Wall Street : le Nasdaq tente de se reprendre après la chute
Wall Street tente de se redresser avant bourse ce jeudi, au lendemain d'une douloureuse séance marquée surtout par une vive correction du Nasdaq avec...

Wall Street tente de se redresser avant bourse ce jeudi, au lendemain d'une douloureuse séance marquée surtout par une vive correction du Nasdaq avec le compartiment des "puces", suite à des commentaires de l'intraitable Donald Trump concernant la défense de Taïwan, mais aussi de potentielles nouvelles taxes douanières massives qui seraient imposées à la Chine s'il venait à être élu... Le Nasdaq se reprend de 0,4% en pré-séance avec TSMC et Nvidia, après avoir plongé hier soir de 2,77%. Le Dow Jones consolide de 0,2% sur ses sommets historiques, au-dessus des 41.000 points. Le S&P 500 gagne 0,2%...
Hier, les craintes concernaient essentiellement de nouvelles restrictions potentielles visant la Chine - voire même un retour de la guerre commerciale si Trump venait à reprendre la tête du pays... Dans la soirée d'hier, le Livre Beige économique de la Fed, résumé des conditions régionales, n'a pas offert de réconfort, laissant même entrevoir un possible ralentissement économique au deuxième semestre, avec l'incertitude liée à l'élection présidentielle américaine, au contexte géopolitique ou à l'inflation. La Fed a fait état d'une progression sur un rythme modeste de l'activité économique américaine de la fin du mois de mai au début du mois de juillet, alors que le marché de l'emploi continuerait de ralentir.
La place américaine pourrait rester volatile ce jour, alors que les opérateurs redoutent donc désormais une possible augmentation des tensions commerciales sino-américaines. Alors que Trump menace, l'administration Biden, elle, envisagerait selon Reuters d'invoquer la règle des produits étrangers directs pour restreindre unilatéralement les exportations vers la Chine de produits conçus avec des technologies américaines. Ces inquiétudes concernant une répression plus sévère des États-Unis contre la Chine pourraient bien persister. L'administration Biden aurait déclaré à ses alliés qu'elle envisageait d'utiliser les restrictions commerciales les plus sévères disponibles si des sociétés telles que Tokyo Electron ou ASML continuaient à donner à la Chine l'accès aux semi-conducteurs avancés.
Trump a indiqué pour sa part qu'il prévoyait d'appliquer de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises... allant de 60 à 100%. En outre, un droit de douane de 10% serait également imposé sur les importations en provenance d'autres pays. Ces mesures feraient partie des efforts de son administration pour remédier aux déséquilibres commerciaux et protéger les industries américaines, selon les commentaires rapportés par Bloomberg. Trump a déclaré par ailleurs dans une interview qu'il réduirait le taux d'imposition des sociétés aux États-Unis de 21% actuellement à 15%.
Le candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre a aussi jugé que Taïwan devrait payer les États-Unis pour leur défense, car ils ne donnent rien au pays. Le candidat républicain à la présidentielle a confié à Bloomberg Businessweek : "Je connais très bien ces gens, je les respecte énormément. Ils ont pris environ 100% de notre activité de puces. Je pense que Taïwan devrait nous payer pour la défense".
Les États-Unis sont le principal soutien international et fournisseur d'armes de Taïwan, sans toutefois qu'il n'y ait d'accord de défense formel, rappelle Bloomberg. Les États-Unis sont toutefois tenus par la loi de fournir à Taïwan les moyens de se défendre. Le gouvernement taïwanais a quant à lui fait de la modernisation de la défense une priorité.
Devant l'Economic Club de Washington, Powell a évoqué en début de semaine les récents progrès sur le front de l'inflation. "Nous n'avons pas gagné en confiance au premier trimestre, mais les trois chiffres du deuxième trimestre, y compris celui de la semaine dernière, ajoutent quelque peu à la confiance", a ainsi résumé le leader de la Fed, alors que l'inflation se rapproche donc de l'objectif de 2%. L'indice des prix à la consommation hors prix volatiles des produits alimentaires et de l'énergie, a augmenté de 3,3% sur un an au mois de juin, contre 3,4% en mai et 3,6% en avril. Powell juge donc que la confiance augmente avec "des données d'inflation plus fiables".
