Wall Street : le vert reprend le dessus, mais Tesla ne suit pas...
Wall Street a nettement rebondi lundi après une première semaine d'août sous tension...

Wall Street a nettement rebondi lundi après une première semaine d'août sous tension... Le S&P 500 a repris 0,90% à 4.518 pts, le Dow Jones a regagné 1,16% à 35.473 pts et le Nasdaq a grimpé de 0,61% à 13.994 pts. Si cette séance du 7 août a été relativement calme au coeur de l'été, les investisseurs attendent déjà anxieusement la publication des prix à la consommation de juillet programmée jeudi... Les économistes tablent sur une légère hausse de l'inflation le mois passé, à 3,3% après une progression de 3% observée en juin, la plus faible en plus de deux ans... Sur une base "core", qui exclut les coûts des aliments et de l'énergie, le marché anticipe le maintien d'une inflation annuelle à 4,8%.
Ce rapport sera scruté de très près par la Fed avant sa prochaine décision de politique monétaire le 20 septembre... D'autant que les chiffres de l'emploi dévoilés vendredi ont montré un certain 'refroidissement' sur le marché du travail de la première économie mondiale : les Etats-Unis ont créé 187.000 emplois le mois dernier, moins que prévu, tandis que le taux de chômage est tombé à 3,5%. Les salaires ont néanmoins augmenté plus que prévu, de 4,4% par rapport à l'année dernière, mais compte tenu de l'augmentation de la productivité, le marché pense qu'il est peu probable que la Fed considère cela comme une impulsion inflationniste supplémentaire...
"La porte à de nouvelles hausses de taux de la part de la Fed est toujours ouverte", déclare à 'Bloomberg' Pooja Kumra, stratège principal des taux européens à la Banque Toronto Dominion. "L'inflation va dans la bonne direction, mais il y a certainement encore trop d'enthousiasme à ce sujet", souligne Janet Mui, responsable de l'analyse de marché chez RBC Brewin Dolphin. "Si l'IPC de base est plus élevé que prévu et que l'IPC global réaccélère plus que prévu, c'est quelque chose pour lequel les marchés ne sont pas positionnés..."
Sur le marché obligataire, le taux des Treasuries à dix ans est reparti à la hausse (+3,5 pb à 4,07%) après avoir reculé de près de 13 points vendredi, soit sa plus forte baisse journalière depuis le 12 juillet, dans le sillage des chiffres de l'emploi... "Les rendements pourraient être le principal moteur des marchés cette semaine, alors que les Etats-Unis vont émettre 103 milliards de dollars de dette à plusieurs échéances, dans la foulée de la dégradation de la note de crédit de Fitch la semaine dernière", observe Michael Hewson, responsable de l'analyse marchés chez CMC Markets UK.
Du côté des entreprises, la saison des trimestriels touche à sa fin même si quelques grands noms seront encore sur le pont cette semaine à commencer par Walt Disney, Beyond Meat, UPS, Palantir ou encore Paramount. Jusqu'à présent, la saison s'est avérée meilleure que prévue à Wall Street puisque près de quatre cinquièmes des entreprises du S&P 500 ont dépassé les attentes des analystes (données FactSet) !
Sur le Nymex, le baril de brut WTI (échéance septembre) consolide de 1% à 2$. L'once d'or rend 0,4% à 1.935$. L'indice dollar revient autour de l'équilibre face à un panier de devises de référence à 101,8 pts et l'euro ne perd plus que 0,1% face au billet vert à 1,10$ entre banques. Le Bitcoin pointe à 29.226$.
Les valeurs
KKR (+2,6%) prévoit de lancer une offre publique d'achat pour toutes les actions cotées de l'entreprise allemande de technologie spatiale OHB, selon cette dernière, soit un investissement de jusqu'à 338 millions d'euros. Le gestionnaire d'actifs alternatifs a par ailleurs fait état d'un repli de 23% de ses bénéfices au deuxième trimestre à 653 millions de dollars, soit 73 cents par action. Le consensus était positionné à 71 cents. Les revenus liés aux commissions ont augmenté de 31% à 602 millions de dollars, en raison de la vigueur des activités sur les marchés des capitaux et des frais de gestion mais le bénéfice net provenant des cessions d'actifs a chuté de près de 80% à 146,2 millions de dollars, la hausse des taux d'intérêt, l'inflation et la volatilité continuant de restreindre les activités de fusions et acquisitions. Les actifs sous gestion de KKR ont augmenté de 6% à 519 milliards de dollars.
Berkshire Hathaway (+3,4%), la firme d'investissement de Warren Buffett, a de quoi faire des jaloux. La société qui a, comme à l'accoutumée, dévoilé ses comptes au cours du week-end, a enregistré un bénéfice opérationnel de 10,04 milliards de dollars au deuxième trimestre, en hausse de 7% sur un an. Les résultats ont été largement tirés par la solidité de ses activités d'assurance. L'oracle d'Omaha avait pourtant averti lors de son assemblée annuelle en mai dernier que les bénéfices de la majorité de ses unités opérationnelles pourraient chuter cette année alors qu'une "période incroyable" pour l'économie américaine touche à sa fin. La société, qui possède des entreprises telles que l'assureur Geico, BNSF Railway et le fabricant de vêtements de sport Brooks Running, a enregistré un bénéfice net trimestriel de 35,9 milliards de dollars, soit 24 775 dollars par action de classe A équivalente, contre un déficit de 43,8 Mds$ un an plus tôt.
