2 et 3 mai, la probabilité la plus importante est maintenant celle d'une fourchette de 5,25 à 5,5% (63% de 'proba'), alors qu'avant l'intervention de Powell, l'hypothèse d'une fourchette de 5-5,25% prévalait. Pour le 14 juin, l'hypothèse la plus probable à l'heure désormais est une fourchette de 5,5 à 5,75% (57% de probabilité). Les taux pourraient culminer à ce niveau, entre 5,5 et 5,75%, même si des taux finaux de 5,75-6% ne sont pas exclus avec une probabilité désormais notable d'environ un tiers au 26 juillet et au 20 septembre.
L'autre grand événement de la semaine outre-Atlantique sera celui du rapport sur l'emploi américain de février, attendu vendredi à 14h30. Ce dernier sera probablement un moteur directionnel influent pour le marché étant donné la dépendance aux données signalée justement par la Fed de Powell, qui espère un marché du travail un peu moins "tendu" pour apaiser l'inflation. Les emplois non agricoles devraient augmenter de 208.000 en février aux USA selon FactSet, après le gain démesuré de 517.000 de janvier. Le taux de chômage américain de février est attendu stable à 3,4%. Les créations d'emplois dans le privé sont anticipées à 228.000 contre 443.000 un mois avant.
Ailleurs dans le monde ce matin, les statistiques allemandes sont ressorties contrastées. Les ventes au détail en Allemagne ont décliné de manière inattendue en janvier 2023, régressant de 0,3% en termes réels en comparaison du mois antérieur selon l'office fédéral de la statistique. Le consensus FactSet était de +2% sur la période. En revanche, les chiffres de la production industrielle allemande de janvier surprennent positivement, avec une progression de 3,5% en comparaison du mois antérieur contre +1,4% de consensus FactSet... Les ventes de détail italiennes ont dépassé les attentes avec une croissance de 1,7%. Le PIB révisé européen n'a pas révélé de surprise pour le quatrième trimestre, stable comme attendu selon Eurostat, par rapport au trimestre antérieur. Le PIB de la zone euro pour le dernier trimestre 2022 était précédemment évalué à +0,1%. En glissement annuel, ce PIB européen progresse de 1,8% contre 1,9% auparavant estimé. L'institut a aussi revu à la baisse la croissance de l'emploi dans la zone euro, à 0,3% d'un trimestre sur l'autre contre 0,4% auparavant évalué.
Dans l'actualité des entreprises à Wall Street ce mercredi, Brown Forman, Campbell Soup, Korn Ferry et Signify Health, publient leurs derniers comptes.
Les valeurs
Campbell Soup a rehaussé ce jour ses prévisions de revenus, avec la solide demande en soupes et sauces, ainsi qu'une chaîne d'approvisionnement renforcée. Pour l'exercice 2023, le groupe de Camden, New Jersey, anticipe désormais une croissance des revenus allant de 8,5 à 10%, contre une guidance antérieure allant de 7 à 9%. Le bénéfice ajusté par action pour l'exercice est maintenant attendu entre 2,95 et 3$, dans le haut de la fourchette antérieure. Pour son deuxième trimestre fiscal de l'exercice décalé, le groupe a affiché des revenus en croissance à 2,49 milliards de dollars, à comparer à un niveau de 2,21 milliards un an avant et un consensus de 2,44 milliards. La hausse des prix a soutenu encore les comptes. Le bénéfice ajusté par action a progressé de 16% à 0,80$.
Berkshire Hathaway, la firme d'investissement de Warren Buffett, se renforce encore sur le dossier du groupe pétrolier Occidental Petroleum, portant sa participation à plus de 22% selon les dernières déclarations à la SEC, autorité américaine de marché. Berkshire a acquis ainsi environ 5,8 millions de titres Occidental supplémentaires vendredi, lundi et mardi. Cela faisait plusieurs mois que la firme de l'oracle d'Omaha n'avait pas fait évoluer sa position au tour de table du groupe pétrolier et gazier. Berkshire a déboursé environ 355 millions de dollars pour l'acquisition de ses titres supplémentaires ces derniers jours. Les précédents achats déclarés de la firme sur le dossier Occidental remontent au mois de septembre. La participation à fin décembre était de 21,4%. En août, Berkshire avait obtenu l'autorisation de la Federal Energy Regulatory Commission US pour acheter jusqu'à 50% des actions ordinaires d'Occidental. La firme de Buffett détient désormais plus de 200 millions d'actions du groupe pétrolier de Houston d'une valeur voisine de 12 milliards de dollars.
Silvergate Capital serait en pourparlers avec des responsables de la FDIC sur les moyens d'éviter la fermeture, indique l'agence Bloomberg, citant des sources. Les personnes familières avec le sujet citées par l'agence précisent que parmi les options envisagées figure l'intervention d'investisseurs de l'industrie des cryptomonnaies pour aider Silvergate à se renflouer. Les sources ajoutent que les 'examinateurs' de la FDIC sont arrivés dans les bureaux californiens de Silvergate à La Jolla la semaine dernière après avoir reçu l'autorisation de la Fed, ces examinateurs étudiant actuellement les livres et registres de l'entreprise.
Intel, le colosse américain des microprocesseurs, cherche à obtenir 4 à 5 milliards d'euros supplémentaires de subventions du gouvernement allemand pour aller de l'avant concernant l'usine de 'puces' locale. Des personnes proches du dossier citées par Bloomberg ont précisé qu'Intel avait reporté le début du projet de construction de son usine à Magdebourg, pour lequel la société avait conclu un accord pour 6,8 milliards d'euros de subventions gouvernementales, à la fin de l'année dernière, en raison de vents contraires économiques. Intel chercherait donc maintenant à obtenir une aide additionnelle. Les sources ajoutent qu'Intel avait initialement estimé que le projet coûterait 17 milliards d'euros, mais envisage maintenant de dépenser... 30 milliards d'euros, la société s'attendant à ce qu'environ 40% du projet soit subventionné.
Tesla consolide avant bourse à Wall Street ce jeudi, alors que de source de marché, la firme de recherche Berenberg vient de dégrader le dossier à 'conserver' contre 'achat', avec un objectif toutefois relevé à 210$ contre 200$. Le broker juge qu'il existe désormais moins de marge en cas de déception. Il est vrai que le titre s'est déjà envolé cette année de plus de 70%, alors même que le constructeur de véhicules électriques a fortement réduit ses prix pour stimuler la demande.
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