Selon l'outil FedWatch du CME Group, la probabilité d'un statu quo monétaire le 31 juillet à l'issue de la prochaine réunion FOMC se situe à 95% environ contre 5% de 'proba' d'un assouplissement d'un quart de point. La probabilité d'une baisse de taux le 18 septembre est en revanche très élevée, proche désormais des 100%... Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, a estimé que la Fed devrait faire preuve de patience sur les taux directeurs afin de tenir compte du risque d'une nouvelle poussée de l'inflation. Dans une interview publiée hier, le CEO de JP Morgan a précisé que l'inflation évoluait dans la bonne direction, mais qu'il serait préférable d'attendre désormais. Selon ces confidences au journal suisse NZZ, Dimon juge qu'il existe de nombreuses raisons pour lesquelles l'inflation pourrait repartir à la hausse. Il évoque ainsi l'augmentation des dépenses publiques, la remilitarisation mondiale, les investissements dans l'économie verte ou la restructuration du commerce...
John Williams, le patron de la Fed de New York, a quant à lui indiqué que les données d'inflation des derniers mois étaient encourageantes, même s'il était nécessaire de voir encore de nouveaux progrès. Les dernières lectures d'inflation "nous rapprochent de la tendance désinflationniste que nous recherchons", a noté Williams, interviewé par le Wall Street Journal. Le responsable veut tout de même observer plus de données allant dans ce sens et montrant un retour soutenable vers l'objectif des 2% d'inflation.
Thomas Barkin et Christopher Waller de la Fed intervenaient aussi hier, tandis que Lorie Logan, Mary Daly et Michelle Bowman sont attendues ce jeudi... Barkin, patron de la Fed de Richmond, note qu'il n'aura pas fallu de récession pour ralentir l'inflation. Il indique qu'il veut agir "délibérément" sur les taux d'intérêt. Il dit observer attentivement le niveau du chômage, mais se dit aussi ouvert à l'idée que la politique monétaire n'est pas si restrictive qu'il n'y paraît. Il s'étonne de la solidité remarquable des dépenses de consommation. Barkin relève aussi que les entreprises tentent toujours de tester leur "pricing power"... Le gouverneur Waller, quant à lui, voit la Fed se rapprocher d'une baisse des taux, avec l'adoucissement du marché du travail. Selon lui, le timing exact de la première baisse de taux ne serait pas si important...
Sur le front économique ce jeudi, les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close le 13 juillet se sont établies au nombre de 243.000, contre un consensus FactSet de 229.000 et un niveau de 222.000 une semaine avant. L'indice d'activité manufacturière de la Fed de Philadelphie pour le mois de juillet est ressorti à 13,9, très largement au-dessus du consensus qui se situait à +3.
L'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois de juin sera annoncé à 16 heures (consensus -0,3% en comparaison du mois antérieur).
Concernant les entreprises cotées à Wall Street, TSMC, Netflix et Abbott Laboratories, annoncent leurs comptes ce jeudi. Taiwan Semi (TSMC) a déjà annoncé des chiffres robustes et relevé ses prévisions de ventes. American Express, Schlumberger, Halliburton ou The Travelers Companies, seront de la partie vendredi.
Les valeurs
Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) regagne du terrain avant bourse à Wall Street, au lendemain d'une séance très difficile pour le secteur, suite en particulier à des commentaires de Donald Trump concernant Taïwan et d'éventuels nouveaux tarifs douaniers massifs visant Pékin. L'agence Bloomberg évoquait aussi hier des inquiétudes concernant une potentielle répression plus sévère des États-Unis contre la Chine. Mais TSMC, le plus grand fabricant mondial de puces sous contrat, qui produit notamment pour Nvidia, Apple et AMD, a annoncé ce matin des comptes extrêmement solides, dopés par l'IA, rehaussant au passage ses prévisions de revenus. De quoi rassurer quelque peu sur la persistance de la forte demande liée à l'essor de l'IA générative...
TSMC s'attend désormais à ce que ses ventes augmentent plus qu'attendu, alors que le groupe ciblait auparavant une expansion maximale dans le milieu de la vingtaine de pourcents. Le groupe table sur un chiffre d'affaires pouvant atteindre 23,2 milliards de dollars ce trimestre, supérieur aux prévisions des analystes. Il a par ailleurs ajusté ses prévisions de dépenses en capital en haut de fourchette, entre 30 et 32 milliards de dollars. Pour le trimestre clos, le bénéfice net a atteint 7,6 milliards de dollars, en croissance de 36%, porté par la demande provenant de l'essor de l'IA. Les commandes du deuxième trimestre ont grimpé de 24%. En dollars taïwanais, le bénéfice net trimestriel se situe à 248 milliards, contre 182 milliards un an avant et 239 milliards de consensus. Le chiffre d'affaires sur la période a progressé de 33% à 20,8 milliards de dollars, au-dessus de la guidance du groupe et du consensus des analystes.