Berkshire Hathaway a continué à accumuler des montagnes de cash, son trésor de guerre atteignant 147,4 milliards de dollars à la fin juin, le niveau le plus élevé depuis 2014. Bien qu'envieux, ce montant astronomique montre que le conglomérat a du mal à trouver de bonnes affaires dans un contexte de valorisations élevées. Faute de mieux, Berkshire a poursuivi de manière agressive ses rachats d'actions, à hauteur de 1,4 milliard de dollars au deuxième trimestre et de plus de 4 milliards de dollars au trimestre précédent. Mais avec la hausse du cours de l'action de Berkshire, cette stratégie - que Buffett a autrefois évitée - semble désormais moins attrayante. A la fin du trimestre, Apple constituait toujours, et de très loin (plus de 50%), la première ligne du portefeuille boursier du gourou de Wall Street, devant Bank of America (environ 8%), American Express (7,5%), Coca-Cola (6,8%) et Chevron (5,5%).
Tesla perd 0,9% après l'annonce du départ surprise de Zachary Kirkhorn... Le constructeur automobile a en effet annoncé la démission de son directeur financier. Vaibhav Taneja, chef comptable de Tesla, occupera le poste de CFO, en plus de ses fonctions actuelles. Z.Kirkhorn, présent dans l'entreprise depuis 13 ans, restera néanmoins avec Tesla jusqu'à la fin de l'année. La société dirigée par Elon Musk n'a pas précisé la raison du départ de Kirkhorn. "Faire partie de cette entreprise est une expérience spéciale et je suis extrêmement fier du travail que nous avons accompli ensemble depuis mon arrivée il y a plus de 13 ans", a déclaré Z.Kirkhorn dans un post sur LinkedIn.
Fin de partie pour Yellow Corp (-30,5%) ! Sans surprise, la société créée il y a près de 100 ans a déposé dimanche une demande de mise en faillite auprès d'un tribunal du Delaware en vertu du chapitre '11' de la loi américaine sur les faillites. "C'est avec une profonde déception que Yellow annonce sa fermeture après près de 100 ans d'activité... Pendant des générations, Yellow a fourni à des centaines de milliers d'Américains des emplois solides et bien rémunérés et des carrières épanouissantes", a déclaré le DG de Yellow, Darren Hawkins, dans un communiqué.
Yellow, l'une des plus anciennes et des plus grandes entreprises de camionnage américaines, a fermé ses portes après s'être effondrée à la suite d'une série de fusions qui l'avaient excessivement endettée tandis qu'une impasse avec le syndicat Teamsters avait totalement bloqué l'activité de l'entreprise. Ses clients comprennent de grands détaillants tels que Walmart et Home Depot, des fabricants et Uber Freight. En juin, la société avait déclaré que le syndicat Teamsters bloquait ses efforts de restructuration et de modernisation, collectivement connus sous le nom de "One Yellow", qui, selon elle, étaient essentiels à la survie de Yellow et à sa capacité à refinancer environ 1,3 milliard de dollars de dette devant être remboursée d'ici 2024. "Combinée à des mois de refus de négocier, la campagne des dirigeants de l'International Brotherhood of Teamsters (IBT) contre Yellow a suscité de vives inquiétudes parmi les investisseurs, chassé des clients et mis en danger 30.000 emplois", a indiqué Yellow dimanche.
BioNTech recule de 7,5%. Le laboratoire allemand, partenaire de Pfizer dans les vaccins anti-covid, a essuyé sa première perte depuis 2020 alors que la demande pour les injections de vaccins contre le Covid-19 a chuté. BioNTech a ainsi enregistré une perte de 79 cents par action au deuxième trimestre, contre un bénéfice dilué par action de 6,45 euros un an plus tôt, et un consensus qui tablait sur un déficit de 60 cents par action.
La firme a néanmoins maintenu sa prévision d'environ 5 milliards d'euros de ventes de vaccins cette année alors que la demande devrait reprendre au second semestre en raison d'effets saisonniers, et de la livraison du dernier vaccin adapté aux variants. BioNTech injecte ses bénéfices de l'ère pandémique dans un large pipeline de médicaments expérimentaux pour d'autres maladies infectieuses et des cancers difficiles à traiter. Jusqu'à ce que ces projets se concrétisent, le vaccin Covid reste son seul produit commercialisé.
Dans ce contexte, BioNTech diminue certaines dépenses de recherche et développement. La société, qui prévoyait de 2 à 2,2 milliards d'euros de dépenses de R&D cette année, a réduit de 400 ME les deux extrémités de sa fourchette de prévisions.
Icahn Enterprises (-5,7%) a déclaré vendredi avoir été contactée par la Securities and Exchange Commission, le gendarme boursier américain, qui recherche des informations sur la société.
Campbell Soup (-1,8%) s'offre le fabricant de la marque de sauce pour pâtes Rao's... Le fabricant de soupes a accepté de débourser 2,7 milliards de dollars pour mettre la main sur Sovos Brands et mettre un pied sur le marché des sauces pour pâtes 'premium'. La transaction, qui devrait être conclue d'ici la fin décembre, matérialise une prime d'environ 28% par rapport au cours de clôture de Sovos du 4 août. Il s'agit de la plus importante acquisition de Campbell depuis 2017 et le rachat du fabricant de snacks Snyder's Lance pour environ 6 milliards de dollars, selon les données compilées par 'Bloomberg'. Le deal devrait être relutif sur le bénéfice dilué par action de Campbell ajusté lors de la deuxième année post-acquisition.
Sovos Brands, qui fabrique également le yogourt Noosa, était valorisé environ 1,3 milliard de dollars lors de ses débuts à Wall Street en septembre 2021. Le DG de Campbell Soup, Mark Clouse, a déclaré: "nous sommes ravis d'ajouter (ndlr : à notre portefeuille) l'histoire de croissance la plus convaincante de l'industrie alimentaire et d'accueillir les employés talentueux qui ont construit un portefeuille de près d'un milliard de dollars".
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