"À l'aube du troisième trimestre 2024, nous nous attendons à ce que notre activité soit soutenue par une forte demande liée aux smartphones et à l'IA pour nos technologies de traitement de pointe", a indiqué Wendell Huang, directeur financier du groupe. Le chiffre d'affaires du trimestre entamé est anticipé entre 22,4 et 23,2 milliards de dollars, contre 17,3 milliards un an plus tôt, à la même époque.
United Airlines (UAL) a publié hier soir ses résultats financiers du deuxième trimestre 2024. La compagnie aérienne américaine a réalisé un bénéfice avant impôts de 1,7 milliard de dollars, avec une marge avant impôts de 11,6%, ainsi qu'un bénéfice avant impôts ajusté de 1,8 milliard de dollars reflétant une marge de 12,1%. La société s'attend à ce que sa marge avant impôts se situe "parmi les meilleures du secteur". UAL a réalisé un bénéfice dilué par action de 3,96$ sur la période et un bpa ajusté de 4,14$, conforme aux prévisions pour le deuxième trimestre 2024 fournies en début de trimestre. Le consensus était de 3,93$ de bpa ajusté. La société continue de s'attendre pour l'ensemble de l'année 2024 à un bénéfice dilué par action ajusté de 9 à 11$. La guidance pour le trimestre entamé est néanmoins un peu courte, entre 2,75 et 3,25$ de bpa ajusté, à comparer à un consensus de 3,4$.
Abbott a relevé ce jeudi ses prévisions financières annuelles, alors que ses résultats trimestriels ont battu le consensus. Le géant de la santé a réalisé pour le trimestre clos un bénéfice ajusté par action de 1,14$, pour des ventes de 10,38 milliards de dollars. Le consensus était de 1,11$ de bpa ajusté et 10,37 milliards de revenus. Pour l'exercice, Abbott envisage désormais un bénéfice ajusté par action allant de 4,61 à 4,71$. La croissance organique ajustée est anticipée entre 9,5 et 10%, soit une légère augmentation du milieu de fourchette. Le consensus était de 4,63$ de bpa ajusté et 41,7 milliards de dollars de revenus.
Meta aurait envisagé un investissement de plusieurs milliards d'euros dans le groupe EssilorLuxottica, alors que la plateforme de médias sociaux intensifie ses efforts pour développer des "lunettes intelligentes", rapporte le FT. L'entreprise de la Silicon Valley aurait envisagé de prendre une participation dans le groupe franco-italien, selon plusieurs personnes connaissant le dossier. Meta est en parallèle en pourparlers avec EssilorLuxottica pour approfondir leur collaboration existante après le lancement réussi d'une version remaniée de leurs lunettes intelligentes "Ray Ban-Meta" l'année dernière.
Blackstone, leader de la gestion alternative, a annoncé pour le deuxième trimestre un bénéfice distribuable en légère hausse de 3% en glissement annuel, alors que les ventes d'actifs dans ses divisions de capital-investissement et crédit ont compensé le recul de sa branche immobilière. Le bénéfice distribuable a été de 1,25 milliard de dollars soit 96 cents par titre, très légèrement en deçà du consensus.
Domino's Pizza, la chaîne américaine de restauration, a manqué le consensus de ventes trimestrielles à périmètre comparable, ce qui vaut au titre une lourde chute à Wall Street ce jour. Les inquiétudes sur l'inflation ont pesé sur la consommation. Pour son deuxième trimestre, le groupe a dégagé tout de même un bénéfice ajusté par action de 4,03$ à comparer à un consensus de 3,70$. Un an avant, ce bpa ajusté se situait à 3,08$. Les revenus trimestriels ont été de 1,1 milliard de dollars, 0,6% de moins que le consensus. Ils se situaient à 1,02 milliard de dollars un an avant.
Warner Bros Discovery gagne 6% avant bourse à Wall Street, alors que le groupe aurait envisagé un plan de séparation de ses activités de streaming et de studios de ses réseaux TV. C'est du moins ce que rapporte le Financial Times.
Les informations et conseils rédigés par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote